Chapitre 15

«On ne fait que s'embrasser.»

J'arrivai devant l'adresse indiquée. Je ne fus pas surprise de voir la grandeur de la maison de Cameron. Je me garai et laissai mon sac à l'intérieur de la voiture. Je sonnai à l'interphone devant le portail et il m'ouvrit. Je traversai le jardin et je me retrouvai devant la porte d'entrée qui s'ouvrit des que je me présentai devant.

- Hey, dis-je en voyant Cameron.

Il avait les cheveux en bataille, putain comment cela le rendait sexy ! Son t-shirt mal mit et qui laissait entre voir son short de basket amplifiait sa beauté. Mais cette beauté n'égalait pas celle de Justin. Il prit ma main et me fit entrer. Nous parcourumes le salon où se trouvaient ses parents sur le canapé, regardant la télé. Je leur lançai un bonjour qu'ils me rendirent. Ils n'étaient pas du tout surpris de me voir, ils devaient avoir l'habitude de voir leur fils ramener une fille chez eux. C'était un peu humiliant à vrai dire de savoir qu'ils devaient se dire que je n'étais qu'une conquête de plus. Nous montâmes les escaliers puis il m'emmena directement dans sa chambre qui était aussi grande que celle de Justin comme il me l'avait dit la première fois que je l'avais vu. Elle était également sur le thème du basketball.

- Wow, lançai-je.

Il rit et détacha ma main. J'observais la pièce, elle était plus désordonnée que celle de son meilleur ami. Pourquoi devais-je toujours tout comparer à Justin ? 

- Excuse moi du désordre, je ne m'attendais pas à ce que tu viennes, annonça-t-il comme s'il avait lu dans mes pensées.

Il prit les quelques affaires qui traînaient sur le lit et sur le bureau et les posa dans un coin de sa chambre. Pendant ce petit espace de temps, je partis m'asseoir sur son bureau.

- Alors, qu'est ce que t'es passé par la tête pour venir ici ? demanda-t-il en s'avançant vers moi en souriant.
- J'avais juste envie de te voir, répondis-je avant de me mordre la lèvre inférieure.

Il sourit, satisfait et se plaça juste en face de moi. J'en profitai pour retirer ma veste et la lui passai pour qu'il la range mais il la posa sur le bureau juste à côté de moi. Une couche de vêtement en moi, j'avais envie de me lâcher un peu. Je voulais tout oublier pour une soirée. Je pris la main de Cameron et la posai sur ma cuisse. Son visage montrait à la fois l'étonnement et la joie ce qui me poussait à continuer. Je portai ma main à son cou et le tira vers moi jusqu'à ce que nos nez se touchent. Je sentais sa respiration sur mes lèvres.

- Embrasse moi Mendes, murmurai-je.

Il sourit et n'attendit pas une seconde de plus pour plaquer ses lèvres contre les miennes. Pas une seule étincelle me frappa le corps. Aucun frisson me parcouru. Le baiser se prolongea sur le lit, nos langues jouaient entre elles. Cameron au dessus de moi, la chaleur montait tout de même. Il détacha ses lèvres des miennes pour les faire glisser sur mon cou. Il le saupoudra de quelques baisers. Je mentirais si je disais que je n'avais aucun scrupule de faire ce que j'étais entrain de faire. Cameron ramena ses lèvres aux miennes et je portai ma main à sa tête.

- Tu es chaude Carter, murmura-t-il.
- J'ai envie de toi.

J'attrapai son haut et le retirai. Je fus agréablement surprise de découvrir son torse très bien sculpté. Je n'hésitai pas à glisser mes doigts dessus. Il était vrai que j'avais de la chance de plaire à un garçon comme lui. Cameron se remit à m'embrasser dès que sa tête fut sortie de son t-shirt, il avait l'air d'aimer le goût de mes lèvres. Je le sentais durcir sous son short, c'était excitant. J'interrompus le baiser pour retirer mon haut. Je me trouvais désormais en soutien gorge.

- Putain, lâcha Cameron en me voyant ainsi.

