49 | A new haircut is not a new life
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Noa Sparks
-Ça va le faire, m'assure Mary avec un grand sourire plaqué sur son visage.
Elle me lance un regard en biais avant de se concentrer à nouveau sur la route. Le vent se faufile dans nos cheveux à toute allure tandis que j'essaie vainement de ne pas perdre mon chapeau en le tenant d'une main, dépliant mes lunettes de soleil de l'autre.
-Une journée entre filles, il n'y a rien de mieux pour repartir sur une bonne voie.
Je hoche la tête en laissant mes yeux embraser la vue sur cette superbe route ouverte le long de la mer. Malgré mes tristes pensées, j'essaie de me rediriger vers les bons souvenirs qui restent encrés dans ma mémoire et qui ne concernent pas Alec. Et il y en a beaucoup même... Il suffit de creuser un peu. Ma première journée passée avec Mary au Malibu Country Mart, la première fois que Mary et Sasha se sont rencontrées... D'ailleurs...
-Où est Sasha?
-Ses parents ont un important shooting à Santa Monica jusqu'à demain soir, elle a été engagée pour le prendre en main.
Soudain, mon expression vire au cramoisi. Je la regarde avec le front plissé et finis par fixer le bout de mes chaussures.
-Qu'est-ce qu'il y a? demande doucement mon amie.
-Rien... Enfin, c'est que... C'est génial pour elle. C'est même énorme. Et moi j'ai tellement été absorbée par tout ce qu'il se passait à la villa que je ne me suis même pas intéressé à un des plus grands évènements de la vie de Sasha.
-Hey, ce n'est rien. Tu la connais, elle ne va certainement pas t'en vouloir. Tu n'auras qu'à l'appeler pour lui demander des nouvelles et lui dire que tu es heureuse pour elle.
Avec un hochement de tête, je me cale dans mon fauteuil en redirigeant mon regard vers la route.
-Ouais, je vais faire ça. Et Jasmine? Et Denis? Comment vont-ils?
La brune rit avant de m'expliquer la situation. Je ne peux m'empêcher de détailler son profil quand elle conduit et à nouveau prendre conscience d'à quel point elle est jolie. Son petit nez retroussé, son teint bronzé, ses pommettes saillantes, ses dents blanches et alignées, ses lèvres si bien dessinées, ses fins sourcils haussés, ses yeux bleus perçants et ses cheveux chocolat dignes d'une publicité pour shampoing. Et tout ça est si naturel! Elle est tout simplement comme ça, magnifique, simple... Sans le faire exprès. Je souris en l'écoutant parler.
-Jasmine a rencontré un mec à la soirée de Kage, depuis je ne la vois plus, mais je reçois sans cesse des textos tels qu''Aide-moi! Je dois commander quoi au restaurant pour avoir l'air classe? Est-ce que je peux porter une jupe où ça en fait trop? Il n'a pas mis de smiley dans son SMS, je vais rester célibataire à vie!' Ou même 'dis, on achète où des capotes?'.
-Hey, je ne voulais pas savoir ça! dis-je en riant de bon coeur. Maintenant je comprends mieux pourquoi elle n'est pas venue danser avec nous.
-Tu m'étonnes. Denis, lui il a commencé son stage et apparemment c'est bourré de garçons mignons.
-Un stage?
-Oh, tu comprendras bien assez tôt, dit-elle en souriant pour elle-même.
-Allez! Dis-le-moi!
-Écoute cette chanson! Je l'adore!
Sur ce, Mary monte le son en s'agitant sur son siège alors que je lève les yeux au ciel. Mais elle est pardonnée d'avoir esquiver tout un interrogatoire de ma part, car cette chanson est peut-être un peu trop bien adaptée à la situation d'après elle.
-I know every apple here ain't bad, but I found a worm in every single one I had, se met-elle a chanter à tue-tête en faisant aller ses doigts sur le volant. Allez je suis sure que tu connais la suite!
-Absolument pas!
-Alors au moins le refrain!
Alors je me racle la gorge, Mary et moi échangeons un regard en essayant de ne pas rire quand alors approche le refrain.
-Cette chanson est faite pour toi Sparks, alors lâche-toi!
