La femme s'avance entre les étagères
Regarde les livres, y pose ses doigts,
Effleure les titres lui montrant la voie,
Puis elle s'en va, la bibliothécaire.

Nul n'a jamais pénétré dans son repaire,
Comme un trésor dont elle serait gardienne,
Mais elle doute que ça lui appartienne,
Sa vie maudite de bibliothécaire.

Ses fantaisies nourries par tant de chimères,
Années après années, et la main posée,
Sur ce livre tant relu qu'elle a aimé,
Restant en dehors, la bibliothécaire.

Combien de fois, où elle s'est fait la guerre
Pour vivre ces histoires où elle est roi,
S'est-elle aperçue qu'elle n'a pas le droit
A ce rêve, simple bibliothécaire.

Alors cette femme vit en solitaire,
Se sent maudite et à jamais condamnée,
Elle les voit tous dans leur vies convoitées,
Mais elle reste la bibliothécaire.

Elle se veut leur gardienne et elle espère
Ecrire l'impact de leurs mots sur ses maux,
Ecrire l'impact de leurs maux sur ses mots,
Quitter cette vie de bibliothécaire.

N.

La bibliothécaire, écrit le 15/08/2023