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Noa Sparks

Le temps est passé avec une vitesse folle. J'ai dû littéralement me perdre dans mes pensées et dans mes doutes; il faut croire que j'ai évité la noyade de justesse. Mes yeux rougis ne peuvent plus se poser que sur le carrelage symétrique de la salle de bain tandis que je me sens un peu plus capable de me lever, de bouger et d'agir qu'une demi-heure avant. Après avoir fixé le même point si longtemps, dériver mon regard vers le haut me provoque une démangeaison au niveau des yeux. Me retenant au support pour les essuis, je me relève avec les jambes légèrement tremblantes.

Je n'étais pas censée verser de larmes à Malibu.

M'étirant pour faire craquer mon dos et ouvrir un peu ma cage thoracique, je suis surprise par le calme des lieux; mes articulations craquent dans le silence en me faisant presque sursauter. Ici, même les basses ne résonnent plus dans le sol. En passant une main sur mon visage, je découvre qu'une traînée noire reste imprimée sur le dos de ma main. Même si je n'en ai pas du tout envie, il va falloir que je jette un oeil au miroir pour arranger ce massacre avant de descendre et... Rentrer.

Et merde... Comment vais-je rentrer maintenant?

Le coeur battant de plus en plus vite pour la énième fois, je me poste devant le miroir et ouvre la circulation d'eau dans le lavabo pour rincer le dessous de mes yeux à l'aide d'un morceau de cotton. Une fois ça de fait, je ne suis tout de même pas sauvée. Peut-être que la pénombre des lieux et de la nuit cacheront mes yeux rouges et ma mine de morte-vivante. C'est comme si le fond de teint que m'a appliqué Mary avait pâlit en même temps que mon teint naturel après cet épisode. Je passe une main dans mes cheveux avec un soupire. C'est peine perdue. De toute évidence, tout ce que je veux à présent se résume en deux mots; mon lit.

Je redescend en entendant à nouveau la musique de la fête se répandre dans la maison une fois sortie de la salle d'eau. Mal à l'aise, c'est comme si j'avais du mal à marcher sur mes talons alors que j'en ai été tout à fait capable durant toute la soirée. C'est une démangeaison autre que celle de mes pieds; c'est mon corps tout entier. Je suis gênée par ma propre peau qui a, il y a peu, reçue des baisers de la part du meilleur ami de Alec. Reçue ses baisers, accueillie ses mains et demandée de ses caresses. Ravalant une nouvelle vague de larmes, j'essaye de ne pas penser au fait que je me sente honteuse, à quel point je me sens sale pour ce que j'ai délibérément fait.

J'essaie de ne pas penser à cette fille en colère qui s'est emparée de mon subconscient et qui m'a fait faire un tas de choses que jamais je n'aurais faites dans mon état normal. J'essaie de ne pas penser à cette fille que je ne suis pas et que j'ai peur de devenir un jour.

Peut-être est-il déjà trop tard, peut-être le suis-je déjà.

Au collège et même parfois au lycée, parce que je suis blonde aux yeux clairs, souriante et mince, on m'a toujours voulue dans les équipes de pom-pom girl. Il m'est arrivé d'accepter de passer les sélections par pure curiosité. Je me suis dis que si tout le monde me voyait dans ce rôle alors pourquoi pas essayer? C'était à nouveau avant que je ne rencontre Jasper et Christopher, dans mon ancien établissement scolaire, j'avais tout juste quinze ans. J'ai donc été acceptée en premier lieux car j'étais plutôt souple, surtout à l'époque où j'étais beaucoup plus mince, peut-être trop et aie toujours eu pas mal d'endurance. C'était chouette au début, un tout nouveau monde et surtout une toute nouvelle façon de vivre ma routine, de plus qu'une de mes meilleures amies faisait aussi partie de l'équipe. Les autres filles étaient toutes souriantes, gentilles avec moi et très enthousiastes à l'idée que je puisse les rejoindre. Mais il faut croire que je n'étais pas la seule à qui elles réservaient ce bel accueil. Je n'ai jamais réellement été une exception, quand on me disait que je faisais les plus belles pirouettes, ce n'était qu'un mensonge pour essayer de me plonger dans le piège un peu plus profondément. Nous avions commencées à sortir ensemble en dehors des cours, aller boire des milkshakes et discuter dans les parcs. Et puis il y a eu cette petite fête.

