«Je pensais que tu resterais mon petit secret.»

- Oui ? En quoi puis-je vous aider ? demanda-t-il.

Il n'avait pas l'air insensible à son charme, il essayait même tant bien que mal à ne pas regarder les belles formes -il fallait le dire- de Savannah.

- Eh bien... elle se retourna d'un coup pour faire voler sa jupe, il me faut plusieurs canapés et plusieurs bancs, répondit-elle en marchant entre les canapés.
- Oui, dit-il en la regardant.
- Mais le problème est que je n'ai assez d'argent seulement pour un banc et un canapé, mentit-elle, et je ne sais pas du coup lesquels choisir.

Elle se retourna pour être face au garçon, se rapprocha lentement de lui en se mordant la lèvre inférieur et en ayant les mains derrière le dos comme une petite fille. Je les voyais tous deux de profil donc je pouvais bien voir tout leur geste et réaction. En parlant de réaction, le vendeur sourit.

- Je vois. Bon... Je veux bien vous faire un prix, annonça-t-il
- C'est gentil, dit-elle tout bas.

Elle avait le visage à quelques centimètre de celui du mec. Je savais qu'elle était sure d'elle mais à ce point... L'employé ne recula pas et ses yeux étaient concentrés soit sur ceux de Savannah, soit sur ses lèvres. On avait l'impression qu'ils allaient s'embrasser.

- Je n'osais pas le dire tout à l'heure mais vous ne me laissait pas indifférente, continua Savannah, dans le même ton.

Elle voulait donc plus, peut-être tous les articles gratuits ?

- Vraiment ? demanda-t-il souriant.

Elle hôcha la tête en se mordant la lèvre. C'était surement de la même façon qu'elle avait eu Justin. En tout cas, sur ce point, ils étaient au même niveau niveau séduction. Le garçon sourit encore plus et Savannah fit de même.

- Pour toi, je vais te les faire gratuits.

Il la tutoyait maintenant. Il devait déjà penser être son petit-ami. Savannah l'embrassa sur le coin des lèvres et lui chuchota dans l'oreille des mots. Puis elle s'éloigna un peu de lui. Je ne le dirai pas à Justin.

- Je viendrai les récupérer samedi puisque ma voiture n'est pas assez grande, dit-elle.
- Je peux te les emmener avec la camionnette du magasin.
- Maintenant ?
- Oui, si ça ne te dérange pas.
- Je préfère samedi car j'en aurai besoin qu'à partir de ce jour-là.
- D'accord.
- Merci beaucoup !

Elle se jeta dans ses bras puis me fit un clin d'oeil. Je rigolai, elle était forte tout de même. On alla à la caisse pour seulement payer la table, la nappe, les couverts et les cadres. Cela rentrait largement dans le budget.

- Tu peux m'attendre dans la voiture s'il te plait ? Je dois régler une dernière chose, me demanda-t-elle.
- Oui, bien sur.

Je partis après avoir dit au revoir au garçon et j'allais dans la voiture avec le sac remplis de nos courses. J'imaginais que Savannah allait embrasser le mec pour être crédible envers lui mais qu'elle ne voulait pas que je vois ça pour que je n'ailles pas le raconter à Justin. Mais cela m'était égal. Elle revenue cinq minutes plus tard avec l'employé et la table dans un carton. Ils la mettèrent dans le coffre. Je regardai dans le rétroviseur et je les vis se prendre dans les bras et se dire au revoir.

- Il ne voulait pas me lâcher, souffla-t-elle après être entrée dans la voiture.
- En même temps, tu as vu comment tu l'as chauffé ?
- Mais grâce à ça, j'ai eu les canapés et les bancs gratuits, me dit-elle.
- Et tu fais quoi si il essaye de te revoir ? Déjà, il te verra à nouveau samedi.
- Je l'enverrai chier. Il m'a fait un geste, il ne peut plus rien changer.
- Et si il a des problèmes avec son patron ?
- Si il l'a fait, c'est qu'il n'aura pas de problème, ne t'inquiète pas pour lui, il ira bien.

Elle démarra la voiture.

- J'espère pour toi qu'il n'est pas rancunier.

Elle rit.

- J'espère pour toi que tu as pris note, rétorqua-t-elle. Ça te servira surement pour plus tard. Pour ta prochaine voiture d'ailleurs puisqu'il t'en faut une nouvelle.

Je n'avais pas besoin de sa technique de séduction, je cambriolais, c'était largement mieux.

- Les enceintes et les projecteurs multicolores, j'en ai déjà. On utilisera un ordinateur pour les musiques.
- Ok.
- Et pour ta tenue, tu sais ce que tu vas mettre ? Il ne faut pas que ce soit banal, c'est ton dix-huitième anniversaire quand même !
- Non, je n'y pense pas vraiment.
- Il faudra qu'on refasse les boutiques alors.

Encore ! Bon, c'est vrai qu'elle était très gentille -je sais que je me répétais- qu'elle n'était pas obligée de faire ça mais elle se donnait la peine. Il était vrai qu'elle n'était pas si désagréable que ça mais plus vite cette semaine serait terminée, plus vite je me sentirais mieux.

- Je préfère le faire toute seule. J'ai déjà pleins de robes que je n'ai jamais mises, j'en trouverai une qui fera l'affaire, expliquai-je.
- Bon d'accord, dit-elle déçue.

Elle alluma la radio. Wrecking Ball de Miley Cyrus passait. Savannah se mit à chanter à tue-tête. Je grimaçais, elle ne chantait pas très bien et fort en plus. Vivement qu'on arrivât devant la maison de Justin et que je sorte de cette voiture. On arriva après trois chansons.

- Merci pour cet après-midi et tout ce que tu fais pour moi, dis-je quand elle se gara.
- C'est normal.

Je sortis de la voiture ainsi que Savannah.

- À demain, dis-je.
- À demain.

Je regagnai ma voiture qui était juste derrière celle de Savannah et devant celle de Justin. Puis je rentrai chez moi. Faire les boutiques avec Savannah n'était pas si mal et j'avais pu découvrir que Savannah n'était pas si innocente que ça. Je retrouvai Ella, allongée sur le canapé.

- Coucou ! dis-je.
- Salut.

Je sautai sur le canapé et commençai à l'embêter en m'asseyant sur elle et lui faisant des chatouilles. Elle cria et me poussa pour se débattre. Je la laissai quand je n'eus plus de force dans mes bras.

- Pourquoi tu m'agresse ? demanda-t-elle essouflée, riant.
- Raconte-moi ! Raconte-moi ta nuit avec Shaun.
- Oh non, souffla-t-elle en cachant son visage avec ses mains.
- Allez ! la secouai-je. Je veux savoir !
- Bon d'accord, céda-t-elle en se relevant et s'asseyant en tailleur.

Je tapai des mains d'excitation. J'étais pressée de savoir ce qu'il s'était passé.

- C'était bien.
- Bien ? Mais tu rigoles ! Attends, tu as passé une nuit avec le garçon que t'aimes pour la première fois ! Avec David c'était plus que bien ! C'était incroyable ! Nous non plus on ne l'avait pas fais la première nuit mais il était si doux, attentionné avec moi. C'était comme si il me protégeait des démons de la nuit et j'aurais aimé que ce moment dure toute la vie.

J'avais été pris d'un élan de nostalgie.

- Tu es sure que tu vas bien ? C'est la première fois depuis des mois que tu dis du bien de David.

Elle était limite choquée.

