«Il va rien nous arriver. Je serai là pour te protéger.»

Je décidai d'aller chez Nevaeh pour récupérer quelques affaires, je l'avais déjà prévenue, puisque je dormirais chez moi ce soir. Arrivée dans la rue où j'habitais, je sortis de ma voiture. Comme j'avais toujours les clés de chez moi, je rentrai sans soucis. Il n'y avait effectivement personne. Je posai mon sac à coté du canapé et je me précipitai vers le frigo pour manger mais il était pratiquement vide ! Je cherchais l'argent qu'Érica déposait à chaque fois qu'elle partait en voyage d'affaires, je le trouvai sur le plan de travail. Il fallait donc que je fasse les courses. Je préférais attendre Ella. Pour passer le temps, je m'affalai sur le canapé comme toujours, devant la télé. Mais je n'arrivais pas à me concentrer sur l'écran, je pensais à Justin. J'avais envie de le voir et qu'on ait de nouveaux délires. La soirée s'était tellement mal passée pour ma part que je ne voulais pas en rester là.

...

Nous venions d'arriver devant le supermarché avec ma sœur.

- Prends un chariot, dis-je à Ella.
- T'es nulle, je voulais m'acheter des fringues avec l'argent, dit-elle en prenant un chariot.
- Tu préfères avoir faim que de ne pas être à la dernière tendance ? me moquai-je.
- Bah figure-toi que oui, j'ai un garçon à étonner moi !

Nous rentrâmes dans le bâtiment.

- Oh pardon ! Ella Carter est en couple, attention ! me moquai-je.
- Bah oui !

Nous nous dirigeames d'abord dans le rayon des boissons, ce qui me fit penser que mon anniversaire était ce weekend et que depuis que je m'étais disputée avec ma tante, il n'y avait plus de fête organisée : la seule bonne nouvelle de la journée. Ensuite, nous allâmes dans le rayon beauté, Mademoiselle Ella avait besoin de crème pour le visage et du démaquillant. Évidemment, elle resta une éternité devant à essayer de nouveaux produits pour choisir les meilleurs. Elle était pire que moi.

- Bon tu as finis ? Moi je m'en vais, on a encore beaucoup de choses à acheter.
- D'accord c'est bon, je prends celui-là et celui-là aussi et ça aussi j'en ai besoin, dit elle en les mettant dans le chariot.

J'hochai la tête de droite à gauche, elle m'exaspérait. On continua nos courses. Il y avait beaucoup de monde mais j'avais l'habitude.

- Je pense inviter Shaun ce soir à dormir à la maison, annonça Ella.
- Tu comptes dormir avec lui ? demandai-je en fronçant les sourcils.
- Oui ? Il y a un problème ?
- Bah bien sur que y a un problème !

Je pris deux boites de céréales et les mis dans le chariot.

- Dis moi qu'est-ce qui ne va pas, continua-t-elle.
- Je ne veux pas que tu couches déjà avec lui.
- Ça va, je ne suis pas stupide, je vais pas tout de suite le faire, ça ne fait même pas un mois qu'on est ensemble, rétorqua-t-elle.

Je pris des yaourts, du fromage, du jambon.

- Oh ! Tu m'écoutes ? éleva-t-elle le ton.
- Oui, oui, répondis-je.
- On dirait pas.

Je pris des bananes et des clémentines.

- Et tu n'as rien à dire ? continua-t-elle.
- Je veux que tu fasse attention. Tu as l'air raide dingue de lui et l'amour cache bien des choses. Je sais de quoi je parle.
- Oui et je compte pas faire la même erreur que toi, c'est pour ça que je vais prendre mon temps avec lui.
- Tu ferais bien de prendre ton temps.

Je pris des chips et des bonbons.

- Dit celle qui a fait sa première fois à seize ans.
- Je te permets pas, j'essaye juste de t'aider, dis-je. Et puis toi tu n'as que quatorze ans, ce n'est pas pareil.

Je pris des brioches, plusieurs paquets de biscuits.

- Je rigole ! dit-elle.
- J'aime ton humour, ironisai-je.

Je pris du pain, du nutella et des pancakes déjà faits.

- Je l'aime Alison, je crois bien être amoureuse, annonça-t-elle.
- Tant mieux.
- Tu en as strictement rien à faire, je vois, dit-elle.
- Désolé, je suis un peu perturbée là.

Je pris pleins de plats surgelés et des glaces même si on était en novembre. C'était un de mes pêchés mignons.

- Au moins Mia est contente pour moi, dit-elle sèchement.
- Mais je le suis aussi, excuse-moi mais j'étais concentrée sur les courses.

On arriva à la caisse.