Nous n'avions que quinze ans, certains garçons étaient plus âgés de deux ans au maximum. Pourtant ils ne se privaient de rien. J'y suis allée avec le coeur léger en pensant réellement m'être faite de nouvelles amies. Quand j'ai vu la façon dont les garçons les traitaient, je me suis enfin rendue compte que ce train de vie de me ressemblait pas. L'un d'entre eux n'a pas hésité à poser sa main sur mon derrière en essayant de m'embrasser alors que je ne le connaissais absolument pas, devant tout le monde. Et personne n'a réagit, car tous les autres faisaient pratiquement de même.

C'est le lendemain quand j'en ai parlé à une camarade de classe avec qui je m'entendais bien qu'elle m'a timidement avoué que comme les autres filles de mon équipe, nous passions pour les filles les plus faciles de notre année. J'ai immédiatement rendu mon uniforme aux couleurs de l'école; ce n'était pas du tout comme ça que je voulais continuer d'avancer, avec la réputation d'une fille à qui ont peut attraper le derrière sans la connaitre. Même si les pom-pom girls n'ont certainement pas cette réputation dans tous les bâtiments, je suis restée loin de ce poste pour le restant de ma scolarité.

Le problème est qu'à présent je me sens exactement comme dans la peau de la petite Noa de quinze ans qui s'est enfin rendue compte de toutes les choses que l'ont pouvait dire dans son dos sans qu'elle en sache quoi que ce soit durant des mois. Aussi puéril que ça puisse paraître, je me demande en descendant les escaliers si ce qu'on a pu dire de moi et de mon ancienne équipe ne s'avère pas être vrai finalement. J'ai tellement profité du fait que Spencer attendait l'occasion de pouvoir me faire des avances pour accélérer le jeu et me venger, en quelques sortes. En traversant la salle, j'ai la chance que tous soient trop absorbés par leurs danses et conversations pour regarder dans ma direction et remarquer à quel point je suis pitoyable. Mes yeux cherchent d'eux-même des visages connus dans ma foule. J'espère sincèrement tomber sur Denis qui serait revenu par hasard, sur Nate ou sur Christopher. Ce sont les seules personnes sur lesquelles je pourrais et sur qui je voudrais bien tomber. Malheureusement, j'ai beau retourner la piste de danse, aucune tête ne me revient. Alors que je trouve mon chemin vers la sortie en pensant prendre l'air pour pouvoir trouver une solution avec plus d'efficacité, le rire de Creg me parvient. Un poids s'envole de ma poitrine tandis que je me retourne.

Malheureusement il n'est pas seul. Spencer discute avec Kage en faisant de grands mouvements, un sourire aux lèvres. Kage a les yeux grands ouverts et semble impressionné.

-Je te jure et puis elle... enchaîne le châtain avant de s'interrompre.

-Noa! Tu t'es perdue? demande Creg en posant une main rassurante sur mon épaule.

Le regard de Spencer croise le miens, je le soutiens un instant, aussi vides et dénués d'expression soient mes yeux. Alors je finis par hocher la tête et rire nerveusement comme si tout allait bien.

-Hm, on peut dire ça. J'ai perdu mes amis et je ne sais pas comment rentrer.

-Ça tombe bien, tu peux rentrer avec Kage et moi, on allait partir.

Je hoche la tête avec un soupire rassuré en portant une main à ma poitrine.

-Merci beaucoup, c'est gentil.

-Pas de soucis.

