II

I will tell you the story about the little boy I found in the grass

Archie et moi partageons une histoire en commun. Une histoire qui pourrait vous semblez banale, courte ou même inintéressante. Selon moi, elle est simplement confuse et bordélique. Je l'ai aimé, si vous voulez savoir. Je suis réellement tombée amoureuse de lui. Je ressens toujours cette étincelle lorsque je croise son regard, si ça vous intéresse. Cependant, l'étincelle s'est éteinte avec le temps. Elle est minuscule et parfois, elle se permet de s'embraser.

Une simple pensée de ma future mort me suffit pour me faire traquasser. Ça me donne des frissons et des noeuds dans l'estomac. Mon ombre s'est remplacé par une peur constante. Je ne dors plus ; cela est impossible de dormir dans une atmosphère d'hôpital. Des gens crient de douleur, j'entends constamment des pleurs et des pas de course, des ambulances alarmantes et les infirmières qui se précipitent vers un patient qui souffre. La nuit, les murs blancs sont plus sombres que jamais... C'est de plus en plus insupportable.

Ce qui est très surprenant, c'est que le matin, quand je me réveille, l'infirmière vient entrouvrir mon unique fenêtre et me laisse apprécier le lever du soleil. Une douce brise matinal d'été qui me rappelle de bons souvenirs de joie d'enfance vient effleurer ma délicate peau. Une délicieuse odeur de fleurs envahit la pièce et je me sens soudainement comme sur un nuage. Je ferme les yeux et me concentre sur le chant des oiseaux qui me procure un sentiment de bien-être extraordinaire. Je fais ceci jusqu'à temps que l'infirmière vient me sortir de ma rêverie pour ma prise de sang quotidienne. C'est ce que j'apprécie le plus de cet hôpital. En fait, c'est la seule chose que j'apprécie de cet hôpital.

Mais ce matin, il y avait quelque chose de différent. Le soleil brillant plus fort. Le doux vent était un peu plus agréable. L'odeur des fleurs était plus intense. Les oiseaux étaient plus heureux. Mon sentiment de bien-être était particulièrement inhabituel et j'adorais cela pour une raison qui m'échappait. Il y avait sûrement une raison pourquoi tout était aussi beau ce matin, mais ça aussi, ça m'échappe...

J'étais dans ma rêverie totale. J'appréciais le moment présent et me disait que si j'avais à mourir, j'aimerais que ça soit dans un moment aussi beau et apaisant que celui-ci. Mes yeux étaient fermés et je flottais sur mon petit nuage. Quelqu'un entra dans ma chambre et je me suis trompée en pensant que c'était l'infirmière qui venait pour un autre test sanguin. Quand je relevai la tête pour la saluer, ce que je vis me choqua.

Archie Andrews se tenait devant le cadre de porte. Le fameux Archie Andrews se tenait en chair et en os devant moi avec un ourson en peluche dans les mains.

Je le revois, deux ans plus tôt, se tenant debout devant le drive-in illuminé. On a tendance à croire que la nuit assombrit l'espoir, mais en le voyant avec ce beau sourire accueillant et son jacket bleu et doré des Bulldogs de Riverdale High, j'y ai cru. J'ai cru que tout était possible.

Mon pouls s'accéléra en le voyant. C'était tout ce que je voulais, de le voir, de lui parler avant que tout ceci soit fini, avant que la mort me kidnappe. Il s'avança doucement vers mon lit et je vis bien que la peur contrôlait ses moindres mouvements. Je le savais.

Je me rapproche de lui et souris à mon tour. Je me sens bien. Les étoiles éclairent mon chemin et j'atteins enfin mon objectif. Je tombe dans ses bras et m'enivre de son odeur consolatrice. Ce que je me sentais bien à cette époque. J'étais si heureuse.

— Salut...

Je croisai son regard et il l'ignora aussitôt. Je savais ce qu'il ressentait. Il ne voulait tout simplement pas me voir dans un état de vulnérabilité pareil. Ça le blessait sûrement trop. Pour moi, c'était devenu une habitude de me voir périr dans ce foutu lit.

— Salut, Archie.

Mes souvenirs sont clairs. Je les revois comme si c'était hier.

Nous tombons dans l'atmosphère magique du drive-in et allons rejoindre Jughead. Nous nous collons et apprécions le moment tout en volant tout le pop corn à Jughead, ce qui lui retira une adorable réaction plutôt comique. Le film commence, mais je ne l'écoute pas attentivement, car je n'ai d'yeux que pour le sportif rouquin.