- Normalement, il aurait du t'apporter la joie, te...
- Arrête, on dirait que tu me prends pour une dépressive, la coupai-je. Et parle pas de lui.
- Avant, il n'y avait pas un jour où on ne se tapait pas un gros délire, où tu ne me taquinais pas pour rigoler, où tu ne me donnais pas un surnom débile mais mignon, où tu ne faisais pas la folle en public en chantant tout haut et fort des chansons de Disney, pas un jour où tu ne venais pas dans ma chambre le soir à l'improviste en sautant sur mon lit. Où ces jours sont-ils passés dis-moi? Depuis que tu n'es plus avec David, j'ai perdu ma sœur. Celle avec qui j'aimais passer du temps. Moi aussi je vais mal Alison, parce que j'ai perdu la personne qui comptait le plus pour moi. Elle est partie avec celui qu'elle croyait l'amour de sa vie. J'aurais voulu être capable de ne pas le laisser faire. J'aurais voulu la garder auprès de moi mais elle est derrière les barreaux maintenant. Je t'aime Alison mais toi, le vrai toi, pas celui-ci, celui que tu es en ce moment.

Ma conne de sœur que j'aimais plus que tout venait de me faire une déclaration d'amour dans un supermarché. Cela m'avait énormément touché mais j'essayais de retenir mes larmes tant bien que mal pour ne pas pleurer ici et me taper la honte. La dernière fois que j'avais fais ça, c'était il y a tellement longtemps, quand je faisais encore des caprices pour avoir tout ce que je voulais. Je n'avais pas remarqué à quel point j'avais changé depuis le départ de David. Je me contentai de la prendre dans mes bras et la serrer très fort. Je ne savais pas quoi dire, si je devais la remercier ou m'excuser. On posa les articles sur le tapis roulant. Il y avait un silence pesant entre nous deux à présent. J'attendais impatiemment notre tour pour payer.

- Bonjour, dit la caissière.
- Bonjour, dis-je.

Un jeune homme mettait les articles dans des sacs pour nous. Quand ce fut fini, je payai puis on partit avec les sacs dans le chariot.

- Alison !

Je me retournai pour voir qui m'avait appelé, je vis Savannah au loin avec trois amies. Pour une fois que je ne voulais pas qu'on me reconnaisse. Je me retournai à nouveau et accélérer le pas.

- Avance, dépêche-toi ! dis-je à Ella.
- Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-elle en faisant ce que je lui dis.
- Savannah est dernière nous.
- Ah oui ? Moi je veux la voir !

Elle s'arrêta de marcher et se retourna. Je voulu la tirer mais Savannah était déjà arrivée à notre hauteur. J'avais envie la tuer même après le discours qu'elle venait de me faire juste avant.

- Oh Savannah, dis-je feintant une expression surprise.
- Tu ne m'as pas vu ? Je t'ai appelé et tu t'es même retournée.
- Ah non, mentis-je.
- Peu importe, bonjour toi, s'adressa-t-elle à Ella.

On dirait qu'elle la prenait pour une petite fille.

- Salut, dit Ella intriguée.

Savannah lui sourit puis revint à moi.

- Je te présente Cassi, Alexandra et Mel.

Je leur souris et elles firent de même. J'en avais rien à faire de comment ses amies s'appelaient, elle pensait qu'on était amies ou bien ?

- Tu es partie trop tôt à la soirée de samedi, qu'est-ce qu'il s'est passé ?

J'avais l'impression qu'elle faisant semblant de se soucier de moi. J'imaginais très bien qu'elle savait déjà ce qu'il s'était passé et qu'elle s'en était même réjouie.

- J'étais fatiguée puis je ne me sentais pas à ma place. Je n'ai pas l'habitude de fréquenter des gens comme vous, répondis-je.
- Comme nous ? On s'est trop lâchés pour toi ?

C'était sur que baiser alors que y a plein de monde chez toi, c'était se lâcher ! Mais ils étaient plutot très regroupés entre eux et ne laissaient aucune chance aux autres personnes de s'intégrer.

- Non c'est pas du tout ça, vous étiez plutôt tous regroupés entre vous et il n'y avait que Cameron pour rester avec moi.
- Ah, excuse moi. Je pensais que Justin se serait chargé de toi, dit-elle en souriant.

Parce que j'étais une charge peut-être ? Il allait falloir qu'elle change de ton et de vocabulaire avec moi celle là, je ne rigolais pas avec elle.

- Heureusement que son meilleur ami était là, souris-je à mon tour.

Je voyais derrière Savannah, ses trois amies. Une était scotchée sur son téléphone, l'autre mâchait son chewing-gum et la dernière me fixait péniblement. Je ne savais pas ce que ma soeur faisait puisqu'elle était un peu en retrait à coté de moi mais en la connaissant bien, j'imaginais qu'elle observait Savannah avec attention.

- En parlant de soirée, ton anniversaire c'est samedi, n'est-ce pas ?
- Oui, comment tu sais ?
- On s'en fou de comment je sais. Je veux savoir si tu as prévu quelque chose.
- Un autre ton avec moi ça serait sympa et oui, je le passe avec ma famille, mentis-je.
- N'importe quoi ! Qu'est-ce que tu dis ? intervint Ella en s'approchant de moi.

