Chapitre 40

«Tu vas prendre cher Alison.»

- Qu'est-ce que tu fous là ? demandai-je en fronçant les sourcils.

Le policier s'arrêta au même moment.

- Je suis là... pour te voir, dit-elle en s'approchant de moi.
- Et bah tu peux repartir, crachai-je.
- Madame s'il vous plaît, intervint le policier s'adressant à Nevaeh.
- Cinq minutes s'il vous plaît, dit-elle.
- Non je ne veux ni te parler ni t'écouter, dis-je sèchement.

Je me retournai pour continuer mon chemin mais je la sentis m'attraper fortement le bras.
- C'est quoi ton problème avec moi ? demanda-t-elle d'un air innocent qui m'énerva.

Je bougeai mon bras pour qu'elle retire sa main et elle le fit. C'était incroyable la haine que j'avais envers elle à ce moment là. Heureusement que j'avais les menottes sinon je lui aurais sauté dessus.

- Tu te fous de moi ? rétorquai-je en haussant le ton. Tu as fait des promesses que tu n'as pas tenues ! Tu as passé ton temps avec ton foutu Alexander sans jamais avoir pris le temps de m'appeler alors que tu les appelé Justin et Ella ! Et moi j'étais censée être ta meilleure amie ! Tu vois pas que c'est blessant ?

Ma gorge se noua rapidement et mes yeux se remplissent de larmes aussi vite. J'avais mal parce que celle qui était censée être mon pilier m'avait poignardé dans le dos et ce poignard faisait plus mal que n'importe lequel.

- Tu as prétexté que tu me faisais la tête parce que je ne parlais plus à Justin alors qu'il n'était même pas un ami pour toi ! continuai-je encore un peu plus fort. Et puis ce n'était même pas tes affaires ! C'était juste une excuse pour m'éviter !

Je savais que tout le monde nous regardait maintenant mais j'avais envie de vider tout mon sac sur elle maintenant. Je voulais régler mes comptes et ne plus jamais avoir à m'occuper de cette histoire après.

- Combien de fois j'ai attendu tes appels mais tu n'as jamais composé mon numéro ? J'ai cru que je n'avais jamais vraiment compté pour toi !

Elle me regardait déboussolée et perdue. Moi aussi j'étais déboussolée. Je me rendais compte que les trois dernières années passées avec elle n'avait pas compté à ses yeux. Je savais que je n'étais pas la meilleure amie qu'on pouvait avoir mais j'avais tout essayé pour qu'elle pense que j'étais à la hauteur. Mais aussitôt qu'elle était partie, elle m'avait remplacé et je pense que le plus dur était de savoir que personne n'est irremplaçable, encore moins moi.

- J'étais occupée Alison !
- Arrête Nevaeh ! Tu as eu du temps pour tout le monde ! Sauf pour moi !

Je craquai. Les larmes coulèrent sur mes joues. Elle le vit. Je ne voulais pas être faible devant elle mais elle faisait partie des personnes qui pouvaient me mettre dans cet état.

- J'ai voulu t'appeler et te demander de m'aider ! Tu m'aurais empêché de faire ce que j'ai fais mais tu m'en voulais pour avoir fait quelque chose qui ne te concernait même pas ! Et regarde où je suis maintenant !
- Alors tout ça c'est de ma faute ?

Sa voix était frêle. Finalement elle n'était pas si intouchable face à ça.

- J'ai essayé Alison, j'ai tout essayé pour que tout reste pareil mais c'est impossible ! haussa-t-elle le ton. Je suis tellement occupée que je ne peux même pas m'occuper de moi ! Et regarde je suis là aujourd'hui, seulement pour toi ! Mais tu en veux toujours plus !

Je baissai la tête. Mes larmes frappèrent le sol. Elle n'avait pas tort. Mais je détestais avoir tort alors je ne dis rien. Je déglutis et fis un pas en arrière.

- Je dois y aller, dis-je.

Je lui tournai le dos.

- S'il vous plaît, appelai-je quelqu'un.

