Écrit nocturne

Les personnages de cet écrit son totalement fictifs. A part ça,je n'ai aucune explication pour l'écrit qui va suivre donc n'en cherchez pas et enjoy it !

Comme à mon habitude, je m'allongeais sur l'herbe humide. Sa fraicheur ne me dérangeait pas. Au contraire, elle m'apaisait tellement et me réconfortait. Formant un matelas naturel, elle accueillait une fois de plus mon corps incapable de s'endormir. L'air las, mes prunelles fixaient le ciel étoilé qui s'étend au-dessus de ma tête. Malgré son air coutumier, le spectacle qu'il m'offre me surprenait encore une fois. Habitué à m'évader de ma chambre pour admirer cette magnifique prestation naturelle, je soupirai d'aise. Cette nature frêle était la seule qui me permet de me reposer à défaut de dormir profondément. Pourtant, cette nuit était différente de toutes celles qu'il avait passées à la belle étoile. Le vent semblait soufflet différemment et apporter de sombres nouvelles, somme d'une nostalgie fanée. L'aspect de la Lune me paraissait également changée comme si elle tentait d'éclairer la vérité que je m'entête d'oublier. L'alignement des planères forçait peut-être ce malaise à ressortir des profondeurs de mes entrailles dans lesquelles il s'était dissimulé depuis tout ce temps. Même les parfums floraux que je sentais toujours semblaient avoir imperceptiblement changé. Comme si tout mon environnement tentait de m'alerter sur l'importance de cette soirée. A vrai dire, le plus étrange n'était pas tant la nature, mais ma présence en ces lieux à une heure si tardive. Après tout, il serait naturel de s'étonner en voyant un jeune homme gire sur cette pelouse quelque peu mouillée. Cela devait offrir un étrange tableau si quelqu'un me voyait dans cet état.

Pour ma défense, cette atmosphère automnale apaisait mon corps et mon esprit. C'était la seule manière de ne pas sombrer dans la folie malgré mon cruel manque de sommeil. Je voulais juste contempler l'immensité de la voie lactée et ses constellations aux multiples visages qui se meuvent au rythme d'un lent ballet.

Son tempo était toujours parfait et infaillible. Alors que le songe m'effleure du doigt et tente de me saisir, j'écoutai les histoires que ces dames ont à me conter. Au lieu de me ranger du côté de Morphée, je demeurais sous les airs maternels de Nyx et de ses enfants. Je ne parvenais plus à me plonger dans cet oubli léthargique de plusieurs heures. Je préférai les observer et tenter de percer à jour les mystères qu'elles recelaient. Je devais sembler fou et totalement dément, mais cela n'avait pas la moindre importance. Face à l'immensité de l'Univers, ce que pensait le reste de l'humanité m'importait peu. J'avais plus important à penser et c'était peut-être là le chœur de mes insomnies implacables.

Naïf, mes yeux innocents se perdaient dans le loin. Ils tentaient de former un chemin sinueux et peu praticable. C'était pourtant un chemin qui me semblait familier car je pouvais le transformer au gré de ma volonté. Vain désir que de vouloir contrôler le monde. Je le savais. Pourtant, je le faisais sans savoir ce que cela me servait vraiment. Soupirant de lassitude, je me sentais tout de même reconnaissant de respirer l'air pur de cette obscurité naturelle. Je respirai simplement la vie qui m'animait. Ecouter mon cœur qui battait inlassablement me fit ressentir violemment l'ennui, le désarroi et l'effroi et le désespoir qui m'assaillaient. Inexorablement, ces sentiments insinuaient chacun de mes pores sans que je ne pus rien faire. J'avais beau me débattre pour m'en défaire ou les nier, ils s'entêtèrent à m'aspirer. Alors, fatigué de me débattre, je les laissais m'envahir et m'entraîner vers des abysses dont je n'étais pas certain de m'enfuir. Heureusement, la douceur printanière éclipsée par chaque été adoucit cet ouragan émotionnel qui vint m'assaillir sans raison. Cette chaleur m'apportait une quiétude et une illusion de bonheur qui apaisait mon myocarde affolé par cette surcharge de sentiment. L'atmosphère qui m'envahit fut si puissante qu'elle me permettait de calmer cette tornade intérieure qui menaçait de m'engloutir. Et je lui en étais reconnaissant.