C'est alors qu'explose le refrain quand mon amie augmente le volume au maximum. Nous passons justement en public, faisant se retourner les gens sur notre passage. Mais à vrai dire, je m'en fiche pas mal. Elle a raison, cette chanson est peut-être bien faite pour moi.
-I hate boys, but boys love me. I think they suck and my friends agree, je chante en me dandinant sur le siège passager.
Mary rit et continue avec la suite
-I hate boys, but boys love me. Eh yeah, eh yeah, eh yeah!
-I. Hate. Boys!
Nous terminons sur ces paroles en baissant le son laissant aller nos bras par la fenêtre. Je ris de bon coeur et seul Dieu sait à quel point ça me fait du bien. Je ferme les yeux en me laissant bercer par le vent bien moins puissant que lorsque nous longions l'océan. Mais cela ne dure pas longtemps avant que l'immense étendue bleue se retrouve à nouveau dans notre champ de vision.
-On a deux heures avant de devoir reprendre la route jusqu'en ville, annonce Mary en entrant sur le parking.
Elle ferme alors le toit ouvrant quand enfin le moteur se coupe. Je sors, et prend une grande bouffée d'air maritime en resserrante mon gilet contre moi à cause du vent. Des effluves de nourriture me parviennent avec délice, je suis heureuse de retrouver à nouveau le Malibu Farm qui est peut-être mon endroit favori de tout Malibu. Quand nous avançons sur la passerelle, qui mène au restaurant, je peux déjà sentir mon coeur se gonfler de joie. Si vous faites des recherches sur internet concernant le Malibu Farm Pier Cafe, vous verrez sur la carte qu'il se trouve en plein milieu de l'eau. Ce n'est pas qu'une légende, ce café-restaurant est bien situé sur l'eau, surélevé à l'aide de hauts pieds. L'ambiance y est extrêmement branchée, respectant l'avis des internautes sur le net. Oui, il faut croire que j'ai fait mes propres recherches sur la cette zone de la Californie avant de partir. Pour nous accueillir, nous passons entre deux cabanons peints de blancs qui composent la restaurant. Des ardoises sont accrochées aux façades en laissant un avant-gout des menus aux clients.
La terrasse est le plus bel endroit; en plus d'avoir une superbe vue sur l'océan, elle est large et d'un confort incroyable. Beaucoup de gens sont assis à leur aise sur les fauteuils gris-bleu et les chaises métalliques noires. Une pergola protège la terrasse jusqu'à un certain niveau, des tas de plantes, de palmiers décorent l'endroit et des guirlandes sont accrochées un peu partout, devant donner un résultat incroyable le soir. Nous nous posons près de l'eau sur les fauteuils et canapés face à une table basse ronde en bois déjà préparée, protégée par de beaux parasols beiges.
Immédiatement, un serveur nous remarque et nous apporte des couvertures comme aux autres clients sur la terrasse. Mary rit face à mon expression étonnée, mais je ne m'en plains pas, il fait plutôt frisquet près de l'océan aujourd'hui. Je parcours enfin le menu avec délice, sentant mon ventre me supplier de commander avec un peu plus d'insistance au fil de ma lecture. Je cède à ses plaintes en optant pour un smoothie à la pêche tandis que Mary se laisse aller à un thé latte Chai. Le service est connu pour être rapide, ça non plus ce n'est pas une légende. Mary est en extase devant son thé de couleur vert sur lequel est dessiné dans un nuage de lait, un petit visage de cochon. Elle ne prend en photo plusieurs fois avant d'enfin oser le prendre en main pour le gouter.
-Comment veux-tu que je fasse ça? Je tuerai un pauvre et adorable cochon...
-Si ça se trouve, le goût est ignoble, dis-je en riant.
-Noa! C'est de l'art! Le goût, on s'en fout!
-C'est étrange de payer sept dollars rien que pour le plaisir des yeux.
Elle sursaute et s'empresse de boire une gorgée avant de soupirer de satisfaction.
-Ces sept dollars le valent bien, et toi?