- Tu voulais que je sois positive non ? demandai-je en souriant
- Ah, j'aime mieux ça !
- Bon alors, continue ! dis-je en lui tapotant la cuisse.
- Il n'a pas essayé de me tripoter ou quoi. Il a été doux avec moi et voilà.
- Et pourquoi tu le dis avec tellement d'ennui ?
- Parce que je sais pas... J'aurais voulu que ce soit différent, répondit-elle.

Elle soupira.

- Lui aussi, ça ne lui a pas plu ? demandai-je.
- Je ne sais pas. Mais ce n'est pas que ça ne m'a pas plu mais peut-être que je voulais finalement plus.

Elle baissa la tête.

- Attends, tu voulais directement coucher avec lui ? demandai-je étonnée.
- Non... Juste qu'il essaye un peu de me toucher. Je sais, tu comprends pas.

Elle se leva du canapé mais je me levai et retenus sa main. Elle se retourna par ma force. Elle avait les larmes aux yeux.

- J'ai eu l'impression que je le dégoûtais, reprit-elle, la voix tremblante.

Je la pris dans mes bras. Je savais que de nos jours, les adolescents étaient plus avenants pour les relations sexuelles ou la drogue. Mais je ne savais pas que c'était le cas de ma soeur. Oui, je comprenais qu'elle aurait voulu qu'il caresse des parties de son corps intimes mais elle devait être patiente, elle devait se faire respecter et il la respectait. C'était une bonne chose et elle ne devait pas se sentir mal par rapport à ca.

- Il te respecte Ella, c'est pour ça qu'il n'a pas fait toutes ces choses que tu aurais voulu qu'il te fasse, dis-je.

J'avais sa tête sur ma poitrine et ses larmes mouillaient mon haut.

- Tu crois ? demanda-t-elle d'une petite voix.
- Mais oui. Et en plus c'était votre première nuit ensemble, lui aussi il stressait et ne savait surement pas comment s'y prendre avec toi.
- D'accord.

Elle se retira de mon étreinte et sécha ses larmes.

- Merci.

...

Vendredi. La semaine allait bientôt se terminer. J'allais pouvoir à nouveau cambrioler et Savannah me laisserait enfin tranquille. Ceci était primordial parce qu'elle me bouffait presque la vie. Elle se rapprochait de plus en plus de moi. Elle venait même jusqu'à déjeuner avec moi au lieu de le faire avec ses meilleures amies ou Justin. C'était évident qu'elle voulait quelque chose en retour de ma part.

- Alison !

En parlant du loup. Elle courra pour me rejoindre.

- On mange ensemble ce midi ?
- Si tu veux.
- Avec mes meilleures amies, sinon elles me feront la tête, dit-elle.
- Génial, murmurai-je.
- Quoi ?
- Rien, pas de problème, mentis-je.

Je continuais mon chemin avec Savannah à ma droite.

- Il faudra que tu dormes bien ce soir pour être en forme demain. C'est une grande journée qui t'attend.
- Oui.
- Tu as enfin choisis ta tenue ?
- Oui.

À vrai dire, je n'avais même pas encore essayé une seule robe pour la soirée. On arriva dans la salle de classe, je me plaçai à ma place habituel et Savannah à la sienne, à coté de Justin. Le professeur qui était une femme arriva après que toute la classe soit rentrée.

- Nous allons continuer ce que nous avons fait la dernière fois, commença Mme.Riviera.

Je pris mon cahier d'espagnol. Je n'y comprenais rien à cette langue et je ne faisais même pas l'effort pour.

- Nous allons d'abord réécouter l'enregistrement. Prenez des notes.

Je pris un crayon gris. Cela ne servait à rien parce que je n'allais rien écrire de toutes façons. L'enregistrement fini, la prof se remit à parler.

- À partir de vos notes, en groupes, vous allez écrire un résumé de l'enregistrement. Le groupe qui aura fait le meilleur résumé obtiendra un A.

Évidemment, j'allais encore me sentir seule dans le groupe où j'allais être. Elle faisait ça pratiquement tous les deux semaines et je ne prenais jamais la parole pour partager mes notes avec le groupe dans lequel j'étais. Ce n'était pas que j'étais timide mais je crois bien que je méprisais beaucoup de personnes dans ma classe, dans le lycée même et dans ma vie.

- Comme toujours, on change les groupes. Donc, vous quatre ensemble, Jake avec les trois devant, Savannah avec Anthony, Alex et toi, Jessica avec Justin, toi et toi, Jane avec vous trois. Euh... Blair avec les trois garçons qui restent, dit-elle tout en pointant du doigt les élèves.

Évidemment, elle m'oubliait comme presque à chaque fois. Les bruits des chaises et des tables prenaient place dans la salle.

- Et Alison ? demanda Jake.

Toujours à mettre son grain de sel celui-là !

- Ah oui ! Pardon, excuse moi Alison. Bah tu vas te mettre avec, réfléchit-elle, bah avec Jessica tiens ! Vous êtes toutes les deux très discrètes, je vais voir si le groupe arrive à fonctionner avec vous deux, expliqua-t-elle en souriant.
- Efface ton putain de sourire, murmurai-je.

Heureusement que Justin était dans le groupe. On avait pratiquement pas parlé ces temps-ci. Je me demandais bien pourquoi. Je pris ma chaise sans broncher et me fit une place entre Jessica et Brittany. J'avais en face de moi Laurence et Justin. J'étais déjà stabilisée. Je savais qu'il me regardait et je gardais la tête baissée pour éviter son regard. J'imaginais que Savannah nous surveillait.

- Alors ? Vous avez noté quoi ? demanda Brittany.
- C'est une interview entre une journaliste et deux acteurs, une femme et un homme, commença Laurence.
- Euh... La...La femme s'appelle Gabriella Hernandez et l'homme Marco Maciel, continua Jessica.

Miracle, elle avait pris la parole.

- Oui, dit Brittany. Moi j'ai noté que le film dans lequel ils jouent s'appelle La Boda.
- J'ai noté ça aussi, dit Laurence. Et toi Justin ?

Je levai mes yeux vers les siens. J'avais oublié à quel point ils étaient beaux. Depuis sa soirée, rien n'était pareil. On ne s'était même pas pris la tête mais peut-être qui voulait déjà prendre ses distances pourtant on n'était pas si proches que ça.

- J'ai noté que l'homme voulait passer plus de temps avec la femme car celle-ci lui manquait déjà beaucoup.

Ce n'était pas ce qu'il disait dans l'enregistrement. Je souris, comprenant son manège. Il me sourit en retour.

- Qu'est-ce que tu dis ? Il ne dit pas du tout ça ! dit-Laurence. Tu es bien beau mais bête.

Je ris et Justin aussi.

- Bref et toi Alison ? demanda Brittany.

J'étais trop occupée à regarder Justin. On se souriait mutuellement sans faire gaffe aux autres comme s'il n'y avait que nous deux.

- Je... Euh...

Comme je n'avais rien pris en note, je préférais répondre à Justin, indirectement bien sur.

- J'ai noté que la femme était d'accord et que l'homme lui manquait aussi.
- Mais vous êtes sur d'avoir bien écouté ? demanda Jessica, confuse.
- S'il faut, on a rien compris du tout, reprit Laurence.

On rit à nouveau. La professeur nous entendit et vint nous voir.

- Qué passa ici ?
- Non rien, dit Justin en se retenant de rire.
- Ils disent n'importe quoi, dit Jessica.
- Il faut rester sérieux les jeunes.

L'accent de la prof qui ne me faisait habituellement pas rire m'était amusant maintenant.

- Oui pardon, dis-je en souriant.

Elle partit. Justin regarda sur le coté et effaça complètement son sourire. Je crois qu'il avait vu Savannah lui lancer un regard menaçant. Je fis une grimace et on continua à travailler.

