Chapitre 14

«C'est finalement arrivé plus vite que prévu.»

Je n'avais aucune envie d'aller au lycée. Je ne voulais pas revoir son visage. Je ne voulais pas qu'on nous pose des questions sur notre situation. Je ne voulais plus avoir affaire avec lui. C'était sans aucune motivation que je me dirigeai dans le bâtiment. J'évitais les grands couloirs, là où je pourrais croiser le couple Javannah. Je m'assis au fond de la salle comme d'habitude et quand Justin apparut, je portais toujours mon regard hors de son secteur. Mon coeur battait involontairement vite alors que je savais pertinemment qu'il n'essayerait pas de m'adresser la parole. Peut être que maintenant, rien que le fait de le voir me donnait des sentations fortes. Je passai la matinée seule dans mon coin puis à l'heure du déjeuner, Cameron me rejoignit. On se posa à une table dans la cours pour manger dès qu'on eut récupéré nos plateaux. Cela me faisait plaisir qu'il n'avait pas abandonné l'idée de passer plus de temps avec moi. 

- Alors, j'ai enfin réussi à avoir un rendez-vous avec toi ? commença-t-il en souriant.                                   
- On dirait, dis-je du même ton.

Il rit et montra du menton derrière moi. 

- Il y a Savannah qui fait des siennes, dit-il en riant.

Je me retournai et vis Savannah qui faisait un coeur avec ses mains. Je souris en voyant cela, c'était plutôt marrant. Il y avait Justin, dos à nous, assis à la même table que sa copine. Il ne prêtait pas attention à nous et s'occupait plutôt de son assiette. Il devait cependant savoir que Savannah s'adressait à nous. Je me retournai pour à nouveau faire face à Cameron.

- Elle arrêtera donc jamais, dis-je en riant.
- Ah ça je peux te garantir que non. 

Je commençai à manger. Purée de pommes de terre au menu avec un steak haché. Toujours très gastronomique, ironisai-je. 

- Elle m'a parlé un peu de toi. Elle m'a dit que t'étais un coureur de jupons.
- Si elle veut me caser avec toi, elle s'y prend mal, rit-il. Oui c'est vrai que je m'en suis tapé des filles.
- Je te préviens, j'aime pas les garçons comme ça. 
- Pour ma défense, mes hormones travaillent beaucoup. Mais maintenant, je veux me poser avec quelqu'un, avoir une relation sérieuse pour une fois. T'en a déjà eu des relations sérieuses ?
- Oui, une, elle a durée un an et sept mois environ mais c'était une relation très compliquée.
- Ma plus longue relation a duré sept mois, dit-il en riant.
- C'est déjà bien pour un coureur de jupons, ris-je. 
- Ouais c'est parce qu'elle était vraiment bonne la fille aussi.

Je lui lançai un coup de pied en dessous de la table. 

- Parle pas des filles comme ça.
- Je suis un mec, c'est plus fort que moi. 
- Sauf que tu as une fille devant toi alors évite, dis-je en souriant.
- Ne t'inquiète pas, je parlerai jamais de toi comme ça, dit-il en souriant.
- Ca m'étonnerait Mendes.

Il rit. 

- J'aime bien quand tu dis mon nom. Prends en note, ajouta-t-il avant de me faire un clin d'oeil. 

Je compris tout de suite ce qu'il voulait dire, qu'il aimerait que je le dise quand nous deux passerons à la vitesse supérieure. Il me faisait penser à David, aussi rentre dedans que lui. Pas de langue de bois. Nous continuâmes de manger. J'aimais bien la présence de Cameron. Il était sans prise de tête mais il n'égalait pas le bonheur que je pouvais ressentir quand j'étais avec Justin. 

- Cameron, dis-je en soufflant.
- Tu es la seule qui me résiste autant, continua-t-il.
- Si tu veux une relation sérieuse, il faut savoir prendre son temps. 
- Je sais, c'est pour ça que je le prends avec toi, dit-il en souriant.

Je souris et finis mon plateau. J'aurais du me tourner vers Cameron dès le début. Tout aurait été plus simple et je n'aurais pas eu à boulverser le quotidien de quelques personnes. Il me plaisait physiquement et sa personnalité n'était pas si mal. 