Je la regardai avec des gros yeux pour lui faire comprendre qu'elle devait marcher avec moi.

- Bah oui, Ella. On doit le fêter avec Érica et Nevaeh, insistai-je.
- Non puisque tata ne te parle plus.

Elle le faisait exprès ou quoi ? Je passais une main derrière son dos et lui pincai la peau.

- Aïe ! cria-t-elle.
- Bon je vois que tu n'as rien prévu samedi, reprit Savannah, alors je te propose d'organiser une soirée pour toi. Je m'occupe de tout, tu n'auras juste qu'à me renseigner à propos de quelques trucs.

Je me demandais pourquoi elle voulait être gentille avec moi, pourquoi elle voulait s'occuper de moi ? Elle voulait peut-être me jouer un tour ou je ne sais quoi.

- Pourquoi tu veux faire ça pour moi ? On n'est même pas amies.
- Moi je te considère comme une amie.

Ses amies pouffèrent. Cela voulait dire qu'elle mentait. Savannah se retourna et leur dit :

- Il n'y a rien de marrant, arrêtez ! les gronda-t-elle.

On se serait cru dans ces fichus stéréotypes de film où la méchante grondait ses amies qui lui servaient de toutous. Elle se retourna avec un grand sourire d'innocente.

- Alors ? demanda-t-elle toujours souriante.
- Accepte, me dit Ella.

Je ne savais vraiment pas. Et puis Justin était-il au courant ? Qu'est-ce qu'il allait dire si il savait ça ? Peut-être que c'était lui qui avait demandé à sa copine de faire ça pour moi. J'étais vraiment perdue mais je finis par accepter.

- Super ! Je demanderai à Justin ton numéro, j'ai déjà hâte !

Elle partit avec ses amies après nous avoir salué de la main. Je ne savais pas dans quoi je m'étais embarquée.

- Heureusement que j'étais là !
- Pourquoi ? demandai-je.
- Sinon tu aurais loupé une super soirée pour ton anniversaire ! Attends, elle est riche, elle peut t'organiser un truc de malade ! Prends le bon coté des choses ! Tu t'en fiche que ce soit Savannah qui l'organise, dis-toi juste que tu passeras surement l'une des meilleures soirées de ta vie !

Sur ce point, elle disait vrai. Je ne devais pas me prendre la tête et fêter mes dix-huit ans comme il se doit.

- Tu as raison.
- Ah bah voilà ! Enfin un peu de positivité qui sort de ta bouche !

Je souris puis on regagna la voiture avec le chariot.

...

Je venais de finir de commander des pizzas pour ce soir. Je n'eus pas le temps de reposer mon téléphone portable que je reçus déjà un autre appel d'un numéro inconnu.

- Allô ?
- Coucou, c'est Savannah !

On dirait qu'elle était toujours de bonne humeur. Il faudrait qu'elle m'apprenne comment elle faisait.

- Ah, salut, lançai-je sans aucune joie.
- Je peux te poser quelques questions à propos de la soirée ?
- Oui.
- Cool ! Alors, premièrement, qui veux-tu inviter ?
- Ma sœur et son copain, ma meilleure amie Nevaeh, son patron Matt.
- Attends, quoi ? Il a quel âge ? demanda-t-elle étonnée.
- Quarante ans mais il sait s'amuser, ne t'inquiète pas.
- J'espère parce que j'ai prévu quelque chose de grand !

Pour m'humilier ? J'avais bien retenu ce que Cameron m'avait dit et c'était le contraire de ce qu'elle me faisait paraître. Mais bon, je prenais quand même le risque de lui faire confiance.

- Ensuite, un ami Calvin.

Même si on était en mauvais terme, il faisait parti des personnes qui comptaient le plus pour moi et je ne voulais en aucun cas qu'il manque la soirée de mes dix huit ans.

- Ma tante, enfin si elle accepte de venir.
- N'invite pas que des vieux quand même, il manquait plus que tes parents soient la.

Mes parents... Heureusement qu'ils ne seraient pas à mon anniversaire, ils n'avaient pas été là à mes quinze premiers, il était hors de question qu'ils soient présents à mon dix-huitième et a tous les autres d'ailleurs.

- Ah non, là ça ne risque pas.
- Bien, c'est tout ? demanda-t-elle.
- Et Cameron.
- Et Justin aussi non ?
- Oui, répondis-je.

En espérant qu'il viendra vers moi cette fois-ci.

- Personne d'autre ?
- Non.
- C'est tout alors, reprit-elle.
- Oui.
- Mais ce n'est pas beaucoup, tu es sure d'avoir pensé à tout le monde ? insista-t-elle.

Je réfléchis. Au pire, je n'avais qu'à inviter des connaissances mais qui ne risquaient pas de me poignarder dans le dos.

- Il y a la meilleure amie de ma sœur aussi, Mia et des amies à ma meilleure amie, Marie et Clara.
- C'est déjà ça de plus ! Ça fait neuf personnes avec moi. Je ne savais pas que tu n'avais pas beaucoup d'amis, rit-elle.