Il fait signe à Kage de le suivre tandis qu'il salue Spencer en lui frappant dans la main avant de faire de même avec un autre garçon qui suit le premier dans la salle de danse une fois que nous nous retrouvons sur le perron. L'air frais me frappe en me faisant l'effet d'une grande claque. C'est seulement à cet instant que je ressens réellement les effets négatifs de l'alcool qui circule dans mes veines même si je n'en ai pas abusé ce soir. Resserant ma robe contre moi en croisant les bras dans l'espoir naïf de me réchauffer, je descends les escaliers en répondant aux questions de Creg, écoutant la conversation qu'il engage avec moi et le rouquin d'une oreille distraite. Je lui assure ne pas avoir besoin d'un seau pour le voyage alors qu'il rit en confirmant que ce n'est pas le cas de Kage qui grogne en guise de réponse. Pourtant il ne semble pas saoul. Sa démarche est certes hésitante mais il semble en toute conscience de cause.

-T'inquiète pas... La haie sera pas fâchée contre toi elle te pardonnera. Je te le jure.

Cette voix, je plisse les yeux en accélérant un peu le pas pour finalement percevoir Nate, comme je m'y attendais.

-Si, elle m'en voudra je...

Un bruit dégoûtant se fait entendre, suivi par une vague de toux. Je me mordille les lèvres en fronçant les sourcils quand je reconnais Alec, à genoux devant la haie, plié en deux, se tenant le vendre d'une main, la seconde agrippant le t-shirt de Nate qui trépigne d'un pieds sur l'autre sans trop savoir quoi faire.

-Non, les haies ici doivent avoir l'habitude de se faire vomir dessus, t'inquiète pas.

La toux de Alec résonne dans le silence du parking avant qu'il ne reprenne d'une voix pâteuse.

-Vraiment?

-Ouais... Ouais. Tu dois pas t'inquiéter. Juste, on devrait rentrer pour que tu prennes une douche.

Nate se pince les lèvres et caresse le dos de Alec en l'encourageant à se relever.

-Nan, pas rentrer.

Il se retrouve à nouveau secoué par un second renvoit, se pliant en deux afin de recracher tous les repas de sa journée. Je grimace en détournant les yeux, ne pouvant m'empêcher de m'inquiéter mais de me dire que c'est bien fait pour lui. Pauvre Nate, je voudrais lui proposer de rentrer avec nous mais peu importe combien j'en veux à Alec, il a besoin de lui pour s'en sortir dans son état. Je me demande bien comment il a pu en arriver là, à vomir à genoux dans la haie.

À présent muette comme une tombe, je me concentre sur les doigts de Creg qui jouent avec son trousseau de clés et entre enfin dans sa voiture avec Kage sur la banquette arrière tandis qu'il dépose un sac à dos sur la place passager. Je me demande bien ce qu'il a pu prendre avec dans ce sac. Ne m'attardant pas sur la question, je pose ma tête contre la vitre en me retrouvant rassurée d'entendre enfin ronronner le moteur et résonner une chanson plus douce dans le véhicule.

-Il faut que j'aille faire le plein. On a un quart d'heure de route à faire jusqu'à l'After et je ne veux pas arriver les mains vides.

-Pas de soucis, je ne suis pas pressée.

Il me sourit dans le rétroviseur et hoche la tête avant de se concentrer à nouveau sur la route. Je ne fais que prendre conscience pour la énième fois que Malibu est encore plus belle la nuit.

-Tu voudras venir avec nous?

Surprise par se question, je hoche négativement la tête et me mordille la joue en regardant vers l'extérieur, prenant ma décision.

-Hm, c'est gentil mais non merci. Tu pourras me déposer chez Mary, c'est à quelques minutes de la station essence.