Ces ténèbres succédant à la lueur de l'astre solaires semblaient différentes. Elles paraissaient m'inviter à me reposer. Comme si elle voulait veiller sur moi et ma santé. Comme si elle voulait s'assurer que je ne m'enlise pas dans ces travers psychologiques qui risquaient de me briser. En pensant à cela, je me rendis compte qu'un calme total envahissait les alentours. Je n'entendais nul chat miauler au clair de lune pour gagner son pain. Tout comme je n'entendais pas le moindre canidé aboyer comme un forcené pour protéger sa demeure. Et je n'entendis aucun oiseau déchirer le silence nocturne de son cri plaintif. J'avais la désagréable sensation que seule la mort imprégnait ct entourage magnifique et sauvage. Cela était propice à l'errance et sans que je ne puisse l'expliquer, cette transe florale m'alarmait.

Au risque de paraître idiot de ne pas me réjouir de cette pause rerrienne, cela réveilla ce traître de cœur. Souvent de mauvaise humeur, il tambourinait inlassablement comme pour me rappeler tout ce que je tentai de fuir. Cruel et impartial, il se souvenait de tout ce qui a pu m'animer. Alors que j'aspire à une parfaite ataraxie, il se forçait à replonger dans ce torrent bouillant de diverses pulsions humaines et éphémères. Il se raccrochait à ma peine, ma haine, mon amour, ma souffrance, mon apaisement, ma joie, mes envies, ma nostalgie ainsi qu'un subtil mélange entre mon espoir et mon désespoir. Je ne savais à quoi cela lui servait. Peut-être tentait-il de me rappeler que je suis vivant. Que je ne suis pas un simple spectre et que je dois faire plus que simplement survivre. Que ma destinée n'est pas d'errer sur ce sol humide ou sec. Que je dois aller de l'avant et de me défaire de cette Mort qui accompagnait chacun de mes pas et chacun de mes affres. J'aimerais le faire taire. Ne plus jamais l'entendre. Lui imposer un éternel vœu de silence. S'il ne m'était pas vital, cela ferait longtemps que je m'en serais séparé. Hélas, j'avais besoin de lui pour éviter de la rejoindre.

Silence et démence : voici mon affreuse sentence.

Et un ange passa. Expression affreuse que tout le monde employait. Pourtant, je la haïssais particulièrement car le temps était si précieux. Et cet être angélique qui croisait notre route en volait un fragment. Pour ne pas gâcher ce temps que j'affectionnais tant, je ne m'appesantissais guère sur mon corps. Cette vieille enveloppe charnelle qui n'était rien d'autre qu'un vulgaire véhicule. Composée d'un sexe, d'un âge, de cheveux et d'autres traits qui me caractériserait. Accompagnée d'un nom pour me qualifier et me déterminer. Que de vaines choses face à ma pensée et l'immensité de mon imagination. Elles ne servaient à rien pour quiconque tentait de me comprendre. Celui ou celle qui était assez téméraire pour chercher à me connaître ne devait s'attacher qu'à mes mots, reflet physique de mon esprit quelque peu malade.

Je devrais peut-être me délester de tous ces secrets qui saturent on myocarde si fragile. Je devrais peut-être confier tous ces doutes qui m'assaillent. J'ai beau être entouré de personnes aimantes, je n'avais personne à qui me confier. Ce n'était aps faute d'avoir tenté d'en parler avec mes amis, mais c'était trop dur. Je n'osais pas leur confier ce qui me pesait de peur de les voir s'assombror. Je voulais préserver leurs âmes et leurs merveilleux sourires. Alors je demeurais silencieux même si ma conscience hurlait le contraire. Je choisissais ^pourtant de l'ignorer et je e faisais si bien que j'avais l'impression qu'un fossé avait émergé entre eux et moi. Un mur comme une vaillante forteresse s'était érigé entre moi et le reste du monde. C qui me forçait à vivre en décalage comme si je voyais et réfléchissais différemment. Et cela renforçait la solitude qui refroidissait chaque parcelle de mon être. Perdu, vide et empli de chagrin. Tel était l'état dans lequel m'entraînait cette folie que de vouloir demeurer seul.

