La chaleur avait doucement commencé à revenir. La neige avait fondu et les arbres avaient petit à petit retrouvé leurs feuilles et leurs fruits. L'on avait abandonné les grosses doudounes pour les vestes plus légères.

« T'as fini de rêvasser ? Y'a quelqu'un qui te demande. »

J'avais abandonné mon déjeuner dans les cuisines pour rejoindre la salle. Comme je m'y étais attendue, Camille se tenait là, accoudé au bar. Sa peau était terne et ses yeux rouges. Je me souviens de l'inquiétude qui m'avait habité. Je l'avais entrainé à une table avec moi, éloignée des oreilles indiscrètes.

« Tout va bien ?, lui avais-je bêtement demandé.
- Ouais ça va, avait-il répondu mécaniquement. »

Il y avait eu un petit silence avait qu'il ne formule sa vraie réponse :

« En fait non, ça va pas. J'ai appris que Gabriel me trompait avec son prof. Son putain de prof. Et à cause de quoi ? De mon putain de travail. »

Une unique larme avait roulé sur sa joue. Il s'était empressé de la faire disparaître pour laisser place à un sourire pas du tout convaincant.

« On en parle ce soir, ok ? Passe chez moi après le boulot, même si je sais qu'on est jeudi et que le jeudi tu finis tard. »

Il avait souri puis s'était levé.

« Je t'aime vraiment beaucoup Ambre. Tu es une formidable personne. »

Après ces mots, il avait tourné les talons.