...

- Alors tu es contente pour demain ? demanda Cassi.

J'étais entrain de déjeuner avec Savannah et ses trois petits chiens. Nous étions au dessert.

- Ouais, répondis-je sèchement.
- C'est normal que tu es toujours aussi triste ? On dirait que tu n'aimes pas la vie malgré tes beaux habits, dit Alexandra, celle qui mâchait tout le temps un chewing-gum.
- Dis pas ça ! intervint Savannah.
- C'est pas grave, je comprends ce qu'elle veut dire, dis-je.

Je n'aimais juste pas leur compagnie.

- Nous on est contente de venir ! continua Cassi.
- C'est gentil, souris-je faussement.
- J'ai déjà appelé le traiteur et les serveurs, dit Savannah.
- T'as trop de chance que Savannah organise ta soirée, dit Alexandra.
- Oui, je te remercie encore Savannah pour tout ce que tu as fais.
- Ce n'est rien Alison.

Si c'était beaucoup pour moi et toujours autant bizarre.

- Est-ce qu'il y a un garçon qui te plait au lycée ? Moi je meurs pour Junior, il est trop beau ! dit Cassi.
- C'est vrai qu'il est beau mais je préfère Mike, dit Mel.
- C'est normal puisque tu sors avec lui, intervint Alexandra.

Je ne connaissais ni Junior, ni Mike.

- Justin est certainement plus beau que Junior, Mike et tous les garçons du lycée, dit Savannah.
- Ou pas, dit Mel.
- Je ne vois pas comment tu ne peux pas être d'accord avec moi, rétorqua Savannah.

Je n'arrivais pas à croire qu'elles étaient entrain de débattre sur qui était le plus beau du lycée. Cela dépendait du goût de chacun mais je voyais qu'elles n'étaient pas si ouverte d'esprit pour comprendre ça. Mais ceci étant dit, Justin était vraiment un beau garçon et j'étais persuadée, même sans connaitre les autres garçons, qu'il était le plus beau.

- Le plus beau c'est mon bébé, Aaron, dit Alexandra.
- Il n'est même pas dans le lycée, dit Savannah.
- Peu importe, qu'est-ce que tu en penses toi Alison ? demanda Cassi.
- Euh.. Je ne sais pas, je ne connais ni Mike, ni Junior, ni Aaron, répondis-je.
- Mais non ! Qui est le plus beau du Lycée pour toi ?
- Ah.. Euh.. Je.. Je ne compare pas vraiment les garçons.
- Mais c'est fait pour ça les lycées mixtes, pour contempler le sexe opposé !

Elles étaient le genre de filles que je n'aimais pas du tout fréquenter. Il leur manquait une case dans leur cerveau.

- Je vois, dis-je.
- Et Cameron ? demanda Alexandra en regardant du coin de l'oeil Savannah. Tu le trouves comment ? me regarda-t-elle.
- Je...
- Vous êtes restés tous seuls dans une chambre, tout le monde le sait, alors il doit il y avoir quelque chose, me coupa-t-elle.
- Oui, peut-être, mentis-je.
- Peut-être ? C'est mieux que l'autre fois, dit Savannah.

La dernière fois je lui avais dit non, c'était vrai, mais j'étais toujours du même avis.

- Alors pourquoi tu ne sors pas avec lui ? demanda Cassi.
- Ça ne se fait pas comme ça sur un coup de tête Cassi, répondis-je.
- Mais ça fait sept mois que tu es célibataire Alison ! Il faut te ménager ! dit Savannah en haussant le ton.
- Mais c'est ma vie Savannah ! J'ai le droit de rester célibataire si je le veux ! dis-je du même ton.
- Pardon, excuse-moi. Je ne voulais pas t'énerver.

Je la vis faire les gros yeux aux filles. Elle et la discrétion, ça faisait mille.

- Bon je vais y aller, dis-je agacée.
- D'accord, à tout à l'heure alors !
- Oui, c'est ça, chuchotai-je.

Je sortis de table puis du lycée pour prendre l'air. Je vis quelqu'un fumer et je lui demandai de me passer une cigarette et du feu ce qu'il fit. J'allumai la clope et commençai à tirer. Quand j'étais stressée, il m'arrivait de fumer. Mais c'était devenu rare. Quand j'étais avec David, il y avait des jours où on fumait. Pas seulement du tabac. Il m'avait aussi emmené là dedans mais je n'étais pas indépendante comme au cambriolage.

- Tu fumes toi ?

Je me tournai vers la droite d'où venait la voix.

- Calvin, dis-je surprise en fronçant les sourcils et cela avait plus l'air d'être une question.
- C'est moi, dit-il en se frottant les mains.
- Qu'est-ce que tu fais là ?
- Déjà, jette-moi cette cigarette, dit-il en me la prenant des mains.

Il l'a jeta par terre et l'écrasa avec son pied.

- Je venais à peine de la commencer !
- Je m'en fou, c'est pas bien pour toi.
- Bon, réponds à ma question ! dis-je en lui tapant l'épaule.
- Je suis là pour te dire que ce soir j'ai organisé un dîner, rien que toi et moi, pour me faire pardonner de mon petit coup de gueule.

Ça me faisait plaisir qu'il vienne me voir et qu'il fasse un effort pour que ça se passe bien entre nous.

- Trop bien !

Je sautai dans ses bras.

- T'es contente ?
- Oui ! C'est trop sympa, merci !
- Je suis content que ça te fasse plaisir alors.

Je lui embrassai la joue.

- J'ai hâte, dis-je.
- Moi aussi.
- Mais c'est amical, n'est-ce pas ?
- Mais oui.
- Et avec la fille, ça s'est arrangée ? demandai-je.
- Oui, on est ensemble !
- Super ! Je suis contente pour toi !

J'espère qu'elle allait le rendre heureux, il le méritait. Et au moins, il ne m'embêterait plus.

- Elle s'appelle comment ?
- Vanessa. Elle est super sympa et jolie.
- Normal, tu n'as pas des goûts de merde.
- Comment tu es narcissique ! riait-il.
- Oh je n'ai même pas fais exprès ! riais-je aussi. Je ne pensais même pas à moi !
- Oui bien sur !
- Je te jure !

Il arrivait toujours à me faire rire. Cette complicité ne s'attenuait jamais.

- Il y a du nouveau au pub, anonça-t-il.
- Ah oui ?
- On a enfin rajouté le billard avec le jeu de fléchettes et le baby foot et on a du engagé un nouvel employé.
- Pourquoi ?
- Je peux pas te dire pourquoi, la personne concernée te le dira, répondit-il.
- Arrête tu me fais peur, qu'est-ce qu'il se passe ? demandai-je inquiète.
- Je ne peux rien te dire Alison. Mais tu le sauras probablement demain.
- Bon d'accord mais dis moi au moins si c'est grave ou non.
- Je ne crois pas que ça va te faire plaisir, dit-il.

Il me faisait vraiment peur là. Je ne savais vraiment pas du quoi il pouvait parler.

- Merci de me rassurer Calvin, dis-je.
- J'aimerais mais il n'y a pas de bon coté dans la nouvelle.
- Ok c'est bon, arrête de parler de ça, dis-je contrariée.

Déjà que ma vie n'était pas au beau fixe, il fallait encore que j'encaisse une autre mauvaise nouvelle.

- Bon je vais te laisser, à ce soir, repris-je.
- Oh ne sois pas fâchée, rétorqua-t-il.

Il fit la moue ce qui me fit sourire.

- Tu m'énerves ! dis-je en souriant. Bon sérieusement, je dois retourner en cours.
- D'accord, à ce soir.

