3 ème flashback (Partie 2)
Quelques minutes plus tard, je retrouve mon amie bien installée dans les bras de Lincoln, sur le canapé. Ses larmes ont disparu et la colère se dessine à présent sur son joli visage. Je sens une pointe d'agacement quand elle commence à parler du comportement de son frère.
- Il n'a aucun droit de réagir de cette façon. Nous sommes libres après tout de faire ce que nous souhaitons. Je ne suis plus cette petite fille qu'il s'entête à vouloir protéger!
- Laisses lui du temps... La rassure Lincoln en lui caressant les cheveux.
Tous deux sursautent lorsque je me racle la gorge pour manifester ma présence. Je les rejoins et m'assois sur la table basse pour leur faire face. Je prends les mains d'Octavia dans les miennes et fait tout mon possible pour la rassurer.
- Lincoln a raison. Ton frère a juste besoin d'encaisser le coup. Il faut te mettre un peu à sa place.
- Tu le défends ?
Octavia a l'air scandalisé. Elle retire lentement ses mains puis se lève. Elle prend l'élastique qui emprisonne son poignet pour attacher énergiquement ses cheveux.
- Je ne prends la défense de personne Octavia. Tu dois le comprendre... soufflais-je en fermant quelques instants les paupières, Bellamy tient énormément à vous deux et cette nouvelle a eu l'effet d'une bombe sur lui.
Un silence s'installe entre nous. Je joue nerveusement avec l'ourlet de ma jupe mais mon petit jeu cesse lorsque mon amie s'installe à nouveau devant moi et m'intime de la regarder en plaçant un doigt sous mon menton. Confuse, elle me dévisage longuement, scrutant minutieusement mon visage.
- Ca va?
- Rassures-toi Octavia tout ira bien. Ton frère...
- Je ne parle pas de moi mais de toi Clarke. Est-ce que tu vas bien?
Je ne comprends pas où elle veut en venir. Pourquoi irai-je mal ?
- Bell est impulsif. Peut-être est-il allé trop loin ?
Lincoln nous laisse seule à seule et s'éloigne dans la cuisine, son téléphone incrusté dans sa main. Il me stresse rien quand le voyant jeter des coups d'oeils toutes les deux secondes sur son portable. Il doit certainement attendre l'appel de son meilleur ami.
- Hé tu m'écoutes ! S'agace-t-elle en écrasant ses mains sur mes joues pour me forcer à la regarder.
- Ca s'est bien passé avec ton frère. C'est juste que j'étais perdue dans mes pensées. Je pense que le mieux est que je reste ici ce soir en attendant son retour mais il vaudrait peut-être mieux...
Je n'arrive pas à terminer ma phrase. Ma voix devient tremblante en pensant au départ précipité de Bellamy.
- Ne restes pas ici ce soir. Va chez moi pour cette nuit et préviens mon père que je restes dormir ici. Il comprendra.
- Clarke a raison. On va laisser un peu d'espace à ton frère pour aujourd'hui.
Je vois bien que cette idée ne lui plaît guère. Tout ce qu'elle doit vouloir en ce moment, c'est revoir son frère et mettre les choses au clair avec lui. La franchise d'Octavia est ce que j'aime le plus chez elle. Elle déteste laisser les problèmes non résolus trop longtemps. Une trop grande source de stress pour elle. Mon amie doit espérer une longue conversation avec Bellamy qui déboucherait rapidement sur un happy end. Seulement, il est clair que cela n'est pas possible. Résignée, elle cède néanmoins. Elle hoche la tête et me plante un bisou sur le crâne.
- Préviens moi quand il rentre. Insiste-t-elle en pointant un doigt faussement menaçant dans ma direction.
- C'est promis. Grimaçais-je.
Alors qu'ils se dirigent vers la sortie, je lui décoche un faible sourire avant qu'elle ne ferme la porte derrière elle. Je souffle un bon coup pour évacuer toutes ces émotions qui se bousculent en moi. Mais cela ne sert strictement à rien. Tel un poisson qui tourne inlassablement dans son petit bocal, je ne peux empêcher mon esprit de repasser en boucle ce qu'il s'est passé ici.
Je me plante devant la fenêtre et contemple cette nuit noire, tourmentée par la pluie qui vient de s'abattre dans cette rue si tranquille. Les gouttes frappent violemment la vitre.
Où a-t-il bien pu passer ? Je me fais certainement du souci pour rien. Il est peut-être allé voir Murphy ou Miller. Sans doute... Echo. Je sais qu'elle et lui ont une relation un peu particulière. Une amitié basée sur le sexe. Sans attaches, sans soucis et donc sans problèmes. Mais je ne suis pas vraiment certaine qu'Echo pense réellement la même chose que son sex-friend. J'ai l'impression qu'elle attend plus de lui. La façon qu'elle a de le regarder ne trompe personne.
Jamais une soirée ne m'a paru si longue. Les heures passent et je n'ai toujours aucune nouvelle de lui malgré mes 20 appels. Je commence vraiment à m'inquiéter. Il peut très bien avoir besoin d'espace mais il peut un minimum répondre à un simple petit sms ou à un appel. Ce n'est pourtant pas compliqué.
Agacée, je balance mon portable sur le fauteuil après avoir tapé « pauvre crétin » dans un énième message.
Je me dirige dans la cuisine et remonte les manches de mon pull pour me préparer un petit encas. A peine ai-je le temps de couper le pain que la sonnerie de mon portable retentit. Je laisse tomber le couteau sur le plan de travail et court jusqu'au salon.
Je grogne quand mon tibia heurte le coin de la table mais oublie vite la douleur quand je réalise que l'appel ne vient pas de Bellamy.
Finn...
Rencard. Ce soir.