Je souris. Cela faisait tellement longtemps que je n'avais pas été aussi loin avec un garçon donc cette situation ne me déplaisait pas tant. Cameron n'osa pas me toucher et préféra reprendre notre baiser. Je remontai mes jambes et les écartai mes pour qu'il soit plus coller à moi. Je sentais bien son pénis durci contre moi. Je décidai d'interrompre à nouveau le baiser pour ôter mon bas et le sien. Nous étions alors tous les deux en sous-vêtements. J'attrapai le cou de Cameron et l'embrassai plus fougueusement. Cela aurait du être intense, rempli d'émotions, mais j'avais juste l'impression de jouer dans une scène. Il arrêta le baiser et me regarda.

- Tu es sure de vouloir le faire ? demanda-t-il.

J'hochai la tête et portai ma main à son caleçon pour le retirer mais il poussa ma main.

- Qu'est ce qu'il y a ? demandai-je surprise.
- Je sais que tu fais ça pour te sortir Justin de la tête, annonça-t-il, mais c'est mon meilleur ami et je peux pas lui faire ça.

Il se releva et sortit du lit. Je ne compris pas ce qu'il venait de se passer. Je ne m'attendais pas à ce qu'il arrête tout d'un coup et surtout à ce qu'il me dise ça. Je fronçais les sourcils. Je devais être toute rouge.

- Je sais qu'il se passe quelque chose entre vous et que si vous êtes distants maintenant c'est parce qu'on est devenus trop proches, continua-t-il en renfilant ses vêtements. Justin est mon meilleur pote et jamais je lui ferai ça.

J'étais complètement abasourdie par ce qu'il était entrain de dire. Je comprenais pas pourquoi il avait fait tout ce manège pour que je décide enfin à passer à l'étape supérieur avec lui et qu'au final il me balance ça à la gueule le moment de l'acte venu. En tout cas, Cameron n'était pas dupe et il avait bien compris la situation. Je me sentais bête tout d'un coup d'avoir voulu essayer de faire une chose pareille avec lui. Je pris mes vêtements à mon tour et me rhabillai.

- Et à toi non plus Alison. Je veux pas te faire regretter ça un jour.
- Je ne sais pas quoi dire Cameron.

Il sourit.

- Je comprends, dit-il avant de s'asseoir sur sa chaise de bureau.
- Pourquoi tu m'as laissé alors nous déshabiller ? Je veux dire, tu aurais pu tout arrêter dès le début.
- Je voulais voir si je ne m'étais pas tromper à propos de ce à quoi pouvait ressembler ton corps.

Je secouai la tête.

- Et il est à la hauteur de mes espérances, ajouta-t-il en souriant.
- T'es con, ma parole.
- Tu sais, j'étais sérieux quand je disais que je voulais une relation sérieuse. Je ne veux plus coucher sur un coup de tête même si tu me plais, je préfère qu'on aille pas plus loin.
- Oui, je comprends.
- Mais j'avoue que c'est difficile pour moi parce que mon dieu comment t'es bien foutu ! lança-t-il.

Je ris. Même si c'était maladroit de sa part, j'étais flattée.

- Je peux quand même dormir ici ? demandai-je.
- Oui, il n'y a pas de problèmes, je saurai me retenir, plaisanta-t-il.
- D'accord, merci.

Il me prêta un de ses pulls pour que je puisse dormir, je me changeai devant lui, de toutes façons il venait de me voir en petite lingerie, puis nous nous allongames sur son lit King Size. Finalement, j'étais très contente que Cameron aie voulu qu'on aille pas plus loin par respect pour Justin parce que cela voulait dire que c'était un mec bien avec des valeurs et qu'il ne pensait pas qu'à lui.

- Tes parents n'ont pas réagi en me voyant, dis-je, calée ente ses bras.
- Ils ont l'habitude de ce genre de situation.
- Et ton petit frère ? Est ce qu'il voit tout ce qu'il se passe ?
- Comment tu sais que j'ai un petit frère ? demanda-t-il.
- Justin me l'a dit. Il s'appelle Cailey, c'est ça ?
- Oui. Il est trop jeune pour comprendre mais il sait que j'emmène beaucoup de filles dans ma chambre aussi.
- Tu le fais quand il est là ? demandai-je surprise.