On se prit dans les bras et on retourna à nos occupations.

...

Nevaeh sauta sur le canapé où j'étais allongée entrain de regarder la télé. Elle avait un sac à la main.

- C'est l'heure des essayages de robes pour demain !
- Oh non, la flemme, dis-je secouée par les sauts de ma meilleure amie.
- Tu ne vas pas y aller en jean quand même !
- Je prendrais une robe au hasard, elles me vont toutes.
- Non ! Allez, lève-toi ! insista-t-elle en me secouant.
- D'accord, cédai-je.

Je me levais, tirée par Nevaeh. Elle m'emmena dans la salle de bain.

- Tiens ton sac rempli de robes jamais mises, dit-elle en me lançant le sac.
- Comment tu as récupéré les robes ?
- C'est ta tante qui me les a passé, répondit-elle.
- Ma tante ? Ce n'est pas possible.
- Je sais ce que tu penses mais si. Bon cessons de parler, je te laisse essayer une première robe, j'attends dehors pour garder la surprise.

Elle me laissa seule dans la salle de bain. Je commençai par essayer une robe noir moulante, en bustier. Je n'aimais pas trop les habits moulants, je préférais en évasé donc c'était pour ça que je ne l'avais jamais mise. Elle m'arrivait un peu trop près des fesses, il était alors hors de question que je la mette demain. Mais j'allais quand même demander l'avis de ma très chère conseillère Nevaeh ainsi je lui dis qu'elle pouvait rentrer.

- Super ! dit-elle après m'avoir bien observée.
- Super ? J'ai la robe au ras du cul ! rétorquai-je.
- Baisse un peu la robe.
- Si je la baisse, c'est mes seins qu'on verra.
- Change alors, souffla-t-elle en levant les yeux.

Elle repartit de la salle de bain. J'enlevai la robe et essayai une autre. Elle était couleur saumon, courte devant et longue derrière avec un voile. Elle était plutot jolie et la couleur me mettait en valeur mais Savannah portait souvent cette couleur et je ne voulais pas lui ressembler.

- C'est bon !

Nevaeh entra à nouveau dans la pièce.

- Ah bah c'est mieux !
- Oui mais non. Savannah porte souvent du saumon.
- Tu chipotes pour rien. Dis lui de ne pas porter du saumon demain et ça ira.
- Bon, je verrai. J'en essaye d'autres.

Elle ressortit. J'essayai alors une robe évasée, bustier, blanche. Je crois bien qu'elle était ma préférée. Je m'empressai de l'enfiler et de la montrer à Nevaeh.

- Parfait !

J'avais l'impression de revivre la scène avec Justin, le soir de notre pseudo dispute.

- Je préfère celle là, dis-je.
- Moi aussi. Bon alors, tu choisis celle-là ?
- J'en ai deux encore à essayer.
- D'accord.

On refit le même manège, elle sortit de la salle de bain et je me changeai. Cette fois-ci, j'enfilai une robe longue rouge.

- Alors comment tu trouves ?
- Ça fait plutôt gala qu'autre chose. À moins que tu sois une riche aristocrate, riait-elle.
- Je laisse tomber celle-là alors.
- Attends, comment tu la trouves toi ?
- Chic mais sans plus, répondis-je.
- Ok, bon essaye la dernière.
- Oui. Tu peux rester, ça sert à rien que tu repars en fait.

J'otai la robe et mis la dernière. C'était une robe noir et bleue. Noir sur les cotés et bleu au milieu. Elle était moulante. Elle m'allait mieux que la première robe.

- Elle est jolie celle-là aussi.
- Elles sont toutes jolies, lui fis-je remarquer.
- Oui c'est vrai, tu l'aimes bien ?
- Oui ça va mais je préfère la mettre en boîte de nuit, c'est mieux, répondis-je.
- Bon bah la robe blanche gagne !
- Tu me coifferas, s'il te plait.
- Pas de problèmes.
- Merci ! Bon je vais me changer !
- Ok, je vais préparer à manger, dit-elle.

Elle sortit pour de bon de la salle de bain et je remis mon jogging et mon débardeur. Je ressemblais à rien avec mon chignon sur le coté, en bas de l'oreille. Je retournai au salon.

- Tu prépares quoi ?
- Des spaghettis à la bolognaise, répondit-elle en criant parce qu'elle se trouvait dans la cuisine.
- Oh tu sais pas ! J'ai vu Calvin aujourd'hui, il m'a dit que vous avez embauché quelqu'un au pub pour une certaine raison et je le saurai demain. Il m'a dit aussi que ça n'allait pas me plaire, ajoutai-je.
- Ah ça va mieux entre vous ?
- Oui, il m'a invité au restaurant ce soir !

Elle arriva au salon.

- Et en plus il est en couple. T'imagines comment elle a du réagir sa copine ! continuai-je.
- Elle a du bien réagir si il ose quand même aller au restaurant avec toi.
- Surement. Bref, tu sais toi c'est quoi la nouvelle ?
- Non. On ne m'a rien dit, répondit-elle.

Elle retourna en cuisine.

- Tu es sûre ?
- Je ne sais pas de quoi il parle.
- Dommage, j'ai vraiment envie de savoir.
- Tu le sauras demain puisqu'il te l'a dit.
- Ouais à moins que je réussisse à lui faire cracher le morceau ce soir.
- Arrête, ça ne se fait pas pour la personne qui est censé t'annoncer la nouvelle, dit-elle sur la défensive.
- Ça va ! J'attendrais alors.

Je soupirai. Je ne voyais pas pourquoi elle s'énervait pour ça.

...

Je finis de me préparer, je m'habillais normalement pensant que Calvin ne s'était pas mis sur son 31. S'il l'était, il allait être très vexé que je n'avais pas fais d'effort vestimentaire.

- Calvin est arrivé, je descends ! criai-je en me dirigeant vers la sortie.
- Ok ! Amuse-toi bien !

Je quittai l'appartement et rejoignis Calvin qui m'attendait dans sa voiture.

- Ça va ? demandai-je en rentrant dans la voiture.
- Toujours et toi ?
- Ça va. Alors, tu m'emmène où ?
- Surprise !
- De toutes façons tu me connais bien, tu sais ce que j'aimes. Je ne vais pas être déçue et puis c'est le geste qui compte.

Il me fit un clin d'oeil. Il avait l'air très confiant de ce qu'il faisait.

- Ta copine ne m'en veut pas trop de lui voler la vedette pour une soirée ? demandai-je.
- Non ! Ne t'inquiète pas, répondit-il.
- Tout va bien alors. J'avais oublié à quel point ta voiture était confortable ! dis-je en baissant le dossier du siège.

Il me regarda avec des gros yeux.

- Quoi ? demandai-je en riant.
- C'était déplacé, répondit-il en essayant de ne pas rire.

Je poussai un petit cri, offensée en comprenant ce qu'il voulait dire.

- Pervers vas ! dis-je en tapant son torse. C'est toi qui a l'esprit déplacé et puis on a jamais couché ensemble et encore moins dans ta voiture donc TU as l'esprit déplacé.

Il rit.

- Tu as hâte d'être à demain ? demanda-t-il.
- J'appréhende un peu. Il y aura des personnes que je ne connais pas puis je me demande si ma tante sera là ou pas. Et avec ta nouvelle, je stresse encore plus !
- Pourquoi tu as laissé une inconnue organiser ton anniversaire ? Je pouvais le faire, tu le savais.
- Oui mais on était en froid puis elle m'a presque forcé à accepter de lui laisser faire donc j'ai pas pu faire autrement.
- D'après ce qu'elle m'a dit, j'espère que ça sera une bonne soirée, ajouta-t-il.
- Tu lui as parlé ? demandai-je en fronçant les sourcils.
- Elle m'a appelé.
- Et elle t'a dit quoi ?
- On a parlé du cadeau qu'on allait t'offrir et si j'étais disponible ce jour-là, répondit-il.