Je me forçai de lui démontrer un sourire et il accepta finalement de me regarder dans les yeux. Mal et bien à la fois, c'était ce que cela faisait. Il prit une chaise qui traînait sur le bord du mur pour les visiteurs et s'est assis tout proche de moi. Il me présenta l'ourson en peluche. Il avait un poil de couleur brune et portait un fin foulard rose de soie au cou. On aurait dit qu'il me souriait avec son air coquin.

— Je t'ai apporté ce doudou. Je l'ai vu et je me suis dit qu'il était pour toi. J'me suis dit que ça pourrait te réconforter lorsque tu étais seule..

L'atmosphère était tendu. Il y avait un réel malaise entre nous qui ne l'aidait pas. Je devais le détruire avant que ça empire.

— Il est vraiment mignon. Je l'adore.

Après le film, nous avons dit au revoir à Jug' et sommes partit pour une promenade entre amoureux sur le bord de la rivière. C'était joli avec toutes ces étoiles, mais ce n'était pas ce qu'il y avait de plus magnifique. Ce qu'il y avait de plus beau était notre amour. Cet amour que nous avions l'un pour l'autre qui était indestructible. Cet amour qui était ce que nous avions de plus précieux au monde. Cet amour qui s'est dissipé avec le temps. Nous avons cru pouvoir détruire tout les maux du monde avec cet amour, mais il nous a finalement détruit, nous. Nous étions stupides et amoureux.

Il sourit bêtement avant de le déposer sur ma petite table de chevet déjà occupé par plusieurs bouquets de fleurs. Malgré mon effort, il était toujours hésitant et peureux. Ça me blessait de le voir dans cet état.

— Maisie... Je sais que tu crois que je suis toujours un salopard, un connard ou le pire humain sur la planète à cause de... mais... je voulais venir. Je désolé d'être venu aussi tard. Tu comptes beaucoup pour moi.

Étrangement, c'est lui qui a réussi à briser le malaise.

Une bataille. Une dispute. Des cris. Des pleurs. Des cauchemars. Des regrets. Des remords. Des douleurs. En un éclair, tout s'est brisé. En un éclair, notre parfaite relation m'a transformé en une boule d'haine. En un éclair, j'avais perdu ce qui était de plus précieux pour moi.

Je souris faiblement malgré la douleur.

— Merci, c'est très gentil.

Je sais que c'est sûrement stupide, mais je lui ai prit la main et le laissa continuer. J'en avais besoin.

Saches que tu es une inspiration pour tout le monde de Riverdale. Tout le monde te soutient et croit que tu es forte. Il y a même cette nouvelle du nom de Veronica qui est enchantée à l'idée de te rencontrer. On te voit tous comme une héroïne. T'as une sacré bravoure, tu le sais ça.

Mais pas aujourd'hui. Ce n'est pas aujourd'hui que je me permettrais de déployer ma haine. Je l'ai fais trop souvent. Ce n'est plus le temps.

— Archie, arrête...

Sans lui, il n'y avait plus de joie. Sans lui, il n'y avait plus d'espoirs. Sans lui, il n'y avait plus d'énergie. Sans lui, il n'y avait plus de moi.

— Il n'y a plus d'espoirs pour moi, Archie. Je n'y arriverai jamais. C'est un combat impossible... Je vais mourir et c'est tout. C'est déjà prévu pour moi.

Son regard de tristesse me déchira le cœur.

— Je sais comment tu es, Maisie. Tu te décourages rapidement et perds tout tes espoirs au premier moment. Mais tu dois croire en toi, parce que moi je crois en toi. Rien n'est impossible quand tu y crois... Je t'en supplie. Tu es une des plus belles personnes que j'ai rencontré en ce monde. S'il-te-plaît, ne me quitte pas. Tu ne peux pas te décourager et tout abandonner, ce n'est pas une alternative. Tu dois me promettre de ne pas me quitter.

Maintenant, j'ai un nouveau souvenir en tête. J'ai ce souvenir que ce têtu d'Archie Andrews est venu me rendre visite un dimanche matin, que mon cœur s'est mis à accélérer, que la flamme s'est rallumé et que des papillons sont réapparus par ses simples paroles touchantes. Les murs si blancs de ce triste hôpital se sont soudainement éclairées quand son sourire est apparu. Sa main m'a réconforté et je lui ai fais cette stupide promesse. J'ai ce souvenir que l'espoir commençait à revivre en moi.

— Je te le promets, Archie... Je te le promets...

( dernière correction : 03 / 06 / 2017 )

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