CHAPITRE 4
Affalé sur le canapé, Morgan zappait les chaînes. Il ne trouvait pas son bonheur depuis de longues minutes et l'homme à ses côtés commençait à grogner. Le brun se réajusta sur l'assise car il glissait, et s'arrêta finalement sur un reportage sur des tatoueurs. Il ne connaissait pas du tout ce métier, mais les voir faire des miracles avec des aiguilles lui coupait toujours le souffle. Bien sûr, il fallait qu'ils soient doués.
– Je n'imaginais pas mon après-midi comme ça, grogna Louis, bougon.
– Si elle ne te convient pas, tu n'as qu'à partir, répliqua immédiatement Morgan.
Il n'y avait pas de méchanceté dans sa voix, juste une réalité que le châtain oubliait, parfois. Le corps encore moite de sueur, il lézardait également sur le canapé, son téléphone entre les mains. Pour une fois, c'était lui qui avait appelé Morgan pour faire leurs affaires, comme il disait. Naturellement, le brun avait été d'accord pour se détendre.
Louis déplia son grand corps. Ses os craquèrent un peu à force d'avoir été malmenés. Une grimace plus tard, il se leva pour rallier la table de la cuisine. Dans son plus pauvre apparat, il chercha ses vêtements aux pieds de la table et sur les chaises. Un caleçon à droite, une chaussette à gauche. Il trouva son t-shirt à moitié sous le canapé. Il ne s'en étonnait même plus, à force. Il mit quelques minutes à se vêtir. Pendant ce temps, Morgan n'avait même pas bougé. Il se fit l'impression d'une femme jetée le matin même après avoir passé une nuit avec un homme. Il hésita à faire une crise, même, mais abandonna immédiatement l'idée. Morgan ne s'émouvait pas pour si peu.
– Bon, je vais y aller, on se fait une bouffe la prochaine fois ? demanda Louis.
Du mouvement sur le canapé. La tête brune de Morgan dépassa du dossier. Ses cheveux bruns en pagaille lui décrochèrent un sourire amusé. Il avait l'air d'un enfant, ainsi.
– D'accord ! Fais attention sur la route, ne roule pas trop vite ! prévint le brun.
Louis lui promit de faire attention. Cela rassurait toujours son ami. Morgan avait horreur des changements de plans ou des choses qui se passaient de travers. Sans cette promesse, le châtain ne pouvait pas partir. Certains se disaient « au revoir », eux se promettaient de faire attention dans la circulation. C'était étrange, il fallait l'avouer.
Un baiser sur la joue plus tard, la silhouette de son ami disparaissait derrière la porte. Morgan n'avait pas pu s'empêcher de loucher sur ses fesses incroyables. Seul, il trouva que sa journée n'allait plus être aussi intéressante. Il n'était que quatorze heures, et il s'ennuyait à moitié. L'émission poursuivait sous ses yeux attentifs. Un professionnel expliqua comment procéder pour certains motifs et couleurs.
Le ventre de l'homme se mit à gargouiller, alors il se leva, atteint d'une immense fatigue. C'était son premier week-end de libre depuis un mois et demi. Ils manquaient cruellement de personnel à l'hôpital, mais l'État ne se bougeait pas les fesses pour faire changer les choses. Ils se retrouvaient donc à travailler comme des machines pour combler les places vacantes. Tous ces efforts pour se faire hurler dessus toute la journée par des patients qui se croyaient plus importants que les autres. Morgan comprenait tout à fait que le corps médical craque. Les uns après les autres. Mais de toute façon, ce n'était pas grave, car les têtes pensantes continuaient de supprimer des postes.
Soudainement agacé par son propre train de pensée, l'homme versa un reste de ratatouille dans son assiette avant de la passer au micro-onde. La grosse cuillère dans la bouche, il partit à la recherche d'un sous vêtement propre. Il traversa tout l'appartement pour finir dans la corbeille de lingue propre. L'odeur de la lessive lui monta au nez lorsqu'il bougea les affaires. La main sur sa trouvaille, l'alarme du micro-onde l'appelait en cuisine. Paresseux de se vêtir plus, il alla sustenter son estomac qui l'enguirlandait.
La sonnerie de son téléphone perça le quasi-silence de la grande pièce.
