Chapitre 11

«Je ne joue pas, c'est bien ça le problème.»

- Je vais enfin pouvoir découvrir ton temple sacré ! lança-t-il.
- Oui mais je te préviens, ce n'est pas aussi grand que chez toi.
- Je m'en doute bien.

J'ouvris la porte de ma chambre et nous entrames à l'intérieur. Je jetai immédiatement un regard à Justin qui etait déjà entrain d'observer tous les recoins de la pièce.

- Pas mal, j'aime bien, annonça-t-il. Mais le noir et blanc c'est triste.

Je m'assis sur ma chaise de bureau tandis que Justin prit carrément place sur le bureau. C'était qu'il n'était pas du tout gêné le Bieber. Je posai mes lunettes de soleil à coté de lui.

- Bah ça tombe bien, je vais pouvoir y remédier puisque ma tante m'a offert de l'argent pour refaire la décoration.
- J'étais sur de trouver ta chambre comme ça.
- Pourquoi ? Parce que je cambriole ?
- Oui.

Je ris.

- Ça veut rien dire ça !
- Bah ça n'empêche pas que j'ai eu raison ! Mais je trouve ça mystérieux et ça te va bien, dit-il en souriant.

Je souris. Il était vrai que j'étais bien mystérieuse. Je proposai à boire à Justin et redescendis au salon pour récupérer les boissons. Je retrouvai ma tante allongée sur le canapé entrain de regarder la télé.

- Tout se passe bien ? demanda-t-elle en remarquant ma présence.
- Oui, je prends juste à boire.
- Faites attention en haut, protégez-vous.
- Tata ! Dis pas n'importe quoi !

Elle rit et je répartis rejoindre Justin après avoir pris des canettes de soda. Je me depechais car je n'aimais pas savoir Justin seul dans la chambre. Entrée dans ma chambre, je vis Justin avec une feuille dans la main. Je m'empressai de la lui retirer après avoir posé les canettes sur le bureau.

- C'est pour ton prochain cambriolage ?
- Oui mais tu n'es pas censé voir ça !
- Oh ça va, dit-il en souriant. J'aimerai bien un jour voir comment ça se passe.
- Tu te fou de moi là ? demandai-je en fronçant les sourcils.
- Évidemment ! dit-il en riant. Mais ça a l'air cool quand même.
- Je ne te conseil pas de commencer, ça devient vite addictif.

Je rangeai la feuille et ouvris ma canette. Justin fit de même. On but chacun une gorgée de notre canette.

- Tu as des flingues avec toi ?
- Non ! Quand même pas, je ne serai jamais capable de l'utiliser si j'en avais un.
- On sait jamais, si ça tourne mal.
- Oui mais non, les armes c'est pas pour moi.

Cela me faisait bizarre d'avoir Justin dans ma chambre, je le pensais si inaccessible. Qui aurait cru que la discrète délinquante Alison Rose Carter recevrait un jour chez elle Justin Bieber, fils d'une famille très hautement placée ? J'étais placée debout en face de Justin qui etait toujours assis sur mon bureau. Il tira le bas de son gilet pour me tirer vers lui. Mon ventre se retrouva alors collé à ses jambes. Ainsi, je posai mes bras sur ses cuisses.

- Viens on va s'allonger un peu, proposa-t il.

Il sauta du bureau et prit la main pour m'emmener sur le lit. On ôta nos chaussures avant de s'allonger sur le matelas. Je ne savais pas si cela était une bonne idée mais je le laissai tenter par l'envie de passer un bon moment avec lui. Justin passa ses bras derrière sa tête quand il reçu un appel. Il décrocha.

- Oui [...] Je vais bien [...] Je suis parti à Albuquerque pour un test. Mes parents ne le savent pas. [...] Je reviens ce soir ne t'inquiète pas. [...] Bisous.

Il raccrocha. J'avais compris qu'il avait eu Savannah au téléphone.