Merde, merde, merde...
- Finn!
- Tu n'aurais pas oublié quelque chose...
- Je suis...
- Désolée?
- Ne m'en veux pas.
- C'est un message pour me dire que tu ne veux pas sortir avec moi?
- Non! Bien sûr que non! C'est juste que j'ai un léger contretemps.
- Un problème?
- Rien de grave. Je t'assure. Un petit problème avec Bellamy.
Un silence s'installe entre nous.
Je suis une idiote... Finn est ami avec lui! Peut-être que Bellamy l'a contacté et Finn sait certainement où il se trouve. Pourquoi n'y ai-je pas pensé avant...
- Bellamy... lâche-t-il la voix légèrement tendue.
- Il t'a appelé? M'empressais-je alors de lui demander.
Un rire sarcastique se faire entendre à l'autre bout du fil.
- Je pense être la dernière personne que Bellamy souhaite appeler en ce moment.
Cela m'étonne énormément car je sais qu'ils sont de très bons amis mais je n'insiste pas plus.
- Oh... D'accord.
Ma déception doit se ressentir. Finn change rapidement de sujet et me propose un autre rendez-vous, jeudi après mes cours. Je discute avec lui une bonne demi-heure avant de raccrocher.
Après avoir englouti mon sandwich, je rentre dans la pièce réservée à Octavia. Lors de leur emménagement, ma meilleure amie a eu la belle surprise de découvrir que son frère lui a aménagé un petit coin rien qu'à elle. De nombreuses photos de défilés de mode sont placardées au mur. Les croquis de ses créations recouvrent une grande partie de la table installée dans un coin de la pièce. Ils cachent presque son imposante machine à coudre. Des tissus de différentes matières sont dispersés sur le sol au pied de son mannequin.
J'avance encore un peu dans la pièce et ouvre le grand tiroir d'une commode pour y prendre mes pinceaux et des peintures. Ils nous arrivent très souvent de passer nos journées ici. Pendant que l'une s'active à créer de magnifiques robes l'autre se détend en peignant tout ce qui lui vient en tête. Chacune dans sa petite bulle.
Je prends une nouvelle toile posée contre le mur et la place à même le sol en éparpillant mes tubes autour. J'applique quelques couleurs sur une palette et commence à peindre. Mon esprit est totalement déconnecté. Cela me fait un bien fou. Mes premiers coups de pinceaux tentent de représenter au mieux la beauté de ce lac que j'ai tant admiré depuis toute petite. Celui dans lequel je me baigne tous les étés. Un lac que je connais par coeur.
Le moment passé ce matin entre mon père et Bellamy commence peu à peu à prendre forme. Je désire immortaliser cette complicité qu'il y a eu entre eux. Je marque une pause lorsque j'essaie de me remémorer les expressions de leurs visages. Leurs sourires. Leurs gestes. Je m'attaque alors au regard de Bellamy. Ses yeux étaient magnifiques. Taquins comme ils le sont si souvent.
La peinture me détend et me fait presque oublier ce tracas qui me ronge. Presque... car cette toute petite voix qui me hante, s'acharne avec sadisme et continue à alimenter cette inquiétude.
Bordel, mais qu'est-ce qu'il fout ?
Comme par hasard, mon portable somme à ce moment précis. Je me redresse et cours le récupérer, caché sous un coussin.
1 heure du matin... Je ne pensais pas qu'il était si tard.
- Bon dieu espèce d'idiot, tu sais le soucis que tu donnes à Octavia et Lincoln! Tu es où?
- Clarke?
Je me fige lorsque j'entends mon prénom. Ce n'est pas sa voix. Ce n'est pas lui...
Pourquoi un inconnu à son portable ? Il lui est arrivé quelque chose ? Un accident ? Mon esprit s'emballe et je m'affole en pensant à un tas de scénarios catastrophes. Mon pouls s'accélère et j'essaie au mieux de calmer ma respiration.
- Vous êtes qui?
- Il n'a pas raconté de conneries quand il m'a dit que tu étais une vraie furie.
- Je vous demande pardon?
Je reste sans voix devant le culot de ce type.
- Ton Bellamy est en train de cuver dans un coin de mon bar donc ce serait vraiment sympa de venir le récupérer.
Un bar ? On se fait tous du souci pour monsieur et lui se bourre la gueule tout seul dans un bar ?
Une chose est sûre, quand cet abruti rentrera, je me ferai une joie de lui arracher les yeux.
Je griffonne l'adresse qu'il me communique et sort rapidement de l'appartement pour monter dans ma voiture. Le froid me glace et je mets à fond le chauffage. Je regrette de ne pas avoir prévu de manteau.
Il aurait pas pu trouver un endroit où l'on boit gentiment un café?
J'envoie rapidement un sms à Octavia pour la rassurer et la préviens que je ramène son frère chez eux. Je ne sais pas si elle dort déjà mais au moins elle sera au courant. L'adrénaline a chassé la fatigue qui me rongeait.
Je m'arrête devant un bâtiment où l'écriteau lumineux d'un rouge criard m'indique bien que je suis au bon endroit. Ce bar doit être bombé au vu du nombre de voitures garées devant celui-ci mais ce qui me surprend le plus c'est la longue rangée de motos qui longent la route.
Bellamy Blake va me le payer cher. Ça je peux l'assurer. Je respire un bon coup et prends mon sac à main que je serre fort afin de me donner un peu de courage. Je claque la porte de ma voiture et me dirige d'un pas décidé à l'intérieur, ignorant tous les regards qui se tournent sur mon passage.