Morgan le chercha dans les plis des couvertures qui traînaient sur le canapé. Pas assez rapide, il abandonna sa recherche lorsque son correspondant insista. Au bout de la troisième sonnerie, il décrocha, n'ayant même pas regardé qui était son interlocuteur.
– Hey caméléon ! Comment tu vas ? Aurais-tu oublié de me dire que tu ne travailles pas, aujourd'hui ? chantonna la voix à l'autre bout du combiné. J'en reviens pas, tu es libre pendant deux jours, et tu ne me le dis pas, je vais être vexé à force !
– C'est peut-être parce que je ne veux pas te voir ? tenta le brun.
Sa cuillère à la main, il essayait de sortir son assiette, le téléphone coincé entre son oreille et son épaule. Le récipient était brûlant. Si bien qu'il failli l'échapper. Lorsqu'il approcha ses doigts pour souffler dessus, ils étaient légèrement rouges.
– Non, c'est clairement impossible ! Tu m'aimes trop pour ne pas vouloir me voir, railla la voix, enjouée. Mais dis-moi, tu es grognon, tu as vu Louis ? Non, je sais ! Tu t'es enfin rendu compte que ta collègue Luna est une vraie glue ?
– La première option est la bonne, ricana Morgan en enfournant des légumes dans sa bouche après avoir écarté sa nourriture afin qu'elle refroidisse plus vite. Tu n'aimes toujours pas Luna, a ce que je vois ?
– Non, trop fausse, trop superficielle. Mais ce n'est pas le sujet... Veux-tu venir faire un tour en ville avec moi ? Ça fait longtemps qu'on n'a pas passé du temps ensemble. Je pensais ne jamais dire ça un jour, mais tu me manques, Morgan, tu n'as pas idée !
Elijah ne le voyait pas, mais Morgan souriait. Depuis qu'il avait pris un poste dans un lycée, leurs emplois du temps ne s'accordaient plus. Ils ne s'étaient pas vus depuis deux mois, à vrai dire. Le brun n'allait pas l'avouer, mais il lui manquait également.
– Oui, ça me plaît bien comme programme. On se retrouve où ? demanda-t-il.
– Devant la Fnac, je dois faire une course juste avant. A quinze heures ! Ciao !
Son interlocuteur raccrocha immédiatement. Elijah faisait cet effet, une tornade de bonne humeur avec une pointe de sérieux quand il le fallait. L'homme connaissait Morgan mieux que quiconque. En un seul regard, il savait tout. En un seul silence, il savait ce qu'il voulait dire. En un seul geste, il savait ce qu'il voulait faire. Les deux se connaissaient depuis leur plus tendre enfance, car leurs mères étaient de très bonnes amies. Ils avaient grandi ensemble, sans jamais se lâcher. Et trente ans l'un avec l'autre, ça laissait des traces. Qu'elles soient positives ou négatives, parfois.
Debout devant l'îlot central, Morgan se dépêchait de manger. Il décida de prendre une douche avant de lancer une lessive et de faire un brin de ménage dans l'appartement. Il n'était pas maniaque, loin de là, mais il aimait lorsque c'était un minimum rangé.
Quinze heures sonnèrent rapidement. Le médecin était déjà dans les rues piétonnes. Les mains dans les poches de son long manteau, il avançait sans vraiment faire attention à ce qui l'entourait. Il avait le nez rougit par le froid. Même s'ils n'étaient qu'au début novembre, il faisait relativement froid. Profitant d'un climat océanique, il n'avait pourtant pas à se plaindre par rapport à ceux qui vivaient aux pieds des montagnes.
– Morgan ! l'interpella une voix qu'il connaissait par cœur.
Le brun releva la tête et un large sourire s'empara de ses lèvres lorsqu'il vit Elijah. Il était emmitouflé dans une épaisse écharpe. Il était le plus frileux des deux. Son manteau s'ouvrait sur un épais sweat sombre. Sans se soucier des normes pour se saluer, les deux hommes se prirent dans les bras, heureux. Morgan huma légèrement le parfum rassurant du bouclé. Ses cheveux sentaient toujours le monoï, après tout ce temps. Ses yeux vert-bleu descendirent immédiatement sur son visage.
– Tu as sale mine. Tu ne dors toujours pas bien ? s'enquit-il immédiatement.
– Ça dépend des jours. En ce moment, j'ai du mal car j'enchaîne les nuits à l'hôpital.
Elijah fit une moue avant de tapoter les joues de son meilleur ami.