Le même policier vint et prit mon bras. Nous commençâmes à marcher vers le fond. J'avais encore une fois évité le conflit comme Justin avait l'habitude de me reprocher mais j'étais finalement encore trop lâche pour cela.

- Alison ! l'entendis-je crier.

J'ignorai ses paroles et continuai à marcher. Nous descendîmes les escaliers, mes larmes coulaient toujours même si je ne pleurais plus. Pour la première, je m'étais vraiment disputée avec elle et c'était quelque chose que j'aurais voulu éviter.

Elle avait fait un effort, je l'avouais mais je l'en voulais tellement d'avoir pu m'ignorer pendant un long moment que je ne pouvais pas passer par dessus cela.

J'arrivai dans ma cellule où je m'assis sur le lit. C'était ici que je m'effondris à nouveau. Justin me manquait, ma soeur me manquait, même ma tante me manquait et Nevaeh me manquait aussi finalement. Mais je devais m'habituer à ma nouvelle vie qui serait encore pire que ce que je vivais maintenant.

...

J'avais passé la journée à enchaîner les interrogatoires. J'avais été confrontée au reste du groupe, un par un puis à l'officier Cobb seul à nouveau. Ce dernier était de plus en plus méfiant envers moi et menaçant. Il ne me laisserait pas quitter ce commissariat tant que je n'avouerais pas qu'autrefois je cambriolais aussi. D'autant plus que cela l'énervait que les garçons avaient été pratiquement totalement honnête et j'étais celle qui écoperait de la peine minimale.

Mais heureusement, Maître Sanchez l'avait remarqué aussi et se débrouillait très bien pour que j'évite de répondre à la plupart de ses questions. Mon avocat était trop compétant pour que l'officier ait ce qu'il voulait.

Ma tante et ma soeur étaient revenues avec Nevaeh d'après ce que la policière m'avait dit mais comme j'étais coincée entre plusieurs interrogatoires, je n'avais pas pu les voir. Encore une fois, c'était mieux comme cela.

Il devait être le soir, je n'avais aucune notion du temps et je devinai que j'allais passer encore une nuit ici. Je ne savais pas ce que Cobb m'avait encore préparé pour que je cède mais je n'avais aucune hâte de savoir de quoi il s'agissait.

J'étais exténuée et tout ce que je voulais c'était retrouver ma routine. Tout compte fait, la routine était mieux que de se retrouver en prison. Et puis ma routine était devenue un comte de fée avec Justin mais apparemment tous les comtes de fées n'ont pas une fin heureuse.

Je fus ramenée dans ma cellule, après avoir mangé une soupe néfaste, où je m'endormis sans difficulté.

...

Je fus réveillée comme la dernière fois, bruyamment. Je sortis de la cellule. Je me sentais salle ; j'avais besoin de prendre une douche. Cobb me défigura du regard et me devança pour m'emmener là où j'allais encore passer un sale moment pensai-je.

Nous retournâmes dans le hall et il me passa le même petit déjeuner. Il me demanda de me dépêcher. Je voulais lui demander ce que j'allais faire mais je n'osais pas et j'étais encore trop fatiguée pour parler.

Après cela il me passa les menottes et me dit d'attendre devant le comptoir d'accueil. Il en fut peu pour moi de m'effondrer dessus. Il revint avec deux autres collègues et ils avaient tous mis leur veste. Je fronçai les sourcils, allaient-ils me faire sortir ? Mais pour aller où ? Et où était Maître Sanchez ?

Cobb me prit le bras et nous quittames le bâtiment. J'avais du mal à les suivre, je manquai de tribucher à plusieurs reprises. J'étais perdue, je ne comprenais pas où j'allais. Nous montâmes dans une voiture de service, je fus installée à l'arrière avec Cobb.

Je lui jetai quelques regards intrigués, je n'avais jamais remarqué à quel point il faisait sévère pour un si jeune visage. Il discutait avec ses collègues mais je ne comprenais toujours pas où ils comptaient m'emmener.

La voiture continuait son chemin et je regardais par là fenêtre. J'arrivais à reconnaître les rues par lesquelles on passait mais ces rues pouvaient nous amener n'importe où.