- T'as aucun scrupule pour elle, dis-je
- Tu préferais peut être que je lui dise que j'étais allongé sur un lit avec toi ? Je la rappelle alors, dit-il ironiquement.
- C'est sur que vu comme ça, t'as bien fais de mentir. Mais moi ça me fait chier, je commence à bien l'aimer.

En parlant du loup, je reçus un message de sa part.

«Coucou Alison ! Cameron m'a expliqué pourquoi tu n'es pas en cours aujourd'hui, j'espère que tu vas bien. Tu nous manques à moi et Cameron...»

Je répondis que j'allais mieux qu'hier soir -cela n'était grâce qu'à Justin- et qu'ils me manquaient aussi.

- Tais-toi, je ne veux rien entendre, interceptai-je les paroles de Justin.
- Je ne dirai rien. Juste que c'est complètement débile. J'arrive pas à croire que tu ne comprennes pas qu'elle joue un jeu avec toi.
- Justin...
- Et puis c'est quoi ce rapprochement entre elle et Cameron ?
- Bah ils ont toujours été grave proches.
- C'est pas vrai, Cameron ne peut pas se la saquer, rétorqua-t-il.
- Ah bon ? Ce n'est pas ce que Cameron m'a dit, dis-je intriguée.

Je me tournai de profil pour regarder Justin. Je ne comprenais pas ce qu'il venait de me dire. Il tourna alors sa tête vers moi.

- Il t'a dit quoi ?
- Que Savannah était comme sa petite soeur. Et c'est elle qui conseille sans cesse Cameron pour qu'il se rapproche de moi.
- C'est quoi ce bordel ? Savannah et Cameron ne s'aiment pas du tout !
- Tu vas me dire qu'ils se foutent de ma gueule depuis le début ? demandai-je perdue.
- Et de la mienne aussi par la même occasion.

Alors comme cela, Justin n'était pas du tout au courant de ce qui était entrain de se passer entre Cameron et Savannah. Tout était alors remis en question dans ma tête.

- Tu pense qu'il se passe un truc entre eux ? Enfin tu vois ce que je veux dire...
- Non, ça m'étonnerait. Sinon je suis vraiment un con pour ne pas m'en être rendu compte.
- Peut-être qu'ils ont juste appris à bien s'entendre, supposai-je.

Justin poussa un petit rire qui voulait dire "mon cul ouais". J'en concluais que cela n'était pas possible. J'avais l'impression d'avoir bouleversé en quelque sorte leur quotidien, grâce ou à cause de moi, ils se rendaient compte de beaucoup de choses. Tous les trois.

- Et puis ça me fait chier, j'ai l'impression de me battre pour passer un peu de temps avec toi alors que tu étais censée être qu'à moi.
- Je suis pas un jouet Justin, dis-je en riant.
- Je sais, rit-il, mais je veux dire, on devrait même pas en discuter. Ça devrait être juste toi et moi.

J'aimais le fait que Justin me voulait pour lui tout seul. Mais je n'arrêterais pas pour autant de fréquenter sa copine et son meilleur ami. Ils faisaient désormais partis de mon quotidien.

- Cameron est celui qui me déçoit le plus. Il est mon meilleur ami et il me fait des trucs dans le dos.
- Je ne pense pas qu'il cherche à te faire du mal.
- Il sait... Il sait beaucoup de choses mais il fait comme s'il ne savait rien.
- Il sait quoi ?
- Il sait, c'est tout.

Je ne voyais pas de quoi parlait précisément Justin. S'était-il confié à Cameron à mon sujet ? Ou Cela était par rapport à Savannah ? C'était difficile de cerner leur relation au final et je ne m'étais jamais aventuré auparavant dans une amitié entre garçons. Je ne connaissais pas la complexité de cette amitié.

- Il a des frères et soeurs ?
- Il a un petit frère, Cailey. Mais il est trop jeune pour que je puisse lui soutirer des infos.
- Je n'ai pas posé cette question pour ça mais d'accord, dis-je en riant.