Je m'empare de l'adorable petite jare sur laquelle est plantée une tranche de citron et bois une gorgée, aussi satisfaite que mon amie. Alors je lève mon verre imprimé du nom du café pour que Mary fasse de même; ainsi nous trinquons avec entrain. Un nouveau plateau arrive à nous, j'échange un regard gourmand avec mon amie quand alors les spécialités locales nous font face; du moins, les spécialités sucrées. Une glace au citron et au basilic accompagne un gâteau aux carottes et à la noix de coco. Ce sont des mets particuliers et organiques que servent beaucoup de cafés à Malibu. Il faut croire que manger sainement est devenu une mode, surtout vu le nombre de plats véganes inscrits dans les menus. Mais je ne vais pas m'en plaindre, pour moi c'est plutôt nouveau et je ne cesse de me dire que ce genre de commerces manquent dans mon coin de Seattle. Si seulement il y avait un quelconque café pour les jeunes qui servirait des smoothies frais plutôt que les habituels et dégoutants café à l'eau de chez Jerry's à côté de mon école, ça ne ferait de mal à personne.
-Alors, est-ce que tu te sens un peu moins morte de l'intérieur?
Je sursaute face à son expression très peu subtile, mais finis par hocher la tête.
-Je reviens à la vie, et cette glace n'y est pas pour rien.
-Oh, c'est mignon, tu n'oses pas dire que c'est parce que je suis la meilleure que tu te sens mieux, dit-elle en dirigeant une cuillère pleine de gâteau vers mes lèvres.
J'ouvre grand la bouche et la laisse y enfourner le gâteau tandis que je hoche positivement la tête en mâchant. Sur le coup, c'est une explosion de saveurs qui enivre mes papilles.
-Après ça, qu'est-ce que tu dis d'une balade dans les dunes, histoire de bien bousiller nos cheveux avec le vent et le sable avant d'aller se faire coiffer?
-Oh oui, le coiffeur! je m'exclame ouvrant grand les yeux.
-J'espère que tu sais ce que tu veux.
-C'est à dire que...
-Je plaisante, moi non plus je ne sais jamais ce que je veux. J'y vais toujours à l'improviste et me laisse tenter par les propositions du coiffeur.
-Tu es au courant qu'ils font tout pour te faire payer un maximum?
-Hmhm, confirme-t-elle la bouche pleine, mais mes cheveux n'ont pas de prix.
Après avoir payé l'addition, Mary m'attire à elle en passant un bras autour de mes épaules. Je la laisse faire en me blottissant à ses côtés tandis que nous longeons l'océan pour rejoindre le parking sur la terre ferme.
-Par ici, me souffle-t-elle en me tirant par le poignet.
-Je ne sais pas si tu portes des lunettes d'habitude, mais c'est marqué en grand: 'interdit à la circulation, danger de mort', dis-je en lisant avec un air suspicieux.
Elle rit, mais passe malgré tout à côté du panneau rouillé qui tient à peine debout.
-C'est des conneries, je serais déjà morte une bonne dizaine de fois dans ce cas.
-La onzième sera peut-être la bonne, dis-je sur le ton de la plaisanterie en la rejoignant.
Nous slalomons entre les dunes de sable, plissant les yeux pour nous ne pas en recevoir malencontreusement dans le visage à cause du vent qui ne se calme pas. Même s'il est plutôt doux, une simple brise peut-être ennuyante à la plage. Je suis Mary alors qu'elle lie ses doigts aux miens et profite de la vue, des montagnes verdoyantes qui s'étendent le long de la côte, des hautes roches qui plongent dans l'océan en créant des barrages et surtout de ce calme impérial. Le danger de mort ne doit pas en tenter d'autres que nous apparemment. C'est différent des autres recoins de la plage qui sont si touristiques, c'est même différent de notre plage privée. Ici, c'est bien plus sauvage, plus authentique.
C'est une plage laissée dans son état naturel, avec ses vagues impressionnantes et revêches et ses graviers par milliers. Nous descendons la pente en faisant très attention, nous retenant l'une à l'autre. En effet, c'est bien plus dangereux que ce que m'a laissé croire mon amie. Mais une fois arrivée près de l'eau, une fois que mes chaussures sont laissées de côté et que mes orteils s'enfoncent dans le sable humide; je me sens tout simplement bien d'avoir enfreint la loi. Je reste un instant au bord de l'océan, là où la vague s'échoue avec lassitude en essayant d'aller plus loin, encore et encore, mais en vain. Là où elles ne font que chatouiller ma peau sans emporter avec elle plus que quelques grains de sable. Je ferme à nouveau les yeux. Les mains de Mary se posent sur mes épaules, elle enroule ses bras autour de mon cou, se trouvant derrière moi. Sa tête se pose sur mon épaule et je l'entends prendre une grande inspiration. Elle expire avec lenteur, profitant de chaque sensation que cette atmosphère lui fait ressentir... Alors je fais de même. Et nous sommes tout simplement bien.
