𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟷0
29 Octobre
Ce matin, je me suis réveillée sans souci particulier. J'avais bien dormi, et ça se sentait. Mon chocolat chaud m'attendait, et une fois prête, j'ai enfilé la tenue que j'avais déjà portée hier : un jean bleu clair, large, et un sweat-shirt blanc, simple mais confortable.
Avant de sortir, j'ai fermé la porte derrière moi, le dernier geste avant de m'immerger dans ma bulle, écouteurs vissés aux oreilles.
La journée a commencé avec deux périodes d'allemand. Un soupir m'a échappé : l'allemand, c'est vraiment ma bête noire. Malgré tous mes efforts, je n'arrive pas à m'y faire. Pourtant, comme toujours, j'étais en classe cinq minutes avant tout le monde, mes affaires prêtes, espérant que ce matin serait différent.
Mais une chose m'a frappée : il n'était pas encore arrivé. Toujours dans ma bulle musicale, je m'étais installée à ma place habituelle, regardant la porte d'un air absent. La sonnerie a retenti, et avec elle, j'ai rangé mes écouteurs. Ma camarade de table, fidèle à elle-même, s'est assise à côté de moi en ronchonnant comme chaque début de cours :
— Qu'est-ce que ça va être long !
J'ai esquissé un sourire sans répondre, déjà concentrée sur autre chose.
Enfin, j'essayais.
Finalement, incapable de suivre le cours, je me suis tournée vers ma distraction favorite : la fenêtre. Mais inévitablement, dans mon champ de vision, il était là.
Pas la fenêtre, mais lui. Et d'un coup, ce n'était plus le paysage que j'observais... Mon regard s'est fixé sur lui, comme si malgré moi, c'était devenu une habitude.
Je me suis forcée à me recentrer sur le cours, reprenant des notes ici et là, mais la matinée avait pris une autre saveur.
Après l'allemand, nous avons eu anglais, ma matière préférée. Contrairement aux autres, je m'y sens à l'aise. J'étais la seule à répondre aux questions de la prof face à l'immense silence des autres. Rien de palpitant ne s'est passé, mais au moins, je savais que j'étais dans mon élément.
À la grande récréation, mon amie et moi avons tourné en rond dans les couloirs, discutant de tout et de rien.
Un moment banal, mais agréable.
Puis, le cours de français est arrivé. Lassée, je me suis plongée dans mon livre. La prof ne s'en est pas rendu compte, heureusement, et ma camarade, a pris des notes pour moi me laissant vaguer dans le monde incroyable du livre que je lisais.
La période suivante, en économie, a été longue, très longue.
J'ai obtenu un 4 sur 6 sur un exercice, une note correcte, mais sans plus. Mon esprit s'est vite échappé à travers la fenêtre, et c'est à ce moment-là que c'est arrivé :
un bref regard, un mini contact visuel avec lui. C'était furtif, timide, mais suffisant pour marquer ma journée.
Lui, il avait la tête plongée dans son cahier, concentré sur le cours. Moi, je n'ai pensé qu'à ce moment jusqu'à la fin de la période.
À midi, j'ai mangé avec deux amies. L'ambiance était légère, et j'ai bien ri.
Ensuite, deux périodes d'informatique nous attendaient. Par chance, -ou pas- il était dans mon groupe, assis juste derrière moi. Le cours est passé vite.
À un moment, il avait un problème avec un fichier, et je l'ai aidé.
— Merci, m'a-t-il dit simplement.
C'était peu, juste un mot, mais ça m'a suffit.
Enfin, la journée s'est terminée par deux périodes d'histoire de l'art.
Deux heures interminables.
J'essayais de ne pas m'endormir, mais le temps semblait suspendu.
J'étais épuisée quand la sonnerie de fin de journée a enfin retenti.
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