Excuse moi de ne pas être comme toi.

- Laisse tomber alors, dis-je.
- Non ! Si tu me laisse inviter des amis à moi, ça pourra y aller.
- Le problème c'est qu'entre tes amis et les miens, il y a un fossé.
- Je sais bien mais ce n'est pas une soirée si il n'y a pas beaucoup de monde.

Bon..

- Ok je te fais confiance, invite qui tu veux mais pas des personnes louches.
- Ne t'inquiète pas. Je ne fréquente pas ce genre de personne. Juste des riches, comme moi.
- Ah oui, je vois, dis-je avec mépris.
- Comme toi non ?
- Moi ? demandai-je intriguée.
- Oui, toi, tu es riche. Tu portes souvent des vêtements très beaux et à la soirée, tu avais des Louboutins, c'est évident que tu es riche pour pouvoir t'habiller comme ça.

J'avais envie de rire.

- Je ne suis pas riche comme toi et je ne fréquente pas que des riches.
- Peut-être. Je te laisse, je vais manger. Tu m'enverras par message les numéros de tous les gens que tu veux inviter.
- Pour faire quoi ?
- Surprise ! À demain Alison.

Elle raccrocha. D'accord... Heureusement que je n'avais pas beaucoup d'amis sinon cela me prendrait des heures à envoyer tout leur numéro de téléphone.

- Shaun ne vient pas dormir ? demandai-je à ma sœur qui était assise sur le canapé.
- Ah parce que tu accepte qu'il vienne dormir finalement ?

J'avais bien retenu les paroles de ma soeur et elle avait totalement raison. Je comptai être plus sympa et marrante. J'acquiesçai d'un signe de tête et elle me sauta dessus.

- Merci ! répétait-elle.

Elle s'empressa de téléphoner son copain tandis que je m'occupais d'envoyer les numéros à Savannah. Elle était maintenant super contente et excitée. Moi, j'attendais impatiemment le livreur de pizzas. Celui-ci arriva dix minutes après. Nous allions pouvoir enfin manger ! Mais ma joie fut de courte durée puisqu'Ella voulait qu'on attende son amoureux. Mais il devait prendre des affaires, se changer parce qu'il était surement en pyjama à cette heure-ci et venir chez nous et cela allait prendre du temps.

- Je vais te tuer Ella, dis-je en plaisantant.
- Il n'a pas mangé, le pauvre.

Je levai les yeux au ciel. On dut attendre Shaun au moins 20 minutes, les pizzas avaient bien évidemment refroidi.

- Enfin ! On va pouvoir manger ! criai-je.

Je n'attendis pas plus qu'il s'installe et commençai à manger. Je grimaçai en ayant le goût de la pizza froide dans ma bouche.

- Dis-toi que je t'ai fais un honneur en t'attendant pour manger, annonçai-je à Shaun.
- Ah excuse-moi, t'aurais du commencer. Mais je vous ai rapporté des beignets au chocolat que ma mère a pris sur la route.
- Tu es excusé !

Il sourit et s'assis en face de moi à table. Ella s'assit à coté de lui.

- Pizza froide, dis-je.
- C'est pas grave, rétorqua Ella.
- J'ai emmené les beignets, souligna-t-il en levant les sourcils en souriant.
- Ouais, dis-je dubitative.

J'engloutis une autre part de pizza en un rien de temps. La Reine était définitivement ma pizza préférée. Shaun se servit dans la pizza d'Ella qui était une pizza kebab, autant manger un kebab directement pensai-je.

- Alors comment ça va ? me demanda Shaun.
- Bien, répondis-je.

Pour une fois, Ella ne dévorait pas Shaun des yeux et ne l'envahissait pas de bisous. Telle que je la connaissais, elle était nerveuse de dormir avec lui. Elle regardait le vide.

- Et comment ça va avec Justin depuis la dernière fois ?
- Oh la même chose. Rien d'intéressant.

Je pris une autre part de pizza.

- Je vois.
- Sa copine va organiser ma soirée d'anniversaire.
- Comment ça se fait ?
- Je ne sais pas. Elle s'est chauffée d'un coup. Moi ça ne me dérange pas tant qu'elle ne me fait pas des coups dans le dos.
- Fais attention quand même.
- Ne t'inquiète pas.

Je soupirai et mangeai ma part de pizza. Cela me touchait que Shaun s'intéressait à ma vie et pas seulement à celle de sa copine.

- Je vous laisse, j'ai des choses à faire, annonçai-je.

Ella me lança un regard de tueur. Elle savait bien que j'allais chercher une nouvelle maison à cambrioler.

- Mais tu n'as mangé que trois parts de pizza, dit Shaun.
- Je sais, ce n'est pas grave. Je me contenterai d'un beignet. Au moins, vous aurez plus de pizza à manger.
- Ok.

