15 | Let me explain
Alec Bradwell.
-Allez sale feignasse! Lève toi!
Mes paupières tremblotent un instant alors que je pousse un grognement mécontent. J'ouvre légèrement les yeux en voyant Spencer debout sur son lit en train de me fixer. Qu'est-ce qu'il fiche encore? Ma première réaction est de me retourner dans mon lit pour lui tourner le dos en ramenant ma couette à mon menton avec un nouveau grognement fatigué.
-Vieux, il est quatorze heure. Y a un type en bas qui répare la fenêtre et une chèvre qui braille dans le garage, assume tes responsabilités, merde! lance-t-il en sautant sur le sol avant de venir s'asseoir sur mon dos.
Je pousse une exclamation de surprise en sentant ma respiration se couper un instant sous son poids et me mets à gigoter sous la fine couette blanche pour essayer de le faire tomber.
-Une chèvre? De quoi tu parles? dis-je en abandonnant, me laissant retomber mollement sur le ventre tout en faisant pendre mes bras de chaque côté du matelas.
-Celle que toi et ta copine vous avez failli amputer hier soir, tu te rappelles pas?
Je réfléchis un instant en essayant de réveiller mon esprit encore tout endormi et ouvre brusquement les yeux, sentant la fatigue me quitter d'un coup sans explication rationnelle.
-Merde! Oh, merde!
Je bouge avec plus de volonté et d'énergie cette fois en faisant tomber Spencer qui titube sur le sol et me redresse dans mon lit. Je vois mon t-shirt qui git à mes pieds et comprends que je suis en caleçon. J'essaye de me rappeler de comment je me suis couché hier soir mais apparemment j'étais bien trop fatigué pour ça. La dernière image de la soirée que je revois parfaitement est le visage de la blonde qui me souhaite bonne nuit avant de disparaitre. Après ça, c'est le trou noir.
-Et... Attends, la vitre? Est-ce que vous avez rangé? dis-je en ouvrant la penderie à la volée pour m'emparer d'un t-shirt bleu marine que j'enfile en regardant Spencer qui tappe sur le clavier de son portable.
Des images de la veille me reviennent et je me souviens de tout ce verre brisé et de ces boissons répandues partout sur le sol.
-Hm? Ah, ouais. Ça nous a pris deux heures mais c'est fait.
Je hoche la tête, rassuré. Je suis content de savoir que j'ai pu compter sur mes amis pour réparer les dégâts de cette soirée.
-Qu'est-ce qu'il doit penser le type qui répare la baie... dis-je plus bas en passant une main dans mes cheveux en espérant y remettre un peu d'ordre.
Tout ce dont je rêve, là, tout de suite, c'est d'une douche bien chaude et réconfortante. Mais je n'ai pas le temps, je me sens stressé et j'ai besoin de voir le rez-de-chaussée et cette foutue chèvre avant de me relaxer. Alors j'ouvre la porte pour entrer dans le couloir.
-Alec?
-Bon, tu viens? je réponds à Spencer en me tournant vers lui qui reste dans la chambre tout en ignorant sa question.
-Et toi tu comptes mettre un pantalon ou c'est journée caleçon? lance-t-il avec un sourire moqueur.
En effet, en baissant les yeux, je remarque l'absence de mon pantalon. Mes joues rosissent subitement et je lui lance un regard noir avant de retourner dans ma chambre en le poussant à l'extérieur, refermant par la même occasion la porte sur lui. Peut-être que je devrais vraiment me détendre avant de faire une connerie.
⁂
-Heu... Cafeto? Cafeti? Genre... Uno café?
La voix de Nate résonne dans le salon, je fronce les sourcils en me demandant de quoi il peut bien parler.
-Je vous l'ai déjà dis, je parle parfaitement l'anglais, répond une seconde voix masculine qui m'est totalement inconnue.
En entrant, je vois un homme qui s'attarde à la tâche de remplacer la vitre depuis l'intérieur alors qu'un deuxième s'y affaire à l'extérieur. Ils se font des signes de la main pour se guider et se lancent des bribes de phrases en Italien. Nate reste planté là à le regarder comme un idiot, les bras ballants le long de son corps.
-Ah. Mais c'est toujours un peu stylé de faire comme si on connaissait une autre langue donc...
L'ouvrier soupire avec exaspération et prend la mesure de la hauteur de la baie vitrée en montant sur un escabot.
