Texte n°547
En tout premier lieu, le hasard, à n'en pas douter.
Puis cortège de doigts agiles sur le clavier,
Ou sur le papier, de tendres écrits couchés ;
En poésie narrée, recompose l'alphabet ;
Prélude à la naissance du champ des possibles.
C'est l'onde de parole qui s'éclipse à la vue,
La mélodie se pose sur les mots entendus.
Première approche, presque une permission ;
Les mots et les notes comme commune passion,
Davantage encore que subtiles présentations.
Seulement un charme, pas encore une attirance,
Paradoxe mystérieux qui exalte les sens.
Aux étranges caprices que l'on voudrait chasser,
Le souvenir s'incruste et libère le frisson,
Que seul le sage discerne, et nomme émotion.
Puis les bouches inconvenantes enfin se frôlent,
Des baisers langoureux, les pensées s'envolent.
Le parfum d'un autre, la douceur d'une peau,
Aux cinq sens éveillés, un sixième pointe son nez :
Il se nomme l'envie et seulement éclot
Dans la moiteur d'une incandescence cachée.
A lui nul ne résiste, il est l'absolu,
Qui balaie les quotidiens qui s'épanouissent.
Sur les émois et passions, il prend le dessus,
Puissant prédateur des solides édifices.
Provoquent et s'aventurent, les mains aimantes
Qui suscitent, par leurs visites compromettantes,
La folle réaction, par la chimie activée,
A l'aurore des sensations parfois oubliées.
Aux corps qui se touchent et s'épousent en cadence
L'interdit plaisir, l'abandon, l'insouciance.
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