Je le regardai et il jeta aussi un regard sur moi en souriant.

- Oui. Quand j'ai envie, j'ai envie, répondit-il.
- T'as pas honte ! dis-je avant de le taper amicalement. Et il t'a déjà entendu ?
- Oui. Il me demande souvent pourquoi les filles qui viennent chez nous crient, dit-il en riant.
- Et tu réponds quoi ? demandai-je du même ton.
- J'invente des trucs à chaque fois.

Je posai ma tête dans son cou et commençai à le carresser à l'aide de mon index et de mon pouce. J'étais quand même bien dans ses bras.

- Il sera comme moi plus tard, dit-il fièrement.
- C'est pas une bonne chose, rétorquai-je en souriant.
- Je préfère qu'il soit un coureur de jupons qu'un solitaire.

Il me regarda en souriant puis Il prit mon menton et m'embrassa. J'aurais voulu avoir les papillons dans le ventre, le coeur qui battait la chamade, j'aurais voulu que ça soit lui pour qui j'éprouvais des sentiments mais ce n'était pas le cas. Pourtant, nos bouches s'entremêlaient parfaitement.

- Je croyais qu'on irait pas plus loin, dis-je.
- On ne fait que s'embrasser, dit-il en souriant.

Je me contentai de sourire et je fermai les yeux. Je lui souhaitai une bonne nuit, il me la souhaita en retour et après avoir activer le réveil, nous nous endormîmes. Je me réveillai le lendemain matin avant le réveil et donc avant Cameron. Cela tombait bien pusqu'il fallait que je retourne chez moi pour chercher mes affaires de cours de la journée et me changer. Je laissai le pull de Cameron pour revêtir les mêmes vêtements qu'hier, je lui envoyai un message pour l'avertir et je partis en toute discrection de la maison pour rejoindre la mienne. Il faisait encore nuit dehors.

Arrivée chez moi, je retrouvai malheureusement ma tante affalait sur le salon, je savais qu'elle allait me faire la morale. 

- Alison, te voilà, commença-t-elle en se levant du canapé.
- Tata, dis-je sans enthousiasme.
- Où étais-tu ? demanda-t-elle arrivant à ma hauteur.
- Ella ne t'a pas dit ? 
- Si. 
- Bah voilà, tu sais où j'étais.
- Bon alors, qu'est-ce que tu faisais chez Cameron ? C'est qui lui encore ?

"Encore", comme si je me tapais tous les mecs du Colorado.

- Un ami. Je suis juste partie dormir chez lui, il n'y a pas de mal à ca, répondis-je agacée.
- Evite de faire ça en milieu de semaine, s'il-te-plait. Regarde, tu t'es pas bien organisée.
- D'accord, soufflai-je pour écourter la discussion.
- Bien, dépêche toi maintenant pour ne pas être en retard.

Je montai dans ma chambre et fis ce que j'avais prévu de faire puis quand je fus prête, je quittai la maison après avoir salué ma tante et allai en cours. Dans les couloirs du lycée, je croisai Savannah avec ses amies. Elle m'interpella comme je l'avais deviné.

- Alison, dit-elle en souriant.
- Savannah. Et... Je me rappelle plus de vos noms, ajoutai-je après un pause.
- C'est pas grave, il faut que je te parle en privé.

Elle me prit à part, loin de ses amies. Je me demandais ce qu'elle voulait bien me dire.

- Tu t'es disputée avec Justin ?
- Pourquoi cette question ? demandai-je en fronçant les sourcils.
- J'ai bien remarqué que vous ne vous parlez plus. C'est dommage, dit-elle en grimaçant. J'espère qu'on restera quand même en contact, ajouta-t-elle en souriant avant de repartir rejoindre sa bande.