-Et puis, café c'est tout simplement caffè en Italien. Si tu tiens tant à le savoir...
Un grand sourire s'imprime sur les lèvres de mon ami et enfin son regard se pose sur moi qui suis la scène avec les yeux plissés.
-Alec! Tu veux un... il cherche ses mots et se racle la gorge, caffè? lance-t-il finalement en essayant vainement d'imiter l'accent chantant de l'ouvrier.
Je me pince les lèvres en hochant la tête avant d'approcher de l'ouvrier et de lui serrer la main. Il me tire sa casquette en se présentant comme John.
-Il est un peu lent votre copain quand même, dit-il de but en blanc en profitant de l'absence de Nate.
Je ris faiblement en croisant les bras.
-Oui... On l'aime comme ça. Laissez moi deviner, il est dans vos pattes depuis que vous êtes arrivés et vous propose des tas de choses dans l'espoir d'être poli alors qu'il n'est que très encombrant?
Le dit John me regarde en haussant les sourcils, le regard rieur. Il arbore un nez carré typiquement Italien, des yeux sombres et une barbe noire et bouclée.
-Vous le connaissez bien. Il m'a même demandé si je voulais de la salade de concombres.
Je lève les yeux au ciel en riant alors que le concerné s'approche avec mon café.
-Mais qui n'aime pas la salade de concombre? Ça peut faire plaisir à n'importe qui! s'indigne-t-il alors que je saisis la tasse qu'il m'a gentiment préparé.
J'ébourriffe ses cheveux avant de reporter mon attention sur l'ouvrier.
-En tout cas, merci beaucoup de nous aider. Je ne sais pas ce que nous aurions fais sans vous.
-C'est notre job! Comment vous avez fait pour en arriver là?
Nate hausse les épaules et prend une grande inspiration. Pitié qu'il ne lui raconte pas la véritable version de l'histoire...
-Une histoire de parasol! dit-il tout simplement.
John me lance un regard interrogateur et je lève ma main libre.
-On avait des invités et l'un d'entre eux a renversé le parasol qui est tombé sur la vitre, dis-je sans trop de conviction en espérant que cette version, bien que très peu crédible, passe facilement.
L'ouvrier lâche un ah presque inaudible et retourne à son travail. Je gonfle les joues et tourne les talons pour aller dans la cuisine. Malheureusement les placards sont vides et je ne peux donc rien me servir. Je me souviens que nous les avions vidés pour mettre le contenu dans la buanderie que nous avons par la suite fermée à clé pour éviter tout dégâts en rapport avec la nourriture. Pourquoi être si prévenants? Car lors d'une soirée à Seattle, un groupe d'amis complètement saoul avait regroupé toute la nourriture présente dans la maison contre le gré de notre hôte pour se lancer dans une immense bataille de nourriture. Nous ne voulions en aucun cas que ça se reproduise. La cuisine donne immédiatement sur une petite pièce relativement plus froide que les autres avec des tas d'étagères aux murs, un frigo et un congélateur. Ce n'est pas à proprement parlé la buanderie. La véritable buanderie où se trouve le nécessaire au nettoyage du linge sale se trouve juste en dessous des escaliers deonnant à l'étage en face de la porte d'entrée, avoisinant les toilettes. Je pose ma tasse et m'y rend.
En posant une main sur la porte, elle s'ouvre sans que j'ai pu faire un mouvement. Noa s'arrête brusquement devant moi en manquant de me foncer dedans.
-Oh! Hm... Salut? dit-elle avec un sourire timide.
Je lui rends son sourire sans bouger pour autant, la détaillant un moment. Ses yeux sont quelques peu cernés et ses cheveux relevés en queue de cheval, elle semble à mi chemin entre la fatigue et le réveil total, tout comme moi.
-Salut, je réponds bêtement en regardant ce qu'elle porte dans ses bras.
Le silence s'éternise, son regard tantôt plongé dans le miens se détourne et au bout d'un moment elle se racle la gorge.
-Euh, je peux passer?