Une fois rentrée, j'avance prudemment en slalomant entre les tables. La voix de Kurt Cobain s'entend à peine au milieu de tout ce brouhaha. Un groupe de bikers lancent les paris autour d'une table de billard. J'ai beau regarder partout, il y a trop de monde ici pour que je puisse le retrouver si facilement. Surprise, je rejoins le barman qui me fait de grands signes au loin. Il est dur de passer à côté de ce géant. C'est impressionnant comme il est grand mais malgré son apparence de bad boy, ses yeux bleus m'inspirent tout de suite confiance. Le sourire sincère qu'il me lance quand je m'approche confirme ma première impression. Son attitude respire la franchise et la joie de vivre.
- Clarke c'est bien ça ? Me demande-t-il.
- Vous m'avez reconnu ?
- Pitié ne me vouvoies pas. Je n'ai que 30 ans ! Se vexe-t-il en ricanant. Je m'appelle Dean. Poursuit-il en me tendant la main pour que je la lui serre. Ce n'est pas compliqué au vu de la description qu'il m'a donnée de toi. Je cite : « jolie blonde aux yeux bleus, l'air coincé et pas plus grande qu'une gosse de 10 ans ». Bon pour la partie coincée je ne peux pas trop me prononcer bien évidemment.
- Le connard ! Grommelais-je en posant rageusement mon sac sur le comptoir.
- Le « connard » est là-bas. Rit-il en mimant les guillemets.
Je suis du regard l'endroit qu'il me montre du doigt et retrouve Bellamy au milieu du groupe de bikers. Je ne l'avais même pas remarqué tout à l'heure...
Il est en train de fouiller dans sa poche pour ensuite poser quelques billets sur le billard. Il reprend une gorgée de son verre et mon petit doigt me dit que c'est loin d'être de l'eau au vu de sa démarche titubante. Je remercie Dean et m'approche d'eux. Je me fais une petite place entre deux d'entres eux et me penche pour reprendre son argent. 100 dollars... Il est dingue !
- Hé ! Qu'est-ce que tu fous ! Râle-t-il
- Tu me remercieras quand tu redeviendras sobre ! Le taxi est arrivé donc maintenant tu ramènes tes fesses et on rentre! Lui dis-je en me plantant en face de lui, les poings sur les hanches.
Il tient à peine debout mais je l'ai déjà connu dans des états pires que celui-ci. Le fait qu'il ait laissé un inconnu appeler pour demander du renfort me confirme qu'il est encore « raisonnable » pour une personne ivre.
- Quelle tigresse! Ca ne doit pas être facile tous les jours gamin... Lance l'un des hommes en déclenchant les rires autour de la table.
L'homme lui donne une tape sur l'épaule, lui arrachant une grimace.
- Si tu savais... lui répond-t-il en lui faisant un clin d'oeil.
Je pousse un cri d'exaspération et lui tourne le dos. Je l'entends grogner et lève les yeux au ciel quand je le vois avancer avec beaucoup trop de difficultés. Un homme le regarde de travers quand il le bouscule. Je fais marche arrière et pose son bras sur mes épaules pour l'aider à avancer.
Je grimace sous son poids mais le barman de tout à l'heure nous rejoint et me propose son aide. Il prend ma place et soutient le corps de Bellamy.
J'apprécie de me retrouver à l'extérieur pour respirer de nouveau le bon air frais, loin de cette odeur de tabac qui s'est déjà imprégnée sur mes vêtements.
Je m'appuie sur le capot de ma voiture alors que Dean aide Bellamy à monter. Je le remercie pour son aide et fait le tour du véhicule quand il claque la porte passager.
- Ne la regardes pas comme ça et retournes bosser ! Crie Bellamy en baissant sa fenêtre.
- Bellamy ! M'indignais-je cachant ma gêne alors que Dean à l'air de trouver cela drôle.
- Quoi ? Il matait tes fesses! Se défend-t-il.
- Fermes-là. Grinçais-je les dents serrées.
J'ouvre ma portière, m'installe et insère la clé pour faire chauffer le moteur.
- Désolé... me dit-il la tête appuyée contre son siège, les yeux fermés.
- Tu le peux oui!
Je claque la langue dans mon palais pour me retenir de lui déverser toutes les insultes qui me viennent à l'esprit.
- Quel boulet... Marmonnais-je en le voyant galérer à attacher sa ceinture.
Il me fusille du regard quand il arrive enfin à le faire. J'appuie sur l'accélérateur et m'amuse de ma petite vengeance lorsque j'augmente d'un coup le son de la radio. Il hurle de baisser le volume en se massant le crâne.
- T'es une vraie casse-couille.
- Assumes tes conneries. Ce n'est franchement pas agréable d'être réveillée par un inconnu qui m'appelle en pleine nuit pour venir jouer à la nounou.
Il plisse les yeux et approche son visage de mon cou. Il me fixe un peu trop longuement.
- Menteuse.
- Quoi ?
Il pose son doigt sur ma joue et trace lentement une ligne qui descend jusqu'au creux de ma clavicule. Il me montre son doigt qui a recueilli un peu de peinture bleue. Son simple toucher me trouble. Une lueur étrange dans son regard augmente mon malaise. Cette même lueur qui revient de plus en plus ces derniers temps. Une lueur que je n'arrive pas à identifier et à comprendre.
Je manque de griller le feu rouge et freine un peu trop sèchement.
- Putain Clarke, tu as eu ton permis dans une pochette surprise ? Grogne-t-il alors qu'il pose ses mains sur le tableau de bord pour se retenir et éviter de se taper la tête dessus.
- Tu te rends compte de l'inquiétude de ta soeur et de Lincoln en ce moment même! Lui dis-je pour changer de sujet.
Il souffle et serre l'arrête de son nez. Il marque une longue pause avant de planter son regard dans le mien. Il est épuisé.
