CHAPITRE 1 - SARAH
Mon premier jour.
Je respire profondément, gonflant mes poumons à bloc pour tenter de me détendre. Ça fait des mois que je me prépare à ce jour. Je pensais être prête, sûre de moi, mais je me trompais. À une heure de mon premier cours, j'ai l'impression que je vais régurgiter mes tripes. Je me suis sentie fière en obtenant mon doctorat. Enseigner à l'université était mon rêve, mais aujourd'hui je ne suis plus sûre de rien. Combien de fois ai-je vu les étudiants manquer de respect à nos profs ou se moquer, rien que pour leur âge ou leur physique ? ! Je sais que je n'y échapperai pas. Je pense que tout enseignant passe par là un jour, c'est inévitable.
Il y a dix ans, si on m'avait dit que je deviendrais prof, j'aurais éclaté de rire. À mon entrée au lycée, j'étais loin d'être une élève modèle. C'est à peine si je m'intéressais aux cours. Je préférais de loin me plonger dans mes romans qui m'accompagnaient partout plutôt que d'écouter des profs mornes déblatérer des cours pré-écrits sans aucune conviction. Je suis en train de devenir ce que je n'aurais jamais pensé être et pourtant, j'en suis heureuse. Je sais que même si les débuts ne vont pas être faciles, c'est la concrétisation d'un rêve arrivé tard dans ma vie.
Je vérifie une dernière fois mon reflet dans le miroir. J'ai relevé mes cheveux aux reflets cuivrés en une queue-de-cheval haute dont aucune mèche ne dépasse. J'ai la mauvaise habitude de jouer avec quand je suis angoissée, et je ne veux surtout pas montrer ce genre de faiblesse à mes futures classes. Je lisse les plis imaginaires de ma jupe crayon dans laquelle est coincé mon chemisier blanc avant de vérifier que mon maquillage n'a pas coulé. Je n'ai jamais beaucoup aimé ce genre de choses, je n'en voyais pas l'utilité et encore aujourd'hui, ce n'est pas ce que je préfère. J'ai tout de même fait l'effort de mettre un peu de mascara et un rouge à lèvres léger ; le résultat est juste assez voyant pour faire femme. Femme adulte, sûre d'elle, et prête à affronter le monde.
J'essuie le peu de rouge à lèvres qui dépasse à l'aide d'un Coton-Tige puis je sors de ma petite salle de bains pour descendre les escaliers de mon duplex et rejoindre mon salon où m'attendent mes affaires. J'enfile ma paire de bottes à talons pour sortir sous la pluie et je glisse mon sac sur mon épaule, enfin prête. J'attrape mes clés, ouvre ma porte d'entrée, puis me stoppe net en me rendant compte du poids de mon sac. Beaucoup trop léger.
Je me retourne et découvre mon trieur pour mes cours encore posé sur la table basse. Un peu plus et je partais sans ! Je fais demi-tour pour l'attraper, vérifiant au passage que tous mes papiers sont bien à l'intérieur, avant de le glisser dans mon sac près de mon portable. Cette fois-ci je sors réellement de mon appartement en claquant la porte.
Les couloirs du sixième étage sont déserts à cette heure-ci. Une grande partie des résidents est à la retraite et ils sont sûrement tranquilles chez eux. J'appuie nerveusement sur le bouton pour appeler l'ascenseur jusqu'à ce que celui-ci arrive. Je m'engouffre dans la cabine en sortant mon emploi du temps pour vérifier une énième fois mes horaires. Une de mes plus grandes angoisses est d'arriver en retard à mon premier cours en tant qu'enseignante. Je ne débute qu'à huit heures cinq, j'ai une petite trentaine de minutes devant moi, je dois absolument me calmer.
C'est étrange de réaliser que c'est maintenant moi qui vais me retrouver face à des élèves, qui vais leur faire cours, alors que j'étais à leur place il n'y a pas si longtemps. J'ai travaillé dur pour devenir professeure de littérature, alors même si je ressens tout et son contraire à l'idée de donner mon premier cours, je ne compte pas me dégonfler. J'ai réellement aimé cette matière en deuxième année de lycée grâce à mon enseignante de l'époque, Mme Williams. Elle n'était plus toute jeune, mais parlait avec tellement de passion qu'on ne pouvait que l'écouter. J'espère pouvoir transmettre ne serait-ce qu'un minuscule intérêt à mes étudiants.
