Chapitre 35

«Avoir confiance en soi.»

Un bruit assourdissant me réveilla. Je frottai mes yeux et grognai. Je cherchai à tâtons Justin et quand ma main rentra en contact avec sa peau douce, je le tapai pour le réveiller afin qu'il arrête ce bruit ennuyant. Il gigota et grogna aussi. J'ouvris alors mes yeux et me relevai pour arrêter de moi même ce son horrible. Je me tournai d'où venait le bruit et vis alors qu'il venait du réveil qui était présent sur la table de chevet du côté de Justin.

Je me levai du lit entraînant tout le drap avec moi. Justin grogna une nouvelle me faisant rire, il avait le cul à l'air étant allongé sur le ventre. Il avait de plus belles fesses que moi en passant.

Je partis éteindre le réveil -je n'avais pas remarqué qu'il en avait mis un -et appris qu'il était six heures du matin. Quel supplice de retourner en cours après une si belle soirée... Justin ouvrit enfin les yeux les portant sur moi. Sa petite bouille fraîche du matin était trop mignonne me donnant envie de le prendre dans mes bras.

Il commença à tirer le drap qui m'entourait, je tapai son bras et m'éloignai du lit pour regagner la cuisine. Je trouvai alors un grand buffet dans le salon où il y avait des fruits, des yaourts, du bacon, du lait, des oeufs, toutes sortes de jus et même des croissants !

Je criai alors le nom de Justin pour qu'il me rejoigne et courus m'installer à table comme une grosse gourmande. J'attachai le drap au dessus de ma poitrine pour qu'il ne s'échappe pas de mon corps nu et me servis ne voulant pas attendre mon copain. Je pris quasiment tout ce qui se trouvait sur la longue table.

Je m'assis sur une chaise et m'attaquai d'abord au bacon. Justin arriva au même moment, vêtu d'un simple long short de basket ball. Les lignes définissant ses abdominaux se dessinaient à chaque pas qu'il faisait m'obligeant à mordre ma lèvre inférieure discrètement.

- Tu m'attends pas ? demanda-t-il en souriant.
- Désolé c'était trop tentant, ris-je.

Il secoua ses cheveux avec ses mains, il était putain de sexy, puis arriva devant la table et prit une assiette et des oeufs avant de faire le tour pour s'approcher de moi. Il attrapa mon menton sans que je m'y attendais et me fit un petit bisou sur les lèvres. Puis il se retourna pour rejoindre la cuisine afin de cuire ses oeufs devinai-je.

Il chercha une poêle dans les différents placards qui se trouvaient autour de lui faisant énormément de bruit après avoir posé soigneusement les oeufs dans l'assiette sur le plan de travail. Pendant ce temps là, je l'observais en mangeant, je ne pouvais retirer mes yeux de son corps parfait.

Il trouva enfin ce qu'il cherchait et la posa sur une plaque chauffante. Il mit ses mains dans ses poches en attendant que la poêle chauffe. Il leva ses yeux vers moi et vis alors que je le regardais.

- Quoi ? sourit-il.
- Non rien, souris-je.
- Envoie une tranche de bacon s'il te plaît.

Je m'executai. Il l'attrapa d'un geste ludique. Quand il eut fini de manger sa tranche de bacon, il commença à cuire ses oeufs sur plats.

- Je devrais prendre une photo, dis-je amusée. Un garçon qui cuisine, si ce n'est pas magnifique.

Il me lança une grimace me provoquant un soudain fou rire. J'aimais l'énerver. Ses oeufs préparés, il me rejoignit à table, s'installant en face de moi.

- J'ai pas envie de rentrer, soupirai-je.

Justin sourit.

- J'ai jamais passé une aussi bonne soirée de toute ma vie, ajoutai-je.
- David ne t'a jamais organisé de soirée comme ça ?
- Non, jamais.

David ne m'avait jamais accordé toute son attention comme cela. Il y avait toujours un de ses amis dans les parages pour gâcher nos rares moments d'intimité. De toutes façons, cela ne semblait même pas le déranger. J'étais seulement pour lui celle qui lui permettait de vider son engin. Il couchait seulement avec moi, Justin lui me faisait l'amour.