- Tu sais Cameron, tu m...
- Oh Mendes ! me coupa quelqu'un.

Nous vîmes arriver une bande de garçons. Ils étaient nombreux et je n'en avais vu aucun auparavant. Je fronçai les sourcils en regargant Cameron, il m'annonça qu'ils étaient ses coéquipiers du basketball. Ils arrivèrent à notre hauteur.

- Accompagnée d'une jolie demoiselle, reprit le garçon blond qui avait l'air d'être le chef de la bande. Ton nom ?
- Alison. 

Ils m'observèrent tous. J'étais mal à l'aise, je n'aimais toujours pas être le centre d'attention de plusieurs personnes en même temps. 

- C'est ta copine ? demanda un autre garçon, un brun. 
- Non les gars, répondit Cameron.
- Oh, on voit ce que tu veux dire, dit le blond de tout à l'heure. 
- Arrêtez les mecs, c'est juste une amie. 

Je n'osais pas parler, ils m'intimidaient à vrai dire. Debouts là, à côté de nous, je me sentais toute petite. 

- Et Justin l'a déjà dans sa ligne de mire, continua Cameron.

Pourquoi disait-il cela ? Il était censé me vouloir.

- Ah ouais ? Il est plus avec Savannah ? 
- Si.
- Evidemment mec ! intervint un autre garçon.
- Comment il fait pour rester si longtemps avec cette pimbêche ? Il est vraiment perdu ce gars, reprit le blond. 

Décidement, Savannah ne plaisait à personne. Cela me faisait quand même un peu de peine parce qu'elle avait un bon fond et méritait qu'on lui laisse une chance à mieux la connaître. Peut-être qu'ils la connaissaient déjà très bien vu qu'ils étaient les coéquipiers de Justin mais je restais sur ma position qu'elle avait un bon fond. 

- Eh Alison, tu vas te taper le Bieber ?
- Non, pas du tout. Il est bien avec sa copine, répondis-je.

Ils éclatèrent tous de rire. Je savais que c'était hypocrite ce que je disais.

- Bon bah si t'es pas prise, je veux bien t'avoir, avoua le blond.

Je m'attendais tout sauf à ca. Je rougis immédiatement. Je n'aimais pas les compliments devant du monde.

- Eh mec, je suis arrivé avant, dit Cameron.
- Gars, tu couches avec tout le monde, les filles veulent pas d'un mec comme toi.
- Ca fait deux mois que j'ai rien fais, c'est fini tout ça, rétorqua-t-il.

Ils rièrent tous à nouveau. Cameron devait vraiment se tapait tout le monde pour qu'ils rigolent à ses paroles.

- Je suis sérieux les gars ! Je veux une relation sérieuse ! 
- Alison, n'écoute pas ce qu'il dit, il est devenu parano. Mendes vouloir une relation sérieuse, c'est pas imaginable, continua le blond.

Cameron riait. Il devait au final être d'accord avec eux. 

- Ta bite elle peut même pas être rangée une journée mec, ajouta un autre garçon.
- Baiser c'est le seul mot que tu connaisses, continua un autre membre de la bande.

Les conversations entre les garçons étaient vraiment très intéressantes et de bon sens, plaisantai-je. Ils ne pensaient qu'au sport et au sexe, sans cesse et cette conversation confirmait encore la règle. 

- Ok les gars, y une fille parmi nous, on va éviter de parler de ça, rétorqua Cameron.

Justin arriva au même moment avec Savannah. La tension monta en moi d'un coup de baguette. 

- Oh Bieber ! Et Savannah... attenua-t-il son enthousiasme.
- Salut les mecs, ça fait longtemps.
- Salut les gars, dit Savannah.

Justin se trouvait à ma droite avec les autres mais je n'osais pas me tourner.

- Ouais, il faudrait qu'on s'organise un petit match avant la reprise de l'entraînement.
- Je me suis entrainé hier avec Cameron, vous auriez du venir; 
- Vous nous avez pas prévenu aussi. Et une petite soirée aussi serait pas mal. 
- Ouais, on va s'organiser tout ça, dit Cameron. 