A midi, ma tante nous appella quand le déjeuner fut pret. Nous descendîmes dans au salon pour manger et nous passâmes à table. Justin était en face de moi et Erica à côté de moi.

- Steak frites, c'est pas très gastronomique, remarquai-je.
- Moi ça me va, dit Justin.
- T'as de la chance qu'il ne soit pas difficile, m'adressai-je à Erica.
- Excuse-moi de ne pas être un chef étoilé, rétorqua-t-elle. T'avais qu'à faire à manger puisque tu cuisines mieux que moi.
- Ah bon ? demanda Justin.
- Elle n'est jamais à la maison donc c'est normal que je cuisine mieux qu'elle.
- Ma mère non plus ne sait pas trop cuisiner. C'est plutôt mon père qui cuisine quand il a le temps.
- Et toi, tu sais cuisiner ? demanda Erica.
- Je me débrouille, dit-il fièrement.
- C'est bien un mec qui sait cuisiner, dis-je.

On pouvait dés à présent ajouter une autre qualité à la longue liste de qualités de Justin. Polyvalent ce Bieber.

- Et ta copine, elle cuisine ? continua Erica.
- Non, elle dit que c'est pas pour elle. Que ce n'est pas à elle de faire la cuisine, répondit Justin.
- Qu'est-ce que cela veut dire ? Qu'elle est trop bien pour cuisiner ? Mais cuisiner ce n'est pas une corvée, monta en pression ma tante.
- Oui je sais, dit Justin gêné. C'est juste qu'elle pense comme ça.
- C'est n'importe quoi. Je ne comprends pas comment on peut penser comme ça.
- Tata, c'est bon, intervins-je.
- Non mais ça me révolte sérieusement.

Justin me regarda en grimaçant. Savannah n'était jamais un bon sujet de discussion.

- Et tes parents ? Ils acceptent qu'elle soit si hautaine ?
- Tata !
- Ma mère l'adore. Elle a un peu les même principes qu'elle.
- Et toi ? Tu n'as pas l'air du même délire qu'elle ?
- Non, moi je ne suis pas comme ça.
- Alors qu'est-ce que tu fais avec elle ? Tu es bien avec ?

Alors là, elle ne pouvait pas plus m'embarrasser en posant des questions si déplacées. Je me mordais la joue pour rester calme. Justin jouait avec ses couverts.

- Je... Je l'étais autrefois. Mais je reste avec elle parce que j'ai des obligations.
- Des obligations ?
- Comme je l'ai dis, ma mère l'adore. Elle imagine déjà le mariage, notre avenir. Elles parlent toutes les deux d'une maison familiale, de prénoms d'enfants...
- Déjà ? le coupa-t-elle. Mais tu as quel âge ?
- Dix huit ans.
- Ça fait combien de temps que tu es avec ta copine ?
- Deux ans.
- Ça craint, murmurai-je.

Je n'avais pas remarqué à quel point la relation Javannah était importante pour sa mère et Savannah. De là à parler d'enfants, c'était flippant. Je comprenais maintenant pourquoi Justin s'obstinait tant à rester avec sa copine sinon c'était un rêve entier qui se brisait, celui de sa mère. Et briser le rêve de quelqu'un était la pire chose que l'on pouvait faire.

- Elle s'appelle comment ta copine ?
- Savannah.
- Mais attends... Tu es ce Justin ! s'écria-t-elle.
- Quoi ? demandai-je.
- Ta mère est Patricia Mallette c'est bien ça ?
- Oui, répondit-il en fronçant les sourcils.

- Je l'ai eu sur un de mes vols. Elle m'a beaucoup parlé d'un Justin qui était son fils et elle disait qu'il était très intelligent, très bon en cours, qu'il faisait la fierté de la famille et qu'en prime il avait une copine formidable qui s'appelait Savannah. Et donc c'est toi ce Justin.

C'était drôle de savoir que ma tante avait rencontré la mère de Justin sans le savoir jusqu'à maintenant.