J'observais bien la route pour deviner où on allait manger.

- Ça te dérange si ma copine vient aussi à ton anniversaire ?
- Non, pas du tout.
- Puis comme ça je pourrai te la présenter, ajouta-t-il.
- Oui. C'est cool qu'elle vienne.

On arrivait bientôt au centre ville.

- Au fait, tu ne m'as pas dit qui était le garçon de l'autre fois ? Celui à qui tu parlais au pub.

Je priais pour qu'il ne fasse pas une scène de jalousie.

- Oh c'était un camarade de classe qui prenait de mes nouvelles, répondis-je.
- Juste un camarade ?
- Oui, mentais-je ou non.
- D'accord.

On arriva dans un parking souterrain et Calvin garra la voiture. On se dirigea vers la sortie.

- Alors tu ne sais toujours pas où je t'emmène ?
- Non mais je vais bientôt le savoir ! dis-je toute excitée.

Il sourit me voyant de bonne humeur. On se trouvait maintenant dehors. La rue était illuminée par les lumières des magasins, des lampadaires et des véhicules en route. Il faisait froid.

- Bon je te préviens, je ne t'emmène pas dans un restaurant d'un grand chef étoilé.
- D'accord.
- Mais ici.

Il s'arrêta devant McDonalds. Cela me faisait un peu rire car je ne m'attendais pas du tout à ça.

- Te moque pas de moi, je croyais que ça allait te plaire ! dit Calvin me voyant rire.
- Non, ça me plait ! Vraiment, c'est juste que je ne m'attendais pas à ça, rétorquai-je en essayant de ne pas rire.
- Je ne suis pas riche, excuse-moi.
- Oh ne te vexe pas, sérieusement, ça me plait ! insistai-je.

Mcdo était mon fast-food favori. C'était plutot cool de m'emmener ici pour mon anniversaire. Vraiment.

- Bon allez viens, on rentre, dis-je.

Je lui pris la main et on entra à l'intérieur. Il y avait du monde. Je savais déjà ce que j'allais prendre. Quand ce fut notre tour, on commanda chacun notre menu habituel, pour ma part je pris un big mac maxi best of, frites coca avec un mc flurry napage chocolat, kit kat et Calvin pris quasiment la même chose, il changea juste le napage et le supplément du mc flurry. Puis on s'installa au fond du fastfood.

- Je t'assure, ça me fait plaisir d'être ici, annonçai-je. Puis attends, tu m'offres mon repas préféré à la veille de mon anniversaire !

Il sourit.

- Alors les Bahamas, c'est pour quand ?
- Cet été j'espère, répondis-je.
- Tu vas retravailler pendant les vacances ?

Calvin ne savait pas que je cambriolais, je lui avais dit que je travaillais pour gagner de l'argent pour financer mon voyage aux Bahamas.

- Je ne sais pas. Je ne sais même pas si je pars en vacances pour Noël.
- Est-ce que ta tante t'as parlé de quelque chose ?
- Non. Et toi tu pars ?
- Non, j'ai préféré ne pas prendre de congés parce que ma copine part aux Philippines donc je les réserve pour l'été, expliqua-t-il.
- D'accord

Je croquai dans l'hamburger et gémis ayant le goût de la sauce dans la bouche.

- Merci pour ce cadeau, dis-je, la bouche vidée.
- Mais ce n'est pas ton cadeau, c'est juste histoire de passer un dernier moment avant ta majorité européenne.
- Européenne attention ! riais-je.
- Moi je l'ai, riait-il. Et j'aurai bientôt l'américaine.
- Oh je m'en fou ! Je peux quand même allait en boite et boire de l'alcool, rétorquai-je en riant.
- ll faudrait qu'on retourne en boite un de ces soirs.
- Oui, comme avant.

Calvin et moi allions souvent en boîte de nuit avant, pour me faire oublier David. Ça ne marchait pas vraiment mais c'était amusant.

- J'ai vu ta soeur aujourd'hui quand j'étais devant ton lycée, elle était au bras d'un mec.
- Oui, c'est son copain.
- Ah d'accord. Je te dis au cas où tu n'étais pas au courant. Ils sont ensemble depuis combien de temps ?
- Oh je sais pas, deux semaines peut-être, répondis-je.
- Et ça va, tout se passe bien ?
- Oui, je crois qu'elle va faire sa première fois avec lui. Déjà ils ont dormi ensemble lundi, ajoutai-je.
- Ça te dérange ?
- Oui mais ça va surtout me faire bizarre. C'est ma petite protégée donc savoir qu'elle va franchir le cap, c'est bizarre.
- Mais pour l'instant, elle est avec lui depuis deux semaines seulement.
- Mais tu connais la génération d'aujourd'hui, rétorquai-je. Ce n'est plus pareil, c'est presque même un cataclysme de ne l'avoir toujours pas fait à quatorze ans.
- Tu as raison.

Je bus une gorgée de ma boisson. Le dîner se déroula correctement. On avait bien rit.

- C'était sympa, j'ai passé un bon moment, dis-je pendant que nous étions en route pour regagner la voiture.
- Moi aussi. Maintenant je te ramène chez toi pour que tu dorme bien pour demain.
- Oh m'en parle pas, ça va être une dure journée je le sens.
- Mais non, tu vas t'amuser je parie.
- On verra bien.

...

- Alors comment c'était ? demanda Nevaeh.

Je venais à peine de rentrer et elle me posait déjà une question.

- Oh du calme, dis-je en riant. C'était bien. On a bien rit et voilà. Tu sais, c'était une petite soirée entre amis.
- Il t'a emmené où ?
- À Mcdo.

Elle éclata de rire.

- C'est très romantique ça ! dit-elle en riant.
- Ce n'était pas censé être romantique ! rétorquai-je en riant également.

Elle continuait de rire.

- Bon je vais me doucher moi, je suis fatiguée, annonçai-je amusée par Nevaeh.

Je partis me doucher puis je retournai dans la salon pour me poser sur le canapé. Quand Nevaeh me vit, elle se remit à rire.

- Oh non, tu vas rire à chaque fois que tu me vois, dis-je en essayant de ne pas rire.
- J'imaginais tellement autre chose, riait-elle.

Je préférais ne rien dire sinon on n'allait pas en finir.

- Rigole avec moi ! Attends c'est marrant ! reprit-elle.
- Je lui dirai que tu t'es moquée de lui, la taquinai-je.
- Je lui dirai que c'était pas pour être méchante, se défendit-elle toujours en riant.

Je m'installai confortablement et fermis les yeux. Mais avec Nevaeh qui riait, ce n'était pas facile pour moi de me concentrer à dormir.

- Arrête de rire ! Je veux dormir, riais-je.
- Mcdo ! cria-t-elle en riant.
- Je te déteste, tu me fais rire alors que je suis fatiguée !

Je n'arrêtais pas de rire et elle non plus. Mon portable sonna, je venais de recevoir un message. Je l'avais placé sur la table basse, je me levai et le pris. Mon coeur s'arrêta en voyant son nom s'afficher sur mon écran. J'avais attendu qu'il m'en envoie un depuis la dernière fois.

- T'en fais une tête, c'est qui ? me demanda Nevaeh.
- Justin, murmurai-je.