- Je voulais me changer les idées.
- Ah oui et quoi de mieux que de venir se mettre une bonne mine, seul, dans un endroit paumé que tu ne connais pas.
- Détends toi Clarke. Tu vois le mal partout...
- Je...
- C'était soit ça soit le sexe mais mon plan cul a déménagé à l'autre bout du pays. Et puis, les mecs avec de grosses barbes ne sont franchement pas mon type vois-tu...
Echo a déménagé? Personne ne m'a rien dit...Nous n'étions pas amies mais je pensais qu'Octavia m'aurait fait part de ce scoop.
- Oh pitié Bellamy! Fermes la.
- Quoi? Qu'est ce que j'ai dis de mal? Le sexe ça détend.
- Achètes toi une poupée, ça sera moins risqué...
- Tu verras quand tu connaîtras les joies du sexe, tu ne me répondras plus la même chose.
- Qui te dit que ce n'est pas déjà le cas ?
Je souris discrètement, m'amusant, d'avoir réussi à lui clouer le bec. Ses yeux menacent de sortir de leurs orbites. C'est dingue de le voir prendre conscience que je n'ai plus 10 ans. Ce que je viens de lui balancer est loin d'être la vérité mais sa réaction est trop belle à voir.
- J'espère que tu plaisantes ! Gronde-t-il.
Je préfère ne pas lui répondre et nous conduis sur l'avenue principale d'Arkadia qui nous mènera d'ici cinq petites minutes à l'appartement.
Le retour chez eux est chaotique. J'ai beaucoup de mal à le porter. Si je le lâche je crains que ses jambes ne le retiennent plus. Néanmoins, j'essaie de tenir bon et de nous mener rapidement là-haut avant qu'il décide de baptiser mes cuissardes avec son vomi. Je n'aurais pas pensé qu'il buverait autant. Ce qui s'est passé cet après-midi a dû beaucoup le tourmenter.
- Où sont tes clés ? Lui demandais-je essoufflée, enfin arrivée devant leur porte.
- Dans ma poche. Me répond-t-il en joignant le geste à la parole.
Il fouille mais n'arrive pas à les attraper.
- Tu vas me rendre dingue ! Tu n'es même pas foutu de choper tes putains de clés.
- Je t'emmerde Clarke !
Je saisi rageusement son poignée pour le retirer de sa poche puis faufile ma main pour attraper rapidement les clés, chassant de mon esprit le fait que mes doigts étaient beaucoup trop proches d'une partie de son corps que je ne préfère pas toucher.
Bellamy s'appuie contre le mur pendant que j'insère la clé dans la serrure. Je retire mes chaussures une fois entrée et Bellamy me suit de près, manquant de me rentrer dedans.
- Ok maintenant au lit !
- Il fallait me le dire plus vite princesse si tu étais si pressée de faire un câlin sous la couette. Me lance-t-il avec un sourire carnassier.
- Tu ne penses qu'au sexe ma parole !
- Tu es devenue une experte apparemment donc...
- Non mais je rêve là !
Je me penche vers le canapé et saisi un coussin que je lui balance en pleine face. Il manque de tomber en arrière mais se rattrape au dernier moment à la poignée de la porte. J'essaie de me calmer et lui saisi la main pour traverser son appartement et l'emmener jusqu'à sa chambre. C'est bien la seule pièce que je ne connais pas ici. Je n'ai jamais mis les pieds à l'intérieur. Ma curiosité me pique et j'ai hâte d'y entrer.
- S'il te plaît, dis-moi que tu as caché tes magasines porno sous ton matelas. Plaisantais-je en ouvrant la porte.
- Si tu savais... Je peux te les prêter. C'est très instructif.
Il me souffle cette réponse dans le creux de mon oreille. Je sais parfaitement qu'il plaisante et qu'il ne fait que de rentrer dans mon jeu mais sa voix grave me déstabilise.
Alors que je m'attends à voir des posters de filles dénudées comme ceux accrochés dans la chambre qu'il occupait chez moi, une autre réalité me frappe. Je reste bouche bée devant toutes les photos accrochées sur le mur en face de son lit. Il y en a vraiment beaucoup...
- Bienvenue dans mon antre !
Sa chambre est très masculine mais elle dégage néanmoins beaucoup de chaleur grâce aux divers objets qu'il a posé soigneusement sur les étagères posés au dessus de son lit. Les nombreux trophées qu'il a remportés au lycée et à l'université, un cadre renfermant une photo d'Octavia et de leur maman, la balle de baseball que mon père lui avait offert à l'un de ses anniversaires. Sa chambre est étonnamment bien rangée.
Il passe devant moi et manque encore une fois de tomber en se dirigeant vers son lit. Il retire son pull alors que je m'approche doucement du mur à photos. C'est incroyable. Jamais je n'aurai imaginé Bellamy faire ce genre de chose. Je caresse du bout des doigts les différents clichés, totalement émerveillée. Octavia est beaucoup présente. Ses amis le sont également. Cela prouve à quel point il les aime. Ces photographies dégagent toute une palette d'émotions. J'en reste sans voix. Certaines sont en noir et blanc et se sont de loin mes préférées.
Je suis choquée de me voir également sur autant de photos... Pour la plupart se sont des moments volés. Des moments où je ne me rendais même pas compte d'être photographiée. Je les détaille une par une. Je sens mon cœur battre plus rapidement. Sur une, Octavia et moi sommes en train de rire en nous tenant les mains. Sur ce cliché, mon amie est si belle et solaire. Sur une autre, je suis avec mon père qui me serre dans ses bras tenant mon diplôme en main. Sa fierté est clairement mise en avant. Je me mets à rire lorsque je me vois tirer la langue à Bellamy. Je suis gênée de constater à quel point je pouvais être puérile avec mes joues cramoisies.