Je montai les escaliers pour aller dans ma chambre avec un beignet à la main. L'odeur du chocolat me donner déjà envie de le manger.

...

Quelqu'un frappa à ma porte.

- Entrez, criai-je même si j'en avais pas besoin puisque ma chambre n'était pas comme celle de Justin par exemple.

Ella entra dans ma chambre, en pyjama. Elle se mordillait la lèvre inférieure. Je crois bien qu'elle voulait des conseils.

- Alison... dit-elle tout bas, toute timide.
- Ella, dis-je du même ton.

Elle se rua dans mes bras. Je la serrai fort.

- J'ai peur, chuchota-t-elle.
- Mais pourquoi ? demandai-je. - C'est la première fois que je dors avec un garçon, tu sais bien. J'ai peur que ça se passe mal, qu'il essaye de me forcer, qu'il me dégoûte ou que je lui dégoûte, je ne sais pas. - Je suis sure que c'est un mec bien et qu'il dormira juste avec toi sans plus. Évidemment, il sera tendre avec toi et il voudra te faire pleins de bisous, de câlins mais il n'ira pas plus loin. Mais si ça arrive, repousse le, ne prends pas le risque de céder à la tentation et si il te force, crie et je viendrai directement, la rassurai-je. D'accord ? - D'accord, merci.

On se serra plus fort, je lui fis pleins de bisous sur le front puis elle quitta la chambre. J'espérais vraiment que tout ce passera bien parce qu'elle le méritait. Ça me faisait repenser à ma première fois, avec David. Tout c'était très bien passé ce jour-là. Il avait été un très bon gentlemen et il avait les choses doucement et bien. C'était parfait, plus que le jour où Shaun avait demandé à Ella de sortir avec lui. Mais qui aurait cru qu'il ferait de ma vie un cauchemar un jour ? Je me rappellerai toujours de ses paroles «Viens avec moi, tu vas adorer. On va cambrioler une maison. Ne t'inquiète pas, j'ai l'habitude. Il va rien nous arriver. Je serai là pour te protéger. Tu vas prendre tout ce que tu voudras, tu verras, tu vas t'éclater.» J'étais tellement amoureuse de lui que je n'étais même pas inquiète de ce qui aurait pu nous arriver. Je le suivais, dans n'importe quel endroit et n'importe quelle situation. Le premier soir de cambriolage s'était tellement bien passé que j'étais déjà convaincue d'en refaire plusieurs avec lui. Et c'était comme ça qu'il m'avait eu dans cette spirale infernale qui était devenu un quotidien, mon quotidien. Mais un jour, tout ne se passa pas comme prévu. On cambriolait une maison de riche, j'étais dans le dressing au premier étage tandis que David se trouvait dans la suite parentale pour trouver de l'argent. Malheureusement pour lui, la suite parentale était au milieu du deuxième étage donc elle ne possédait pas de fenêtre. Il ne pouvait donc pas entendre les sirènes de voitures de police alors que moi oui. Je n'avais pas osé monter à l'étage du dessus pour chercher David, j'avais trop peur. J'avais juste eu le temps de m'enfuir par l'arrière du jardin. J'avais honte, très honte. Je n'avais pas eu la force de rester pour regarder David se faire arrêter. On n'a jamais su comment la police avait été avertie. Le lendemain, j'avais appris que David m'avait dénoncé mais il s'avèrait que j'étais bien entourée et seul David a plongé au final. Il en a pris pour cinq ans de prison et 75 000 dollars. Je ne m'étais jamais sentie aussi mal, jamais. J'avais du rester au moins un mois enfermée dans ma chambre à pleurer. Je m'en étais voulu d'avoir été trop lâche et je m'en voulais toujours. Je les ai laissé le jeter en prison. J'aurais du y être moi aussi, j'étais aussi coupable que lui. Mais mon avocat, ma tante, Nevaeh, ma soeur, tous mes proches m'ont persuadé du contraire et je n'avais fais que mentir pour ne pas plonger avec lui. Je me rappelle de son regard, noir et vide. Je voyais bien qu'il me détestait plus que tout. Je l'avais vu, menotté, la tête baissée, les cheveux tout décoiffés, avec son ensemble rouge que la police lui avait fourni, tiré par les agents de police pour être emmené en prison. J'avais le coeur déchiré. J'avais détruis sa vie. J'arrêtai d'y penser quand je remarquai que les larmes coulaient sur mes joues. J'essuyai mes joues et allai me coucher.

...

- Oh vous êtes déjà levés, dis-je.

Shaun et Ella étaient déjà entrain de petit-déjeuner. Je fis la bise à Shaun et un bisou à Ella.

- Alors, vous avez bien dormi ? demandai-je.
- Oui, très bien même, répondit Ella souriante.

Shaun sourit aussi.

- Super alors, ajoutai-je.
- Et toi ?
- Ça va, j'ai bien dormi, répondis-je.

Ce n'était pas vrai, en repensant à ce qui s'était passé avec David, je m'étais contraint à ne pas fermer l'oeil de la nuit.