J'ouvris le message, impatiente. "Retrouve-moi demain au bord du Colorado, après la sortie 49, à midi. Je te dois bien quelque chose après la nulle soirée que tu as passée l'autre fois. Sois au rendez-vous, bisous x"

- Qu'est-ce qu'il a dit ?

Je me posais maintenant plein de questions comme une petite fille qui s'apprêtait à aller à Disneyland.

- Il veut qu'on se voit.
- T'es contente non ?
- Oui. Enfin, normal quoi. Je vais pas sauter de joie, me canalisai-je.
- Mouais.

En réalité, j'étais super contente.

- Ça va, ce n'était pas comme s'il était le mec le plus beau de la planète.
- Peut être mais ça fait tellement longtemps que tu n'as pas eu de rendez-vous avec un garçon qui te plait.
- Ce n'est pas un rendez-vous, rétorquai-je.

Elle leva les sourcils du genre «oui bien sur». Je ris.

- Je te jure, ce n'est pas un rendez-vous. Il est en couple. C'est amical.
- Évidemment.

Je me rallongeai sur le lit dans une bonne position. «Ah merci, c'est gentil. J'ai hâte ! Bisous x» lui envoyai-je.

Je m'étais levée de bon matin -enfin à dix heures pour moi- de bonne humeur. Aujourd'hui c'était mon anniversaire et j'avais l'intuition que tout allait bien ce passait. J'étais entrain de prendre mon petit déjeuner quand Nevaeh arriva dans la cuisine.

- Joyeux Anniversaire ma chérie ! me sauta-t-elle dessus.
- Merci !
- Ton cadeau tu l'auras ce soir, à la fête, ajouta-t-elle en faisant un clin d'oeil.
- D'accord.
- Mais tu es déjà levée ? Tu as autant hâte de le voir à ce que je vois !
- Évidemment, roulai-je des yeux.

Elle rit.

- Il faudra que tu ne reviennes pas trop tard parce que je dois te faire les cheveux, la manucure avant de partir rejoindre Savannah, annonça-t-elle.
- Mais on y va pas ensemble ?
- Non, elle veut qu'on soit tous la bas avant que tu arrives.
- Ah d'accord, à quelle heure ?
- Elle a donné rendez-vous à dix huit heures.
- Ah bah ça va.

Elle pointa son nez dans le frigo. Quant à moi, je me levai et allai vérifier mes messages dans mon téléphone. Calvin m'avait envoyé un message, Ella m'avait appelé six fois, Savannah m'avait également envoyé un message et ma tante aussi. Je m'empressai d'appeler ma soeur.

- Alison ! cria-t-elle.
- Ma puce ! criai-je aussi.
- Joyeux Anniversaire !
- Merci !
- Je t'aime fort ! J'ai hâte de te voir !

Elle n'arrêtait pas de crier, elle était plus excitée que moi. Je rentrai dans son humeur.

- Moi aussi !
- Bon je vais te laisser te préparer ! À ce soir !

Elle raccrocha. Je partis prendre une bonne douche, encore, pour décompresser. Ensuite, je me préparai. Je mis un jean avec un débardeur blanc. Je préférais lâcher mes cheveux ondulés. Je chaussai mes converses hautes blanches et enfilai un cardigan noir. Puis je me maquillai, comme tous les jours, me parfumai et ressortis de la salle de bain.

- Tu es sérieuse de t'habiller comme ça ? me demanda Nevaeh.
- Bah quoi ?

Elle commença à sourire. Je compris ce qu'elle voulait dire.

- Non je ne mettrais pas de robe ou de jupe, ce n'est pas un rendez-vous.
- Il va être déçu, rit-elle. Tu pars à quelle heure ?
- À onze heure trente. C'est un peu loin d'ici le Colorado.
- D'accord. Fais attention.

Quand ce fut l'heure, je laissai Nevaeh seule à nouveau pour rejoindre Justin cette fois-ci. Je n'avais pas mis de musique durant le trajet tellement j'étais ailleurs dans mes pensées. J'avais hâte, tellement hâte. Il m'avait énormément manqué. Je pris la sortie 49 et roulais jusqu'à un parking. J'étais déjà venue là avant avec ma soeur et ma tante. Ensuite, je longeai la source d'eau jusqu'à apercevoir Justin. Il n'y avait pas grand monde car nous étions en novembre et le temps était gris mais il faisait encore bon. Je le vis, les mains dans les poches avec un panier à ses pieds. Il observait l'horizon. Il était habillé normalement -heureusement car sinon j'aurais été gênée-. Il remarqua ma présence quand je n'étais plus qu'à quelques mètres de lui.

- Salut, dis-je.

On se fit la bise. Son parfum envahissait déjà mes narines.

- Je te propose de monter en haut de la coline, on sera plus tranquille, proposa-t-il.

Il avait l'air un peu stressé.

- Je te suis.

Il prit son panier, je devinais qu'on allait surement pic-niquer. La coline n'était pas très haute et facile à monter. Il y avait des chemins déjà tout faits, tout tracés. Le chemin se fit en silence, j'étais derrière lui. Je ne pensais pas que Justin pouvait avoir des idées comme cela. On arriva sur une plaine, il n'y avait personne. On avait vu sur tout Denver, c'était vraiment beau bien que le temps n'y était pas. Justin sortit une nappe, la déplia et la mise par terre, sur l'herbe. Il s'assoit dessus et me demanda de le rejoindre. Je m'assis alors sur la nappe, avec lui.

- Merci d'être venu !
- C'est normal, je n'allais pas refuser un moment avec toi, dis-je.
- On ne refuse pas de passer du temps avec Justin Bieber, dit-il avant de me faire un clin d'oeil.

Je souris. Il tira le panier vers lui et il sortit des paquets qui venaient d'un traiteur je crois bien et des couverts. J'avouais que c'était marrant de le voir dans une situation pareille.

- Tiens, je nous ai pris un bon repas, dit-il en me passant un paquet et les couverts.
- Merci, dis-je en les prenant. C'est quoi ?
- Je sais pas, c'est un traiteur qui a fait le repas mais il m'a assuré que c'était bon.

Un traiteur, évidemment. J'ouvris la boite et commença à manger. Il se mit à manger aussi.

- Joyeux anniversaire !
- Merci, dis-je en souriant.
- Prête pour ce soir ?
- Oui, enfin je pense.
- Comment ça se fait que ça soit Savannah qui ait organisé ta soirée ?
- Elle me l'a proposé. Supplié même.
- C'est louche, dit Justin.

Je posai la boite sur le coté en essayant de ne pas la renverser et m'assis correctement en tailleur. C'était à ce moment là que je me dis que j'avais bien fais de ne pas mettre de jupe ou de robe.

- Je trouve aussi. Mais en tout cas c'est sympa de sa part.
- Oui et au moins ça vous a permis de vous connaitre et on aura pas d'autre déjeuner bizarre.

J'hochai la tête.

- Elle me dit souvent que Cameron t'intéresse, annonça-t-il.

Je continuais de manger. Je sentis qu'il me regardait. Je le laissais poireauter un petit moment. Que cela pouvait-il lui faire si c'était vrai ?

- Cameron ne m'intéresse pas, annonçai-je pensant que c'était ce qu'il voulait savoir, j'ai dis ça pour que Savannah et ses amies me laissent tranquille.

Je jetai un coup d'oeil vers lui. Il avait un sourire au coin des lèvres.

- Tant mieux, dit-il.
- Pourquoi ?
- Parce que, répondit-il en souriant.

Je me mordis la lèvre inférieure nerveusement. Je savais que ma réponse était celle qu'il voulait entendre.