⁂
-Bon sang, Jacob, tu ne devrais pas dire des choses pareilles quand on a des clients! crie une voix qui ne m'est pas inconnue à travers le salon de coiffure quand nous entrons.
-Je n'y peux rien! Cette dame me parlait de Leonardo DiCaprio quand il était jeune, j'ai dû faire part de mon avis son son physique qui ne laisse personne indifférent, surtout pas moi, réplique le certain Jacob.
-Oh, quand il était jeune... Mais maintenant, ce n'est plus la même chose.
-Tu rigoles j'espère? Il a un charme fou!
-Je le préférais avec les cheveux longs, je ne sais pas, j'ai un faible pour les cheveux longs.
Mary me pousse à l'intérieur alors que je ricane à l'entente de la remarque de Denis concernant les cheveux longs. Je me demande pourquoi il a un faible pour ceux-ci...
-Bonjour? Lance Mary.
Notre ami cesse de balayer les cheveux coupés qui trainent sur le sol et se retourne vivement, un grand sourire ornant à présent ses lèvres. Il laisse tomber le balai qui retentit dans un grand bruit sur le carrelage et ouvre les bras pour venir nous envelopper dedans.
-Les filles! Je vous attendais!
-Qu'est-ce que tu fais là? dis-je en reculant alors qu'il ramasse son balai. Oh, le stage!
-Bien vu!
-Alors comme ça tu vas me couper les cheveux, dis-je en passant timidement une main dedans.
-Alors là sûrement pas! Ce matin il a confondu la bouteille de savon pour le carrelage avec le shampoing, j'ai failli rendre une dame âgée chauve! s'exclame Jacob qui se trouve derrière le comptoir en faisant de grands gestes.
-hm, oui, je suis bien dans le rôle de l'assistant pour l'instant. Mais je commence ma formation en septembre! s'exclame-t-il en sautillant avec bonne humeur.
-Wow, Denis le coiffeur, dis-je alors qu'il nous débarrasse de nos vestes en nous guidant vers les sièges.
Le salon est vide pour le moment, il n'y a que nous et le collègue de Denis.
-Installez-vous, Denis, tu sais où sont les magazines et la machine à café. Je vais chercher Brenda.
-Oui mon chou.
-Mon chou? demande Mary en haussant les sourcils.
-Oh, entre nous c'est amical. Sauf pour lui, il me drague tout le temps, soupire faussement notre ami en haussant le ton de façon à ce qu'on l'entende.
-J'ai un copain Denis! s'exclame la voix de Jacob dans la pièce voisine.
Nous rions tandis qu'il nous sert à chacune un café fumant dans de petites coupoles.
-Eh oui, bienvenue dans le salon de coiffure le plus gay de tout Malibu!
-On se croirait dans un film, fait remarquer Mary avec un sourire en regardant Denis à travers la glace tandis qu'il s'appuie contre le comptoir.
-Et alors? Je suis gay, mignon, attentionné, et votre meilleur ami. Il ne manquait plus que le fait que je devienne coiffeur et vous avez le parfait cliché. N'est-ce pas merveilleux?
Je ris de bon coeur avec Mary alors que je secoue la tête en souriant.
-Merveilleux? D'être un cliché? dis-je sans trop comprendre.
-Écoute ma belle, je suis le meilleur ami gay dont tout le monde rêve. Il faut que j'aille jusqu'au bout des choses.
-À croire qu'il veut se lancer dans la coiffure pour renforcer les clichés, soupire Jacob en revenant les bras chargés de matériel.
-Ce n'est pas pour ça que tu bosses ici peut-être? questionne Denis en croisant les bras avec une mine grimaçante.
-Si, exactement.
