L'île de la folie
Jack leva les yeux au ciel. Solitaire comme à son habitude, il observait le monde qui l'entourait. Etrangement, il se sentait extérieur à tout cela. Il avait du mal à s'intégrer à ce monde qui lui paraissait si étranger. Assis sur le bas des escaliers devant cette immense porte de marbre, il regardait ces inconnus allaient et venir devant lui. Etrangement, il ne se sentait pas des leurs. Il était habité par l'étrange sensation qu'il n'appartenait pas au même monde. Il se sentait à part, perdu dans des penséess sombres. Voires absurdes.
Pourtant, il demeurait là, figé, les yeux dans le vague à dessiner mentalement un million de possibilité. A un moment donné, il vit dans son esprit naître na rbre. Cela lui fit songer à la vie et à la mort. Un chêne pouvait voir de multiples générations se succéder alors que les humains ne survivaient pas à quelques décennies. Les humains pouvaient vraiment se montrer faibles. Et au pire moment, là où on ne s'attendait pas à les voir briller, ils se montraient aussi vaillants que des chevaliers. Chacun choissisait sa mani_re de vivre. Soi l'on décidait de suivre ce qu'on nous avait toujours inculqué soit on traçait sa propre voie. Soit l'on construisait une belle petite famille soit on évoluait en solitaire. Soit on se fixait à un endroit pour toujours soit on passait sa vie à observer chaque contrée de cette magnifique planète. Quoiqu'il en fût, on choisissait presqque toujours ce que l'on faisait dans la vie. Tout comme on faisait le choix de se faire écraser ou de se battre.
Pourtant, Jack pensait que c'était plus complexe en ce qui concernait la mort. Pour la pluoart des mortels, ce mal implacable frappait lorsqu'on s'y attendait le moins. Elle venait au plus noir de la nuit et volait l'être aimé. Elle pouvait être discrète, silencieuse et surtout imprévisible. Quoiqu'il en fut, on ne pouvait pas la maîtriser. Enfin, on ne pouvait pas décider de ne pas mourir car c'était le lot de tous les êtres humains.
On naissait, on vivait et on mourrait. Rares étaient ceux qui échappaient à cette exception. Il y en avait bien quelques-uns qui décidaient d'abréger leur durée d'existence, mais on les considérait comme des fous. Jack songeait que quelque part, il leur appartenait peut-être. S'il était toujours en vie, il avait refusé de vivre, il ne faisait que respirer. Il s'était laissé submerger par ses tourments sans mettre fin à ses jours. Il se faisait souffrir inutilement par croyance ou simplement parce qu'il craignait de mourir. Il l'ignorait. Il ne savait pas ce qui le poussait à rester là alors qu'il était si facile de rejoindre l'au-delç. Tant l'avaient fait avant lui, il ne ferait que les rejoindre. S'ajouter au lot de ces âmes désespérées que personne n'avait su secourir.
Ces pauvres inconscients que l'on traitait de lâche juste parce que l'on refusait de voir son erreur. On n'assumait pas de ne pas avoir pu constater son malheur. De ne pas avoir pu cerner le mal-être d'un proche ou dune connaissance. De n'avoir vu que la surface, ce masque que la personne portait en permanence. La société les considérait inaptes à vivre parmi eux. Elle les avait donc blâmé d'avoir choisi de fuir au lieu de se battre. Alors qu'ils avaient juste tenté de trouver un endroit meilleur. Un mieux où ils seraient acceptés, aimés, écoutés. Un lieu où leur malheur et leur désespoir serait entendu. Une destination qui les protégerait de toute peru et les épargnerait de toute souffrance. Ils avaient juste eu le courage de mettre fin à ce calvaire que d'autres humains s'étaient amusés à leur infliger. Ils avaient juste eu le courage de s'opposer à toute cette crasse qui s'abattait sur eux. Même s'il n'avait aps trouvé la meilleure solution pour s'en sortir, ils avaient commis un suicide pour pouvoir s'extraire de cette horrible vie qu'ils n'arrivaient pas à mener. Eqt quelque part, Jack les admirait. Il les admirait d'avoir pris la décision qui s'imposait pour mettre ifn à cette brûlure qui consumait leur cœur.
Lui avait choisi de continuer de vivre. Malgré toutes les inepties qu'on lui avait rabâché sur le Destin, chacun de ses choix l'avait mené là où il était. Il n'avait jamais su qu'il aboutirait à un tel résultat. Désormais, il était trop tard pour changer les choses, il devait juste accepter la conséquence de ses actes. Il devait se faire à cette idée qu'il n'avait pas vécu comme un héros et qu'il méritait ce qu'il devait endurer. Malheureux, il se disait que tout était de sa faute. Qu'il n'avait jamais rien fait pour que son sort ne vint à s'améliorer. Au fond, il n'avait jamais fait que se plaindre sur toute la merde qui envhait le monde et qui l'avait déçu. S'il était honnête avec lui-même, il n'avait jamais défendu la veuve ni l'orphelin. Il s'était contenté de servir son pays au risque de détruire la vie de milliers d'hommes tout cela pour sauver sa propre vie.