Alors quoi ? C'était tout ce qu'elle avait à dire ? Elle ne voulait rien arranger parce que cette situation l'arrangeait ! Je le voyais bien. Elle avait eu ce qu'elle voulait au final. Je me grattai la tête et rejoignis ma salle de classe. C'était toujours un pincement au coeur et une grande frustration que je ressentais quand je voyais Justin. Je jouais avec mon crayon pour faire baisser la tension mais j'avais juste envie de crier. A l'heure du déjeuner, je dus manger toute seule parce que Cameron n'avait pas les mêmes horaires de pause que moi. Cependant, il m'avait proposé de l'accompagner chercher son frère tout à l'heure à la maternelle. Assise toute seule à une table, je me sentais toute petite. Cette habitude n'allait pas changer finalement. Comment en étais-je arrivée là ? Je m'étais complètement renfermée depuis ma séparation avec David. Ma tante qui avait voulu que je change de lycée pour pas qu'on me reconnaisse -j'etais apparue dans quelques journaux avec David- n'avait fait qu'accelérer le processus. Au début de l'année scolaire, il était vrai qu'un bon nombre de garçons avait essayé de m'approcher mais je les avais tous repoussé. Il m'arrivait même de dire que j'aimais les filles pour qu'on me laisse tranquille. On pouvait être belle et plaire mais si la personnalité ne suivait pas, les gens finissaient par ne plus vous prêter d'attention. Je plaisais, je le savais mais moi je voulais juste être seule. Je ne parlais à personne, on aurait dit une vraie asociale. Mais grâce à Justin, j'avais pu m'ouvrir à nouveau aux gens, surtout aux gens de mon âge et maintenant tout ce que je voulais c'était être entouré de celui qui me mettait dans tous mes états. J'avais remarqué à quel point je me sentais vide sans lui. J'étais pathétique.

Les cours finis, j'attendais Cameron devant le portail. Il arriva cinq minutes après moi.  

- Je t'ai manqué Carter ? demanda-t-il en arrivant à ma hauteur en souriant.
- Même pas un peu, Mendes, répondis-je.

Nous nous dirigeâmes vers sa voiture. C'était une sportive aussi. Noir chromé comme celle de Justin. Ils avaient décidément exactement les mêmes goûts.

- Tu n'as pas lésiné sur les moyens à ce que je vois.
- Elle est belle, tu as vu ?
- C'est difficile de dire le contraire.

J'ouvrai la porte, et instinctivement je levai les yeux devant moi et aperçus Justin aux côtés de Savannah qui nous regardait, les mains dans les poches. Il vit que je l'avais remarqué et tourna le regard après avoir serré sa mâchoire. Je souriai intérieurement, il se souciait encore de moi. J'entrai dans la voiture et nous partîmes direction la maternelle du petit Cailey.

- J'ai hâte ! annonçai-je à un feu rouge.
- Ah ouais ?
- Oui ! J'aime trop les petits enfants !

Il rit.

- Il faudra qu'on soit un peu distant devant lui, s'il voit qu'on est trop tactile, il va croire que tu es ma copine et il ira le dire à ma mère qui elle ira le dire à celle de Justin. Et si Justin le sait, je suis mal.
- Mais ta mère m'a vu hier soir.
- Je sais mais j'emmène jamais mes conquêtes chercher mon petit frère avec moi. Si je fais ça, ça veut dire que c'était sérieux. Et si sérieux, ma mère en parle à tout le monde tellement c'est rare, expliqua-t-il.
- Ah oui ? Ça veut dire que moi c'est sérieux ? le taquinai-je.

Il m'attrapa le menton et m'embrassa langoureusement. Je me laissai faire.

- Non, dit-il après le baiser, en souriant.

Le feu vira au vert et il se concentra à nouveau sur la route.

- C'est d'accord, dis-je. De toutes façons je ne suis pas ta copine.

Je le vis avoir un sourire au coin des lèvres. Je posai alors ma main sur sa cuisse droite. Ainsi, il se mit à mordre sa lèvre inférieure. Je ne comprenais pas ce que j'étais entrain de faire. Je jouais un jeu de séduction avec Cameron alors que je ne voulais rien de plus que de l'amitié avec lui. Je retirai alors ma main et regardai droit devant moi.