Le son caractéristique de l'ascenseur retentit, me ramenant à la réalité, et je sors de cet habitacle rassurant pour rejoindre ma voiture, me rapprochant un peu plus de l'heure fatidique. Je quitte la chaleur de mon immeuble pour rejoindre la fraîcheur de septembre et je déverrouille ma Fiat dans laquelle je me glisse avec empressement. Une fois le contact mis, j'allume la radio et « Under Pressure » de Queen emplit l'espace. J'adore ce groupe, mais quelle ironie de tomber sur ce titre !
Je l'écoute d'une oreille distraite, les yeux rivés sur la route menant à Trinity College, à Dublin. Elle est entourée par des lignes de tram et desservie par plusieurs bus ; il n'est pas toujours facile de s'y rendre en voiture. Je réussis par chance à trouver une place à l'arrière du campus et même à ne pas oublier mon sac !
Le bruit de mes talons claquant sur le sol humide m'accompagne jusqu'à l'entrée du bâtiment indiqué sur ma feuille et je passe les vieilles portes pour rejoindre la salle où je vais faire cours. Trinity College n'est pas une université récente, loin de là. Elle a été fondée en 1592 par la reine Elizabeth I ; elle est la plus ancienne d'Irlande. J'ai beaucoup admiré son architecture en pierre la première fois que je l'ai visitée. Le campanile situé au milieu de la cour intérieure m'avait littéralement subjuguée. J'ai beaucoup de mal à croire que je travaille à présent dans un lieu si ancien et plein de charme !
Je longe le couloir principal du bâtiment pour rejoindre la salle 120, croisant au passage quelques étudiants qui ne semblent même pas remarquer ma présence. Quand j'arrive finalement devant la porte grande ouverte, je m'arrête quelques secondes, l'espace d'un court moment d'hésitation. Je respire lentement, tentant de contrôler ce mélange d'excitation et d'angoisse, puis j'avance de quelques pas pour pénétrer dans cette grande salle provisoirement déserte.
Mon sac posé sur le grand bureau en bois qui trône devant un tableau blanc interactif – TBI –, je prends le temps de balayer les chaises vides du regard. D'ici peu, elles seront occupées par l'une de mes classes. Des étudiants de deuxième année de littérature qui, je l'espère, sauront me respecter comme je l'ai fait avec mes profs quand j'étais à leur place.
En attendant le moment fatidique, j'allume le TBI ainsi que l'ordinateur qui y est relié pour pouvoir écrire mon nom à l'aide d'un des crayons accrochés sur le côté du tableau électronique. Le temps que les élèves commencent à arriver, je relis une dernière fois les grandes lignes de mon cours pour être sûre de ne rien oublier. Je l'ai travaillé de A à Z, j'ai retenu chaque petit détail et pourtant, j'ai une peur bleue d'avoir un blanc. Quand je finis de relire pour la seconde fois mes fiches, la salle est déjà bien remplie et je lève les yeux vers mes étudiants.
Je m'amuse à repérer les différents groupes qui se forment sous mes yeux : je reconnais les sportifs grâce à leur blouson de l'équipe de rugby, les populaires qui jacassent, les timides dans
leur coin... Et ceux qui aiment la solitude, éparpillés au fond de la classe. Le stéréotype parfait de l'université.
Quand l'heure de commencer est enfin là, je me relève pour me tenir bien droite derrière mon bureau, légèrement intimidée par tout ce monde en train de parler. J'essuie mes mains moites sur ma jupe puis je prends une inspiration avant de me lancer d'une voix aussi forte que possible.
– Bonjour à tous. Comme vous vous en doutez certainement, à moins de vous être trompés de salle, je suis Sarah Sparks, votre nouvelle enseignante de littérature.
Les visages se tournent vers moi, la plupart curieux. Cette attention me pousse à continuer malgré les paires d'yeux qui me dévisagent sans vergogne.