Justin accentua son sourire. Il était fier d'être le sourire sur mon visage.

- Oh attends ! Bouge pas ! s'exclama-t-il.

Il se leva en vitesse et partit regagner la chambre. Qu'avait-il derrière la tête encore une fois ? Il revint quelques secondes plus tard les mains derrière le dos et un grand sourire dessiné sur ses lippes.

- Qu'est-ce que tu caches ? demandai-je.
- Lève toi.

Je fis ce qu'il me dit et contournai la table pour me retrouver face à lui, traînant le drap à mes pieds.

- Tends ta main et ferme les yeux, ajouta-t-il.

Je m'executai une nouvelle fois. Je sentis quelque choses de froid frôler d'abord ma peau me procurant un frisson avant de l'entourer au niveau de mon poignet.

- Tu peux ouvrir les yeux, annonça-t-il.

Je retrouvai la vue et baissai immédiatement mon regard vers mon poignet. Un joli bracelet en argent l'ornait. Je le touchai pour scruter les détails. C'était une simple chaîne en argent avec un simple diamant blanc suspendu à cette dernière mais c'était spécial pour moi.

- Un diamant comme avoir confiance en soi ? demandai-je portant mes yeux sur lui.

Il hocha la tête.

- Je voulais te l'offrir hier soir mais j'ai été emporté par une certaine euphorie, dit-il en riant.

Cette euphorie qui nous avait emmené jusqu'au lit.

- Merci Justin, c'est magnifique...

Je le pris dans mes bras. J'aurais aimé avoir un cadeau pour lui aussi. J'en avais jamais pour lui, quelle mauvaise petite amie j'étais... Je l'embrassai tendrement puis nous terminâmes de petit déjeuner avant d'aller se préparer pour regagner les cours.

...

Les cours venaient de se terminer, j'étais complètement exténuée. Justin s'était endormi en plein cours de mathématiques, il n'arrivait même plus à tenir debout le pauvre. J'avais l'impression que les yeux de Savannah noircissaient à chaque fois qu'elle me voyait, j'en venais à penser qu'elle était prête à m'égorger à tout moment.

Nous regagnâmes la voiture de Justin, j'avais hâte de rentrer chez moi et de dormir.

- Je suis morte, soufflai-je. J'ai juste envie de dormir là.
- Bah t'es pas prête de dormir Princesse, rétorqua-t-il en attachant sa ceinture.
- Pourquoi ? fronçai-je les sourcils.
- Ma mère m'a envoyé un message, elle veut te voir maintenant, annonça-t-il.

Mes pupilles se dilatèrent. Je n'étais pas prête pour cela. Pas maintenant. Je ne ressemblais à rien, je n'avais pas l'énergie pour et je ne m'étais simplement pas préparée pour cela.

- Là maintenant ? demandai-je paniquée.
- Oui là maintenant.
- Maintenant maintenant ? insistai-je.
- Oui Ali, rit-il.
- Oh mon Dieu...

Je couvrai mon visage de mes deux mains. Comment allais-je passer cette étape ? Elle allait probablement me fusiller de questions et être plutôt sèche avec moi. Je sentais que quelque chose de mal allait se passer.

- Tu peux pas repousser ? demandai-je toujours couverte de mes mains.
- Non, estime toi heureuse qu'elle veuille bien te revoir aussi vite, dit-il amicalement.
- Mais Justin je suis pas prête.

Je sentis ses mains attraper les miennes, m'envoyant un picotement, et il les retira de mon visage délicatement.

- Tu l'as déjà vu et crois moi, ça peut pas être pire que les deux dernières fois.
- On sait jamais...
- Mais en fait, le cambriolage ne t'a vraiment pas rendu courageuse, fit-il la remarque.
- Mais là c'est pas pareil, c'est important pour moi.
- Fais moi confiance, je la connais mieux que toi non ? Je sais qu'elle sera gentille avec toi, me rassura-t-il. Et puis y a mon père, il t'adore, t'as oublié ?

J'hochai la tête. Il avait peut être raison. Je me faisais du souci pour rien.

- Tu veux bien venir alors ? demanda-t-il.
- Oui.