- Pourquoi tu es célibataire Carter alors que tu pourrais avoir tous les mecs à tes pieds ?

Je ne répondis pas.

- T'es une bombe Carter, fais toi plaisir.

J'avais encore l'impression d'entendre David qui me faisait du rentre dedans. Au début je le repoussais puis j'avais fini par céder. C'était comme ça qu'on avait fini par être en couple.

- Tais-toi Mendes, tu m'épuises.

Il rit.

- Tu peux prendre les bonbons dans la boîte à gants ? C'est pour Cailey, il faut pas que j'oublie.

J'ouvrai la boîte à gants qui se trouvait juste devant moi et récupérai les trois paquets de bonbons qui se trouvaient la dedans.

- Tu en veux ? demandai-je. Il va pas quand même manger tout ça.
- Non t'inquiète pas. Oui j'en veux bien s'il te plaît.

J'ouvris le paquet et lui en mis un dans la bouche. Il en profita pour me mordre le doigt.

- Eh ! criai-je en le tapant.

Il éclata alors de rire.

- Tu veux un bisou magique ? demanda-t-il après avoir repris son calme.
- Non, répondis-je en faisant la moue.
- Attends qu'il y ait un feu rouge, tu auras ton bisou.
- Non j'en veux pas, rétorquai-je.

Je pris le paquet de friandises ouvert pour moi et en mangeai la moitié. Voyant qu'on arrivait à un feu rouge, j'anticipai les prochaines initiatives de Cameron en tournant ma tête vers la fenêtre. Le frein à main enclenché, il se précipita pour me taquiner. Il posa tout d'abord sa main sur ma cuisse puis il joua avec mes cheveux. J'essayai de rester de glace mais j'avouai que j'avais envie de céder. Puis quand il sentit que le feu allait virer au vert, il tourna ma tête, je ne resistai pas même si j'aurais largement pu. Il approcha son visage du mien. Nos fronts collés, ce moment dura quelques secondes avant qu'il m'embrasse une nouvelle fois. Il était vrai que c'était une situation très étrange et que moi même je n'en comprenais pas le but. Tout ce manège était absurde, je le savais mais je rentrais quand même dedans, comme je l'avais fait avec Justin.

- Tu m'enerves, dis-je nos lèvres enfin décollés.

Nous arrivâmes à destination. Cameron se gara sur le parking. La maternelle était petite et très belle. Il y avait déjà des parents qui attendaient devant avec leur poussette ou le goûter de leurs enfants à la main. Nous sortimes de la voiture, je n'avais pas oublié de prendre les friandises. Le bras de Cameron autour de mes épaules, nous nous dirigeâmes devant la maternelle. Il m'embrassa à plusieurs reprise que ce soit sur la joue ou sur la bouche devant tout le monde. J'étais gênée.

- Il n'y a pas des parents qui te connaissent qui pourraient raconter à ta mère ce qu'ils sont entrain de voir ? lui demandai-je.
- T'inquiète pas. Ma mère ne vient quasiment jamais ici chercher mon frère. Personne ne la connaît assez bien pour parler de moi, expliqua-t-il. Alors je peux profiter de toi encore quelques instants.

Après ces mots, il ne décolla plus ses lèvres des miennes. Il paraissait complètement envouté, je dirais même accro comme si mes lèvres étaient devenues une drogue pour lui. Pourtant, je mettrais ma main à couper que son coeur réagissait de la même manière que le mien face à ces baisers ;  il ne réagissait pas. Cameron fut tellement concentré sur mes lèvres qu'il n'entendit pas les élèves sortir de la maternelle et oublia qu'on devait être distant devant son petit frère. Ainsi, des petites mains qui tapotaient nos jambes interrompurent notre occupation. C'était celles de Cailey. 

- Oh mon p'tit gars ! lança Cameron en s'agenouillant pour faire la même taille que son petit frère. 