- Ça doit être moi, dit il en riant.
- Elle t'a vraiment décrit comme le fils parfait. Mais je m'attendais à quelqu'un d'autre que toi.
- Vous vous attendiez à quoi ?
- Tu peux dire "tu", ça ne me dérange pas. Je m'attendais à un garçon qui porte toujours des tailleurs.

Je ris. C'était tout le contraire de Justin. Celui-ci sourit.

- Non ce n'est pas mon style, dit il en souriant.
- Mais je ne savais que tu étais si parfait.
- C'est ce que ma mère dit mais ce n'est pas forcément la vérité.
- Après il est obligé d'être bon en cours avec la famille qu'il a, intervins-je.
- Quel est le métier de ton père ?
- Il est chef d'entreprise, répondit Justin.
- Ah oui, c'est sur. Tu joues avec le feu en traînant avec une fille comme Alison alors.

Je baissai la tête, j'avais honte.

- Mais ça ne regarde qu'elle et moi.

Je levai, j'étais trop fatiguée pour continuer à discuter avec eux, surtout sur un sujet pareil. Je les informai que je comptais me reposer un peu et les laissai tous les deux à table.

Le poids de Justin qui fit bouger mon lit me réveilla.

- Eh princesse, je t'ai réveillé, dit il en remarquant mes yeux à moitié ouverts.
- C'est pas grave, dis-je en souriant parce qu'il venait de m'appeler princesse.

Il s'allongea à côté de moi et passa un bras autour de mes épaules.

- J'ai beaucoup parlé avec ta tante, j'en apprends un peu plus sur toi tous les jours, dit-il d'un ton moqueur.
- Comme ? Me dis pas qu'elle t'a sorti des dossiers sur moi !
- Ah... euh... Peut-être, me nargua-t-il.
- Arrête ! Dis moi !
- Non, je lui ai posé plein de questions sur le cambriolage, sur les sujets qui fâches, sur tes goûts, ta personnalité, tes rêves, et...

Il marqua une pose et sourit. Quoi encore ? me demandai-je.

- Sur ton type de mec.
- Et qu'est ce que tu as retenu de tout ca ?
- Que je pouvais bien te plaire, qu'il fallait que je te fasse rire, que je n'avais pas à changer de couleur de cheveux, que je sois simple.

Ce n'était pas la réponse que j'attendais mais celle-la me plaisait plus. Justin venait de me dire ouvertement qu'il voulait faire en sorte de me plaire. Ce qu'il ne savait pas, il me plaisait déjà beaucoup. Je rougis et blottis mon visage contre son torse.

- Tu es belle, même au naturel, c'est ça qui est dingue.

J'avais chaud. Il me réchauffait avec ses belles paroles. Je tombais un peu plus dans un piège à chacune de ses paroles, il savait comment me faire fondre.

- J'ai beau cherché tes défauts, même le cambriolage te valorise.
- À quoi tu joues Justin ? demandai-je timidement.
- Je ne joues pas, c'est bien ça le problème.

Mon sang se glaca. Qu'est ce qui était entrain de se passer ? Ce genre de paroles ne devrait pas sortir de sa bouche et être adressées à moi. Je me décala un peu vers la droite pour qu'il y ait un écart entre nous deux. Cet écart devait être toujours présent. Je me grattai la tête, j'étais à présent très embarrassée. Après ce que j'avais entendu à table, ce n'était pas du tout bon ce qui nous arrivait.

- T'as jamais eu envie de rendre visite à David au parloir ?

Justin venait soudainement de changer de sujet. Il avait sûrement remarqué ma gêne.

- Si mais il m'a bien fait comprendre qu'il ne voulait pas me voir la bas.
- Tu n'as peur des représailles ?
- Si, j'ai peur qu'il veuille se venger. Mais dans cinq ans je ne serais déjà plus la.
- Tant mieux.