Sans rien ajouter de plus sur ce sujet, il se met à parler avec Kage de la fête qui ne semble pas dégénérer contrairement à celle de l'an passé et continue son chemin jusqu'à la station essence qui s'avère bien plus près de la maison que prévu. Le rouquin ne cesse de répéter qu'il espère que son cousin gardera bien la maison et restera sobre durant son absence, ce qui fait rire Creg. Alors que le moteur se coupe à nouveau, une goute de pluie s'écrase sur le pare-brise, puis une deuxième, une troisième, jusqu'à ce que je ne puisse plus les compter. C'est étrange, pour la première fois depuis le début du mois de juillet, il pleut sur Malibu. Comme si le temps concordait avec mon humeur et mes émotions. Je pousse un soupire étouffé en fermant les yeux, me laissant aller contre la vitre en écoutant le bruit de la pluie battant contre le métal de la voiture. Creg pousse un juron avant de sortir du véhicule pour faire le plein et aller payer dans la station. Je ne m'attendais pas à ce que Kage essaie de me faire la conversation.

-On dirait que la fête s'est mal passée pour toi. Je me trompe?

Ouvrant les yeux en me redressant pour le regarder, je fronce les sourcils et secoue négativement la tête.

-Non.

C'est peut-être le plus gros mensonge que j'ai eu à raconter depuis ces deux mois, juste après le fait que je confirmais à Jasper qu'il ne se passait rien entre Alec et moi.

-Il me semblait bien.

-Pourquoi ça?

-Rien, rien. J'ai juste entendu dire que t'aimais bien t'amuser.

En plissant les yeux, je ne peux m'empêcher de me renfermer sur moi même en croisant les bras sur mon ventre, comme si ce geste suffisait à me protéger.

-Je ne comprends pas...

Il rit et s'approche un peu de moi, comme pour me confier un secret en employant le ton de la confidence.

-Ne joue pas à l'innocente. Je sais que t'as passé un très bon moment dans la chambre d'amis, dit-il en riant.

J'ouvre grand les yeux en bloquant ma respiration avec l'impression que mon coeur vient de chuter dans mon estomac, renforçant mon envie de vomir. Comme je ne dis rien, il secoue la tête avec un petit rire amusé, mais rien qui semble bienveillant.

-T'as pas à te cacher avec moi, tu sais.

Je sursaute quand sa main se pose délibérément sur ma jambe. Je l'observe, un instant paralysée.

-Spencer m'a dit que vous n'étiez pas encore ensemble, je ne vois donc pas de problème dans le fait qu'on puisse se rapprocher un peu.

C'est alors qu'il détache sa ceinture de sécurité et s'assied à mes côtés tandis que je prends conscience de la situation. Il s'empare de mon menton en approchant son visage du miens et c'est à cet instant précis que je reprends le contrôle de moi-même, mettant ma terreur de côté pour poser mes deux mains sur son torse pour le repousser brutalement. Il semble presque vexé quand ses yeux s'encrent dans les miens. Je le soutiens avec dégoût et lassitude.

-Qu'est-ce que tu...

-Laisse moi tranquille Kage.

-Sérieusement? Pourquoi Spencer aurait été le seul à en profiter? crache-t-il en me regardant de haut en bas.

-Spencer n'a pas...

Mais la portière s'ouvre, laissant entrer Creg et coupant court à notre terrible échange. Je me colle à nouveau contre la portière en lui tournant le dos, rassurée que cette conversation soit terminée. Mais le sentiment de dégoût au fond de moi perdure et même, s'accentue. Je me sens si bête, si sale, si... Irréelle. Tout ça, ce n'est pas moi. Non, ce n'est pas à moi que l'on adresse ce genre de paroles d'habitude. Ça ne l'a jamais été.

Creg essaie de converser avec son ami mais rien n'y fait, ses réponses son sèches et courtes. Pourtant le surfeur n'insiste pas et laisse le restant du chemin se faire dans le silence sans poser de questions. Au fond de moi, je me sens bien de l'avoir vexé, c'est tout ce qu'il méritait.

À qui puis-je faire confiance à présent?

Me penchant un instant sur la question, j'évite de justesse de bouillir de rage contre Spencer en prenant conscience qu'il n'a pas perdu son temps et a parlé de notre moment intime à Kage. Et à qui d'autre? Je sers les dents, mais ma colère s'atténue quand le véhicule s'arrête devant l'appartement de Mary.

