Le poids des rêves
Bonsoir, suite à mes réflexions sur Shining et Inception, j'ai décidé de réécrire ma nouvelle portant sur une Inception. J'espère que le résultat final vous plaira !
Rêver.
Un instant qui nous appartient uniquement. Du moins, c'est ce que tout le monde s'accorde à dire. C'est la voie d'expression de notre subcosncient. Un moyen de communication entre les phases de soièmême. Un moment unique qui nous appartient. En théorie, personne ne peut y accéder ni les modifier. C'est ce que tout rêveur s'accorde à croire : que personne n'aura jamais accès à l'intérieur de son intellect.
Pourtant, Dom s'est spécialisé dans l'art de pénétrer dans les rêves d'autrui. Peu de personnes ont accordé de crédit à ses méthodes. Tout simplement parce que cela est impensable. Ce serait un crime de violer l'intimité sacrée que contiennent ces instants d'euphories inconscientes. C'est une méthode que tout le monde pense inconcevable car cela pousserait à se remettre en question. Le commun des mortels aurait peur de dormir.
Le quarantenaire brun le comprenait. Après tout si les Hommes n'avaient plus ce jardin secret qu'ils pouvaient retrouver durant quelques heures, que leur resterait-il ?
Il ne leur resterait que leur morne quotidien dans lequel ils se sentent parfois piégés et condamnés à un sort fatidique. Sans ces ellipses temporelles pleines de créativité, ces humains ne seraient plus que des coquilles vides sans vif intérêtpour la vie. Ils ne feraient que marcher vers la même direction, à leur manière. Ce ne seraient que des pantins désarticulés, des êtres dénués de volonté. Ils ne seraient plus eux-mêmes.
Cet homme se rend compte que sans ces chimères, l'humain ne serait plus lui-même. Il ne pourrait plus concevoir l'inimaginable car il aurait peur qu'on lui dérobe ses idées. Que l'on puisse voir ce que cet être s'évertue à dissimuler en plein jour. Sans ces nuits précieuses pleines d'images fictives, les humains ne seraient plus que des animaux méfiants de leur pairs. Se sentant toujours en danger car il n'aurait plus de refuge dans lequel se camoufler lorsque ses défenses sont défaillantes. Son existence serait vaine et plus rien n'aurait de sens à leurs yeux.
Quelque part, Dom se réjouit que son art ne soit pas pris au sérieux. Cela lui permet de ne partager son savoir qu'à des collègues en qui il a toute confiance. D'autres songeurs qui ont conscience de la valeur de ce qu'ils volent ou détournent. Des êtres intelligents qui ne s'amusent pas à défaire ce qui a été fait. Qui se contentent de faire ce pourquoi on les paie et qui ne cherchent pas à pervertir ce qu'on leur a enseigné. Des personnes sages qui respectent cette matière si fragile qu'ils se doivent de manier.
Devenir fou.
Voilà la véritable menace qui pèse sur ces mortels qui ne parviennent plus à trouver un asile dans leur sommeil. Dépourvu de modifier son monde, ne serait-ce que pour un laps de temps éphémère, ils seraient dépossédés de cet immense pouvoir, ils ne seraient plus rien. Cela arrive lorsque l'on se permet de briser l'équilibre qui régit chaque esprit. En principe, le brun sait que personne n'irait commettre telle ineptie. Hélas, on ne sait de quoi l'Homme est capable. Il ne peut contrôler l'acte de ces collègues à qui il a transmis tout ce qu'il sait. Il ne peut que els alerter sur les dangers de leurs actes et sur les conséquences qu'ils peuvent engendrer. Alors la gangrène qui ronge la raison se répand au sein de ceux qui contrôlent tout comme elle s'insinue en ces êtres contrôlés.
Ceux qui contrôlent se perdent peu à peu entre l'illusion et la réalité. Même en trouvant un moyen de se rattacher à cette réalité, ils ne peuvent échapper à l'inéluctable. Parfois, cela prend quelques mois, d'autres fois, cela prend quelques années. Quoiqu'il en soit, ceux qui pensent pouvoir échapper aux règles de l'Univers finissent être aspirés par les limbes à tout jamais. Telle est l'épée de Damoclès qui pèse sur les esprits trop téméraires qui tentent de repousser les limites du réel.
Pour les pauvres victimes de leurs travers et de leurs désirs de grandeur, le doute s'installe entre le possible et le réel. Une paranoïa intense et permanente s'installe dans leurs esprits. Eux qui n'ont rien fait sont condamnés à vivre dans la peur que l'on vienne les manipuler. Eux qui ont mené une vie dépourvue de malaise se retrouvent épris d'une angoisse sans pareille à l'idée de s'endormir et de se laisser aller au néant.
Le rêve se voit détruit. Plus rien n'a de sens, plus rien ne vaut. Par effet de boule de neige, les humains perdent l'espoir et la liberté. L'espoir se meurt car ils ne peuvent plus vivre que ce qui est réel. Ils sont piégés à évoluer dans une bulle qu'ils ne maitrisent pas totalement et qu'ils ne pourront jamais tout à fait dompter. Ils se retrouvent alors à naviguer dans un océan tumultueux qui perd peu à peu son sens. Quant à la liberté, elle se fane progressivement car plus personne ne peut penser librement sans craindre que l'on n'accède à son contenu. Ils se sentent tout le temps épié sans que cela ne soit justifié. Après tout, ceux qui peuvent pénétrer dans les rêves des autres ne le font pas pour tous les esprits, cela leur ferait perdre beaucoup trop de temps. Mais pour ceux qui sont vulnérables et exposés à ce danger, la menace ne s'estompe pas si facilement.
Alors, ce qu'enseigne Dom ne serait ni plus ni moins qu'une arme. Une arme fatale qui viendrait anéantir l'humanité dans son fondement le plus primordial. Cet acte qui semble si léger obligerait leurs congénères à perdurer dans la résignation et la servitude. Ils ne seraient plus rien si ce ne sont des automates que l'on pourrait plier à sa volonté. Ils ne seraient que des machines vides de toute volonté, de tout désir et de tout souhait. Ils ne seraient ressentir que le déarroi, la tristesse et l'anéantissement. Leurs âmes seraient gouvernées par la peur et la surveillance.
Heureusement, la plupart des Hommes pensent que cette pratique n'est rien de plus qu'une rumeur et qu'elle ne pourra jamais se réaliser. Cela soulage le brun et ses pairs car cela réduit le risque que l'on pervertisse le rôle de maniement de ces rêves. Malgré cela, les sociétés humaines ont su imposer la servitude volontaire sans se servir de la manipulation des rêves. Elles se sont contentées de la manipulation psychologique. Elles ont fait en sorte, peu à peu, d'instaurer des normes auxquels la majorité du peuple se plie volontairement. Et cela est beaucoup plus dévastateur et apeurant que si les humains avaient accès à cet instrument de pouvoir.
Certains le savent, certains l'ignorent, mais personne ne peut s'opposer à cela. Enfin, ils pourraient s'ils étaient plus nombreux et s'ils faisaient en sorte de faire entendre leurs voix. Hélas, ils restent muerts même s'ils tentent de manifester à leur échelle. Ela ne sera jamais suffisant car la société domine sur le reste. Il faut forcément se plier à sa volonté suprême pour ne pas devenir un véritable pestiféré. Face à une seule menace, la seule chose qu'il reste à ces pauvres humains, c'est rêver.
Rêver pour innover et espérer de créer un monde meilleur.
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