𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟸𝟽

8 Janvier

Ce matin-là, je me suis réveillé, épuisé.

La veille, j'avais révisé jusqu'à tard dans la nuit, analysant chaque détail de ce test d'histoire qui allait me hanter, ayant lieu dans les 48heures qui suivent.


Mes yeux étaient lourds, mes muscles encore fatigués du stress accumulé. 

Pourtant, il fallait avancer, alors je suis sortie du lit avec ce qu'il me restait d'énergie, en cherchant déjà à organiser ma journée.

Je me suis dirigé vers mon bureau, ramassant mes papiers éparpillés et rangeant mon classeur où je gardais toutes mes évaluations, celui que j'avais pris soin de laisser à la maison pour ne pas risquer de les perdre. 


Tout était en ordre, ou presque. 

Je glissais dans mon sac les feuilles écrites la veille et prenais une dernière gorgée de chocolat chaud avant de m'habiller. 

Ma mère se préparait elle aussi. Une routine familière, mais qui semblait aujourd'hui, longue et laborieuse mais surtout pleine de fatigue.

Je vérifiais une dernière fois que tout était prêt, me demandant si j'avais bien tout pris. 

Puis, j'avais cette envie soudaine d'arriver en avance. 

Peut-être pour avoir un peu de temps, de tranquillité avant le tumulte de la journée. 

Un livre d'histoire sous le bras, mon classeur dans l'autre main, je sortais, mon téléphone déjà en train de vibrer, des messages de ma meilleure amie wattpadienne, comme chaque matin. 

C'était notre petit rituel.

La pluie battait fort dehors, je m'abritais sous mon parapluie, les mains pleines, essayant de ne pas trop m'encombrer sous le ciel gris.

Arrivée à l'école, j'étais là, en avance, toute prête.


Je laissais mes affaires dans un coin et m'installais. 


La matinée commençait par deux heures d'anglais. 

Rien de particulier, si ce n'est qu'on a travaillé l'oral.

 Je n'étais pas particulièrement fière de mon accent, mais je savais que ma compréhension était plutôt bonne.

Ces deux heures sont passées vite, sans marquer les esprits. 

Puis, il y a eu la récréation, et, avec ma camarade, on est allées à la bibliothèque. Je devais rendre un livre, et sur le chemin, on a croisé deux amies.

 On a papoté un peu, échangé nos vacances. 



L'option est arrivée, et avec elle, la philosophie. 


Une fois de plus, on n'a pas été très concentrées. Le cours nous semblait un peu flou, lointain. On s'est vite laissées emporter dans des discussions sur tout et n'importe quoi, sans vraiment suivre le fil du professeur. Les deux autres filles devant nous sont arrivées dans la conversation, et je me suis retrouvé à parler de livres, de romance, tout en oubliant que je devais être ailleurs.

Puis, le cours de français est arrivé. C'est là que tout a basculé.


Les effets secondaires de mon médicament que je me dois de prendre tout les matins, m'ont frappé en plein visage. 

Une vague de rires, des éclats de voix, une sorte de folie douce, comme un nuage qui m'avait enveloppée, j'avais des sauts d'humeur. 

Je n'arrêtais pas de rire, de trouver tout drôle, même les petites choses. Et ma camarade riait aussi, ce qui a encore amplifié tout ça.

La prof, elle, ne disait rien. Je suivais le cours, répondais avec une joie un peu décalée, et ça passait.

Pendant ce-dernier j'ai,  croisé son regard, plusieurs fois, il m'a regardé, il a souri. 


J'avais, sans faire exprès, un trait de stylo bleu sur mon nez. Un détail, mais qui a déclenché en lui un sourire sincère. 

Pour la première fois depuis longtemps, son sourire ne semblait pas distrait, il était vrai et je crois que ça m'a touchée.

Mais à la fin du cours, tout a changé.

Un moment de lourdeur m'a envahi, comme un voile qui s'abat sur moi. 

La fatigue m'a frappé d'un coup.

Une sensation de vide, de lourdeur. 

C'était comme si tout mon corps était soudainement pris au piège, comme si un caillou s'était posé sur ma poitrine, prêt à m'endormir. 



Puis vint la pause de midi.


Je suis allé manger avec ma camarade et nos deux amies, les mêmes que ce matin. 

On a beaucoup parlé, ri de tout et de rien, je me suis senti, loin des préoccupations. 

On s'est bien amusés, même si j'étais un peu fatigué. 

Après, mon amie est partie à son TP de chimie et les deux autres, à leurs cours habituel, pendant que moi,  je me suis retrouvé seule pendant deux périodes. 

J'en ai profité pour retravailler mon texte d'histoire. 

Une manière de me préparer pour ce test qui me collait encore aux semelles.



Enfin, il y a eu les maths. 

Nous avons demandé à ce que le prof nous laisse partir plus tôt pour rattraper notre autre prof d'histoire. 

Mais, au final, il n'a pas voulu. 

Et, bien sûr, il nous a laissés à l'heure, ce qui a totalement chamboulé mes plans. 

J'étais furieuse et triste. 

Une colère qui montait lentement. 

On a raté l'occasion d'avoir la réponse à nos questions, à être mieux préparées.

C'était frustrant. 

Je me sentais bête, pris au piège de ce petit contretemps.

En rentrant j'accompagna mon amie, sur le chemin passant à la bibliothèque, je n'arrêtais pas de parler, expliquant ma frustration à cette dernière. Elle était plus sereine que moi même si elle était encore moins préparée.

C'était comme si tout autour de nous était flou, mais notre conversation, elle, résonnait fort. 


Je me sentais presque enragé, alors je parlais fort, trop fort. 

Et là, je l'ai vu, lui.

Il marchait devant nous, ses écouteurs aussi dans les oreilles. Je le sentais crispé, signe qu'il entendait sûrement a travers sa musique, notre conversation enivrante. 

Je l'ignorais même si mon coeur criait son nom.

Lui aussi m'ignorait, j'étais avec mon amie de toute manière et puis, lui, était dans sa bulle.

Une fois à la bibliothèque, ma camarade et moi nous sommes séparées. 


J'ai cherché le livre que je voulais tant emprunter et que j'avais réserver à mon nom, quelques jours plutôt.

 Mais non. C'était une BD. 

Je m'étais trompé de version. 

Le texte que je voulais, il était ailleurs. 

C'était un petit coup au cœur, une déception de plus dans cette journée grise, 

trop grise.

Finalement, je suis rentré chez moi.Je me suis affalé dans mon lit, un café froid à la main, et je me suis permis une heure de pause.


Je le savais bien, j'en avais besoin. 

Le stress de la journée m'avait épuisé, et je m'accordais un moment de tranquillité, juste pour moi.

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