Je me rappelais quand la peine avait été annoncée. Nous étions au tribunal. David se trouvait avec son avocat à gauche et j'étais à droite. Nos familles et amis respectifs se trouvaient derrière nous. C'était humiliant de se retrouver dans une situation pareille. Quand nous apprenions enfin que David était coupable et que j'avais été acquittée, mon regard se tourna directement vers lui. Les policiers vinrent menotter ses mains, il me jeta un regard qui me laissa glacée sur place. Il m'insulta de tous les noms《Connasse ! Crève ! Tout ça c'est de ta faute ! Sale pute ! Tu vas me le payer ! J'en ai pas fini avec toi !》ces mots résonnaient encore dans ma tête. J'étais en larmes, j'avais laissé la personne que j'aimais se faire enfermer.

- Il ne mérite pas que tu viennes le voir.
- Si tu le dis.

Justin passa un bras son l'oreiller et en ressortit la peluche que Nevaeh m'avait offert.

- Nevaeh, dis-je, pour pas que je me sente seule.
- C'est mignon de sa part.
- Comme si un nounours allait changer les choses, rétorquai-je.
- Tu sais que ce n'est pas de sa faute.

J'avalai ma salive. Je n'aimais pas savoir qu'elle était maintenant très loin de moi.

- Il y a combien d'heures de vol entre ici et Londres ?
- Sept heures je pense.
- Je devrais quand même essayer de l'appeler.

Je récupérai mon téléphone et tapa son numéro. Je tombai immédiatement sur son répondeur. Déçue, je me levai du lit.

- On va manger le gâteau ? proposai-je.
- D'accord.

Nous descendîmes dans le salon à nouveau. Ma tante n'était pas la. Elle devait être dans sa chambre. Je toquai alors à sa porte et lui demandai si il était possible de s'attaquer au gâteau. Elle répondit positivement et m'annonça qu'elle devait partir à une réunion et quitta la maison. J'avouai que cela m'enchantais de me retrouver seule avec Justin. Nous étions installés à table, il se trouvait en face de moi. On se servit chacun notre tour et on commença à manger.

- J'aime bien chez toi, c'est petit mais convivial, annonça Justin.
- Merci, dis-je en souriant. Mais avoue que ta maison est meilleure.
- Bah c'est sur, dit-il en riant.

Je lui lançai un coup de pied en dessous de la table.

- Aie ! J'ai fais qu'approuver ce que tu as dit, se défendit il en riant.

Il me lança un bout de gâteau sur à tronche. Il savait pas à qui il avait à faire !

- On joue pas avec la nourriture ! lançai-je avant de lui lancer un plus gros morceau de gâteau.

Cela partit directement en un gros bordel. Il se leva et prit un autre morceau pour me l'écraser sur la figure. J'essayai de faire pareil. Il m'attrapa les poignets, j'essayais de me libérer. Il me souleva, me porta jusqu'au canapé et me jeta dessus. Il se mit à califourchon sur moi et commença à me faire des chatouilles.

- Non pas ça ! criai-je entre deux éclats de rire.
- Dis excuse moi Justin.
- Non ce n'est pas de ma faute !
- Ah, je crois pas t'avoir demandé de dire ça, dit il en grimaçant.

Il accentua ses chatouilles ce qui me fit rire de plus belle. Je commençai à manquer de souffle.

- Excuse moi Justin !
- Ah je préfère. Dis je t'adore Justin.
- Je t'adore Justin, m'executai-je.

Il s'arrêta net et sourit. Son visage était à quelques centimètres du mien. Il carressa mes lèvres avec son pouce. L'électricité traversait mon corps à chaque carresse. La chaleur montait en moi.

- Moi aussi je t'adore Alison.

Mon regard était fixé sur ses yeux. On resta la silencieux pendant quelques secondes. J'avais l'impression à ce moment la que le monde nous appartenait. Je n'avais besoin de rien d'autre. Soudain, Justin fronça les sourcils et s'impressa de se retirer du canapé. Évidemment, cela n'allait pas durer une éternité. Il se gratta la tête et serra sa mâchoire à plusieurs reprises.