Mais parmi toutes ces photos, il y en a une qui pour moi sort du lot. Je me rappelle très bien de ce moment. Je courrais dans la maison pour échapper à Bellamy qui cherchait à m'attraper après lui avoir étalé du chocolat sur le visage. C'est certainement Octavia qui a pris cette photo. Elle doit dater de ce début d'année. Octavia nous a photographié juste au bon moment, quand Bellamy m'a enfin rattrapé m'emprisonnant dans ses bras. Il était tout simplement magnifique. Je me sens rougir en le voyant plaquer ses lèvres sur ma mâchoire. Ce qui me frappe le plus c'est de me voir si heureuse. Malgré le fait d'avoir le visage à moitié recouvert de chocolat, mes yeux pétillaient.
Il me manque...
- Tu as changé.
Je sursaute lorsque je le remarque juste derrière moi, sa tête posée sur mon épaule. Il pose ses mains sur mon ventre et mon corps réagit à son contact. Il s'échauffe.
Qu'est-ce qu'il m'arrive ? Et alors que je souhaite être totalement indifférente à ces touchers, ces derniers me mettent toujours dans un état que je n'arrive pas à comprendre. Comme si je voulais plus.
Je suis vraiment nulle.
- En bien, j'espère. Lui dis-je d'une voix étonnement rauque alors que sa main défait mon chignon.
- Je te préfère les cheveux lâchés. Souffle-t-il ignorant ma nervosité.
- Avec toutes ces photos, on pourrait croire que je te manque. Lui dis-je pour cacher ma gêne. Bon, je vais te laisser.
Je me dégage de son étreinte et m'apprête à sortir de la pièce quand le son de sa voix m'arrête.
- C'est le cas Clarke... Tu me manques... Beaucoup. Murmure-t-il.
Je me retourne et le voit toujours planté devant ses photos en train de les fixer. Il fronce les sourcils, comme perdu dans ses pensées. Il se ressaisit et enlève son tee-shirt qu'il balance à l'autre bout de sa chambre.
Je souffle et part le ramasser. C'est plus fort que moi. Je déteste le désordre.
- Merde Bellamy ! Attends que je sois sortie avant de te déshabiller... Maugréai-je, plaçant ma main devant les yeux, alors qu'il s'apprête à défaire sa ceinture.
- Tu as peur d'aimer ce que tu vas voir ? Me provoque-t-il en me faisant un clin d'œil.
J'ignore sa réflexion et sort de la pièce.
- Attends Clarke !
- Quoi ? Demandais-je, agacée en passant la tête dans l'encadrement de la porte.
- Aides-moi à enlever mon pantalon.
- T'es sérieux là ?
Je manque de m'étouffer et commence à paniquer. C'est juste pas possible, il doit me faire marcher... mais le voir s'énerver, incapable d'ôter cette ceinture à cause de l'alcool qu'il a dans le sang me confirme malheureusement qu'il ne plaisante pas.
- Je vais quand même pas te supplier à genou.
Je cède et me rapproche de lui en traînant des pieds. Je respire un grand coup et pose mes mains sur la boucle. Gênée au plus haut point, je ferme alors les yeux et avale difficilement ma salive. Cet idiot éclate de rire et cela a le don de me taper sur les nerfs. J'ouvre les yeux et le fusille de regard.
- Tu fous quoi? Me demande-t-il peinant à reprendre son sérieux.
- Je t'avoue que je n'ai pas trop envie de voir ce qu'il y a dessous, sifflais-je entre mes dents, alors soit tu te démerdes tout seul soit tu te tais.
En signe de capitulation, il lève les mains en l'air et me laisse faire. Malgré le fait que je n'y vois absolument rien, je me surprends à y arriver rapidement. Je tremble en baissant sa braguette et respire un bon coup avant de poser mes mains sur ses cuisses. Je m'accroupis et attrape le tissu pour le tirer doucement vers le bas afin de baisser son pantalon.
Je me relève en gardant soigneusement les yeux fermés. Le silence qui nous entoure m'étonne. Pourquoi ne parle-t-il plus ? Je sursaute lorsque son souffle chaud caresse ma joue. Sa respiration devient saccadée. L'atmosphère autour de nous change et devient lourde.
Sa main vient se glisser dans mes cheveux et attrape une mèche qui me barre le visage. J'ouvre alors les paupières. Ses yeux devenus sombres ne lâchent pas ma bouche du regard. Mes lèvres s'entrouvrent malgré moi. Si ce n'était pas Bellamy en face de moi je pourrais croire qu'il va m'embrasser.
Réalise-t-il ce qu'il est en train de faire ou bien est-ce l'alcool qui le fait déraper ? Pourquoi j'espère autant que se ne soit pas la deuxième option... Se souviendra-t-il de cette proximité ou oubliera-t-il tout à son réveil?
Depuis cette année, Bellamy est de plus en plus tactile avec moi. Si au début cela me surprenait, à présent je me suis habituée au fait qu'il me caresse la joue ou qu'il m'embrasse l'épaule pour me taquiner. Tous ses petits gestes sont devenus naturels.
- Tu es très belle ce soir.
Il rapproche dangereusement son visage du mien en plantant son regard dans le mien comme si il attendait le moindre signe de ma part pour que je l'arrête. Mais je ne fais rien... Mon cœur s'accélère alors que je fixe ses lèvres pleines. Ses doigts ne cessent toujours pas de jouer avec cette mèche de cheveux.
Je retiens mon souffle quand je sens sa bouche se poser sur la commissure de mes lèvres. J'ai l'impression que cet instant dure une éternité alors je suis incapable de faire le moindre mouvement.