Il embrassa ses joues rebondies.

- C'est qui elle ? Ton amoureuse ? demanda Cailey.

Je fonds en entendant sa voix d'ange. Je remarquai également ses yeux cyans, ses cheveux noirs, longs et lisses. Il avait l'étoffe d'un futur tombeur de filles si ce n'était déjà pas le cas maintenant. Cameron rit à la question de Cailey et répondit positivement. J'imaginais qu'il ne voulait pas décevoir son petit frère. 

- Bonjour toi, dis-je. Tu en veux ?

Il hocha la tête et je lui donnai les paquets de friandises. Cameron récupéra son sac et nous retournâmes dans la voiture.

- Tu la frappes pas elle Cameron ? demanda Cailey.
- Pourquoi je la frapperais ?
- Parce que tu frappe les autres filles à la maison, répondit le petit.

Je lançai un regard tueur à Cameron avant que nous rentrâmes tous dans la voiture. Cailey s'assit à l'arrère, son grand frère lui attacha la ceinture et posa son sac à coté de lui. 

- Tu vois quelle idée dans la tête tu mets à ton frère en baisant quand il est là ! chuchotai-je à Cameron quand il fut à son tour installé. 

Il se contenta de rire -il n'avait pas d'arguements- puis il dit à son frère qu'il ne me frappait pas. 

- Alors je vais pouvoir la connaitre alors ? 
-  Je sais pas Cailey, on verra, répondit Cameron.

Je contemplais Cailey, j'étais omnibulée par lui. Il incarnait parfaitement l'innocence. C'était triste de savoir que quand il grandira, cette innocence disparaîtra. Il finira soit coureur de jupons comme son frère soit il aura quelques relations par-ci par-là. Il s'amusera avec ses copains à parler de sexe, à commenter chaque fille qu'ils verront passer et à les noter sur dix. Il boira de l'alcool en soirée et sera tenté à prendre des drogues. Il parlera mal à ses parents quelques fois parce qu'il aura vu ses amis faire pareil. Il préfèrera aller voir des matchs de basketball que de faire ses devoirs parce qu'après tout, son avenir était assuré. Il oubliera ce que c'était d'être "stylé" parce qu'on avait des meilleures notes et j'étais bien contente de ne pas pouvoir voir cette innocence s'échapper de lui. 

- Alison ! 

Cameron me sortit de ses pensées.

- Oui ? 
- Qu'est-ce que t'as ? T'es tombée amoureuse de mon petit frère ou quoi ? Tu m'oublies déjà ? 
- Oh non, je pensais, répondis-je en me remettant bien sur mon siège. Qu'est-ce que tu voulais me dire ?
- Je te raccompagne au lycée pour que tu récupères ta voiture ?
- Oui, merci. 

Le trajet se termina dans la bonne humeur, la musique à fond. Cailey me raconta un peu sa vie, c'était mignon de l'entendre parler. J'avais appris qu'il avait une copine qui s'appellait Ciara, qu'il était le meilleur dans sa classe et qu'il était le chouchou de sa maîtresse. Je l'avais bien deviné. De retour au parking du lycée, je dis au revoir à Mendes Jr. en lui faisant un gros bisou puis quand ce fut autour de Cameron, je lui fis la bise mais il retint mon bras.

- Un dernier bisou et après on en parle plus. 

Je souris et je fis durer le suspense en le regardant longtemps. Puis, je plaquai pour la dernière fois mes lèvres sur les siennes. J'étais un peu embarrassée de le faire devant Cailey. J'écourtai alors le baiser tandis que Cameron essayait de l'allongeait en retenant mon coup.

- Allez Carter, rentre bien.
- Ciao Mendes.

Je fermai la portière de sa voiture et rejoignis la mienne. Si on m'avait proposé de passer une soirée et une journée comme celle que je venais de passer, j'aurais refusé. Ce n'était pas moi, jouer avec les garçons, ne pas être sincère... Ce n'était pas moi. Je savais que j'avais fait une grossière erreur et que je la payerai tôt ou tard.

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