– Aller viens, on se fait un petit tour de shopping avant d'aller boire un truc ?
– Pourquoi pas, oui... j'ai besoin de nouveaux hauts pour l'hiver, répliqua Morgan.
Les deux amis partirent alors vers leur magasin de référence. Le bouclé racontait des anecdotes sur son travail tandis que le brun l'écoutait attentivement. Apparemment, être psychologue scolaire lui apportait sa dose de fou-rire pour la journée. Certains venaient pour des broutilles tandis que d'autres venaient juste par curiosité. Mais, Elijah ne pouvait pas les renvoyer d'où ils venaient, car cela ne serait absolument pas professionnel. Certains venaient même juste pour rater des cours. Il ne lui racontait pas ce qu'il se passait dans la petite pièce, à cause du silence imposé par le métier. Morgan esquissait des sourires dès qu'il voyait l'air dépité de son ami.
Ils entrèrent dans le fameux magasin, pour y trouver des rayons remplis de vêtements chics. Au fond, des souliers pointus se battaient avec des vestes de costumes. Il n'y avait pas un endroit où les articles étaient mal pliés, ou mal rangés. Le bouclé partit immédiatement vers les sweats tandis que le médecin se dirigea vers les chemises. Dans sa main, l'étoffe était douce. La couleur bleue marine changeait de ce qu'il avait déjà.
– Que dis-tu de celle-ci ? demanda Elijah en lui tendant un cintre en bois.
– Tu penses qu'elle m'irait ? s'enquit Morgan en avisant le tissu floral.
– Tu doutes de mon sens de la mode ? Tu me vexes, marmonna l'autre. Je vais aller essayer ça, dit-il en désignant une petite pile avant de se diriger vers les cabines.
Une vendeuse s'approcha de lui afin de compter le nombre d'articles et lui remis un petit panneau. Morgan reçu le même traitement et disparu dans la cabine voisine. Les lumières trop pâles lui donnaient une tête affreuse. Les cernes noires creusaient sa peau tandis que ses beaux yeux marrons arboraient une couleur pareille à de la boue. Pourtant, dans cette chemise bleue marine, il se trouva séduisant. La courbe de la couture soulignait parfaitement ses muscles. C'était peut-être psychologique, mais il décida de l'acheter. Il ne perdit pas de temps à enfiler l'autre, en entendant Eli s'agiter à ses côtés.
– Alors, j'avais raison ? demanda ce dernier en passant la tête dans le rideau.
Morgan avait encore les doigts sur les petits boutons du col. Il les détestait. Ils glissaient sur la pulpe de son doigt tandis que l'ouverture, de l'autre côté, ne se détendait pas assez pour les faire passer. Après un moment gênant d'acharnement, il abandonna. Avec un bouton ouvert, il se tourna vers Elijah qui écarquilla les yeux.
– Tu n'aimes pas ? Je savais que je n'aurais pas dût t'écouter, dit Morgan.
– Monsieur, je pense que votre ami pense tout autre, elle vous va à ravir !
La voix haute de la vendeuse lui parvint. Il releva les yeux vers elle, timide. Avec ses longues nattes colorées et son sourire enjoué, elle était jolie. Elle lui envoya un pouce en l'air pour valider cette tenue avant de se tourner vers d'autres clients. L'attention de Morgan se tourna de nouveau vers Elijah qui posa ses mains sur ses flancs.
– Très bien coupée. Le tissu est de bonne qualité, l'imprimé ne partira pas au premier lavage. Tes épaules sont bien alignées... dit-il en touchant lesdites épaules. Non pas de doute, tu vas en faire tomber plus d'un là-dedans ! s'enthousisama-t-il. Je te la prends ! Tu n'as pas l'air convaincu, alors je prends la décision pour toi, d'accord ?
Morgan passa sa main dans ses cheveux sous l'effet de la gêne. Elijah le somma de quitter le vêtement pour aller payer. Il ne tenait jamais en place. Si bien que parfois, le brun n'arrivait pas à le suivre. Il enleva rapidement le vêtement et Eli le lui arracha presque des mains quand il tendit le cintre à l'extérieur de la cabine. Il entendit les paroles enjouées de son meilleur ami à la caisse. Quelques minutes plus tard, Morgan se présenta avec la chemise marine, un peu penaud. C'était un vendeur, cette fois-ci. Il lui annonça des recommandations pour le lavage et lui souhaita une bonne journée.
