Chapitre 10
«J'ai l'impression de me voir en toi parfois.»
- Oh, je suis fatiguée, dis-je en sortant de la salle de bain, lavée.
Nevaeh était allongée sur son lit. Elle ne m'avait toujours pas offert de cadeau, si elle n'avait rien, elle pourrait me le dire au lieu de se cacher, ça ne me dérangeait pas du tout. Ce n'était pas un cadeau qui allait changer quoi que ce soit. Elle se releva et se mit en tailleur.
- Viens Alison, il faut que je te parle, commença-t-elle d'un ton neutre.
- J'arrive dis-je en m'attachant les cheveux.
Je montai sur le lit et m'assis en face d'elle.
- Alison, dit-elle en prenant ma main.
- Si tu n'as pas de cadeau, ce n'est pas grave parce que tu me fais peur là.
Elle avait l'air si sérieuse que je m'attendais à quelque chose de grave.
- Non c'est pas ça, j'ai ton cadeau. C'est autre chose.
- Arrête tu me fais peur.
- Ce n'est pas joyeux ce que je vais te dire alors je ne peux pas vraiment te rassurer, Alison.
- Dis moi.
- Tu te rappelle quand je t'ai dis que je devais partir en Angleterre ?
C'était partit tout seul, je m'étais mise à pleurer. J'avais bien évidement compris ce qu'elle allait me dire, qu'elle partait bientôt et qu'on allait plus se voir.
- Ne pleure pas s'il te plait, dit-elle les larmes aux yeux.
- C'est dur.
- Je pars lundi, Alison, reprit-elle après un gros soupir.
Je fermai les yeux et pleurais encore plus. J'avais mal. Je ne voulais pas qu'elle parte, qu'elle me seule dans ce monde trop grand pour moi. J'avais besoin d'elle. Elle me prit dans ses bras.
- Tu peux pas me faire ça, murmurai-je.
- Je suis obligée Alison.
Elle avait la gorge nouée, ça s'entendait.
- Tu m'abandonnes c'est ça ?
- Non, je serais toujours la pour toi. Tu es comme ma petite soeur mais je ne sais pas quand je pourrai revenir à Denver. Je suis désolée.
Je la serrais fort contre moi.
- Je t'aime.
- Moi aussi Alison. Ne t'inquiète pas, on s'appellera, on s'enverra des messages, tout ce que tu veux mais je te promets qu'on restera en contact.
J'avais le coeur déchiré. J'allais laisser partir la personne qui a toujours été la pour moi, à mes côtés, la personne avec qui j'avais eu la plupart de mes délires. Celle qui me conseillait, qui m'a sortit de l'eau après ma séparation avec David. Celle qui avait su me redonner le sourire quand je n'avais même pas la force d'ouvrir les yeux.
- Je peux pas te laisser partir Nevaeh.
Alors c'était donc ça la mauvaise nouvelle dont Calvin ne voulait rien me dire et c'était pour ça que Nevaeh n'était pas dans son assiette ces derniers jours.
- Pourquoi tu ne me l'as pas dis avant ? demandai-je.
- Je ne voulais pas te gâcher la fête c'est pour ça que j'ai préféré attendre, expliqua-t-elle.
C'était intelligent de sa part mais en contre partit, je n'avais pas pu profité assez d'elle et je n'avais pu me préparer à ce départ même si dans tous les cas je n'aurais pas été préparé.
- Tu vas me manquer.
- Toi aussi.
Je n'arrêtais pas de pleurer. Comment j'allais faire sans elle ? Je me sentais déjà perdue.
- Comment je vais faire sans toi moi ?
J'étais désespérée.
- Tu vas t'en sortir. Il y a Ella, Érica. C'est moi qui l'ai convaincu de te pardonner pour que tu aie du réconfort. Il y a Justin aussi, je suis sure que c'est un mec bien. Fais lui confiance, il t'aime vraiment bien. J'ai eu une conversation avec lui, il est vraiment sincère.
J'hochai la tête à chacune de ses paroles.
- Et voilà ton cadeau.
Elle sortit une peluche de derrière son dos. C'était un petit nounours.
- C'est pour que je sois toujours à tes cotés et que tu ne m'oublies.
- Ça ne risque pas ça. Merci, c'est trop chou.
J'embrassai la peluche et la gardai avec moi. J'avais cessé de pleurer.
- Vas dormir maintenant.
- D'accord. Je t'aime.
- Moi aussi.
Je regagnai le canapé. Je compris que le cauchemar n'était pas fini. Après l'arrestation de David, Nevaeh me lâchait. C'était quoi la suite ? Ella avait couché avec Shaun et tomba enceinte ? Je me faisais finalement arrêtée ? J'avais l'impression que la vie était injuste avec moi. Je savais qu'il y avait bien pire dans la vie mais moi c'était Nevaeh que je voulais à mes cotés jusqu'à la fin de mes jours. Je n'avais jamais envisagé ma vie sans elle, elle avait tellement changé mon quotidien depuis notre rencontre. C'était comme si j'allais perdre une partie de moi.
