XX. Entre les fesses

Quand Hortense mentionnait le fait d'avoir un enfant, j'utilisais constamment la technique de la fuite en avant : "On verra ça plus tard". J'avais une trouille bleue de ces petites choses fragiles et délicates que l'on appelle "enfant". Je ne sais même pas pourquoi et peut-être au fond de moi, je présentais juste la chose, mais je ne me voyais pas être père. J'aimais bien trop ma vie comme elle était pour me voir fonder une famille...Donc, l'excuse du "plus tard" m'arrangeait bien. Je voulais que l'on profite de notre couple, de notre vie de jeunes mariés et de tout ça. Je voulais que l'on fasse un maximum de choses avant de s'encombrer d'un gosse.

Mais finalement, rien de tout ne s'est fait et Hortense va se marier. Avec un autre.

Un autre que moi.

"- Je vois que ça se passe bien."

J'ouvre un oeil et voit Camille, penchée au dessus de moi, sourire aux lèvres pendant qu'un groupe d'enfants m'enterre dans le sable.

"- Je m'occupe comme je peux.

- Et si un crabe te pince les fesses, tu fais comment ?

- Pourquoi tu veux qu'il m'arrive ce genre de malheur ? Je peux savoir ?

- Sait-on jamais..."

Finalement, je ne suis plus aussi serein à l'idée de rester dans ce trou humide plus longtemps que nécessaire.

"- Bon allez les enfants, on arrête là"

Heureusement pour moi, je peux encore bouger et il suffit que je me redresse d'un coup pour que le sable s'écroule de lui-même devant la déception des enfants.

"- J'en connais un qui a peur de se faire pincer la fesse.

- Pas du tout ! C'est juste qu'il est bientôt midi et le soleil tape assez fort, donc vaut mieux se mettre à l'ombre

- Mais bien sûr..."

Parce qu'en plus, elle ne me croit pas. Forcément. Moi-même je ne me croirais pas.

Finalement, le fait de s'occuper de ce petit groupe de joyeux lurons fut quelque part amusant et je pris plus de plaisir que ce que je ne pensais au départ.

"- Les voilà repartit..."

Un soupir m'échappe quand le bus s'éloigne à l'horizon tandis que Camille me passe une main dans le dos

"- Qui aurait cru que tu t'attacherais si vite ?

- Te fous pas de moi...C'est juste que...ça m'a changé les idées.

- Ahaha ! Allez viens, la première tournée est pour moi.

- Je me disais aussi que c'était l'heure de l'apéro."

On se dirige tous les deux vers le bar, quittant la plage tandis que je me rends compte que j'ai du sable de partout, même aux endroits les plus indésirables.

Merde, c'est que ça gratte cette connerie.

"- Charmant...

- Quoi ?

- Je t'ai vu. La main aux fesses ?

- J'aurai dû prendre une douche.

- Fait ça discrètement au moins gros cochon !

- Oui madame..."

On ne peut même plus se gratter la raie tranquillement, non mais je vous jure. Dans quel pays vit-on ?

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