Encore une fois, si quelqu'un passait, je lui offrirais une vue plus que surprenante. Un inconnu perdu dans ses pensées. Si c'était un artiste qui passait par là, je pourrais être l'un de se sportraits. A moins que je ne sois un souvenir lointain qui s'était imprimé dans l'espace. Tant et si bien enraciné qu'il prenait presque vie. Je soupirai car une évidence me frappa : le sommeil me fuyait. C'était peut-être là la cause de mon délire. Je l'ignorais et jamais je ne le saurais. Eperdu, je ne savais plus où aller. Tiraillé entre la raison et l'extraordinaire, je ne savais de quel côté me saisir. J'ignorais quel était le sentier le plus sûr à emprunter. Indécis, je demeurais donc étendu sur cette herbe poisseuse à tenter de joindre les deux bouts de ces deux mondes.

Après un énième soupir, je regardais ma montre. Je détestais cet objet. Il était le signe de chaque instant qui passe et s'efface. Il ne cessait de m'avertir que bientôt, je serais mort. Objet de malheur qui se souvneait que j'avais raté de nombreuses occasions. Me passant sous le nez, elles me rappelaient que j'étais souvent en retard. Que j'avais raté certains moments de ma propre vie et que je ne pourrais jamais les rattraper. Choque alarmante, petite horloge mobile qui me prévenait qu'un jour, je serais vieux et décrépi. Secouant la tête pour me défaire de ce sentiment qui m'envahissait, je me contentai de regarder l'heure que cette montre indiquait. Un simple regard pour éviter d'avoir la folle envie de briser cet objet maudit. Je vis qu'il était trois heures du matin et me rendis compte qu'il ne me restait que trois heures avant que la lune ne soit remplacée par son frère et que disparaisse cette beauté nocturne éphémère. Cela me désespéra. Cela faisait de nombreuses heures que j'admirais la beauté obscure qui s'étendait face à moi. Pourtant, je mes entais éreinté par le fardeau qui me pesait sur les épaules. Un poids dont même elle ne pouvait me décharger. Ennuyé ou amusé, je ne le savais plus et j'avais perdu ma muse. Mon seul et unique repère dans cette immense cruauté m'avait été ôtée.

J'aurais pu continuer de divaguer encore longtemps si le bruit de pas ne m'avait sorti de ma rêverie. Subitement, je me relevai et tendis l'oreille. Alerte, je cherchai l'assassin qui vient de rompre mes rêves. Au départ, je ne vis qu'une silhouette vague et inconnue, mais plus elle s'approchait et plus je la reconnaissais. Alors que je me rallongeai lentement, sa voix cristalline dissipa mes ultimes soupçons :

« - Hey Liam, je vois que tu es encore dehors à cette heure-ci. Ne devrais-tu pas être dans ta chambre ?

- Bonsoir Marjorie, je pourrais dire que je ne faisais que t'attendre car tu aurais dû rentrer il y a deux heures, rétorquai-je avec malice.

- Je n'y crois pas, tu joues encore les cafteurs, s'offusqua-t-elle.

- Si tu ne dis rien, je ne dis rien non plus, le marché est simple pourtant.

- C'est mal de faire chanter sa propre sœur. Et puis je pourrais dire qu'un incident m'a retenue....

- Et moi que l'envie de dormir avait disparue.

- Tu pourrais. Seulement cinquante fois en deux mois, ce n'est pas très crédible.

- Mais c'est malheureusement la vérité. Ce n'est pas ma faute si.... ».

Je parlais sur un ton théâtral pour me moquer de son ton sérieux, mais son regard froid voulait clairement signifier qu'elle s'inquiétait pour moi. Elle se voulait neutre, mais je la connaissais et dans ses yeux bleus qui semblaient si parfaits s'agitaient des flammes de peur fraternelle, mais qui se cachaient au fond de ses douces prunelles. Je repris donc la conversation avec un ton apaisant même si je savais qu'elle avait raison. Je lançai d'un ton moqueur :

« - A force de te faire du souci pour moi, tu auras des rides avant tes trente ans.

- Et bien je serais plus rassurée si ce qui me sert de frère ne s'amusait pas à se ruiner la santé, grommela-t-elle.

- Je ne me ruine pas la santé, niai-je de mauvaise foi.

- Tu te laisses mourir, ça revient au même. ».