Il faut que je l'arrête... Il le faut...
- Tu comptes te coucher tout seul ou bien as-tu besoin que je te borde en te chantant une berceuse? soufflais-je trop faiblement.
Cette pique qui d'ordinaire l'aurait fait réagir au quart de tour n'a pas l'effet escompté. Je reconnais à peine le son de ma voix quand je lui parle. Je voulais briser cette lourde atmosphère mais je crois qu'il est trop tard. Jamais nous n'avons été si proche physiquement. Je suis perdue.
Il me lance un sourire sans joie en détournant son regard. Il se laisse tomber sur son lit et je reste immobile devant lui, comme une idiote.
C'est ce que je voulais non ? J'ai tout à coup froid et regrette cette chaleur qui nous entourait.
Emmitouflé dans sa couette, je le laisse enfin seul pour aller reprendre mes esprits sous une douche bien froide.
Cela ne signifiait rien du tout. C'est aussi simple que ça. Mon esprit est en ébullition. J'ai beau faire tout les efforts possibles, mon cerveau se fait une joie de repasser en boucle le moment où il m'embrasse alors qu'il porte seulement un simple boxer noir. Pourquoi cela me fait-il autant d'effet ? Je me fais une liste dans ma petite tête et j'en conclu que cela doit tout simplement être dû à la fatigue et à toutes ces émotions ressenties en une simple petite journée.
Je me sèche, enfile un pyjama-short d'Octavia qui me sert légèrement mais qui reste toutefois confortable et me dirige jusqu'à sa chambre. Je me glisse dans son lit en saisissant mon portable. Je ne sais pas les raisons qui me poussent à faire cela mais j'envoie un message à Finn avant de me coucher pour lui dire que j'ai hâte de le voir à notre prochain rendez-vous.
Le réveil est assez compliqué. Mon téléphone m'indique qu'il est à peine 06h00 du matin. Moi qui ai tendance à me lever très tôt, je rêve pourtant de rester encore quelques heures à traîner dans ce lit... mais ma conscience me dit que j'ai accompli ma mission envers ma meilleure amie et que je dois à présent retourner chez moi. Cette nuit a été chaotique. Je n'arrêtais pas de me retourner dans tous les sens cherchant désespérément à tomber dans les bras de morphée.
Alors que je me lève et part récupérer un papier et un stylo dans le salon pour laisser un mot à Bellamy, je m'arrête devant sa chambre.
Le mot attendra...
C'est plutôt l'heure de la vengeance.
Ma tête doit en ce moment même ressembler à celle du Joker quand une idée vient fleurir dans mon esprit.
Bellamy Blake ne va pas s'en tirer comme ça si facilement.
Je marche sur la pointe des pieds pour ne pas le réveiller et prend mon instrument de torture dans un tiroir de la cuisine. Je reviens ensuite sur mes pas et ouvre sa porte en trombe en tapant sur une casserole avec une cuillère en bois.
- Debout Blake !!!! Hurlais-je alors que j'allume la lumière.
Je me stoppe net quand je le vois dans son lit en train de dormir sur le ventre... totalement nu. Mes yeux n'arrivent pas à se dégager de la vue de son dos musclé et de ses fesses. Je ne suis qu'à un ridicule petit mètre de lui.
Je crois que j'ai eu ma dose de Bellamy aussi peu vêtu en un week-end!
- Bordel Clarke ! Maugré-t-il en changeant de position pour se mettre sur le dos.
Il se masse le crâne alors que je crie une nouvelle fois mais pas pour la même raison. Merde ! Je l'ai vu... Les yeux encore mi-clos, il me saisi le poignet et me tire vers lui. Mon corps vient écraser sur le sien.
- T'es à poil Bellamy !
- Où est le problème... Je dors toujours à poil princesse... Dit-il la voix encore endormie, ne réalisant apparemment pas ce qu'il se passe.
Ok. Il faut que je respire.
Inspire. Expire. Tout va bien...
Non ça ne va pas bien! Il est juste nu contre mon corps et je ressens chaque détail de son anatomie. La finesse du tissu que je porte me donne l'impression que nous sommes peau contre peau.
- Lâches-moi! Couinais-je en m'extirpant de ses bras.
- Aïe! Crie-t-il quand mon coude s'enfonce involontairement dans ses côtes.
Je me roule sur le dos et prend vivement son autre coussin pour cacher son sexe. Je ne préfère pas me voir dans un miroir. Mes joues ne m'ont jamais autant chauffées et je crois que je dois avoir la même couleur qu'une tomate.
Je manque de tomber en arrière lorsque je me prends les pieds dans son tapis alors que je l'entends rire dans mon dos. Crétin !
- Tu sais que cela peut devenir très dangereux de vouloir jouer avec moi, princesse...
Il se met debout, tenant d'une main le coussin devant lui. Il esquisse un sourire sadique et s'avance vers moi tel un félin comme s'il n'allait faire qu'une bouchée de moi.
Il a l'air de s'amuser alors qu'à la base mon plan devait le rendre complètement dingue... Je suis sûre qu'il doit jubiler de me voir perdre autant mes moyens. Je regrette qu'il n'ait pas une gueule de bois plus douloureuse...
Je pensais qu'il allait être gêné mais c'est tout le contraire. Il a une telle assurance. A sa place je me serais déjà cachée depuis longtemps dans un trou de souris.
Je continue de reculer, me retrouvant de nouveau dans le couloir. Telle une gamine, je me précipite dans la chambre d'Octavia.
- Bonjour à toi aussi princesse ! crie-t-il d'une humeur trop joyeuse.
