𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟿
28 Octobre
Ce matin je me suis réveillé, à moitié.
La tête encore entrain de rêver, j'ai bu mon chocolat chaud, comme d'habitude, puis je me suis habillé et préparé : brossage de dents, crème pour le visage, coiffure.
Ce matin là j'étais motivé, une motivation peu souvent apparente; j'ai décidé de me faire deux couettes.
C'est une coiffure qui me rajeunie, un peu trop même. Mais malgré que, à plusieurs reprises, j'ai hésité à tout défaire pour une simple queue de cheval, j'ai tenu bon.
Passons.
Je suis arrivé à l'école. Pas très motivé, il faut l'avouer. Après deux semaines de vacances, c'était compréhensible. Pourtant, une part de moi était excitée.
La première chose que j'ai faite ? Mettre mes affaires d'allemand dans mon casier. Un vrai casier à l'américaine : je trouve ça incroyable.
Une fois allégée, je suis entrée dans la classe.
Dès que je suis arrivé, je l'ai senti. Ce regard qui fait frémir chacun de mes poils, ce regard qui me remonte l'estomac, ce regard qui m'a suivi jusqu'à la salle de classe.
Ce regard, son regard
Arriver en classe respirant cette brise maintenant si familière, je mis mes affaires à ma place et me joint à une conversation entre filles pour savoir ce qu'elles avaient fait pendant les vacances.
Pas très intéressé par ce qu'elle racontais je détournais les yeux. Il était là, absorbé par son téléphone. Jouait-il à Brawl Stars ? Ou discutait-il avec une petite amie ? S'il en a une...
Les deux premières périodes étaient consacrées aux maths. J'avais eu 4,5 sur 6 au contrôle d'avant les vacances. Lui, avait eu 6. Moi, j'étais contente de ma note ; je m'attendais à pire.
Mais au fond, une boule pesait dans mon estomac. Moins de 5 ? Ça me fait me sentir nulle.
Et ça, ça me stresse.
Ma voisine, avait eu 3,5. Alors j'ai essayé de lui remonter le moral, lui proposant d'acheter du chocolat à midi pour qu'elle se sente mieux. Elle n'a pas trop montré ce qu'elle ressentait : elle est discrète, peut-être un peu fermée encore. Mais je l'aime bien.
Pendant le cours, je lui ai expliqué un exercice. Elle a tout compris. Mais moi, je m'ennuyais. Vous voyez cette sensation de ne pas pouvoir rester immobile, de devoir bouger ? C'est ce que je ressentais pendant ces deux périodes. Alors, pour y remédier, j'ai fait une tour avec mes stylos.
À la récré, j'ai montré ma Nintendo DS à ma camarade. Oui, je suis le genre de personne à apporter une DS à l'école, mais c'est la meilleure console du monde, et ça, personne ne peut le nier.
Après, on a dû se changer pour l'activité sportive. Malheureusement, j'ai été séparée de mon amie : elle faisait de l'escalade, moi, des jeux de balles.
Et là, j'ai paniqué. Parce que je suis timide. Mais devinez qui était là ?
Lui.
Sérieusement, je me demande si je l'aime ou si je le déteste.
Le cours a été une série de catastrophes :
- Au jeu de balles à deux camps, je me suis pris une balle en pleine figure.
- Pendant le jeu des loups et des lapins, je me suis fait toucher immédiatement.
- Lors du jeu de balles planète, j'ai couru partout sans être utile à mon équipe.
Pendant ce temps, il brillait.
Il savait viser.
Il était bon en maths.
Il était bon en physique.
Il était bon en chimie.
Il était bon en anglais.
Moi, je ne suis pas, tout ça.
Après ce carnage sportif, c'était l'heure du déjeuner. J'ai mangé avec ma camarade à la cafétéria. On a partagé un cookie dehors avant de retourner en classe pour l'après-midi.
Le premier cours était la chimie. On était maintenant presque voisins. Pas vraiment côte à côte, mais assez proches pour que nos regards se croisent parfois.
Pendant le cours, les tests d'avant les vacances ont été rendus. Il avait eu 5,5. La meilleure note de la classe, mais le professeur lui a lancé :
"Peut mieux faire."
Moi, j'avais eu 3,5. Une note que je trouve rattrapable, mais j'ai senti comme un éclat de déception dans son regard.
Cependant, j'ai ri.
Le professeur n'arrêtait pas de lui envoyer des piques. Et à un moment, en anticipant ma mauvaise note, j'ai fait un geste de prière, ce qui a déclenché un fou rire général. Peut-être même que j'ai réussi à le faire rire.
Le cours suivant, l'allemand, a été ennuyeux. Un seul échange avec lui a eu lieu. La prof a annoncé un changement dans les tests, ce qui ne m'a pas enchantée. Mais lui trouvait ça mieux.
Le dernier cours de la journée, c'était l'informatique, avec un test. Ça s'est bien passé. Il était dans les parages, mais on n'a pas parlé.
Sur le chemin du retour, j'ai marché avec mon amie. Plus loin que d'habitude. On a parlé d'un test d'histoire.
Et, comme par hasard, il était devant nous, prenant un chemin inhabituel.
De retour chez moi, j'ai annoncé mes notes à mes parents. Mon père n'a pas été surpris. Juste déçu.
Plus tard, j'ai osé lui envoyer un message pour lui demander la correction de son test. Une prouesse : je n'envoie jamais ce genre de message, surtout pas à lui.
Il a répondu simplement.
Mais c'était suffisant.
Ce n'est pas réciproque.
pensais-je, et pourtant, je continue d'y croire.
Peut-être. Juste un peu.
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