– Je te propose d'aller boire un café, j'en ai découvert un nouveau, il est pas loin.
Elijah regardait sa monte lorsqu'il parlait. Plus grosse que son poignet, elle attirait immédiatement l'œil. Il était comme ça, bavard et un peu extravagant.
– Hum ? Tu ne bois pas de café, Eli... comment l'as-tu découvert ?
– On y est allés, avec un ami, la nourriture et bonne et ils proposent aussi du thé.
Morgan ne chercha pas plu loin. Il doutait des paroles de son ami, mais il n'avait pas la force de creuser. Son sac en carton au bout des doigts, il regardait un peu cette partie de la ville. Il ne passait jamais par ici, d'ordinaire. Il faisait toujours les mêmes trajets, et il allait faire les courses à l'opposé. Ici, quelques rues anciennes côtoyaient la nouveauté. Les bâtiments s'élevaient avec majesté. Sur cette maison, coincée entre deux plus hautes, un rosier s'étalait sur toute la façade. C'était joli, décida-t-il.
Puis, au détour d'un croisement de ruelle, Elijah s'arrêta. Un panneau coloré pendait au-dessus d'une façade vitrée. On pouvait y apercevoir un escalier en colimaçon et des étagères qui couraient le long du mur. Cela ressemblait fortement à une bibliothèque, mais l'enseigne désignait un café. Elio's.
– Entrons, je commence à me peler le cul là... annonça Elijah, pressé.
Il grimpa la petite marche en pierres et poussa la porte où le panneau « open » figurait. Morgan entra à sa suite, curieux. L'odeur de café le prit immédiatement au nez. Le bruit des tasses qui tintaient ensemble et des pages qui se tournaient ravirent son ouïe.
– Bonjour messieurs ! Puis-je vous offrir une table pour poser vos affaires ?
Un garçon de café était apparu à leurs côtés. Son large sourire barrait son visage.
– Bonjour, répliquèrent les deux hommes en même temps.
Le jeune homme leur désigna le fond de la boutique d'un vague geste de la main.
– Prenez la table que vous souhaitez, je vous retrouve tout de suite au comptoir afin de prendre votre commande ! chantonna-t-il avant de se tourner d'un pas guilleret.
Morgan suivit un instant le mouvement hypnotique de ses hanches qui se balançaient de gauche à droite. Il était fort charmant à regarder. Une boucle d'oreille pendait à celle de gauche tandis que des colliers ornaient son cou gracile. Elijah l'invita à pose ses affaires, avant de l'entraîner au fameux comptoir.
– Prends ce que tu veux, je te l'offre, déclara Morgan, les yeux sur les pâtisseries.
– Et en quel honneur ? Et ne me dis pas que c'est pour la chemise.
– Tu me connais trop bien, marmonna Morgan en avisant une tarte caramélisée.
– Mmh... je vais prendre un thé aux fruits rouges et une tarte aux pommes, s'il vous plaît, demanda Elijah, comme s'il était un habitué des lieux.
Le garçon hocha la tête et utilisa les petites pelles afin de faire glisser la mini tarte sur l'une d'elles. Morgan continua, avec un sourire en coin. Le jeune homme, maladroit, failli faire tomber la sucrerie qu'il convoitait. L'employé lâcha un rire en s'excusant platement lorsque la tarte manqua de tomber au sol. Les deux amis patientèrent quelques instants, pour que le café se fasse.
– Tu te souviens de Mme Lefebre ? demanda soudainement Elijah.
Il regardait autour de lui, et voir ces livres lui faisait penser à cette professeure.
– Comment ne pas l'oublier ? Elle me mettait toujours de sales notes !
– Ho, arrête ! Elle n'était pas si terrible que ça ! contredit-il.
– « Pas si terrible », répéta Morgan en l'imitant. Tu rigoles ? Elle nous faisait réciter des poèmes toutes les semaines ! Toutes les semaines, c'était l'horreur !
– C'est toi l'horreur, tu lui en faisais voir de toutes les couleurs, rétorqua Elijah.
– C'était réciproque, continua Morgan, perdu dans les souvenirs.
Puis il y eut un regard malicieux. Un premier sourire fendit les lèvres, vite suivit de l'autre. Les deux hommes éclatèrent de rire si fort qu'une femme se retourna de sa table pour voir ce qu'il se passait. Rassurée, elle retourna à sa lecture.