- Tu le trouve comment Cameron ? demanda-t-il.
- Sympa.
- Juste sympa ? insista-t-il en levant les sourcils.
- Beau aussi. Mais pas plus beau que toi, ajoutai-je en souriant pour le faire frémir.
- Ah j'espère, dit-il en souriant.

Justin, arrête ton petit jeu s'il te plait, pensai-je. J'avais l'impression qu'il me séduisait.

- Et lui ? Il s'intéresse à moi ? demandai-je.
- Pourquoi tu veux savoir ?
- Parce que ça m'intéresse.
- Et tu vas faire quoi si par malheur il s'intéressait à toi ?
- Par malheur ?
- Une façon de parler, se défendit-il.
- Ou tu ne veux juste pas qu'il se passe quoi que ce soit entre lui et moi.
- Donc tu t'intéresse à lui, rétorqua-t-il.

Si cela avait été le cas, je ne voyais pas le problème. J'aimais le fait qu'au fond, cela lui faisait chier qu'il puisse avoir éventuellement quelque chose entre son meilleur ami et moi.

- Non, je n'ai pas dis ça. J'ai juste l'impression que si j'avais été intéressée, cela t'aurait posé problème.
- Tu pense que je suis jaloux de lui ? demanda-t-il en souriant.
- Je sais pas, à toi de me le dire.

Il agrandit son sourire en entendant ma dernière phrase puis il prit une fourchette de son repas.

- Je pensais que tu resterais mon petit secret, lança-t-il la bouche vide.

En me présentant à sa petite-amie et en m'emmenant à une soirée avec pleins d'amis à lui, ce n'était pas comme ça que j'allais rester son petit secret. Mais j'étais flattée de savoir cela.

- C'est mal partit, me moquai-je.
- Je m'y suis mal pris.

On continua de manger. Le repas était vraiment bon, normal, c'était un traiteur qui l'avait fait. J'étais détendue avec Justin à mes cotés et je n'appréhendais plus la soirée de ce soir. Je n'y pensais même pas d'ailleurs. Il avait le don de me sentir complètement ailleurs, quasiment dans un autre monde.

- Je t'aime vraiment bien Justin, repris-je.
- Moi aussi je m'aime vraiment bien, dit-il en souriant.
- Oh ! criai-je.
- Je rigole ! Je t'aime bien aussi Ali.
- Tu m'appelles Ali maintenant ? demandai-je en levant les sourcils.
- Oui, t'aimes pas ?
- C'est mieux que badass.
- Badass ? Qui t'appelle comme ça ? se moqua-t-il.
- Eh ! C'est pas drôle ! Ma meilleure amie, enfin elle m'a appelé comme ça.

Il se mit à rire de plus belle. J'adorais quand il riait tellement que ses yeux étaient plissés. Il était tellement mignon, cela lui changeait de son coté bad-boy qu'il avait entretenu bien qu'il était issu d'une famille très vielle époque au sujet des traditions familliales et de l'amour. Il s'allongea, son ventre devait lui faire mal. J'aimais le fait que je pouvais le faire rire à ce point.

- Ça ne te va pas !
- J'aime pas de toutes façons, dis-je contrarié. Et ne crois pas que je suis innocente.
- Oh, j'aime ça, dit-il en se calmant.
- Irrécupérable, dis-je.
- Je sais que tu n'es pas innocente puisque tu t'es introduise chez moi un soir.

Mon sang se glaça. Il n'avait pas oublié. Je me sentis tout de suite embarrassée. Pourquoi fallait-il gâcher ce bon moment ? Évidemment, je ne pris pas la parole ne sachant strictement pas quoi dire. J'espérais juste qu'il lâche l'affaire encore une fois.

- Je veux juste savoir pourquoi tu étais chez moi. Je ne te jugerais pas ou quoi, ajouta-t-il.

Alors ce pic-nique était-il un piège ? Il voulait juste en finir avec moi... Mais pourquoi avait-il préparé tout cette en mise en scène alors ? Je réfléchissais. En lui disant la vérité, j'avais peur qu'il se braque et m'abandonne comme tous ceux qui n'avaient pas pris la peine de bien me connaitre. Mais je ne voyais pas d'autre excuse que le cambriolage. Les circonstances rendaient tellement évidente la réponse. Et je ne pouvais pas partir en courant.

- Je te jure, je m'entends tellement bien avec toi que ce que tu me diras ne changera rien entre nous, m'avoua-t-il.

C'était comme s'il avait lu dans mes pensées. Je ne pensais sérieusement pas qu'il pouvait encore entretenir une amitié avec moi après avoir appris que j'avais voulu le cambrioler, même involontairement.

- J'ai besoin de savoir, continua-t-il.

J'avais les larmes aux yeux, la gorge nouée, ce n'était pas quelque chose de facile à dire. Surtout à lui.

- J'étais chez toi...

Je parlais tout bas. Je n'osais pas le regarder.

- Parce que j'étais en plein cambriolage, lançai-je honteuse.

Des larmes coulèrent le long de mes joues. Je me cachai le visage.

- Je ne savais pas que c'était ta maison.

Je sentis les bras de Justin m'entouraient.

- Eh ! Ne pleure pas, c'est pas grave, dit-il calmement.
- Arrête, ce n'est pas rien.
- T'as raison. Ce n'est pas rien parce que sans ça, on ne se saurait probablement jamais adressé la parole.
- Je ne te parle pas de ça. J'ai si honte.

Je cachais toujours mon visage. Il enleva mes mains de mon visage.

- Je ne vais pas te dénoncer, ne t'inquiète pas. Arrête de pleurer s'il te plait.

Il essuya mes larmes à l'aide de ses pouces puis embrassa mes joues plusieurs fois. Comment pouvait-il réagir de cette façon ? Comment pouvait-il être si clément avec moi ? Son visage était juste en face du mien. Je remarquai qu'il avait une peau parfaite. Comment pouvais-je penser à ça dans un moment pareil ?

- J'avais bien compris pourquoi tu étais chez moi, je voulais juste confirmation. Tu sais, chacun son truc, je m'en fiche que tu cambrioles des maisons, dit-il en souriant.

Il se remit à sa place. Effectivement, il avait bien deviné ce que je faisais chez lui. Alors pourquoi ne m'avait-il jamais rien dit si cela ne le dérangeait pas ? Et comment cela ne pouvait-il pas lui déranger ? J'étais perdue. Et puis chacun son truc ? Mais cambrioler n'était pas juste un truc, ce n'était pas anodin.

- Et honnêtement, je trouve ça hyper mystérieux et sexy une fille qui cambriole, ajouta-t-il toujours avec le sourire.

Je poussai un petit rire. Il avait le don de détendre l'atmosphère. C'était vraiment sympa de sa part. Je n'aurais jamais pensé que cette révélation se ferait un jour et surtout pas de cette façon.

- Je ne suis pas sexy du tout, dis-je gênée.
- Ça c'est toi qui le dit. Tu ne te vois pas comme moi je te vois.

Je baissai la tête. J'essayais de contenir ma joie mais je crois bien que c'était raté, je n'arrêtais pas de sourire. Je croyais bien que j'étais toute rouge. Toi aussi Justin tu définissais bien le mot sexy.

- Mais tu ne m'entraine pas dedans par contre, ajouta-t-il.
- Non, jamais, dis-je.

Bien sur que non, je n'allais pas l'entraîner là-dedans. Ma soeur était déjà de trop dans cette activité. Je finis la boite car le repas refroidissait. Justin avait également fini. J'avais repris mon calme et laissai cette conversation dans un coin de ma tête. Je voulais qu'on arrête d'en parler.