...
- Ma valise est prête annonçai-je en finissant de la boucler.
- Tu peux m'aider alors ? J'ai encore beaucoup à faire.
- Oui.
Comme Nevaeh m'avait caché le jour de son départ, elle n'avait pas pu commencé sa valise avant aujourd'hui.
- Tu prends tout ? demandai-je.
- Non, je fais le tri, il y a des choses que je laisserai ici ou si tu les veux, que je te donnerai.
Elle comptait laisser tous ses meubles, elle ne prenait que le nécessaire. Mais elle avait tellement d'habits, de chaussures, de bijoux, d'objets qu'elle jugeait précieux.
- Je ne sais pas ce qui me retiens de déchirer tes billets d'avions, dis-je.
- Peut-être le fait que je pars pas en Angleterre volontairement, dit-elle en souriant.
- C'est égoïste mais j'espère qu'ils te renverront vite fait ici prétextant qu'ils ont plus besoin de toi, dis-je en riant.
Elle me fit une petite tape amicale.
- T'es méchante comme fille toi.
- Comprends moi, tu m'abandonnes !
J'essayais de décompresser comme je pouvais en rigolant mais cette situation ne m'enchantait pas du tout.
- Ce n'est pas de ma faute ! rétorqua-t-elle.
- T'aurais pu refuser !
Elle me regarda d'un air hautain. Elle faisait ça à chaque fois je disais une connerie.
- Je rigole ! Mais tu aurais quand même pu, murmurai-je.
On prit au moins trois heures à tout boucler. C'était bizarre de voir les placards vides, surtout la salle de bain. Je me sentais déjà nostalgique. Je n'arrivais pas à croire que je ne mettrais plus les pieds dans cette appartement.
- Tu pars, dis-je en feintant de pleurer.
On se prit dans les bras.
- Maintenant, je te ramène chez toi.
- Tu manges à la maison ce soir ?
- Oui.
- Tu ferais mieux !
On fit voiture à part pour rentrer chez moi. J'étais tout de même contente de retrouver ma chambre et en plus je pouvais dès à présent la redécorer.
- Coucou ! criai-je en rentrant dans la maison.
- Salut ! cria Ella depuis le premier étage.
- Bonjour ! dit ma tante.
Érica était en train de cuisiner.
- Bonjour, dit Nevaeh.
Ella descendit à la quatrième vitesse les escaliers pour nous rejoindre.
- De nouveau à la maison !
- Oui ! Contente ?
- Bien sur !
- Alors ça y est ? Tout est prêt pour le départ ? demanda Érica à Nevaeh.
- Oui, répondit-elle en faisant une grimace.
- Tu vas boire du thé tous les jours maintenant, se moqua Ella.
- Figure-toi que j'adore le thé !
Je montai ma valise dans ma chambre puis redescendis dans le salon.
- Par contre Alison, tu promets d'arrêter le cambriolage durant mon absence, dit Nevaeh.
- Oh la grosse blague !
- Sérieusement, dit Érica.
- Mais vous savez très bien que je peux pas. Arrêtez de me mettre la pression, je peux pas, vraiment.
- Surtout que comme Nevaeh sera plus là, tu vas encore plus vouloir en faire, intervint Ella.
- J'abandonne, dit Érica.
- Ne vous inquiétez pas, moi je connais quelqu'un qui va la faire arrêter, annonça Nevaeh.
- Ah bon ? Qui ça ? demandai-je.
- Je te dis pas.
- En fait, tu as aucun nom en tête, dis-je.
- Non, tu verras.
- Je suis une cambrioleuse ! criai-je en quittant le salon.
En parlant de cambrioleuse, je devais me remettre à chercher des maisons. Il me restait encore beaucoup d'argent à amasser pour passer au moins un bon mois paradisiaque aux Bahamas. Je devrais peut être plus me concentrer sur l'argent que sur les fringues parce qu'il fallait vraiment que je m'évade. Plus que jamais. J'étais persuadée que tout irait mieux en allant là-bas. Loin de tout j'aurais moins de problèmes voire plus du tout. Bahamas, attends-moi !
...
- Savannah est une fidèle amie, elle ferait tout en ma faveur !
J'étais au téléphone avec Cameron. Savannah lui avait donné mon numéro pour qu'on devienne plus proche. Celle-ci, quand elle avait une idée dans la tête, elle ne lâchait pas l'affaire.
- Mais ça te rend service non ? Tu voulais évidemment mon numéro, supposa-t-il.
- Oui, c'est vrai.
Oui je voulais son numéro mais pas pour les même raisons qu'il pensait. Je trouvais juste ça pratique au cas où j'aurais besoin de lui un jour et comme je ne savais pas où il habitait, avoir son numéro était utile.
- Ça te dit qu'on se voit cet apres-midi ?
- Je peux pas désolée, ma meilleure amie me quitte demain alors j'aimerais passer le reste de la journée avec elle.
- Pas de soucis. C'est Nevaeh c'est ça ?