J'avais juste envie de partir. J'étais la seule à ne pas les connaître, je me sentais exclue. De plus, savoir Justin juste à côté de moi qui m'ignorait -ce qui était légitime- me tuait à l'intérieur. 

- Je vais y aller, dis-je en me levant. 
- Je t'accompagne, se leva aussi Cameron. A bientôt les gars. 

Il tapa la main de chacun des garçons de la bande. Le blond chuchota quelque chose à Cameron. Je leur souris en guise d'aurevoir et nous partîmes d'ici. Encore une fois, c'était sympa de la part de Cameron d'avoir voulu me suivre, au lieu de rester avec ses amis en plus. 

- Il t'aime bien Mike, dit-il en riant. Il m'a demandé ton numéro, c'est le blond si tu n'avais pas compris. 
- Ne lui donne pas s'il te plait, dis-je en riant. J'ai pas la tête à ça.
- Je comptais pas lui donner, attends, je veux pas un rival en plus. 

Je souris. Il mit son bras autour de mes épaules et je passai mon bras autour de sa taille. 

- Il me plait pas de toutes façons, ajoutai-je.

Il rit et m'embrassa la joue. J'aimais cette complicité qui s'installait entre nous. Nous nous dirigeâmes dans le bâtiment et nous nous installâmes sur des escaliers. Cameron, une marche plus haute que la mienne, j'étais entre ses jambes. J'aurais voulu que cela se passe avec Justin m'avouai-je. Il occupait toutes mes pensées et cela n'allait pas s'arrêter. Nous attendimes l'heure de retourner en cours ensemble.

- Tu traînes jamais avec les gens de ta classe ?
- Si, quand j'ai pas les même horaires que vous. Mais ils sont très intellos dans ma classe, c'est pas mon délire.
- Les gens intelligents t'aimes pas, me moquai-je.
- J'aime pas les gens qui font parler que de maths tous les jours.

Cameron catégorisait beaucoup les gens. Il représentait parfaitement le stéréotype du garçon qui ne s'arrêtait qu'au physique. Il n'était pas comme moi.

La journée était très lourde. J'avais ressenti la tension entre Justin et moi toute la journée. J'étais frustrée parce que j'avais l'impression qu'on me punissait d'une faute que je n'avais pas commise. Et lui, cela n'avait pas l'air de l'atteindre. C'était si facile pour lui. Je n'avais vraiment jamais compté, j'en étais sure. Il fallait que je me défoule et que je cambriole ce soir. Je devais me changer les idées. Chez moi, toute seule, je regardais la télé enfin du moins j'essayais quand je reçus un appel de Nevaeh.

- Badass !
- Oh non, elle est encore vivante celle là, plaisantai-je.
- Toujours !
- Comment ça se fait que tu sois autant en forme ? Il est tard là-bas non ?
- Oui mais je travaille le soir moi. Comment tu vas ?
- Ça peut aller, répondis-je.
- Justin et Ella m'ont appelé et ça ne va pas du tout tu veux dire, dit-elle d'un ton plus sérieux.

Justin avait appelé Nevaeh... Je comptais peut être finalement.

- Tu es bêtes d'avoir fait ce que tu as fais !
- Quoi ? J'ai pas le droit de penser à moi ?
- Si mais pas comme ça. Justin pense à toi aussi ! expliqua-t-elle.
- Je sais ce que tu vas me dire de toutes façons alors ça sert à rien d'argumenter. Tu comprends pas que je ne veux pas souffrir.
- Je comptais sur lui pour garder un oeil sur toi.
- Bah c'est raté, ris-je.

Justin et Nevaeh avaient sûrement fait une sorte de pacte pour que je me sente bien. Le problème était que je n'étais pas en dépression et que je n'avais pas besoin de quelqu'un qui soit toujours là pour me surveiller.

- Il a des sentiments pour toi Alison. Et ça lui fait du mal de voir où tout ça vous a mené.