En sursautant, je m'écarte immédiatement comme si je venais de me réveiller d'une torpeur inexplicable. En me grattant la nuque, je la regarde passer sous mon nez pour poser sa caisse en carton sur le plan de travail. Elle en sort des paquets de céréales et ouvre les armoirs pour les ranger comme avant le début de la soirée d'hier. C'est étrange. Elle ne dit rien sur la veille. Je me souviens pourtant avoir passé toute la soirée avec elle, ce qui est plutôt incongru, je l'admets. Pourquoi j'ai fais ça d'ailleurs? Ça aurait pu être n'importe qui mais non, j'ai passé cette soirée avec la meilleure amie de mon frère que je ne connaissais pas plus que ça avant cet épisode, mis à part quand nous avons surfé ensemble... Mais pour moi ce n'était pas une raison pour passer un deuxième moment seuls tous les deux. Et je ne m'attendais certainement pas à autant m'amuser en sa présence. Je l'avoue, j'ai passé une excellente soirée même si mon mal de tête en est le prix, mais je le supporte plutôt bien cette fois-ci. Alors que je la regarde remplir les armoirs en me retrouvant à nouveau en train de rêvasser, je me réveille une seconde fois et m'approche pour l'aider. Avec deux paquets de pâtes en main, une pensée me vient à l'esprit.
-La chèvre! dis-je brusquement.
Noa sursaute et se tourne vers moi avant de m'adresser un sourire amusé.
-T'inquiète pas, elle va bien. Je l'ai nourrie en me levant et un vétérinaire va venir pour la reprendre à seize heures.
Je soupire de soulagement en souriant.
-C'était fou comme histoire, dis-je plus bas pour ne pas me faire entendre par l'ouvrier.
Elle hoche la tête en refermant le placard pour se tourner vers moi.
-Je n'aurais jamais cru devoir soigner une chèvre pendant ces vacances à Malibu...
-Et moi donc!
On se sourit un instant, je ris en secouant la tête pour à mon tour refermer mon placard.
-A propos de hier... je commence.
-Hey! Comment ça va?
Jasper bondit sur le comptoir où il s'assied, une pomme à la main. Il croque dedans en nous regardant tour à tour avec son habituel regard concerné en balançant les pieds dans le vide. Voyant que nous restons silencieux, légèrement perturbés par son intervention, il frappe dans ses mains en riant pour nous réveiller.
-Wow, les gars? Ça va oui ou non? Vous avez la tête dans le cul, c'est ça?
Noa pousse un soupire et lève les bras en signe de capitulation en hochant la tête avant de se tourner vers le lavabo où elle se sert un verre d'eau.
-Pas qu'un peu...
-Celui qui s'est ramené avec une chèvre n'a toujours pas donné de signe de vie. Je suppose qu'il ne le fera jamais, lance mon frère comme pour combler le silence.
-Va droit au but, on sait tous que t'es pas là pour nous parler de la pluie et du beau temps, je lance, exaspéré en partie à cause de mon mal de tête qui refait surface.
Jasper rougit et baisse les yeux sur sa pomme avant de la poser sur le comptoir où il est assis.
-C'est juste que je... Enfin, pourquoi vous étiez tous les deux ensemble hier soir?
Je déglutis difficilement en encaissant les paroles de Jasper. Quel con je fais... Comment lui expliquer que j'ai passé toute ma soirée avec la fille qui lui plait en lui gachant par la même occasion sa soirée à lui? C'est vrai, d'un certain point de vue c'est ma faute. C'est moi qui ai entraîné Noa dans mes délires insufflés par l'alcool. J'aurais très bien pu faire un effort et réfléchir pour me dire qu'il serait plus raisonnable d'aider la blonde à trouver Jasper. De cette façon, il ne serait pas aller se coucher aussi tôt et ils auraient même pu se rapprocher étant donné qu'ils auraient été seuls. Mais quand mes yeux se posent sur Noa, j'ai le sentiment que c'était peut-être à la fois la décision que j'ai pu prendre la plus stupide comme meilleure. J'essaie de masquer le fin sourire qui manque de s'imprimer sur mon visage et pousse un soupire en faisant craquer mes doigts. Malgré tout... Je ne peux pas me résigner à blesser mon frère pour une simple soirée.
-Ensemble? On était pas ensemble, dis-je en évitant de regarder la blonde, posant mes yeux sur Jasper qui lui regarde sa pomme.
-Oh, j'étais juste curieux. Quand vous êtes arrivés tous les deux trempés dans le salon, je trouvais ça un peu... Inattendu. Genre, que vous trainiez ensemble. Vous comprenez? C'est juste bizarre de voir, toi et Alec... Amis? Je sais pas, je dis n'importe quoi...? il rit nerveusement en triturant ses doigts avant de nous regarder en essayant de détendre ses épaules.