Un silence lourd de sens s'installa. Je lui lançai un regard froid empli de rancœur et de peine. Elle savait que c'était un sujet sensible. Pourtant, elle l'abordait sans se soucier de ses conséquences. J'aimais ma sœur, mais ses gaffes étaient pardfois monumentales. Evidemment, elle ne s'en était rendu compte que trop tard. Hélas, m'énerver ne servirait à rien. Cela ne ferait que raviver la douleur que je tentai de dissimuler depuis si longtemps. Alors je m'emmurai dans ce mutisme qui me protégeait. Quant à mon interlocutrice, elle tentait sûrement de trouver la manière de corriger son erreur monumentale. Ce qui installa un silence pesant entre nous deux. Cela devait durer seulement une minute. Pourtant, au bout de douze minutes, aucun de nous deux n'avait osé reprendre la parole. Quand la treizième minutes menaça de pointer le bout de son nez, elle décida de briser le malaise qui s'était installé entre nous et s'excusa :

« - Pardon, je n'aurais pas dû dire ça, c'était maladroit.

- Tout le monde gère ce genre d'épreuve à sa propre manière Marge, soupirai-je d'un ton las. Toi tu sors toutes les nuits, moi j'observe le ciel...Je pourrais dormir, mais les rares fois où j'y arrive, je la revois mourir.

- Je comprends, mais elle est morte. Tu dois passer à autre chose. Personne ne peut retourner en arrière sinon......blablabla....blablablabla....tu m'écoutes au moins ??!

- Oui oui, mentis-je éhontément. Je te promets d'essayer de dormir demain !

- Tu me promets ça tous les soirs !!!

- Bah j'ai promis d'essayer, je n'ai jamais dit que jd le ferais.....Aïe !!! ».

La sauvage qui me servait de sœur avait osé me frapper avec une de ses chaussures. Il était vrai que je l'avais mérité, mais elle aurait pu faire preuve de plus de douceur. Décidément, mon aînée avait autant de douceur qu'un muffle. Et elle venait de me le rappeler trop violemment à mon goût. Encore une fois, je devais avouer que je l'avais cherché. Elle avait raison, je faisais toujours la même promesse sans jamais la tenir. Me massant l'arrière du crâne, je geignis :

« - Je vais appeler SOS Frères maltraités tu vas voir !

- Mais oui c'est ça, répondit-elle d'un ton désabusé même si elle esquissait un infime sourire. Bon moi je vais dormir car je suis une personne normale. Passe une bonne nuit avec tes étoiles.

- Merci. Bonne nuit à toi aussi. ».

Elle avait abandonné l'idée de me faire rentrer avec elle, elle savait que je resortirai dès qu'elle aurait le dos tourné. Et cela la fatiguait de devoir se lever en pleine nuit pour vérifier que j'étais toujours là, ce quié tait vraiment compréhnesible. Hélas, je ne parvenais pas à changer. Quand ma sœur eut rejoint l'intéireur de notre demeure, je me replongeai dans la contemplation de mon monde. Pour une fois, je méditai sur les paroles de ma sœur aînée, ce qui était vraiment rare. Force m'était de constater qu'elle pouvait avoir raison. Je me laissais dépérir dévoré par la culpabilité. Cette créature rongeait insatiablement mon corps depuis six mois. Pourtant, cela ne faisait que deux mois que je ne trouvais plus le chemin menant au royaume de l'illustre Morphée. Non, moi j'empruntais plutôt le royaume d'Hadès comme pour rejoindre cette amie qui m'avait été ravie trop tôt. Aussi dément que cela puisse pataître, je voulais répéter le geste d'Orphée sans commettre son erreur fatale. Je voulais retrouvais Eurydice, elle dont la disparition avait volé mes songes et mes espoirs.

Elle avait volé une partie de mon être que je ne pourrais jamais retrouver. J'avais beau m'efforcer à faire semblant et à tenter de l'avant. Je savais que c'était vain. Chacune de mes respirations m'emplissait d'une culpabilité hors norme. Comme si je l'avais tué moi-même. Elle a également emporté ma tranquillité d'esprit puisque je passais mon temps à refaire le monde avec des si. Je me torturai à imaginer le futur si elle avait été là. Sa mort était si brusque, si soudaine, si injuste...Si je l'avais pu, j'aurais donné ma vie pour qu'elle puisse continuer la sienne sans hésiter une seule seconde. Hélas, si j'avais pu faire cela, elle passerait également son temps à regretter son absence. Nous étions de réelles âmes sœurs et je me sentai perdu depuis qu'elle m'avait quitté. J'avais tenté de trouver une raison à sa perte. Je cherchai un but à son décès cimme pour mieux l'accepter, mais je n'y étais jamais arrivé. Et je savais pertinemment que je n'y arriverai jamais. Je parviendrais peut-être à ne plus souffrir autant de son absence, mais jamais je ne pourrais m'y faire.