- Cool, dit Shaun.
- Vous n'êtes pas bavards ce matin. Il s'est passé quelque chose ou quoi ?
- Non, non, tout va bien, répondit Ella.
- On ne dirait pas.

Soit ils avaient fait leur première fois hier mais comme je n'avais pas entendu Ella gémir de toute la nuit, c'était peu probable à moins qu'ils aient trouvé un moyen pour qu'elle ne crie pas, soit il s'est passé un truc gênant. Il fallait que je me renseigne auprès de ma soeur après. Je me servis au frigo du lait et du jus d'orange. Je déjeunai vite fait parce que j'étais la seule qui n'était pas encore habillée. Je partis donc après me changer et quand je fus prête, nous allâmes en cours tous ensemble.

J'étais devant mon casier entrain de ranger les livres qui ne me serviraient pas pour faire mes devoirs ce soir. J'étais très fatiguée des cours, comme à peu prés tout le monde, et la nuit passée entre Ella et Shaun me trottait dans la tête.

- Alison.

Je sursautai. Je reconnus tout de la suite la voix de Savannah.

- Excuse-moi, dit-elle en riant.

J'en avais marre de sa bonne humeur constante. Je me retournai pour lui faire face.

- Qu'est-ce que tu fais cette aprés-midi ? demanda-t-elle.
- Rien.
- Très bien ! Après les cours, on va faire les boutiques pour ta soirée, annonça-t-elle.
- Ah... D'accord.
- Tu m'attendras devant la salle de classe.
- C'est entendu.
- Parfait ! dit-elle en ricanant.

Elle partit comme elle est arrivée, en trombe. Je fermai mon casier et je partis en cours. On avait mathématiques. Je m'assis comme d'habitude au fond de la salle.

- Sortez vos affaires, vous aviez tous les exercices de la fiche à faire pour aujourd'hui, dit le professeur.

J'avais bien sur fait mes devoirs.

- Alison, va au tableau corriger la première équation, Justin la deuxième et Paul la troisième.

Comme par hasard ! Je roulai les yeux. Je me dirigeai vers la partie gauche du tableau avec ma fiche. Je pris un feutre bleu et commença à écrire. Je vis du coin de l'oeil Justin à ma droite. Il y avait un silence dans la salle, je sentais tous les regards sur nous trois. Comme j'étais droitière et Justin gaucher, nos coudes se frolèrent à un moment, je le vis me jeter un coup d'oeil et j'avais fais pareil. Je finis mon équation la première et je retournai donc à ma place. Je remarquai toute de suite qu'on pouvait voir le boxer noir de Justin parce que n'oublions pas que celui-ci portait ses pantalons baissés. Je regardai autour de moi, toutes les filles de ma classe et même quelques garçons mataientt son beau fessier.. Il reposa son feutre et retourna à sa place comme si il venait de faire une chose incroyable. Malheureusement pour moi, je ne fus pas assez rapide et Justin m'avait vu l'observer. Il sourit satisfait et je tournai mon regard, gênée. Paul regagna également sa place.

- Alison, c'est juste, annonça le professeur. C'est bien.

Je souris.

- Justin, c'est également correcte. Très bien, continua le professeur.

Justin regarda par dessus son épaule vers moi, je le vis parce qu'il réussissait encore à attirer toute mon attention. Il me regarda rapidement. J'avais l'impression qu'il voulait me montrer qu'en plus d'être beau, d'avoir un corps avantageux, il était aussi intelligent. Mais qu'est-ce que je disais ?

- Paul, c'est juste aussi. Parfait, je vois que vous avez bien travaillé à la maison. Je veux trois autres élèves au tableau.

Savannah, évidemment se précipita au tableau, elle voulait bien sur montrer ses nouveaux habits. Claire et Sam allèrent aussi au tableau. Je jouais pendant ce temps avec mon stylo et corrigeais quand j'avais fais une erreur.

On a passé le cours à faire des exercices et les corriger. C'était d'ailleurs toujours comme ça en maths. Je sortis la première de salle de classe et attendit devant Savannah. Elle y sortit avec Justin, main dans la main.

- Oh tu es là, dit-elle en me voyant.

Je fus perturbée par Justin qui me regardait avec insistance.

- Vous allez où ? demanda-t-il.
- On va faire les boutiques pour la soirée d'anniversaire d'Alison, répondit Savannah.
- Oh, je vois. Ah oui, c'est vrai que vous êtes amis maintenant, dit-il avec un sourire que je ne saurai qualifier.
- Oui ! répondit sa copine. Et maintenant je dois te laisser, j'ai des courses à faire.

Ils s'embrassèrent, oh non, je dirais plutot qu'ils se mangeaient la bouche. Je raclai ma gorge après un certain temps et ils arrêtèrent tout de suite ce qu'ils étaient entrain de faire. Cela me gênait pourtant c'était quelque chose que je faisais avant, avec David.