Je le connais trop bien pour qu'il puisse me cacher quoi que ce soit. Quand il est nerveux et que quelque chose l'inquiète mais qu'il n'a pas envie de le montrer, il parle encore et encore, il s'enfonce sans s'en rendre compte et bégaye tout en riant nerveusement. Je hausse les épaules en prenant appui sur le plan de travail derrière moi.
-Il y avait juste une bataille d'eau à la piscine, j'y étais avec des potes et Noa aussi, dis-je en lui lançant un regard en coin.
Ses yeux croisent les miens, bourrés d'incompréhension, peut-être même de colère. Ou de tristesse? Je ne saurais dire. Je ne peux supporter ses iris vertes tirants vers le brun qui me regardent avec tant d'insistance. Pourtant elle ne dit rien et je lui en suis reconnaissant. Je ne peux nier le fait que mentir ainsi sans qu'elle comprenne pourquoi me blesse moi aussi.
-Ah, c'est cool.
Il saute sur le carrelage et nous regarde avec ses épaules enfin réellement détendues.
-Mais je suis content que vous vous entendiez bien.
Je hoche la tête alors que Noa lui accorde un grand sourire. Mais dès qu'il tourne les talons, la commissure de ses lèvres redescend et plus aucune trace de joie n'est dechirfrable sur son visage.
-Et... Personne n'a vu Chris? Je l'ai pas vu depuis hier soir, ajoute-t-il en ouvrant grand les yeux comme si il venait de se rendre compte qu'il manquait quelque chose.
-Merde, non, dis-je en fronçant les sourcils.
-Il est dans le bureau, lance une voix qui m'est totalement inconnue.
Nous nous tournons tous les trois vers sa source et sommes surpris de découvrir une totale inconnue dans le salon qui s'approche de nous. C'est une grande brune aux long cheveux fins et aux yeux bleus éclatants, une magnifique jeune femme. Elle est vêtue d'un jogging gris et d'un débardeur blanc.
-Dites, vous auriez rien à grignoter par hasard? dit-elle en baillant.
On se regarde tous avec étonnement alors que Jasper secoue affirmativement la tête pour lui désigner les placards.
-Hey, attends, c'est toi Mary alors?
Elle hoche la tête en souriant et tend une main à Jasper.
-Tu dois être Jasper! Chris m'a beaucoup parlé de toi. Et vous... dit-elle en se tournant vers moi et Noa, Noa et Alec, je me trompe?
-Non, c'est ça, je réponds en fronçant les sourcils, comment ça se fait que tu sois... Ici? Et c'est quoi cette histoire de bureau?
-Chris et Jasper partagent la même chambre! On allait quand même pas dormir à trois dans la même pièce! dit-elle en riant comme si il s'agissait d'une évidence
-Si j'ai bien compris, t'es la copine de Chris? Attends... je plisse les yeux, Chris a une copine?!
Elle saisit un paquet de biscuit qu'elle coince dans ses bras.
-J'en sais rien, on verra quand il se réveillera si il ne regrette pas cette nuit! Mais je ne pense pas, conclut-elle avec un sourire joueur avant de tourner les talons. Bon, c'était sympa! A plus!
Et elle s'en va. Nous mettons un instant à nous remettre de la nouvelle alors que Jasper sort avec une rapidité hallucinante de la pièce, certainemenr pour aller voir Christopher. Noa quant à elle, se bouge à mes côtés. Elle reprend le carton vide et me tourne le dos sans m'accroder un regard pour aller le remettre dans la pièce d'à côté. Je me mordille la lèvre et la suis à l'intérieur.
-Hm, Noa?
Le regard qu'elle me lance est si noir que je manque de reculer. Je regarde vers le salon, il n'y a plus que l'ouvrier. Alors je ferme la porte derrière nous, nous retrouvant seuls dans la pièce noire. Je tâte le mur pour trouver l'interrupteur.
-Qu'est-ce que tu fiches? dit-elle d'une voix plus basse en serrant son carton contre elle.
-Désolé, dis-je simplement en regardant le bout de mes chaussures.
Elle secoue la tête sans cesser de me regarder. Avant cette soirée elle a toujours été plus timide avec moi, aujourd'hui elle soutient mon regard. Je ne peux pas cacher à quel point j'adore ça.