Elle était morte alors que je vivais.

La réalité était aussi simple que ça. Peu importait à quel point elle me manquait, le temps continuait de filer comme à son habitude. Il continuait sa course inlassable tandis que je repensai sans cesse à ma moitié. Cet être infâme pouvait bien courir, je n'aurais pas assez d'une éternité pour m'habituer à ce drame. Au début, je refusais même l'idée qu'elle ait pu mourir. Elle était si vivante, toujours pleine d'espoir et de joie. Jamais je ne l'avais vu pleurer. Elle était si forte, si bemle et si courageuse. Je croyais qu'une personne comme ça serait éternelle. Que jamais elle ne finirait de propager sa bonté dans notre monde. Que j'étais stupide. Et pourtant, j'ai espéré plusieurs jours la voir réapparaître et me dire que sa mort n'tait qu'une vaste blague.

J'avais eu besoin de la voir étendue dans son cercueuil pour me rendre compte que je l'avais bel et bien perdu. Ce jour allait rester gravé à jamais dans ma mémoire car mon monde s'était écroulé. Je prenais enfin compte d el'horreur qui s'était abttu sur ma misérable existence. J'avais perdu celle qui me faisait vivre. Une semaine après son enterrement, j'avais songé à mettre fin à mes jours. Sans elle, ils n'avaient plus de saveur ni de snes. J'avais cru qu'il serait bon que je la rejoigne dans l'Au-delà. Et j'avais failli aller jusqu'au bout. Si ma sœur n'avait pas toqué à la porte de ma chambre ce jour-là, je ne serais pas ici à admirer le ciel. Quand elle avait compris ce que je m'apprêtais à faire, elle m'avait hurlé que je n'en avais pas le droit. Et je m'étais rendu compte qu'elle avait raison. Cela aurait été lâche et cruel de l'abandonner en ce monde. De la délaisser à des géniteurs qui se souciaient à peine de notre existence tant que nous avions un parcours scolaire exemplaire. Je ne pouvais pas lui infliger le chagrin que j'éprouvais. Là, c'était moi qui aurais été cruel et injuste. Alors, j'avais pris mon mal en patience.

Au lieu de me noyer dans la drogue ou l'alcool, j'avais préféré contempler le ciel chaque nuit. A défaut de ne pouvoir me plonger dans les ténèbres, je me laissais bercer par la douce symphonie de cet imposant univers. Quelque part, j'espérais qu'elle faisait partie de cette voie lactée. Qu'elle brillait de mille feux comme les autres étoiles. Que la poussière de son âme ait rejoint ce ciel nocturne plein de splendeur. De là om elle était, j'espérais qu'elle me voit. C'était la seule chose qui m'empêchait de sombrer dans la folie. Me dire qu'elle entendait chacune de mes prières que je lui adressais en mon for intérieur. J'espérais qu'elle voit le manque en moi qu'elle avait causé. Même si cela voulait dire que je lui dévoilais ma rage, mes larmes et ma peine. J'espérais tout de même qu'elle parvenait à comprendre que son spectre m'apaisait. Enfin, je m'accrochais à la stupide illusion qu'elle voit à quel point je l'aime.

Je voulais aussi qu'on ne l'oublie pas et qu'elle avait laissé une trace de son passage sur Terre. Que son existence, aussi courte soit-elle, n'avait pas été vaine. Elle n'avait pas changé le monde, elle n'avait pas soigné le SIDA ni le cancer, elle n'avait pas fait cesser la famine ni tous ces maux qui régissent la Terre. Tout comme elle n'avait pas gagné de Prix Nobel, elle n'avait pas vu les quatre coins du monde, elle n'avait pas retrouvé son père. Elle ne serait jamais mère ni maire et ne ferait pas avancer la cause des femmes.

Pourtant, elle avait laissé une trace dans le cœur de tous ceux qui l'avaient aimé et l'aimaient toujours. Elle avait posé son empreinte sur mon âme même si elle ne l'avait jamais voulu. Certes, on pouvait penser que c'était peu, mais j'espérais que cela lui suffirait. Que cela permettrait à son âme de reposer en paix car c'était pour elle, ou plutôt son souvenir, que j'avais décidé de survivre. Et je regardai obstinément ce ciel sans visage, persuadé que son esprit demeurait quelque part...

Mon amie, mon amour et mon âme sœur dont la mort m'avait permis de devenir meilleur.

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