Camille

«Non mais casses toi ! Casses toi j'te dis. Oh, tu comprends toujours pas ? Non, non ça va pas, et puis au pire elle est débile ta question. Quoi ? Tu le sais ? Bah alors pourquoi tu demandes ? Ouais. C'est ça. Comme tout le monde. Parce que c'est trop dur d'se conduire autrement hein ? Ment pas. Non, t'es pas unique, t'es pas original. T'es rien, t'es rien j'te dis. Non. Arrête. J'suis pas méchant. J'suis réaliste. Ouais, réaliste, et bien quoi t'es con ? Réaliste parce que j'ai les pieds sur terre. Non, arrêtes j'te dis, j'suis pas en colère. J'suis juste comme ça. Quoi ? T'y crois pas ? T'sais qu'y'a pas toujours un être émotif derrière une enveloppe. Non, je suis qui j'suis. J'me montre. J'm'assumes. Quoi ? Mais de quoi tu parles ? J'suis pas violent. Non j't'assures. Arrête. Arrête ! Arrête j'te dis !
Désolé. J'voulais pas te blesser. Mais tu m'énerves aussi ! Sors de mon espace ! Laisse moi. Laisse moi !
L'amour ? Qu'il est beau l'amour ! Des conneries ! Il existe ?! Tu en es sûr ?! Des conventions préétablies pour qu'on ne s'égorge pas tous entre nous ! Un tissus de mensonge, une parade mesquine, une illusion ! C'est ça ton grand amour ! Un cracha qu'est à terre depuis trop de temps, qui colle, gluant, verdâtre ou blanc, on n'en connaît même pas la couleur, on crache c'qu'on a sur le cœur, il tombera pas plus loin qu'on s'dit. Ça nous sort des tripes, ça nous parasite la bouche, jusqu'à c'qu'on l'étale aux autres à dégoûter. Au dégoût parce que c'est dégueulasse, puis ça finit toujours mal ces conneries la.
Blessé ?! Moi, avoir été blessé par amour ?! Putain mais c'que tu t'goures l'ami, c'est même pas d'la haine, c'est d'l'aversion.
C'est trop niais, trop beau, puis ça finit d'un coup. Ça vole haut au début, on y croit, on s'y accroche, mais quand on s'rend compte qu'on s'est fait berné, que tout n'est que factice...
Non. Non c'est pas à cause de lui j'te dis. Puis en parle pas. En parle pas ! Non, il n'influence pas mes paroles. Je ne l'aimais pas. Arrête. C'est pas vrai. Non. Je ne l'aimais pas. Je ne l'aimais pas bordel ! Je m'en fou de toute façon ! Je m'en fou. Et puisque je te dis que c'est vrai ! Non j'te mens pas ! Ni à toi, ni à moi. J'le jure ! J'le jure. J'te dis juste que ton amour il est préfabriqué, qu'il existe pas. C'est tout. Un peu de convention, et une bonne cuillerée de conformisme et le tour est joué. C'est tout. Bon, et quoi alors ? Me sauver ? Me sauver de quoi au juste ? De moi ? De moi c'est ça ?! Ose me le dire ! Mais ouais, c'est ça ! Qui donc penses-tu être ? T'es bien gentil, avec tes jolis yeux, mais j'y crois pas j'te dis. J'y crois pas. Pourquoi t'y arriverais, alors que moi même j'y arrive pas ? Hein ?! Pourquoi qu'toi t'y arriverais ? Tu te prends pour qui putain ?! Tu te prends pour qui ? Parce qu'on se sauve soi même dans ce monde de merde. Ou on cane. J'suis pas en détresse, puis va-t-en de toute façon. J'ai pas besoin d'être secouru, encore moins par toi. J'ai pas besoin d'être aimé, non, pas par toi non plus. J'le vomis ton amour, j'en veux pas. Donne le à qui tu veux, mais pas à moi. Non, c'est pas moi qu'tu veux. J'te promets qu'ça t'passera. T'approches pas de moi. T'approches pas ! Ne me regardes pas. Ne me touches pas. Arrête. Arrête ! Pars. Pars s'il te plaît. Pourquoi t'es là ? Pourquoi tu restes ? Tu souris ? Qu'est-ce qui est drôle ? J'comprends pas. Hein ? Pourquoi tu rigoles ? Non. Non, j'suis pas un gamin. Non, j'ai vécu trop de choses pour être un gamin. Non, c'est pas un caprice putain ! C'est pas un cri du cœur ! Laisse moi, laisse moi ! Laisse moi j'te dit ! J'vais t'frapper ! J'vais t'frapper ! Non j'pleure pas ! Pars ! Pars j'te dis ! Ouais c'est ça, j'suis qu'un connard ! Non, attends. Attends ! Reviens. S'il te plaît, ne me laisse pas. Ne me laisse pas ! Arthur ?»

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top