-Voilà! Ravi de t'avoir rencontrée en tour cas, j'espère que ce ne sera pas la dernière fois avant qu'on parte en tournée. Hm, hein Kage?

Creg se retourne à l'arrière pour que Kage ajoute quelque chose mais celui-ci se contente de grommeller. Le garçon soupire et je le remercie avant de fermer la porte. Il klaxonne juste avant de s'eloigner. Me voilà seule devant chez Mary, je prie pour que quelqu'un m'ouvre la porte.

Ce ne fut pas nécessaire à vrai dire, celle-ci est ouverte. J'entre en la refermant à clé, n'attendant personne d'autre dans l'appartement et fais le tour du salon et de la cuisine. Il n'y a personne. Avec un soupire, je me retrouve debout au centre de la pièce, complètement désespérée.

-Oh, tu es là.

Je me retourne, rassurée de voire Denis sortir de la chambre. En me mordillant la lèvre inférieure, je hoche la tête. Ne pas pleurer Noa, ne pas pleurer...

Il me prend par les épaules et m'incite à prendre place sur le canapé avant de me contourner pour se diriger vers la cuisine.

-Mary s'est endormie comme une masse après qu'on l'ai aidée à se débarbouiller et se mettre en pyjama, Sasha a fait pareil, pourtant elle était complètement sobre, dit-il avec un petit sourire désolé en revenant à mes côtés avec entre ses mains un plateau.

J'y vois une cruche de thé fumante, deux tasse, du sucre et des biscuits. Comme si il avait tout préparé pour nous deux à l'avance. Je le laisse s'installer à mes côtés en le regardant me servir et couvrir nos genoux d'une couverture. Son ton change, se teintant d'inquiétude quand nous sommes tous les deux finalement munis de nos tasses.

-Les filles ont raison quand elles disent que les garçons sont tous des connards.

Je tourne la tête vers lui avec curiosité.

-Mais tu...

-Je sais, tous sauf moi évidemment.

J'esquisse un sourire en prenant une gorgée de mon thé, sentant mon estomac se dénouer.

-Qu'est-ce que tu essaies de me dire? dis-je presque dans un souffle.

-Tu es restée à la fête avec Spencer. Noa, je ne te jugerai pas si tu avais quoi que ce soit comme plan machiavélique en tête pour en faire baver à Alec.

Je me mords l'intérieur des joues à sang en l'écoutant parler, ce qui donne à mon thé un horrible goût métallique.

-Attends... Tu le sais?

Il hoche la tête avec un air grave et s'approche un peu plus de moi avec une douceur infinie.

-J'ai bien vu que tu étais bizarre quand tu es rentrée dans les toilettes et... En raccompagnant Mary chez elle, tout pile au moment où Spencer t'as arrêté, j'ai vu Alec et j'ai vu ce qu'il faisait dans la foule. C'est pour ça que je n'ai pas insisté pour que tu viennes avec nous.

Tu aurais peut-être dû, Denis. Mais tu ne pouvais pas savoir.

Je hoche la tête et m'enfonce dans le canapé alors qu'à présent nos épaules se touchent.

-Je m'en veux tellement Denis. Oui, j'avais un plan comme tu le dis en tête. Et oui, ça s'est passé, je le vois froncer les sourcils et me reprends, on a pas couché ensemble, enfin, presque mais non. J'étais tellement en colère contre Alec et dégoûtée que j'ai faillis commettre une grosse erreur. Mais j'ai eu un coup de conscience et j'ai repoussé Spencer. Maintenant c'est contre moi que je suis en colère et... C'est moi qui me dégoûte.

À ces mots, il prend ma tasse d'entre mes mains et la pose sur la table avant de me serrer dans ses bras. Je dois me battre pour ne pas pleurer et profite tout de même de la chaleur de sa présence en lui rendant son étreinte. Elle me fait un bien fou.