A cette époque-là, sa vie lui paraissait digne d'être sauvé. Et c'était là qu'il était le plus dangereux car il aurait été capable de tout faire pour préserver le bonheur fragile qu'il avait construit. Tout cela pour que tout finit par exploser. Tout avait été vain, mais il ne le savait pas. Alors il s'était battu et il le payait en ce jour. Maintenant qu'il était seul, il se demandait ce que lui avait servi de se laisser pervertir par le système qui l'entouriat. Il aurait pu se battre pour s'élever contre des injustices. Homme blanc, il aurait eu le privilège d'être écouté, il aurait pu s'en servir pour être écouté. Au lieu de ça, il avait forgé une belle petite famille qui avait volé en éclat. Il avait perdu le bonheur qu'il avait mis tant de temps à combattre. Ses efforts d'une vie avaient été brisé en une seule seconde à cause de quelques heures.
Une seule erreur, un seul faux pas et il avait perdu son âme. Il avait perdu sa joie de vivre. On n'entendit plus jamais résonner le rire joyeux et communicatif de ce bon vieux Jack. Plus personne ne l'avait vu non plus sourire. Il n'était plus que cette ombre coincée sur terre qui était incapable d'être heureuse ou bienveillante. Cette personne qui n'avait plus rien d'humain. Qui était incapable de se satisfaire simplement du ciel bleu qui illuminait sa tête. C'était un simple spectre regardant droit devant lui incapable de ressentir la moindre émotion. Il ne savait plus aimer la vie. En même temps, il ne disposait plus vraiment de sa vie, il ne faisait que survivre malgré son envie de plus en plus emballante de se laisser mourir. Il était tombé et il était incapabl de se relever. Il était parvenu à faire semblant d'aller bien. Mais en réalité, il n'alalit pas bien. Il se sentait en sursis dans ce monde trouble qui évoluait sans lui. Il était spectateur d'un théâtre dans lequel il ne contrôlait plus rien. Ce n'était qu'une simple marionnette animée par un pantin inconnu.
L'avenir lui paraissait si loin, lui qui avait déjà du mal à endurer le présent. Présent qui ne ressemblait nullement à l'idéal qu'il s'était forgé de sa vie par le passé. Il était bien loin de ce qu'il avait toujours voulu faire. Il avait du mal à réaliser qu'il était enfermé dans cette prison immatérielle qui se résumait ) une ile plus ou moins mitoyenne. Ce qu'il vivait, il ne l'aurait pas imaginé même dans ses pires cauchemars. Il ne voulait qu'une seule chose : se sentir libre.
Même ça, il n'y avait pas le droit, c'était un luxe qu'on lui avait retiré à jamais. Dans d'autres circosntances, son ignorance sur son propre avenir aurait alarmé son entourage. Quelque part, il était content d'échapper à cette stupide règle. Celle qui imposait que l'on n'aurait pas de futur si on ne le prédéfinissait pas plusieurs années à l'avance. C'était idiot et cela gâchait tout suspense que le futur pouvait offrir. C'était tuer des rêves dans l'œuf car ils semblaient irréalisables. Il se sentait soulagé d'échapper à ces préoccupations de l'avenir car il faisait partie des ces êtres vagabonds qui se contentaient de suivre le courant de la vie. Qui vivaient au jour le jour et se satisfaisait des surprises qui leur arrivait sur le chemin de leur destinée. Il avait une âme d'aventurière que le temps passé ici avait fini par réduire en cendres.
Les choix étaient finalement ce qui parsemait l'existence du début à la fin. Is pouvaient mener à un merveilleux chemin, mais ce n'était pas le cas pour lui. Il avait tout foiré à cause d'une seule et simple erreur. Il avait tout fait capoter à cause de ce simple traumatisme. A cause de ça, il était coincé ici jusqu'à ce que sa folie eût raison de lui. Oui, il était fou, ou du moins, c'était ce qu'on avait déclaré à son propos. Ils avaient raison, mais ce n'était pas une raison pour l'emprisonner ici. Et il ne pourrait plus jamais quitter cette île. Il avait fini par l'accepter.
Il soupira une dernière fois avant de se relever lentement. Toujours pensif, Jack alluma une cigarette qu'il fuma avant de marcher longuement. Il traversa la forêt qui submergeait une partie de l'île. Sans surveillance, il avança jusqu'à ce que le soleil vint laisser place à sa sœur lunaire. Il ne s'arrêta pas avant de se retrouver au bord de la falaise. Il ne lui fallait que sauter pour mettre fin à cet Enfer. Encore fallait-il qu'il fut capable de le faire. Sauter dans le vide pour ne plus rien ressentir.
Bonsoir, voici ma première réécriture de ma nouvelle portant sur Shutter Island ! J'espère que le résultat final vous a plu !
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