Puis je remarquai que l'on commençait à se rapprocher d'un endroit que je connaissais. Pas parfaitement mais je le connaissais. Je commençai à prendre peur m'imaginant qu'ils pouvaient bien m'emmener là.

Ma sueur se mettait à descendre de mon front et mon coeur s'agitait. Je ne voulais pas que cela arrive. J'étais contradictoire je le savais mais finalement je voulais tout sauf cela. Une adrénaline monta en moi et je voulais tout casser.

- Laissez moi sortir ! criai-je. Laissez moi sortir !

Je m'agitais dans tous les sens, ressortant toute ma rage. Je me mise à chercher un moyen d'ouvrir la portière.

- Alison !

Cobb m'attrapa essayant de me calmer mais j'étais trop agitée pour qu'il y arrive. Je lui envoyais des coups quelques fois ce qui avaient le don de l'énerver.

- Tu vas prendre cher Alison si tu te calmes pas, reprit-il.

Je l'ignorai et m'agitais d'autant plus bien que je n'avais plus d'énergie. Il était hors de question qu'ils m'emmènent là bas. Je criais à en perdre la voix et tapais des pieds mais la voiture continuait d'avancer, me rapprochant du moment que je redoutais.

Ils s'arrêtèrent devant cet endroit. Je voyais rouge. Ils sortirent de la voiture et me tirèrent avec eux. J'essayais de me débattre comme si j'étais entrain de me faire kidnapper.

- Non ! Non ! S'il vous plaît ! criai-je.

Je secouai ma tête suppliant que quelqu'un vienne m'aider. Mais il me tiraient si fort qu'ils me laissaient des marques rouges sur les bras.

- Vous avez pas le droit ! Je veux voir mon avocat ! continuai-je à me casser la voix.

Ils arrivèrent à me faire entrer. Je dirigeais tous les regards vers nous. On devait me prendre pour une psychopathe. Un policier alla voir la femme de l'accueil pendant que les autres me tenaient.

Les larmes commencèrent à couler sur mes joues. J'étais au bord du gouffre. Quand le policier revint, nous franchissâmes une grande porte que j'avais autrefois souhaité franchir. Nous traversâmes un long couloir où plusieurs policiers se tenaient debout. J'essayais toujours autant de me défaire de leurs bras puissants.

Nous nous arrêtames devant une porte me faisant redoubler d'effort pour que je m'échappe mais en vain. Nous rencontrâmes un homme plutôt âgé qui discutait avec ce connard de Cobb et ses collègues avant de me pousser à l'intérieur d'une salle, seule. Ils ne m'otèrent pas les menottes et me laissèrent faible et totalement vulnérable dans cette pièce blanche où siègaient seulement deux chaises et une table qui les séparer.

J'essayai de pousser avec mon épaule la porte exigeant à sortir d'ici mais personne ne m'écoutait et je finis par m'arrêter d'épuisement. Je regardai autour de moi, je ne voyais rien sur les murs. Je me sentais observée et humiliée.

Je m'assis sur la chaise, face à la porte d'entrée. J'étais vidée mais appeurée. Mes poignets me brûlaient. J'avais la boule au ventre. J'aurais du m'en douter. Je n'aurais pas du accepter de sortir. Maître Sanchez m'avait averti mais je ne l'avais pas écouté. Maintenant il en était fini pour moi.

Après dix mois d'absence, je me trouvais au Gillliam Youth Detention Center et j'étais sur le point de faire face à celui qui avait chamboulé ma vie.

Je n'allais pas ressortir indemne de ce face à face.

...

Note: Je suis vraiment désolée du temps que j'ai mis pour poster ce chapitre qui n'est pas fameux mais entre le festival de Cannes et mes révisions du bac, je ne trouvais pas de temps pour ma fiction.

J'aimerais vous remercier pour les 11K et d'avoir placé 19ème ma fiction parmi les fictions sur Justin Bieber. Vous êtes super, merci merci ! Je vous aime ! xx

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