- À tout à l'heure, dit-elle.

Je souris à Justin et il me fit un clin d'oeil.

- Désolé, ce n'était pas trop respectueux de notre part, dit-elle en s'essuyant la bouche avec la manche de son pull.

J'étais certaine qu'elle n'était pas si désolée. On se dirigea vers le parking et j'allais vers ma voiture.

- Non, on va prendre la mienne, annonça Savannah.
- Mais je ne veux pas laisser ma voiture ici, rétorquai-je.
- Il est hors de question que je monte dans ton espèce de voiture. Je croyais que tu étais riche et sur ce cas là, tu ne l'es pas.
- Je ne suis pas riche comme toi, je te le répète, dis-je.
- Peu importe. Je sais ce qu'on va faire. Tu vas prendre ta voiture et moi la mienne. Je vais chez Justin après, tu n'as qu'à garer ta voiture devant chez lui comme ça quand on reviendra des boutiques, je te déposerai devant chez Justin, tu reprendras ta voiture et moi je n'aurais pas besoin de faire un détour pour aller chez lui, expliqua-t-elle.
- Ok ça marche.

Je rentrai dans ma voiture et Savannah alla dans la sienne. Je la suivis jusque chez Justin. Je me garai juste devant la maison sans problème puisqu'il habitait dans le quartier des riches donc il n'y avait pas beaucoup de monde. Puis je regagnai la voiture de Savannah.

- C'est parti, dit-elle avec joie.

Je ne devrais même pas préciser avec joie puisqu'elle était toujours joyeuse. Je ne cherchais même pas à entamer une discussion et je regardais le paysage. Mais évidemment, bavarde comme Savannah était, j'allais devoir parler.

- C'est bien qu'on puisse traîner ensemble comme ça. Je suis très contente de pouvoir partager du temps avec toi, annonça-t-elle.

Je lui fis un faux sourire. Son changement de comportement envers moi était étrange. Depuis que Justin et moi s'étions rapprochés, elle avait commencé à se mêler de ma vie. Avant ça, elle ne m'adressait même pas un regard. C'était limite si elle savait mon prénom alors que nous étions dans le même classe depuis trois mois maintenant. Je savais très bien qu'elle jouait un double jeu avec moi parce que je n'avais toujours pas oublié ce que Cameron m'avait dit et entre les deux, je crois bien que c'était Cameron le plus sincère.

- Qu'est-ce que tu voudrais pour ton anniversaire ? demanda Savannah.
- Oh non, rien. Ne t'embête pas, tu organise déjà la soirée, répondis-je.
- Mais ça me fait plaisir.

Tout lui faisait plaisir de toutes façons.

- Fais comme tu veux alors.

Je pris mon sac et sortis un chewing-gum. Je lui en proposai un mais elle refusa parce qu'elle prenait que goût melon.

- Alors Cameron ? Tu le trouve comment ?

J'avais failli avaler mon chewing-gum.

- Comment ça ?
- Il n'est pas beau mon meilleur ami ? demanda-t-elle avec une tête de chien battue.

Elle cherchait à faire quoi là ? Elle était vraiment bizarre cette fille.

- Si, il est très beau même.

Je pensais ce que je venais de dire.

- Mais je ne suis pas intéressée, finis-je par dire.
- C'est dommage. Cela aurait été marrant que tu sortes avec lui. Cameron est mon meilleur ami et toi tu es une amie à Justin, et à moi aussi ! On aurait pu passer de bon moment durant des sorties, expliqua-t-elle.

Je crois bien qu'elle se croyait dans un film mais ça ne marchait pas comme ça dans la vraie vie. En tout cas, Cameron était du même avis que moi.

- Tant pis, dis-je avec ironie.
- C'est désolant de savoir qu'après sept mois de célibat, tu n'as toujours pas trouvé quelqu'un.

C'est bon, j'avais compris son jeu. Elle faisait semblant de m'apprécier et d'être une bonne amie pour que je l'écoute quand elle me donnait des conseils pour sortir avec quelqu'un. C'était un moyen de m'éloigner de Justin parce qu'elle avait remarqué qu'on s'était bien rapproché ces derniers temps mais elle n'avait pas besoin de jouer à ce jeu là. On n'était pas des gamins.

- Je ne cherche pas à être constamment en couple. Je m'en fiche de n'avoir personne qui embrasser ou avec qui coucher. Je suis bien toute seule.
- Et pourquoi ça s'est terminé avec ton dernier petit-ami ?
- Longue histoire, tu n'as pas besoin de savoir, je t'assure, répondis-je sèchement.
- Bon, d'accord, dit-elle déçue.

On termina le trajet en silence, heureusement. On arriva devant un grand magasin de décorations. Savannah était toute excitée.