Le garçon revint à ce moment, retenant entre ses mains deux tasses. Dans un équilibre qui relevait du miracle, il raccompagna les deux hommes à leur table avant de les laisser. Il n'oublia pas de leur poser les petites serviettes en papier au logo du café.
– Ça nous rajeunit pas toutça, s'exclama Elijah avant de boire une gorgée.
Morgan leva les yeux au ciel. Son ami lui confia qu'avec son nouveau poste, il ne l'avait jamais autant croisé dans les couloirs du lycée. Il commença à lui raconter des nouvelles de leur ancien lycée. La tête qu'avait fait le corps éducateur quand il l'avait vu arriver, à la rentrée, avec ses boucles cuivrées et ses yeux vert-bleu qu'on n'oubliait pas.
Finalement, ils étaient restés un peu plus longtemps. Si bien qu'à travers les baies vitrées, le soleil commençait à se coucher. Même si en début novembre, le jour tirait sa révérence plus tôt, il était temps de rentrer. Elijah avait même pris le loisir d'inviter le brun à manger et dormir chez lui. Une soirée film était en vue. D'un commun accord ils se levèrent et le brun alla payer. Comblés, les deux hommes se lancèrent des blagues lorsque le garçon enfonçait lui-même la carte bleue de l'autre côté du comptoir.
– Ça te dit, un chinois ? Celui en bas de chez moi ouvre vers dix-neuf heures.
– Quand tu dis ça, tu me prends toujours par les sentiments..., répliqua Morgan en récupérant la carte avant de remercier le garçon.
Elijah le savait bien. La nourriture chinoise était le péché mignon du brun. Lors des jours maussades pour lui, il débarquait toujours avec un sac qui en était rempli. Le sourire discret revenait alors peu à peu au fil de la soirée. C'était le code rouge, quand Morgan était sur le point de tout lâcher et s'effondrer.
Elijah attendait déjà son ami à la porte. Il était en train de remettre son écharpe en s'entortillant le cou dedans. Les températures s'étaient considérablement refroidies. Le voile de l'hiver s'était abaissé pour tôt que l'année précédente. Remettant également son col de manteau en place, Morgan ne fit pas attention que quelqu'un arrivait par la porte qui venait de s'ouvrir.
Son coude levé, il percuta sans douceur quelqu'un. Cette personne recula, sonnée.
– Excusez-moi, je ne faisais pas attention. Je vous ai fait mal ? s'enquit le brun.
– Ne vous en faites pas ! Il n'y a pas mort d'homme monsieur. Je vous conseille de bien vous couvrir, il fait très froid ce soir. A bientôt dans notre établissement, dit l'autre.
Morgan s'arrêta un instant. Il ne connaissait pas cette voix, mais il se rappelait parfaitement ces yeux. Vert tirant sur le jaune à la manière d'un félin. C'était l'inconnu du parc. Cela faisait deux mois qu'il ne l'avait pas vu, mais il aurait pu en mettre sa main au feu. Des pommettes rouges à cause du froid se cachaient derrière une écharpe beaucoup trop large pour lui. Des mèches blondes s'échappaient du bonnet mit de travers.
Le photographe du parc était de nouveau là, devant lui.
Il n'arriva pas à quitter son regard envoûtant.
Il ne parvenait pas à comprendre ce que son cerveau et son cœur lui disaient. Pour une fois, ils étaient d'accord. Planté comme un abruti devant lui, il se demandait si cette coïncidence voulait dire quelque chose. L'inconnu du parc était devant lui.
– J'ai quelque chose sur le visage ? demanda le blondinet, inquiet.
Sa voix tremblait un peu. Avait-il encore fait quelque chose de travers ?
Cette phrase fit un électrochoc à Morgan si bien qu'il répondit par la négative, s'excusa et entraîna Elijah pour sortir en un temps record. Il devait certainement être passé pour un abruti ou un pervers, mais il s'en fichait pas mal. Le jeune homme qui tournait dans sa tête depuis des semaines était donc bien en ville. Il avait des chances pour le revoir. Son cœur s'emplit de soulagement alors qu'ils marchaient vers chez son meilleur ami.
_______________________________________
Hey vous !
Voici le quatrième chapitre !
Des avis ? :)
Bisou sur votre joue gauche,
Rheexus
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top