Le lendemain, il était revenu, commandant la même chose. Les jours avaient défilé jusqu'au samedi suivant. Chaque jour, il était là.
Adam était revenu. Son humour un peu lourd et sa manie de toucher les gens étaient là eux aussi. Il n'avait pas arrêté de me raconter ses aventures avec sa copine ou d'autres jeunes filles croisées dans la rue. Il ne semblait pas si malade que ça finalement.

   Le dimanche, lorsque j'avais repris mon service après la pause déjeuner, je l'avais aperçu, planté devant la porte.

« Vous n'étiez pas là hier, m'avait-il  simplement dit alors que je venais lui ouvrir.
- Je ne travaille pas le samedi, avais-je répondu en repassant derrière le bar. Mon collègue Adam était "malade" la semaine dernière, avais-je ajouté en voyant ses sourcils se froncer. »

Un silence s'était installé . L'on entendait seulement le vacarme assourdissant de la machine derrière moi.

« Vous êtes seule ?, avait-il demandé en prenant le gobelet que je lui tendais.
- Plus pour longtemps. Mr. William m'a confié le café, il avait une course à faire. Il ne devrait pas tarder. »

Il avait simplement hoché la tête, buvant une gorgée de son chocolat. Il avait ensuite jeté un rapide coup d'œil à l'horloge mural et s'était levé. À quel moment s'était-il assis ? Il m'avait fait un sourire, avait déposé un billet sur le comptoir puis s'était excusé  de partir aussi précipitamment. Je n'avais pas eu le temps de lui rendre la monnaie, il avait déjà passé la porte.