- Alors tes couleurs préférées ? me demanda-t-elle dés qu'on fut rentré dans le magasin
- Peu importe mes couleurs préférées, je ne veux pas qu'il y ait plein de couleurs dans la salle.
- Oh tu veux peut-être que du noir et qu'on se croit à un enterrement ? demanda-t-elle avec ironie en prenant un panier.
- Bon. Fais ce que tu veux, je ne suis pas calée niveau décoration, je n'aime que la mode moi, soupira-je.
- Super ! cria-t-elle en frappant des mains.

Elle n'avait qu'à me le dire avant si elle voulait carte blanche totale. Elle nous entraîna dans un rayon où se trouvaient des cadres photos principalement.

- Euh, tu m'expliques pourquoi on est dans ce rayon ?
- Il faudra que tu m'envoies des photos de toi avec ta famille et tes amies, je les accrocheraient avec des cadres photos sur les murs de la pièce, expliqua-t-elle.
- Mais ce n'est pas nécessaire, rétorquai-je.
- De un, j'ai carte blanche, de deux, il faut faire en sorte que la pièce parle de toi et que les murs ne soient pas vides. Et la meilleure façon de les habiller, c'est mettre des photos de toi.
- Mais tu vas la faire où la fête ?
- Haha, répondit-elle en souriant.

Ce n'était même pas une réponse ceci étant dit. Elle prit quelque cadres qu'elle scrupta et elle en choisit une bonne dizaine puis elle partit dans un autre rayon, je la suivais. Nous étions désormais dans un rayon où étaient entreposés des tables.

- En plus de ça, tu vas acheter des tables ? demandais-je en fronçant les sourcils.
- Oui.
- Mais tout ça va te coûter cher. Je ne peux pas te laisser dépenser autant d'argent pour moi, dis-je. Et puis tes parents, qu'est-ce qu'ils vont dire ?
- Je me suis fixée un budget de deux milles cinq cents dollars qui est mon argent de poche sur deux mois à peu prés, ils ne verront rien.

Wow, j'étais sur le cul.

- Et je ne veux rien entendre, ça me fait plaisir, je te dis, ajouta-t-elle.

Elle appela un employé tandis que je restais bouche bée. Elle était si gentille avec moi, c'était limite effrayant. Je ne savais pas comment j'allais la remercier, comment lui rendre l'appareil, je n'avais pas autant d'argent et puis je n'avais pas d'idées tout court. Quand je repris mes esprits, elle était entrain de parler avec un employeur pour une immense table à acheter. Ils se mettent d'accord sur une table en verre de dix places.

- Je vous l'emmenerais à une caisse et vous paierez là-bas, dit l'employeur.

Elle remercia l'homme et celui-ci repartit.

- C'est pour le buffet, il faudra bien une table, expliqua Savannah. J'appelerai un traiteur et j'engagerai des personnes pour faire le service, comme à la soirée de Justin.
- Ah d'accord. Et ça rentre dans ton budget ça ?
- Mais oui ! Ne t'inquiète pas ! insista Savannah.

Elle se remit à marcher dans un nouveau rayon. Il y avait des couverts de toutes les matières, de toutes les formes et de toutes les couleurs. Elle prit évidemment des assiettes, des verres et des couverts de plusieurs couleurs.

- Même les couverts, tu en as besoin de neufs ?
- Oui. Tout sera neuf pour ton anniversaire et puis la fête sera surmontée alors il faudrait mieux des couverts qui ne serviront qu'une fois.
- D'accord.

Elle prit ensuite une grande nappe noire pour la table du buffet. On se dirigea à présent dans une partie du magasin où il y avait toutes sortes de canapé et des bancs.

- C'est parfait, il y a celui que je cherchais, murmura-t-elle.
- Un canapé ?
- Oui. Tu comptes faire un commentaire pour chaque marchandise que je vais acheter ? demanda-t-elle agacée.
- Non c'est bon, j'arrête.
- Merci.

Elle essaya à peu près tous les canapés et des bancs également, puis elle avait l'air d'avoir fais son choix.

- Juste pour dire, tu sais qu'un canapé coûte plus de 2500 dollars ?
- Ne t'inquiète pas pour ça, me dit-elle avec un clin d'oeil.

Elle appela à nouveau un employeur. Le même arriva. Savannah dégagea son visage en mettant ses cheveux en arrière. Elle fit son plus beau sourire et rajusta son haut. Elle portait un top crop rose avec des fleurs à bretelles et une mini jupe noir évasée. Elle avait dans une main une petite pochette rose -elle avait toujours une petite pochette avec elle- et dans l'autre le panier. J'aimais comment elle était habillée, c'était le genre de tenue que je pouvais mettre et que d'ailleurs je mettais. Elle me tendit le panier que je pris puis le garçon arriva à sa hauteur. Je conclus qu'elle allait user de ses charmes pour avoir une promotion.

- Excusez-moi de vous déranger à nouveau, commença-t-elle.

Le gars n'était pas moche mais ce n'était pas un mannequin non plus. Il devait avoir vingt-cinq-ans maximum. Il était brun avec les yeux marrons. Il avait une barbe de trois jours et il était grand.