Nous rions tous les quatre de la situation. Rien de mieux qu'un peu d'autodérision de temps en temps, il faut vraiment que j'en tire des leçons. Soudain, une dame débarque depuis la pièce avoisinant le salon en nous souriant chaleureusement. Aux premiers abords, si ce n'est que son sourire, elle ne donne pas réellement envie d'aller vers elle pour entamer une conversation. Elle est bien plus âgée et adopte une allure sévère qui me fait penser à une professeure de mathématiques. Une professeure très maquillée dans ce cas, avec de longs cheveux blonds décolorés. Mais quand elle nous salue et pose ses mains sur les épaules de Denis, cette image s'efface de mon esprit.
-Enchantée, je suis Brenda, la gérante du salon.
Nous nous présentons avant qu'elle ne pose une large serviette en caoutchouc noire sur les épaules de Mary pour l'emmener faire un shampoing. Jacob s'approche de moi et fait de même.
-Alors, tu es venue pour quoi?
J'ouvre légèrement la bouche en observant mon reflet dans le miroir. Mes cheveux ont bien poussés depuis la dernière fois que je suis allée chez le coiffeur, ils m'arrivent en dessous de la poitrine. Je suis donc tentée de répondre qu'il faudrait juste couper les pointes, mais un regard dans la direction de Mary suffit à me retourner les mots dans la bouche.
-Honnêtement, je n'en ai aucune idée. Tu en penses quoi?
-Hmm...
Il réfléchit en manipulant mes cheveux et les laisse tomber sur mes épaules avec un oeil critique.
-Tu as de très beaux cheveux. Quel âge as-tu?
-J'ai bientôt dix-huit ans, dis-je timidement.
-Tu vois, ils sont très longs et ça te rajeunit beaucoup. Qu'est-ce que tu dirais de les faire plus courts?
-Courts comment? dis-je, un peux angoissée en le faisant rire.
-Je sais que d'habitude quand on demande à un coiffeur de couper un centimètre, il en coupe cinq. Mais je l'ai trop souvent vécu pour faire subir la même chose à mes clients. Je dirais... Un peu plus au-dessus que les épaules, légèrement, histoires qu'ils les effleurent quand même.
Je hoche la tête, rassurée par ses paroles.
-Très bien alors, à toi l'honneur.
⁂
Quand je me regarde ainsi dans la glace, je me prends à me demander si cette nouvelle coupe de cheveux m'aidera réellement à prendre un nouveau départ.
Si j'ai réellement envie d'un nouveau départ.
Je devrais être heureuse. Je suis en compagnie de deux de mes nouveaux meilleurs amis, deux personnes extraordinaires qui font tout pour me changer les idées. J'ai bu le meilleur smoothie que mes papilles aient jamais goutées, j'ai mangé des desserts originaux et délicieux, j'ai respiré le grand air marin avec Mary sur une plage déserte et maintenant j'arbore une très jolie coupe de cheveux. Mais quelque chose cloche. Alors que j'essaie de tourner la page, je sais qu'il y a encore des erreurs derrière moi qui m'empêchent d'avancer, des problèmes encore non résolus et des conversations inachevées. Il y a encore bien trop de blancs à compléter à mes yeux pour que je puisse respirer pleinement en me disant qu'enfin tout est derrière moi. Et je ressens le besoin intense de me libérer de cette prison qui me garde enfuie dans mes doutes. Malheureusement, pour cela il va falloir parler. Suis-je réellement prête à le faire?
-Waouh! Noa...! Cette coupe, elle te va incroyablement bien. Tu as l'air... commence Mary et t'approchant doucement.
-D'une femme, conclut Denis en hochant la tête, appuyée sur son balai.
Je leur souris à travers le miroir et serre le bras de Mary qui se poste à côté de mon fauteuil.
-Ce me donne l'air trop sérieux, dis-je en riant.
-Tu n'aimes pas?
-Si, si j'adore.
Ma main passe d'elle-même à travers mes cheveux. Le changement n'est pas trop flagrant, j'ai déjà eu les cheveux plus courts dans le passé. Mais il reste tout de même visible. Enfin je lève les yeux vers mon amie qui arbore de jolies mèches caramel dans sa chevelure foncée. Ses cheveux sont coupés un peu plus court et le produit appliqué dessus leur donne un aspect encore plus soyeux que d'habitude, si seulement c'est possible.