– Je ne vais pas m'attarder sur les présentations, je vais être brève. J'attends de vous un certain sérieux durant mon cours. Je ne vais pas non plus partir dans un discours qui nous ferait perdre un temps de travail précieux. Je vais juste vous rappeler une notion importante. J'ai pour habitude de dire que le respect va dans les deux sens, alors si vous souhaitez être respectés, je vous saurai gré d'en faire de même, conclus-je.
Certains étudiants chuchotent encore entre eux, mais la plupart me fixent avec intérêt. Mon laïus semble avoir fait son effet. Un des étudiants assis au premier rang lève même la main pour attirer mon attention et je lui laisse la parole, curieuse de savoir ce qu'il peut avoir à me dire. Je me suis beaucoup inquiétée ces derniers jours en pensant aux premiers mots que je pourrais dire. Maintenant que c'est fait, j'ai l'impression qu'un poids s'est envolé de mes épaules.
– Et vous ne voulez pas donner des cours particuliers ? Ça ne me dérange pas de jouer l'élève sérieux... lâche ce crétin sans la moindre honte.
Sidérée, je le fixe un instant avant de me reprendre. Je ne m'attendais pas à ce genre de réaction si tôt, mais je m'y étais tout de même préparée. Je refuse d'être la prof qui se laisse marcher dessus ; cet élève servira d'exemple aux autres.
– Vous souhaitez qu'on passe plus de temps ensemble ? Avec plaisir. Ce sera à la fin de mon cours pour récupérer votre avertissement. Maintenant, si vous ne comptez pas arrêter vos âneries, vous savez où est la porte. Je ne vous retiens pas, lâché-je avec plus d'assurance que je pensais en posséder.
L'étudiant perd peu à peu de ses couleurs tandis que ses potes se moquent ouvertement de lui.
– Mais madame... tente-t-il.
– Il n'y a pas de « mais » qui tienne. Il me semble avoir été claire dès le début. Vous réfléchirez avant de parler la prochaine fois. Maintenant, prenez vos affaires et sortez de mon cours. Laissez-moi votre nom sur mon bureau, vous ne tarderez pas à avoir de mes nouvelles.
Sans lui porter plus d'attention, je m'assieds sur ma chaise de bureau comme si de rien n'était alors que je bouillonne intérieurement. Je n'arrive pas à croire que ce mec a pu se permettre de me parler comme ça ! Nous sommes peut-être dans la même tranche d'âge, mais je n'en reste pas moins sa professeure. L'étudiant dont je ne connais pas encore le nom s'approche de moi en
tapant des pieds pour me donner son identité sous le regard sidéré de ses camarades avant de quitter la salle en claquant fort la porte.
Je n'apprécie pas spécialement me faire craindre, mais je sais que je n'ai pas le choix. Si je ne m'affirme pas, jamais je ne pourrai avancer.
Le calme retrouvé, je me lève de nouveau de ma chaise pour pouvoir bouger à ma guise et commencer mon cours que j'ai préparé méthodiquement. Mes mains ne sont plus moites, ma respiration est normale, toute trace de stress a disparu pour laisser place à un sentiment que je connais bien : la passion pour cette matière.
– À présent que plus personne ne peut nous déranger, nous allons entamer le sujet de ce premier cours : les écrits féministes au XIXe siècle.
Les yeux de certaines jeunes filles brillent dans la salle, tandis que d'autres étudiants semblent indifférents, presque ailleurs. Je me souviens avoir adoré étudier ce chapitre. J'étais surexcitée à l'idée de pouvoir en parler à mon tour comme l'avait fait mon prof à l'époque.
– Est-ce que certains d'entre vous ont des exemples d'auteures féministes de ce siècle ? demandé-je de but en blanc.
Je suis étonnée de voir de nombreux bras se lever, et flattée de savoir que les étudiants souhaitent participer. J'avais peur de parler dans le vide, mais ça ne risque visiblement pas d'arriver. Je les observe avant de m'arrêter sur une jeune fille au premier rang. Elle semble prête à se déboîter le bras pour pouvoir répondre. Je l'interroge et un sourire reconnaissant apparaît sur ses traits fins.