Il démarra la voiture prenant la direction de sa maison. Mon coeur allait exploser, bien que Justin avait essayé de me rassurer, j'avais peur de mal faire. J'avais vraiment envie d'être acceptée de ses deux parents, même si je n'allais peut être pas finir ma vie avec lui, je voulais marquer leurs esprits d'une bonne façon et surtout faire mieux que Savannah.

Le trajet me paru très court. Nous arrivâmes très vite chez Justin. Nous sortimes de la voiture. J'avais le pas hésitant. Je laissais mon copain passer devant moi. Il sortit ses clefs de sa poche. J'espérais qu'il me dise que c'était en réalité une blague et un prétexte pour que je l'accompagne chez lui mais il ne disait toujours rien.

Il entra une clé dans la serrure et la tourna. C'était la pagaille dans mon cerveau, j'essayais de trouver des tournures de phrases de dernières minutes qui me feraient passer pour une super fille en vain. La porte s'ouvrit, Justin entra et je le suivis. Je retrouvai ce salon que je n'avais pas vu depuis un long moment.

Il n'y avait personne à l'intérieur mais ma pensée fut vite réfutée quand nous entendîmes des pas venir vers nous. Nous vîmes arriver les parents de Justin chacun en tenue élégante, ce devait être leur tenue de travail. Je me sentais encore plus mal à l'aise avec mon pauvre cardigan trop long sur moi.

- Alison ! lança Jeremy souriant.

J'étais ravie de le revoir. Il me prit dans les bras et me fit la bise. Il était suivi de sa femme, Patricia. Il se mit de côté et je me retrouvai à devoir lui faire la bise également. Elle me faisait peur, littéralement.

Ils m'invitèrent à m'asseoir sur le canapé. Justin resta à mes côtés, heureusement. Je pouvais entendre mon coeur battre. Je tremblais presque.

- C'était bien hier soir ? commença Jeremy.
- Oui, c'était super, répondit Justin.

Jeremy tourna son regard vers moi attendant une réponse.

- Oui... Oui, super, répondis-je timidement.

Bien que je gardais mes yeux rivés sur la cheminée éteinte de la pièce, je savais que Patricia me regardait, je pouvais sentir son regard imposant sur moi. Elle devait être entrain de se dire qu'au moins Savannah était sophistiquée, pas comme moi.

- Tu as l'air nerveuse Alison, continua Jeremy ce qui me mit d'autant plus mal à l'aise.
- Ne t'inquiète pas, je ne vais pas te manger, parla enfin Patricia d'un ton amusé.

Je tournai mes yeux timidement vers elle.

- Je sais que je n'ai pas été très gentille avec toi depuis la première fois qu'on s'est vues et je m'en excuse, expliqua-t-elle en souriant. Si mon mari et mon fils t'aiment bien, il n'y a pas de raison que je ne t'apprécie pas non plus.

Mon coeur se remplit de soulagement à ce qu'elle venait de dire. Je me sentis plus à l'aise d'un coup. Ma poitrine reprit des mouvements réguliers. Je regardai Justin un instant qui me sourit.

- Merci, je vous avoue que j'ai eu très peur que vous soyez encore très rude avec moi, dis-je.
- Non, je n'ai plus de raison de l'être maintenant, sourit-elle.

Je lui souris. Elle était finalement sympa et agréable. C'était définitivement moi qui lui avait provoqué son ton très sec et je comprenais bien pourquoi.

- Alors, parle moi un peu de toi, reprit-elle. Apparemment je connais ta tante, c'est Justin qui me l'a dit, évidemment après sa rupture avec Savannah sinon je lui aurais envoyé une gifle dans la tête, précisa-t-elle en riant.

Nous rîmes.

- Oui, elle est hôtesse de l'air, elle vous a eu durant un de ses vols, répondis-je. Elle s'appelle Érica.
- Ah oui je vois qui c'est, tu lui passeras le bonjour, dit-elle.
- Je le ferai.
- Et donc c'est ta tante qui s'occupe de toi ?
- De moi et ma petite soeur oui. Mes parents -je fis le signe des guillemets- j'en ai seulement que des vagues souvenirs.

Son visage s'irrita compatissante de ma douleur mais j'en avais plus. Je n'avais pas de douleur parce que je savais que la vie que j'avais avec ma tante était bien meilleure que celle dont n'importe quels parents auraient pu nous donner à moi et ma soeur.