- Alors, c'est quoi le dessert ? demandai-je en tapant des mains.
- Mousse au chocolat !
- Ah super !

Il me passa une verrine avec la mousse au chocolat dedans et une petite cuillère. "Mmmh" gémissai-je. Justin avait du payé très cher pour avoir ce repas.

- C'est bizarre qu'on se soit éloignés d'un coup, dis-je.
- Oui. Savannah m'a demandé de mettre un peu des distances entre nous.
- Vraiment ?

Il aquiesca. Cela voulait dire qu'elle ne m'appréciait pas trop alors. Mais pourquoi organisait-elle donc mon anniversaire ? Cette fille était difficile à cerner. Un coup elle voulait ta mort, un autre tu étais sa meilleure amie.

- Et mon anniversaire ? demandai-je.
- C'est pour ça que je ne comprends pas qu'elle veuille te l'organiser. Je pensais qu'elle ne t'appréciait pas trop vu que je trainais avec toi.
- Et toi tu continue quand même de traîner avec moi.
- Je ne vais pas me priver pour elle. Je t'aime bien Ali, j'ai le droit de passer du temps avec toi.
- Je sais. C'est ambiguë tout ça.

Je ne comprenais plus rien à l'attitude de Savannah. On se regardait bizarrement, perdus.

- Je crois que Savannah est fausse avec toi, annonça-t-il.
- Vraiment ?
- Je la connais par coeur, je peux pas me tromper.
- Mais elle organisé mon anniversaire sans que je lui demande, c'est beaucoup pour moi surtout qu'elle n'a rien fait à la légère, rétorquai-je.
- Bon, on verra plus tard ce que ça va donner entre vous deux.
- Oui, tu as raison.

Je finis mon dessert. Justin me fit signe de me rapprocher alors je m'excutai. À sa hauteur, il mit de la mousse au chocolat sur le bout de mon nez à l'aide de son doigt.

- Oh tu vas me le payer ! criai-je

Il se leva en vitesse et se mit à courir, je le suivais en courant aussi.

- Allez ! Cours plus vite ! se moquait-il de moi.
- Tais-toi !

J'étais déjà à mon maximum. Je m'arrêtais essoufflée après une petite minute de course.

- Mais la petite Ali est déjà essoufflée !

Il s'approcha de moi pour encore plus se moquer. Il méritait une bonne claque !

- Laisse moi t'essuyer le nez, dit-il arrivé en face de moi.

J'attendis qu'il tende sa main puis j'attrapai son bras et essayai de le retourner mais évidement il avait plus de force que moi, il dégagea son bras et me porta comme un sac à patate sur son épaule. Je me mis à rire et lui aussi.

- T'es chiant Justin, redescends-moi ! riais-je.

Il tourna rapidement autour de lui, j'étais encore sur son épaule, je croyais que j'allais m'étaler par terre. Je crias, apeurée mais plus je criais, plus il tournait rapidement. Il me posa dès que je lui dis que j'étais à deux doigts de vomir mais cela était faux, j'avais juste mal à la tête.

- Oh putain, j'ai la tête qui tourne ! dis-je en tenant ma tête.

Justin riait encore.

- T'es complètement fou ! J'ai cru que j'allais tomber la tête la première.

J'enlevai la mousse sur mon nez.

- Ça va, tu me fais confiance non ?
- Mouais, répondis-je.

On s'installa sur le bord de la falaise. Je posai ma tête sur son épaule et il passa son bras autour de ma taille. Il était si tactile, cela facilitait tout mais c'était tout autant compliqué pour moi. Un vrai casse-tête.

- On est vraiment bien là, dit Justin.
- Oui. J'ai pas envie de partir.
- Moi non plus.

Je contemplais la vue. L'ambiance était reposante.

- Tu viendras à mon anniversaire ? demandai-je.
- Évidemment.

Je pris une grande respiration. Je passais tellement du bon temps avec lui. Je voulais que rien ne change. On resta là à ne rien dire mais à apprécier le temps pendant une bonne dizaine de minutes. Je me demandais si il passait de bons moments comme ça avec Savannah.

- Il est quel heure ? demandai-je en reprenant mes esprits.
- Quatorze heures, répondit-il en regardant sur sa montre Rolex. Tu dois rentrer vers quelle heure ?
- Je crois que je vais rentrer vers quinze-heures et demi pour avoir le temps de me préparer.
- D'accord. Alors, qu'est-ce que tu vas porter ?
- Surprise ! Personne le sait à part Nevaeh.
- J'ai hâte de voir ce que tu vas mettre alors.
- Et toi ? Tu vas mettre quoi ? demandai-je.
- Je sais pas, un costard peut-être. Si tu me promets d'être à la hauteur.

Je levai ma tête et le regardai. Il me regarda aussi. Je lui souris et lui chuchotai "je te le promets".

- J'adore tes petits grains de beauté sur le visage, dis-je en les touchant.
- Et moi j'adore celui que tu as là.

Il me caressa la partie du menton où il y avait mon grain de beauté très prononcé -sans être gros et sans avoir de volume- avec son pouce. Cela me procurait des frissons partout dans mon corps.

- Ça te donne un coté unique.
- Merci Bieber, dis-je en souriant.

Il tourna la tête et je vis une clé de sol derrière son oreille. Je ne l'avais jamais remarqué avant.

- Oh t'as un tatouage !
- Oui, tu ne l'a jamais vu avant ? demanda-t-il en retournant sa tête vers moi.
- Non, fais voir.

Il tourna sa tête à nouveau. Je poussai un peu son oreille et touchai son tatouage. Même si c'était juste une clé de sol, c'était vraiment beau.

- Pourquoi une clé de sol ?
- J'aime bien la musique, j'en fais pas mais bon, dit-il en souriant, et j'aimais bien comment ça rendait.
- Ah oui, c'est beau !
- J'en ai d'autres.

Il baissa un peu son haut pour montrer deux autres tatouages qui étaient placés au dessus de ses pectoraux. Il y avait une date en chiffre romain à gauche et une couronne à droite.

- Elle signifie quoi la date ?
- C'est la date de naissance de ma mère.
- Ah d'accord. En tout cas, j'aime beaucoup.
- Merci.
- Et la couronne parce que t'es un roi ? demandai-je en faisant la grimace.
- Oui, le roi du lit et du basket, dit-il fièrement.
- Je veux vérifier ça, dis-je en souriant.
- Même au lit ? demanda-t-il étonné.
- Ah non ! Ça ne je ne peux pas vérifier.
- Plus tard peut-être, dit-il.

Je le tapai.

- Respecte ta copine, dis-je.

Il rit.

- Je la respecte.
- C'est ça, tu ferais mieux. Ce n'est pas un jouet.

Je m'allongeai sur l'herbe. Il s'allongea aussi et soutint sa tête avec ses bras. On regardait le ciel, il était un peu gris et il y avait quelques nuages. Justin tapota son torse pour que je pose ma tête dessus. Je me rapprochai alors de lui, me mis de profil pour poser ma tête sur son torse et passai mon bras autour de son ventre. Ainsi, nos jambes se confondaient. Il passa son bras autour de moi et garda l'autre à la même place. J'avais l'impression à ce moment qu'on était en couple et je me sentais pour être honnête un peu mal pour Savannah. Mais j'étais également très bien à ses cotés alors je ne voulais pas que ça s'arrête.

- Tu sens bon, dis-je.
- Merci.

Il n'était pas sur mon champs de vision mais je pouvais deviner qu'il souriait. Il m'embrassa le front. Je fermais les yeux, tellement je me sentais confortable à ses cotés. C'était si confortable que je m'endormis.