Texte n°173
« Décib' ! » m'appelle ma mère.
Mon regard oscille une dernière fois entre les deux robes posées sur mon lit et je hoche la tête, mon choix est fait. J'attrape la robe bustier bleu ciel et délaisse la seconde d'un rouge sang que je trouve trop vulgaire. Si je veux être remarquée, je me dois d'être bien habillée.
J'enfile la robe moulante et la remonte le plus possible sur mes cuisses jusqu'à apercevoir ma culotte rose bonbon, chausse ma paire de chaussures favorite, des talons aiguille bleu ciel recouverts de paillettes dorées et argentées avant de me tourner vers le miroir pour passer à mon maquillage. J'applique une généreuse couche de fond de teint plus foncé que la couleur de ma peau sur mon visage afin de me donner un air bronzé, maquille mes yeux d'un maquillage discret avec du fard à paupières bleu ciel et du mascara turquoise et passe à ma bouche, sur laquelle j'applique trois couches de rouge à lèvres « rouge pétasse » et cinq couches de gloss transparent à paillettes roses. Je souris à mon reflet, fière de moi. Ma tenue est élégante, pas du tout vulgaire ; bref, je suis parfaite.
« DÉCIB' ! s'époumonne ma mère.
- J'arrive Maman ! hurlé-je en retour avant de sortir en trombe de ma chambre pour rejoindre ma mère dans le salon de notre suite -ma mère est milliardaire et nous vivons dans la suite la plus chère d'un hôtel quatre étoiles à Paris.
- Décibelle, soupire ma mère en me voyant, dépêche-toi, on va être en retard au concert ! »
Je hoche la tête en pensant que j'ai vraiment un prénom qui déchire. Ma mère m'a dit qu'elle m'avait appelée comme ça car, quelques minutes après ma naissance, j'ai hurlé si fort que j'ai fait saigner les oreilles de ma mère et rendu sourdes trois infirmières.
Ma mère me complimente sur ma tenue, attrape son sac à main, et nous nous téléportons devant la salle de concert. Je sors du téléporteur et une larme silencieuse coule sur ma joue.
Je repense à mon père, qui avait travaillé sur l'invention des téléporteurs mais qui est malheureusement mort après une téléportation car il a fusionné avec un moustique qui était dans l'autre téléporteur et ma mère l'a écrasé car il bourdonnait à son oreille. L'ironie, c'est que mon père est mort une semaine avant que les téléporteurs ne soient mis au point et déclarés « sans aucun danger ». Je remercie mon père en silence car c'est grâce à lui que nous sommes riches ma mère et moi. En effet, les téléporteurs se vendent comme des petits pains et nous rapportent tant que ma mère ne travaille plus. Cependant, elle m'oblige à aller au lycée car je n'ai que seize ans et elle veut que j'ai le baccalauréat.
Ma mère interrompt le fil de mes pensées.
« Décibelle, viens, le concert des One Direction va bientôt commencer ! » hurle-t-elle d'une voix suraiguë.
Nous allons nous installer sur nos sièges en velours rouge au premier rang -nous avons les places VIP- et le concert commence. Les One Direction arrivent sur scène et ma mère applaudit si fort qu'elle se fait saigner les mains. Je lève les yeux au ciel et râle :
« Maman ! Tu me fais vraiment honte, là !
- Pardon ma chérie, je suis désolée », elle s'excuse, les larmes aux yeux.
Je ne peux m'empêcher de la trouver trop mignonne alors je la prends dans mes bras en murmurant que ce n'est pas grave et qu'elle n'a qu'à me donner sa carte bleue pour se faire pardonner, ce qu'elle fait immédiatement. Je lui souris et reporte mon attention sur le concert.
¤¤¤¤
Une fois le concert terminé, je me contorsionne pour sauter sur la scène et suivre Harry et les autres membres dont je ne connais pas le nom -il n'y a que Harry qui m'intéresse- dans les coulisses pendant que ma mère dort sur son siège. Je me cache dans un coin et observe les membres du groupe discuter dans une langue incompréhensible. Alors, une révélation me tombe dessus : ce sont des extraterrestres !
Puis je réalise qu'ils parlent seulement anglais et je ris toute seule comme une idiote. Les boys m'entendent et Harry s'approche du rideau derrière lequel je me cache. L'adrénaline envahit mes veines quand le rideau se soulève pour dévoiler son visage parfait marqué par l'incompréhension. Alors il me dit « Why are you here ? » et je m'évanouis devant tant de beauté et d'intelligence.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top