- Mais ça ne me dérange pas parce que je suis bien avec seulement ma tante et ma soeur. Je n'ai pas à me plaindre, ajoutai-je, vraiment.
- Tant mieux alors mais j'imagine que ça t'a fait du mal un peu au début, dit-elle.
- Oui bien sûr, je me sentais un peu abandonnée et inutile mais heureusement, j'étais trop jeune pour vraiment réaliser et comprendre ce qu'il se passait, tout comme ma soeur.

Cela me faisait bizarre d'en parler avec elle. Je n'avais même pas eu une vraie discussion sur cela avec Justin, je lui en avais juste parlé rapidement à l'aéroport, me rappelai-je.

- Et tu aimerais les revoir un jour ? demanda Jeremy.
- Non, je préférerais qu'ils restent loin de nous comme ils ont su très bien le faire jusqu'à présent, répondis-je.
- Tu as raison, dit-il.

Justin ne disait rien, voulant sûrement me laisser faire avec ses parents mais c'était mieux s'il prenait la parole de temps en temps car je serais bientôt à court de phrases.

- J'aime bien le fait que tu n'aies pas eu une enfance comme tout le monde, dit Patricia, ça pourra faire comprendre à Justin qu'il a de la chance et le faire grandir.
- Mais je sais que j'ai de la chance, se défendit Justin.
- Oui, oui, c'est pourquoi tu veux faire basketteur alors que tu as un avenir assuré avec l'entreprise de ton père.

Nous voilà à parler du sujet tabou. J'allais enfin participer à cette conversation qui créait des tensions mais cela m'était égal parce que je voulais que les parents de Justin sachent qu'il devait être libre de faire ce qu'il voulait.

Justin souffla, il ne semblait pas vouloir repartir sur cette discussion. Je me lançai alors au risque de les énerver.

- Vous ne devez sûrement pas être d'accord avec moi mais je pense que Justin a le droit de vouloir réaliser son rêve.

Justin se tourna vers moi surpris que j'ai pu prendre sa position.

- Pourquoi il ne peut pas juste essayer ? Et si ça ne marche, il reprendra l'entreprise de son père, il n'a rien à perdre et vous non plus, ajoutai-je.

Les parents de Justin se regardèrent puis regardèrent leur fils.

- Je pense que c'est une perte de temps, dit Patricia.
- Vous ne croyez pas en lui ? L'avez vous déjà vu jouer au moins ?
- Bien sûr, répondit-elle.
- J'avais treize ans la dernière fois que tu m'as vu joué maman.

Elle grimaça.

- Pourquoi le laissez vous continuer de jouer si vous ne voulez pas qu'il en fasse son métier ? demandai-je.
- Si ça lui permet de rester en forme.
- Je trouve que c'est pas juste, dis-je. Il se donne beaucoup de mal pour en faire son métier.

Je regardai Justin qui lui regardait le sol. Cela me faisait vraiment de la peine de le voir comme cela.

- Je pense qu'elle a raison, intervint Jeremy. On a rien à perdre.
- Et si Justin échoue, il sera triste et ne voudra plus rien faire, rétorqua Patricia.
- Non, je sais à quoi m'attendre, dit Justin. Je sais que ça ne va pas être facile.

Patricia regarda encore son mari.

- S'il vous plaît Patricia, donnez lui une chance.

Elle regarda à présent son fils. Je comprenais pas pourquoi elle hésitait autant.

- Bon... lâcha-t-elle, pourquoi pas.

Je regardai immédiatement Justin qui souriait.

- À une seule condition, ajouta-t-elle, que toi, Alison, l'accompagne à chacun de ses matchs et le pousse à toujours donner le meilleur de soi, c'est ta responsabilité maintenant.
- Pas de problèmes ! souris-je.
- Très bien alors.

J'étais super contente et fière de moi. J'avais réussi à faire changer d'avis les parents de Justin ! Ce dernier me chuchota un merci. Je savais à quel point cela était important pour lui.

Nous continuâmes à discuter de beaucoup de choses et je restai même dîner. J'avais réussi à voir ma place, enfin, et je n'étais pas prêter à la donner à quelqu'un.

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