03.
À la fin de l'été, j'avais enfin appris son prénom.
Ce jour-là, il avait plu des cordes. Après une semaine de forte chaleur, nous avions eu le droit à plusieurs jours de pluie.
Il était entré, un parapluie à la main. Visiblement, il n'avait pas servi ; il était trempé de la tête aux pieds. Ses cheveux retombaient grossièrement sur ses épaules. Il portait un ciré jaune, comme ceux des marins. Il s'était ensuite installé au bar, faute de place sur les tables.
« Comme d'habitude ?, lui avais-je demandé
- Mais sur place cette fois-ci s'il te plaît. »
J'avais acquiescé, considérant cette précision comme futile. Je me doutais bien qu'il n'allait pas boire son chocolat dehors sous cette pluie.
« Je suis désolé de vous avoir tutoyé tout à l'heure, m'avait-il dit alors que je lui tendais sa tasse.
- Oh ce n'est pas dérangeant. Je ne m'en suis même pas rendue compte.
- Alors ça ne te dérange pas si je te tutoie, Ambre ?, avait-il demandé après avoir lu mon prénom sur mon badge.
- Aucun problème pour moi..
- Camille, avait-il répondu à ma question informulée.
- Aucun problème pour moi, Camille. »
Ce jour-là, il m'avait offert l'un des sourires les plus rayonnants que j'avais eu l'occasion de voir sur son visage d'ange.
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