-Mary... Tu vas faire fondre Christopher en rentrant.
Elle embrasse rapidement ma joue et me sourit avant de me tendre une main pour me relever.
-Ça aurait été bien, sauf qu'on ne rentre pas.
-Comment ça? dis-je d'un air suspicieux tout en sortant mon portefeuille de mon sac à main pour aller payer Brenda à la caisse.
Après avoir salué Jacob et la gérante, Denis remet son tablier derrière le comptoir et se joint à nous en entourant nos épaules de son bras, dansant sur le son d'une musique que personne mis à part lui est capable d'entendre.
-Pile à la fin de mon service! Maintenant, allons faire la fête!
Je m'interromps deux secondes en le regardant tour à tour avec un air désolé, reculant de quelques pas.
-Je suis vraiment désolée, mais si vous comptiez aller en boite ou quoi que ce soit je...
-Mais non enfin! C'est la petite soirée dont je t'avais parlée en petit comité. Les gens sont réellement cools là bas, personne n'est là pour boire jusqu'au trou noir, m'assure Mary en levant les mains devant elle pour calmer le jeu.
J'hésite un instant et finis par hocher la tête alors que Denis me bondit littéralement dessus en poussant un cri de joie. Je lui rends son étreinte en riant nerveusement, caressant doucement son dos.
-hm, juste tous les trois pas vrai? Je veux dire...
-Non, les garçons ne seront pas là. J'ai demandé à Christopher de vérifier qu'ils ne quittaient pas la maison où dans le cas contraire qu'ils prévoyaient au moins de ne pas sortir faire la fête.
-Tous les chemins ne mènent pas forcément à Rome malgré le dicton, parfois on tombe sur des culs-de-sac. Par contre toutes les fêtes mènent à d'autres fêtes, c'est bien connu.
-Les After, les Before, tout ça, rit Mary en s'emparant du bras de Denis pour marcher au rythme de ses pas.
Ils m'empoignent rapidement pour que je puisse me joindre à eux. Mary s'empare de la clé et Denis est déjà en train de s'acharner sur la portière arrière en me faisant rire.
-Tu vas laisser ta voiture ici Denis? demande-t-elle en montant du côté conducteur.
Il se racle la gorge en riant nerveusement à son tour, je fronce les sourcils en me tournant vers la banquette arrière où il s'installe en attachant sa ceinture.
-hm, je... Suis venu à pieds. Ouais c'est ça, je suis venu à pieds. Je veux garder la forme.
Mary semble vouloir répliquer, remarquant comme moi l'attitude étrange de notre ami, mais une chanson passe alors à la radio en l'interrompant.
-J'adore cette chanson! crit le garçon en se détachant pour se pencher vers nous et mettre plus fort.
Nous laissons donc passer son changement de comportement et étonnement, tout semble prévu pour la brune et moi. Mary sort une trousse complètement de maquillage de sa boite à gants et commence son travail sur mon visage, usant de tous ses pinceaux et de toutes ses brosses dont je ne pourrait deviner l'utilité. Même Denis sort de son sac une chemise neuve pour l'enfiler sur la banquette arrière, tout en chantant une chanson des Spice Girls évidemment.
-Tu vas rencontrer des tas de garçons mignons là-bas. Ils sont tous super branchés! chantonne notre ami à l'arrière alors que Mary m'intime de fermer les yeux pour appliquer sur mon visage un spray fixateur.
Quand je les ouvre enfin et que je me perds sur leurs visages rayonnants, je ne peux que me dire;
Pourquoi pas?
♔
***
Hey! Dédicace à @Maemlx !
J'espère que ce petit chapitre de transition entre la rencontre de Alec et Noa vous aura plue! Merci à LunaSngster pour me l'avoir corrigé avec son programme magique 😂
On ship Noary ou pas ? 😏
Le petit job de Denis?
Sa nouvelle coupe?
La soirée?
Rendez-vous mercredi pour savoir ce qu'il se passe du côté de Alec et savoir comment ils vont s'affronter! Ces deux là ont beaucoup de choses à se dire...
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