- Je crois que je vais y aller, il est bientôt seize heures, dit-il en regardant son téléphone.
- D'accord, dis-je en me relevant.
- Tu peux garder mon gilet, continua-t-il en dirigeant vers la porte d'entrée.
- Je vais me taper le ménage du bordel qu'on vient de faire, dis-je en riant.
- Ah oui, je te revoudrais ça, dit-il avant de faire un clin d'oeil.

Il me sourit et partit. On passait de chaud au froid en un rien de temps avec lui. C'était les montagnes russes à longueur de temps. Il n'y avait pas de constance. On ne connaissait pas ça. A peine le ménage fini et m'être de barbouillé, Savannah sonna à ma porte. J'avais totalement oublié qu'elle allait me venir me voir.

- Coucou ma belle, ça va mieux ?
- Oui.
- Je me suis fais beaucoup de soucis pour toi.

On s'installa sur le canapé. Si seulement elle savait que quelques dizaines de minutes plus tôt, son petit ami était à la même place, sur moi. Cela me procura des frissons en y pensant. J'étais malsaine.

- Ne t'inquiète pas, je vais bien.

Elle fit un petit tour du regard de ma maison.

- C'est petit chez toi.
- Oui je sais.
- Tu as fais quoi du coup de toute la journée ?
- Pleurer, mentis-je.
- Justin non plus n'était pas là, au lycée.

Elle s'en fichait complètement de ma réponse.

- Ah bon ? fis-je l'etonnée.
- Oui, il m'a dit qu'il est parti faire un test à Albuquerque pour le basket.
- Il joue au basket ?
- Oui, il veut en faire son métier. Mais ses parents ne sont pas d'accord, ils veulent qu'il reprenne l'entreprise de son père.
- Et tu en penses quoi ?
- Chef d'entreprise ou basketteur, je m'en fiche.

Tant qu'il restait riche, c'était sur qu'à partir de là, ce n'était plus son problème.

- Mais je veux dire, tu veux son bonheur non ? Alors tu devrais encourager ses parents à le laisser faire du basket son métier.
- Il faudrait déjà qu'il arrive à décrocher un contrat.

Et on l'appelait la petite amie de Justin ? Elle ne faisait rien pour lui. Elle ne pensait qu'à son héritage. C'était désolant.

- Et toi ? Tu veux faire quoi plus tard ? demandai-je.
- Mannequin. Je le suis quasiment grâce à la mère de Justin.
- C'est pour ça que tu restes avec Justin ?
- Non ! Je l'aime, j'aime Justin.
- Tu devrais pas agir comme ça alors.
- Je sais très bien ce que je fais avec lui. C'est pour ça que ça dure autant et que nos familles soutiennent notre couple.

Je me mordais la joue intérieur. L'attitude si hautaine de Savannah me dépassait parfois.

- C'est ton gilet ? demanda-t-elle en fronçant les sourcils.

J'avais complètement oublié que je portais encore le gilet de Justin.

- Oui, enfin c'est mon ami Calvin qui me l'a donné, mentis-je.
- C'est bizarre, il ressemble à celui de Justin, dit-elle en riant faussement.

Elle reconnaissait même les habits de son copain. Elle était vraiment accro.

- Sûrement, c'est à la mode en ce moment, me justifai-je.
- Ça doit être ça.

Il était évident que Savannah se méfiait de moi et qu'elle doutait de ma sincérité. Elle avait de quoi, moi même je n'arrivais pas à me contrôler quand j'étais avec Justin. J'étais vulnérable à ses côtés.

- Bon, je vais y aller. Justin doit être sûrement de retour, annonça-t-elle.
- D'accord, merci d'être passé.

Je la raccompagnai à la sortie. Nous nous fîmes la bise et elle quitta la maison. Aujourd'hui avait été vraiment une journée spéciale. Dans tous les sens du termes.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top