– Il y a Jane Austen, une auteure anglaise de cette époque.
Je souris à mon tour.
– En effet, c'est bien une des auteures que je comptais évoquer dans ce cours. J'apprécie tout particulièrement ses écrits que j'ai relus à plusieurs reprises, par plaisir. Vous avez raison. Même si nous avons du mal à imaginer Jane Austen en tant qu'avant-gardiste à cause de ses romans à l'eau de rose qui suivent tous le schéma de l'époque - les mariages arrangés ou d'autres traditions -, son humour décalé est le début du féminisme. En effet, derrière ses histoires abordant bien souvent des sujets similaires, elle tourne en dérision les coutumes bien connues de l'époque : la femme qui doit rester à la maison, s'occuper des enfants et des tâches ménagères, et l'homme choisissant sa fiancée sur catalogue comme il pourrait choisir un objet. Elle démontre le ridicule de ces pratiques. Elle utilise donc l'ironie pour remettre en question les moeurs de son époque.
Mes étudiants, particulièrement les filles, me fixent avec intérêt, visiblement captivés. Le soulagement m'envahit comme jamais auparavant. Je suis fière. Ce n'est que le début, mais voir tous ces visages sérieux tournés vers moi me rassure ; je suis sur la bonne voie.
– Quelqu'un a-t-il un autre exemple ? demandé-je de nouveau.
D'autres bras se lèvent, un peu plus nombreux qu'à ma question précédente, et je peine à trouver qui interroger. Je parcours les élèves du regard jusqu'à m'arrêter sur une tignasse brune
au dernier rang. La tête penchée vers sa table, il ne semble pas vraiment avec nous. Mon choix se porte sur lui, même s'il n'a pas demandé à participer. Je suis curieuse de savoir ce qu'il fait et s'il suit étant donné qu'il ne semble pas prendre de notes.
– Jeune homme au fond de la classe, vous avez une idée ?
Il relève la tête d'un mouvement brusque, surpris par mon intervention, et je remarque malgré la distance deux iris d'un vert profond. Il semble perturbé par ma question et son regard semble me dire : « Quoi ? C'est à moi que vous parlez ? »
– Oui, vous au fond, insisté-je.
Il me lance un regard noir, le visage crispé. J'ai bien compris que je l'emmerde, mais si les cours étaient toujours une partie de plaisir, il y aurait plus de monde à la fac. Il va devoir s'y habituer s'il veut rester dans mon cours. Il va devoir participer, que cela lui plaise ou non. J'attends sa réponse tout comme ses camarades, les yeux braqués sur lui. Contre toute attente, il répond avec une assurance presque plus imposante que la mienne.
– Une des plus connues est Amantine Aurore Lucile Dupin, George Sand de son nom d'auteure. Elle est connue pour ses écrits féministes, où la femme se rebelle contre une situation dans laquelle l'homme est dominant. Par exemple, dans Indiana, George Sand décrit une femme sous l'emprise d'un homme. Mais la femme en question se révolte et montre qu'elle a également droit à la liberté.
Ma mâchoire manque de se décrocher sous la surprise et mes yeux sont sûrement écarquillés, comme presque tous ceux de l'assemblée. D'où il sort celui-là ? Je n'ai pas encore fait mon cours qu'il en sait presque autant que moi ! C'est sidérant. Mais je me reprends bien vite et je ferme la bouche avant de gober une mouche. Je suis juste tombée, avec de la chance, sur un élève passionné de littérature, je ne vois pas d'autres explications.
– Tout ce que vient de dire monsieur...
Je lui jette une oeillade interrogatrice, et il me lance un sourire charmeur avec un air moqueur.
– Matt.
J'attends qu'il poursuive, mais il ne semble pas disposé à me communiquer son nom de famille. Tant pis. Après tout, rien ne l'y oblige, et je le verrai bien sur les copies à un moment donné.
– Donc tout ce que vient de dire M. Matt est absolument véridique, reprends-je.
Un rire parcourt les étudiants en entendant la façon dont j'ai appelé leur camarade et je souris à mon tour.