-Tu n'as pas à t'en vouloi ma chérie. C'est lui le fautif, c'est lui l'enfoiré de l'histoire. Écoute, j'aurais complètement réagis comme toi à ta place. Qui ne l'aurait pas fait? On ne sait plus ce qu'on fait quand on est en colère. Tu avais une raison d'avoir envie de te venger. Alec, comment peut-il justifier ses actes après ça, hein?

Je hoche la tête en m'écartant de lui pour le regarder alors qu'il me tient toujours par les épaules.

-Oui, enfin, je... Merci.

Une larme roule doucement sur ma joue et il l'ecrase de son pouce en me regardant avec affection. Ce regard, c'est tout ce dont j'ai besoin à cet instant précis.

-Et Mary? Qu'est-ce qu'il s'est passé? dis-je finalement en regardant la porte de sa chambre pour changer de sujet.

Denis soupire et reprend sa tasse, je fais de même.

-Il faudra bien que je te l'explique. Tu vois ce type, Mike, qui est arrivé à la fête? C'est son ex petit-ami, plus communément connu comme la pire ordure de cette planète aie jamais connue. Ils sont sortis ensemble pendant deux ans, et ce juste parce que Mary avait peur de le quitter.

-Qu'est-ce qu'il s'est passé entre eux pour qu'elle réagisse comme ça ce soir?

-Elle aimait faire des castings pour le monde de la mode. Mary a toujours été faite pour le mannequinat, c'est un fait. Je la suivais dans ses aventures, l'encourageais... Après quelques mois, ça a commencé à ne plus plaire à Mike qu'elle soit dans ce domaine. Elle lui montrait ses photos et il les déchirait en lui disant que ça n'allait pas, qu'elle était trop grosse, pas assez bronzée, pas assez bien pour ça. C'était encore pire quand il buvait et ça arrivait souvent. Il n'arrêtait pas de l'enfoncer et la rabaisser, ce n'était pas normal. Mary en a pleuré pendant des semaines... Elle a... Elle m'en a parlé, je lui ai dit qu'elle devait le quitter. C'est ce qu'elle a fait.

Denis s'interrompt et fixe un instant sa tasse avant de se reprendre alors que j'assimile les informations avec horreur.

-Il ne l'a pas bien pris et c'est là qu'il l'a frappée pour la première fois. C'était seulement le début du cauchemar, il l'a menacée pour qu'elle ne le quitte pas et ne dise rien. Elle n'a rien dit à personne, c'est seulement quand on faisait les boutiques un jour que j'ai remarqué les bleus qu'elle couvrait de fond de teint.

-Je... Je ne sais pas quoi dire. Elle ne m'en a jamais parlé.

-C'est la dernière chose dont elle parle à ses nouveaux amis, dit-il avec un petit sourire. Mais elle m'a assuré qu'elle t'en parlerait. Elle te fait confiance et t'aime vraiment.

Je souris tristement en hochant la tête.

-Elle m'a toujours impressionnée, maintenant encore plus qu'avant. Elle est si... Forte.

Et je n'ajoute pas qu'à côté je me sens si misérable de craquer pour ce que Alec m'a fait aujourd'hui.

Dans la vie, il n'y a rien de plus terrible que de voir quelque chose que l'on aime tomber en miette devant nos yeux.

Mis à part peut-être les émotions d'un être humain.

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***
Hey! Dédicace à @ema-ouloulou !

La soirée est terminée pour de bon...

Qu'en avez-vous pensé?

Les émotions fortes de Noa?

Alec qui doit se faire aider par Nate sur la parking?

Kage qui se révèle une seconde fois être un fdp?

Le réconfort de Denis?

La vérité sur le passé de Mary?

Maintenant je vous demande, que va-t-il se passer le lendemain? Y aura-t-il une confrontation entre Alec et Noa? Spencer va-t-il s'en mêler? Où même Jasper? Vous le saurez mercredi :3 ❤️❤️