-Pourquoi tu ne lui as pas tout simplement dit la vérité? Y a rien de mal! Enfin, sauf si tu...
Je lève les mains en voulant à tout pris m'expliquer mais je ne trouve pas les mots justes.
-Sauf si tu as honte d'avoir passé la soirée avec moi, dit-elle en haussant un sourcil.
J'ouvre grand la bouche en écarquillant les yeux, perdant le peu de répondant que je me créais dans ma tête.
-Hein?
Elle hausse les épaules en se détournant pour poser son carton. En se retournant vers moi, ses bras sont croisés sur sa poitrine et elle s'approche de moi un peu plus. Apparement sa timidité habituelle s'est évanouie, elle n'a plus du tout peur de me tenir tête.
-Et bien oui, dit-elle en accompagnant ses paroles d'un rire désolé, tu aurais pu passer ta soirée avec n'importe qui et je suis arrivée. On avait trop bu, tu ne savais pas ce que tu faisais, tu ne savais pas avec qui tu étais. Quand ce matin tu as compris que c'était avec la meilleure amie de ton petit frère, je comprends que tu ai pu regretter. Je crois que j'ai commencé à cerner ta réputation ou du moins le genre que tu veux te donner, tes amis riraient si ils savaient que tu as réussi à t'amuser avec moi, même avec de l'alcool dans le sang.
Plus je la regarde, plus je l'écoute, plus une vague d'émotions me submerge. Ses paroles me touchent profondément. Comment peut-elle penser ce genre de choses? Si seulement elle savait... Mais je ne peux pas lui dire à propose de Jasper.
-Pourquoi tu penses des choses pareilles?
-Si j'avais tord, tu n'aurais pas menti à Jasper pour un truc aussi stupide.
Je passe une main dans mon visage.
-Mais tu sais, je t'en veux pas. Au fond, toi et moi, on ne se connait pas. On doit juste vivre ensemble... dit-elle en laissant s'évanouir la teinte de colère dans sa voix pour laisser place à un sourire navré.
-Non, attend! T'as tout faux. Je m'en fiche du fait d'avoir bu. Même en buvant je sais très bien avec qui je veux passer ma soirée et avec qui je ne veux pas... C'est moi qui ai voulu qu'on passe ce soir ensemble et... J'ai vraiment adoré! Je veux dire, c'était sympa, je me suis amusé. Je ne sais pas pour toi mais...
-Moi aussi j'ai adoré, me coupe-t-elle en se détendant.
Je lui souris en retour en sentant mes épaules se décontracter à leur tour.
-Je ne lui ai pas raconté ça parce que j'ai honte, loin de là. Mais... Je ne peux pas tout t'expliquer pour l'instant.
Elle se pince les lèvres et hoche la tête. Peut-être qu'elle comprend où je veux en venir, peut-être pas du tout. Elle s'apprête à sortir en posant une main sur la poignée de la porte mais je pose ma main sur son épaule avant qu'elle s'en aille pour de bon.
-Et... T'as le droit de m'en vouloir. Toi et moi on se connait maintenant. Pour moi t'es plus seulement la meilleure amie de Jasper, non, t'es la meilleure tireuse au pistolet à eau de Malibu. Okay?
Elle rit et hoche la tête avant de s'éloigner pour de bon alors que je resté planté là comme un idiot sous l'ampoule grésillante de la pièce. C'est quand un léger bruit retentit au dessus de ma tête en me faisant sursauter que je réagis enfin. L'ampoule vient de griller en me laissant dans le noir. Je soupire en me glissant contre le mur, le cœur léger. Malgré que la perspective de devoir changer cette fichue ampoule ne m'amuse pas, je souris.
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Hey! Comment ça va?
Je voudrais dédier ce chapitre à crystal_glade ! Merci pour tes commentaires, ils me font toujours rire 😂
Qu'avez-vous pensé de ce chapitre?
Alec qui oublie son pantalon?
L'ouvrier et Nate?
L'arrivée de Mary?
La discution entre Noa et Alec?
Les doutes de Noa?
Et évidemment... Votre prédiction pour la suite?
J'ai hâte d'être dimanche, je vous prévois mon chapitre favoris :3
Bisous! Et encore merci pour tout, vos commentaires et vos votes sont les plus beaux dans mes notifications x3 ❤️
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