Mon coeur manqua un battement. Justin avait dit à ma meilleure amie qu'il avait des sentiments pour moi. Il avait des sentiments pour moi... Justin Bieber avait des sentiments pour moi ! Je me répétais mais j'en revenais tellement pas. Lui aussi était blessé et je ne m'en étais pas rendu compte. Et il était dans une situation plus complexe que la mienne. J'aurais du l'écouter jusqu'au bout mais il était désormais trop tard. Je lui en voulais quand même toujours. Il m'avait jeté comme une merde.

- Pourquoi tu me dis ça ? Ça ne changera rien. Je ne veux plus lui parler.
- Tu es butée ma parole.
- C'est pas toi qui auras le coeur brisé après ! Je ne veux pas tomber amoureuse de quelqu'un avec qui je ne peux pas être. Toi tu t'en fiche, tu as tous les garçons que tu veux mais...
- Je comprends parfaitement ce que tu veux dire, me coupa-t-elle, mais vous pouvez vous arrangez.
- On arrange pas des sentiments Nevaeh et si tu continues à vouloir me changer d'avis, je raccroche.
- C'est bon, j'arrête.

J'étais agacée. J'étais la seule à me comprendre et je me sentais très seule encore une fois. Même ma meilleure amie ne me comprenait pas. C'était pourtant censé ce que je disais mais à croire que j'étais la seule qui avait du bon sens ici.

Ma tante était partie en réunion ainsi il ne restait plus qu'Ella et moi à la maison. Il était tard le soir et j'avais une envie pressante d'aller cambrioler une nouvelle maison. Il fallait alors que je profite de l'absence d'Érica pour m'offrir une petite escapade dans le quartier des riches. Mes affaires prêts, j'entrai dans la chambre de ma soeur pour l'avertir de ma sortie. Cependant, je ne comptais pas lui dire que j'allais cambrioler.

- Ella, je m'en vais, je dors pas ici, annonçai-je.
-  Tu vas où ? demanda-t-elle surprise.
- Je vais dormir chez Cameron, mentis-je.
- Cameron ? fronça-t-elle les sourcils. 
- Je t'expliquerai plus tard, écourtai-je la conversation. Préviens Tata.

Je refermai la porte et quittai la maison. Je pris la direction du quartier des riches. Le cambriolage m'avait manqué. Je rentrai sans difficultés vu que je connaissais le code maintenant. Je cherchai une maison où les lumières étaient éteintes, une qui pourrait être vide. Je m'arrêtai devant une maison qui me semblait être libre et pas compliquée à s'introduire à l'intérieur. Je pris mon sac, enfilai mes gants et sortis de la voiture. Je traversai les mètres qui séparaient la voiture de la maison puis je me trouvai devant la porte d'entrée. Je tournai la poignée, la porte était fermée à clé. Je cherchais alors aux alentours une clé qui pourrait me permettre d'entrer. Je ne trouvai rien alors je me mis à longer les murs afin de trouver une petite ouverture.

Je n'en trouvai aucune. Le proprietaire n'avait rien laissé au hasard. Dégoûtée, je retournai dans la voiture. Je jetai le sac sur le siège passager.

- Quelle journée de merde, soufflai-je.

Il etait encore trop tot pour rentrer chez moi. Je pris mon téléphone et parcourus mon répertoire. Une idée pourrait me passer par la tête, qui sait ? Je n'eus pas besoin de réfléchir longtemps, une idée me passa par la tête en voyant le nom de Cameron apparaître sur mon écran.  Pourquoi ne pas vraiment aller le rejoindre ? Puisque j'avais dit à ma soeur que je me rendais chez lui. Je décidai d'abord de l'appeler. Peut être qu'il dormait déjà.

- Allô ?

Un frisson me parcouru le corps. Sa voix était rauque.

- Coucou Cameron, c'est Alison, je ne te dérange pas ?
- Non pas du tout, je m'étais juste assoupi un peu.
- Ok euh... Est-ce que je pourrais venir chez toi ?
- Oh... Tu veux venir chez moi ?

Je pouvais savoir par l'intonation de sa voix qu'il souriait.

- C'est finalement arrivé plus vite que prévu, ajouta-t-il.
- Arrête, dis-je en riant. Alors c'est bon ? Je peux ?
- Bien sur, comment pourrais-je refuser, répondit-il en riant.
- Bien, envoie moi ton adresse par message, à tout à l'heure.

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