Son rire raisonne de l'autre côté du dormant et le claquement d'une porte puis le bruit de l'eau m'indique qu'il est dans la salle de bain. J'en profite pour remettre mes vêtements de la veille et attends quelques secondes avant de sortir de la pièce quand j'entends de nouveau ses pas dans le couloir.
Très adulte de ma part...
Je récupère dans la salle de bain une aspirine et me dirige à nouveau dans la cuisine. Je lui verse un grand verre d'eau et pose son anti-gueule de bois à côté. Je griffonne quelques mots sur un bout de papier pour l'avertir de mon départ.
- Tu comptais partir comme une voleuse ? Me lance-t-il en lisant mon petit mot par-dessus mon épaule.
Je tressaille et prend soin de ne pas le regarder. C'est la deuxième fois qu'il me surprend de cette manière.
- Pas du tout... Je ne voulais pas te déranger plus longtemps.
- Pour cela tu aurais peut-être dû me laisser dormir... Sourit-il en posant ses mains sur le plan de travail de chaque côté de mon corps de sorte à ce que je ne puisse plus bouger.
- Tu te souviens d'hier soir?
Je joue nerveusement avec le papier attendant patiemment sa réponse. Se souvient-il de notre proximité? De son baiser si proche de mes lèvres?
Sa réponse est longue a venir et je tourne la tête pour le dévisager. Il me fixe un long moment et augmente par la même occasion mon stress.
- Vaguement... Un peu ma soirée au bar.
Je l'écoute, suspendue à ses lèvres.
- Mais après... plus rien.
Aïe. Ca fait mal.
Non, non, non! C'est bien! Comme ça pas de malaise... Je n'arrive pas à jouer la comédie... donc parfait! J'aurai été incapable de lui faire face si il en avait été autrement. Donc parfait! Parfait...
Il me dépose un baiser au creux de ma nuque. Son torse nu, plaqué contre mon dos et son odeur qui m'enivre me font perdre tous mes moyens. Ce type ne connaît vraiment pas les tee-shirts.
Il prend son aspirine et boit d'une traite le verre d'eau.
- J'ai été un gros connard hier avec ma sœur et Lincoln. Dit-il en brisant le silence qui s'installait en nous.
Je suis étonnée de l'entendre me parler de ce sujet sensible pour lui. En général, je suis la dernière personne à qui il se confie.
- C'est normal Bellamy. Lui dis-je d'une toute petite voix.
Il s'éloigne de moi et se poste devant la porte fenêtre qui mène au petit balcon. Son regard se perd durant de longues secondes vers l'extérieur. Il s'assoit à même le sol et appuie sa tête conte la vitre. Il passe nerveusement ses mains dans ses cheveux, l'air complètement désespéré et je me sens de nouveau impuissante. Je décide de le rejoindre et m'assois à ses côtés, mes bras serrant mes jambes contre ma poitrine.
- Tu sais, on avait 11 ans quand Octavia m'a avoué son coup de foudre pour Lincoln. Je me suis tout de suite moquée d'elle. Je n'y croyais pas mais depuis le debut c'est elle qui avait raison. Elle a toujours su qu'ils étaient fait l'un pour l'autre. C'est tout simplement magique ce qu'il se passe entre eux. Octavia a toujours été une optimiste de l'amour.
Il fronce les sourcils et boit chaque mot sortant de ma bouche.
- C'est Octavia qui a fait le premier pas. Elle lui avait donnée rendez-vous près de son université alors qu'elle savait qu'il ne travaillait pas ce jour-là. J'étais gênée car elle avait insisté à ce que je sois présente. Je n'étais pas vers eux bien évidemment mais assez proche pour les espionner un tout petit peu. Une sorte de cheerleader cachée derrière un arbre, plaisantais-je. Je voulais être prête à intervenir en cas de besoin. Il est arrivé, visiblement gêné de se retrouver seul à seule avec elle, puis s'est penché pour lui faire la bise mais tu connais ta sœur... Totalement imprévisible...
Il sourit alors qu'il m'écoute toujours attentivement.
- Et là, elle tourne la tête et l'embr...
- Non finalement je ne veux rien savoir ! ronchonne-t-il en me coupant la parole.
Il plaque ses mains sur ses oreilles comme un enfant qui refuse d'écouter.
- Tu es une petite chose fragile en fait... Le taquiné-je alors qu'il hausse un sourcil l'air provocateur. Lincoln est un gars en or. Tu es le mieux placé pour le savoir. Il y a cette force entre eux qui m'impressionne. Ils se soutiennent quoiqu'il arrive et même moi qui suis loin d'être fleur bleue, espère secrètement connaître ce même sentiment. J'envie leur couple si parfait. Et te moques pas de moi!
- Tu le connaîtras. J'en suis sûr Clarke.
La sincérité qui se lie sur son visage augmente les battements de mon cœur. Nous nous regardons longuement pendant ce qui me semble être une éternité.
- Si Lincoln vient un jour à la faire pleurer, crois-moi je serai la première à lui balancer mon poing sur sa belle gueule d'ange.
Il éclate de rire en passant son bras sur mes épaules pour me rapprocher un peu plus contre lui.
- Tu partageras un peu avec moi et me le laisseras encore conscient pour que je puisse l'achever.
- Ca marche! On travaillera en équipe.
La porte d'entrée s'ouvre et Octavia rentre dans l'appartement, étonnée de nous voir éclater de rire.
- J'ai raté un épisode ? Demande-t-elle en ôtant son bonnet.
- Une trop longue histoire soeurette.
- Bell, je suis... Commence-t-elle en s'approchant de nous.
- Stop Octavia. J'ai réagit comme un crétin et...
- Contente que tu le reconnaisses enfin, marmonnais-je alors qu'il me pince la joue.
Octavia rit et se met à genou devant nous.