– C'est une auteure qui, ne pouvant pas publier ses écrits sous son nom de femme, l'a fait sous un pseudonyme que beaucoup connaissent aujourd'hui : George Sand.
Et c'est ainsi que je continue mon cours, étayant chacun de mes propos d'exemples pertinents et dialoguant avec quelques élèves aux questions plus intéressantes les unes que les autres. La majorité de la classe, à quelques exceptions près, semble attentive, et j'ai la fierté d'avoir atteint
mon objectif : celui de réussir à captiver mes étudiants. Ce n'est qu'un premier cours, mais j'appréhendais tellement que c'est un soulagement énorme que de le passer de façon presque simple.
Je leur demande d'ores et déjà de faire des recherches pour notre prochain cours et aucun ne bronche, même s'ils n'ont pas l'air ravis. Quand la fin du cours arrive, les affaires disparaissent des tables en un clin d'oeil et les élèves sortent à l'enfilade, pressés de retrouver leur liberté. Je ne peux que comprendre, j'attendais moi aussi le moment de sortir, même si c'était pour lire.
Un jeune homme blond s'approche de moi, un des amis de celui que j'ai viré au début de l'heure, et pose les mains à plat sur mon bureau.
– Que puis-je pour vous ? lui demandé-je.
Je le regarde à peine, occupée à ranger mes affaires dans mon sac. Je n'ai pas envie de perdre mon temps si ce n'est rien d'intéressant, mon prochain cours n'est que dans cinq minutes.
– Je voulais vous dire que j'ai adoré votre cours et vous proposer de sortir ce soir.
Je suspends mon geste au-dessus de mon sac et relève doucement la tête pour vérifier s'il est sérieux. Merde. Il l'est. Il vient vraiment de me proposer un rencard. Ce gars me sourit de façon sincère, pas le moins du monde gêné alors que je suis plus que désorientée par son culot. Je m'apprête à refuser poliment et à lui rappeler le règlement, lorsqu'une main se pose sur son épaule.
– Bouge de là, elle est occupée, résonne la voix de Matt.
Je ne supporte pas qu'on parle pour moi, je suis bien assez grande pour me débrouiller seule ! Je n'ai pas besoin d'un homme pour me défendre. Le blond sort de la salle sans demander son reste, nous laissant, Matt et moi, en train de nous fixer. Mon regard n'est certainement pas chaleureux et je range mes dernières affaires dans un geste énervé.
– Merci de votre intervention mais c'est moi l'autorité ici. Je n'ai besoin de personne, grondé-je entre mes dents.
– Je n'en doute pas le moins du monde. Je vous invite à manger pour me faire pardonner ? tente Matt.
Je le fixe, ébahie. Il vire un crétin pour l'être tout autant. Si cette technique de drague a déjà fait ses preuves, je demande à voir, car chez moi, ça ne marche pas. Au contraire, ça fait tout l'inverse, ça me donne envie de partir en courant. Je glisse mon sac sur mon épaule pour faire quelque chose de mes mains, de plus en plus sur les nerfs.
– Si vous croyez que je vais accepter, vous n'avez pas bien compris mon discours du début. Je vous demande le respect. Et ce n'est pas en me débarrassant d'un idiot que vous pouvez vous permettre de l'être. Alors la réponse est non.
Matt me fixe d'abord avec surprise avant de laisser place à une lueur d'amusement dans son regard. Il semble rire de la situation alors que je suis dépitée. Ma première heure de cours s'est
bien passée, j'aurais aimé pouvoir en dire autant de la suite. Un large sourire prend place sur le visage de mon interlocuteur aux yeux émeraude.
– Je vous aime bien, lâche-t-il.
Puis il tourne les talons sans rien ajouter de plus, me laissant complètement perdue. Est-ce qu'il vient de me dire qu'il a apprécié mon sermon ? Non. Qui dirait ça ? ! Je ne sais pas encore qui il est, mais je suis presque sûre qu'il ne va pas me faciliter la tâche pour bosser. Je m'étais préparée à encaisser ce genre de remarques, mais ça ne rend pas les choses plus faciles. Cette première année d'enseignement risque d'être... mouvementée.
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