- Je suis désolée Octavia.
- Tu approuves ?
- Vous n'aviez pas besoin de ma benédiction de toute façon... mais il aura le droit à un interrogatoire.
- Pitié Bell, Jake ne l'a pas lâché hier soir. Il n'a pas cessé de lui poser tout un tas de questions quand Lincoln m'a raccompagné et que je lui ai expliqué la situation avec toi.
Je pouffe de rire en imaginant mon père jouer les surprotecteur et harceler le pauvre Lincoln.
Octavia a l'air d'une petite fille qui découvre ses cadeaux sous le sapin. Ses yeux s'illuminent et son sourire s'élargit. Elle pousse un hurlement et s'empresse de tomber dans les bras de son frère. Elle manque de nous faire tomber en arrière, sous la force de son étreinte. Elle le serre si fort que j'ai l'impression qu'il ne va plus lui rester assez d'air pour respirer.
- Qu'avez-vous fait de mon frère ? Où est-il ? Pas que je doute de toi Bell mais on peut dire que tu es aussi buté que Clarke donc je ne pensais pas que tu aurais changé d'avis si rapidement !
- Hé ! m'exclamais-je.
- Tu peux dire merci à notre princesse pour ça. Elle a su me convaincre.
Elle se redresse légèrement pour me regarder et me plaque un bisou sur le front.
- Je vous aime tous les deux !!!! Crie-t-elle toute excitée ne cessant pas de nous embrasser.
En un eclair, elle nous plante tous les deux pour appeler Lincoln.
- C'est moi, mon coeur! Bell a...
- Ca me fait trop bizarre...
Octavia lui tire la langue et part s'enfermer dans sa chambre. Je lui crie que je pars mais elle ne me répond même pas.
Je suis vexée. La meilleure amie est déjà délaissée pour le petit-ami...
- Alors c'est à ton tour de botter en touche? Se moque-t-il.
- Salut crétin.
Je me presse vers la sortie après lui avoir mis une tape sur le crâne. J'ouvre vivement la porte et je rentre dans une personne qui s'apprêtait à frapper. Je relève la tête et mon coeur manque de s'arrêter.
- Vous...
Mon corps frissonne lorsque que je reconnais l'homme d'hier. Celui qui ne cessait pas de regarder Octavia quand nous étions au café.
Je n'ai donc pas halluciné. Cet homme connaît Octavia. Il la suivait et maintenant il vient sonner à sa porte? Que lui veut-il?
Qu'est-ce que cet homme vient faire ici? L'a-t'il de nouveau suivi? Si ma meilleure amie avait été seule dans l'appartement, lui aurait-il fait du mal?
Je me pose un milliers de questions mais suis incapable de prononcer le moindre mot sous la panique.
- Qu'est-ce que tu viens foutre chez moi! Je t'ai interdit de mettre les pieds ici! Siffle-t-il à voix basse.
Je n'ai pas réalisé que Bellamy s'était placé devant moi. Son corps me cache presque de la vue de cet homme. Bellamy le connaît et le voir sur ses gardes me confirme que ce type ne leur veut pas du bien. J'ai peur.
- Je vois que mon fiston a de très bons goûts. Vous êtes délicieuse ma jolie. Me dit-il en me détaillant de la tête au pied.
Fiston? Cet homme est leur père? Octavia n'a jamais rien su sur l'identité de son père. Nous savons juste qu'il est parti du jour au lendemain, peu de temps après sa naissance, laissant derrière lui sa femme, seule avec ses deux enfants. Dès qu'elle posait des questions à son frère, ce dernier était catégorique. Il refusait de lui répondre.
- Dégage de chez moi!
Bellamy ne cesse de regarder nerveusement derrière lui. Octavia se trouve juste dans la pièce à côté et risque de sortir d'une minute à l'autre.
- Tu ne m'as pas assez donné la dernière fois fiston...
- Arrêtes de m'appeler comme ça! Je n'ai pas d'argent! Démerdes-toi avec ta came!
Je reste interdite en écoutant leur conversation. Comment un père peut-il se conduire de cet façon avec ses enfants... Ils ont bien assez souffert comme cela...
- Si tu viens à en trouver... appelles-moi... fiston.
L'air sournois, son père reste calme, et plaque un morceau de papier sur le torse de Bellamy. Il fait demi-tour et nous laisse tous les deux sur le pas de la porte. Bellamy sert les poings. Sa mâchoire se contracte et il se retient de hurler. Il chiffonne le bout de papier et le jette rageusement dans la poubelle. Je ferme doucement la porte et profite qu'il ait le dos tourné pour le récupérer.
- Bellamy...
- Pas un mot à Octavia.
- Mais...
- J'ai dit, pas un mot à Octavia!
Il se retourne vivement et son ton menaçant me force à ne pas insister sur le sujet. Ce n'est pas le moment.
Je serre le papier dans ma main. Il a assez souffert... C'est à moi de les aider... La peur au ventre, je reste néanmoins déterminée à contacter cet homme qui ne mérite pas d'être leur père. Je dois tout faire pour l'éloigner d'eux.
Je dois les protéger.
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Bonjour à tous!
Je suis vraiment désolée pour le retard (trop de choses en ce moment dans ma petite vie 😊).
Je ne voulais pas bâcler ce chapitre.
Je l'ai lu puis relu et re-relu... Je ne compte plus le nombre de fois. 🤣
Je penses que certaines fautes doivent résister malgré cela et désolé par avance.
En tout cas, j'espère que ce chapitre vous aura plu.
Pauvre Clarke... Je l'ai un peu maltraité dans ce chapitre. hehe
C'est pour son bien!
😉
J'ai hâte de lire vos petits messages! 😚
A très bientôt!
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