- Oui.
- T'es pas triste ? demanda-t-il.
- Si, très, répondis-je.
- Et elle va où ?
- En Angleterre, pour son travail.
- Elle va revenir quand même ?
- On ne sait pas.
- J'aimerai pouvoir te réconforter Alison.
- Oh ne t'inquiète pas, je vais m'y faire, mentis-je.
C'était sympa que Cameron prenait de mes nouvelles.
- Vous vous êtes beaucoup rapprochées toi et Savannah.
- Oui t'as remarqué ? En même temps c'était obligé vu tout ce qu'elle a fait pour moi, expliquai-je. Elle est super comme fille en fait.
- Je suis content que vous vous entendiez bien parce qu'au départ c'était pas trop ça.
- Tu m'as même dis qu'elle était fausse avec moi.
- Eh bah je m'étais trompé !
- C'est pour ça que maintenant tu dis ouvertement que tu t'intéresse à moi ? demandai-je.
- Tu as tout compris, répondit-il. Avant ça me mettait mal à l'aise parce que je croyais que Savannah ne t'aimait pas mais maintenant que je sais que j'avais tort eh bah je n'ai plus à me cacher.
- Je vois.
J'étais très flattée qu'un si beau garçon comme Cameron était intéressé par moi. Mais le problème était que pour l'instant, j'étais plus attirée par son meilleur ami que par lui. Cameron était plus un meilleure ami à en devenir tandis que Justin... Eh bien Justin, un meilleur ami aussi ? C'était tout ce que je pouvais avoir comme relation avec lui.
- Bon je vais te laisser Alison, à demain au lycée.
- Je viendrais pas, je vais accompagner Nevaeh à l'aéroport et puis je pleurerai dans mon lit toute la journée.
- Dis pas ça, tu veux que je vienne te voir ?
- Non c'est bon, je crois que je vais préférer être seule mais merci d'avoir proposé. À mardi Cameron.
- À mardi alors.
Je raccrochai. Je savais pas comment ma relation avec Cameron allait évoluer mais j'espérais tout se passerait bien parce qu'il avait l'air d'être un très bon ami.
...
Nevaeh s'apprêtait à quitter la maison pour rentrer chez elle pour la dernière fois.
- Vous viendrez me chercher à 7h ? N'oubliez pas ! dit-elle en riant.
- Tu vas faire quoi de ta voiture ? demanda Ella. Tu pourrais me la donner ! - Te la donner, hahahaha, me moquai-je.
- Elle part à la casse ! répondit Nevaeh. Tu m'aurais demandé plutot, je te l'aurais donné, plaisanta-t-elle.
- Oh non, dit Ella en faisant la moue. - Tu vois pas qu'elle plaisante, t'as que quatorze ans je te rappelle, intervins-je.
- Bon à demain Nevaeh, dit Érica pour mettre un terme à la discussion.
- Dis que tu veux qu'elle parte, dis-je sèchement.
- Mais non, mais vous devez vous lever tôt pour accompagner Nevaeh demain.
- Bye ! dit Nevaeh puis elle quitta la maison.
Dur, c'était la dernière fois qu'elle sortait de chez moi et je n'ai eu le droit qu'à un "bye". Je ne sais pas si elle savait vraiment que demain c'était fini tout ça.
- Elle va manquer cette Nevaeh, dit Érica.
Demain s'annoncer être une triste journée. J'avais peur de ne jamais m'en remettre et de préférer partir en Angleterre la rejoindre au lieu de rester ici.
- Viens dans mes bras Alison.
Je crois qu'elle avait vu que je tirais la tronche. Elle me prit dans ses bras.
- C'est pas la mer à boire, tu la reverras, dit Érica.
- Ça se voit que tu as jamais eu de meilleure amie toi, rétorquai-je.
- Moi je me suiciderais si Mia partait vivre dans un autre pays, annonça Ella.
- Par contre toi tu dis n'importe quoi, dis-je.
Je me dégageai de son étreinte.
- Je vais me coucher, dis-je. Bonne nuit tout le monde.
Puisque je n'avais pas le goût à faire autre chose, je partis me coucher.
Je n'ai pas pu dormir beaucoup, je n'avais presque fais que pleurer. Nevaeh me manquait déjà. Je me regardais dans le miroir, j'avais les yeux rouges. Comme je ne m'étais même pas démaquillée, j'avais du noir un peu partout sur mes deux joues. Je ne savais plus si je voulais vraiment aller à l'aéroport, je ne voulais pas encore pleurer mais je devais le faire pour Nevaeh. Je partis dans la salle de bain pour me rincer le visage. J'entendis du bruit au rez-de-chaussée, ça devait être Érica qui préparait le petit-déjeuner. Je descendis alors la rejoindre, elle était effectivement entrain de cuisiner.
- Salut, commençai-je. Elle n'est pas encore réveillée Ella ?
- Non d'ailleurs vas la réveiller s'il te plait.
Je remontai au premier étage pour réveiller ma soeur qui ne broncha pas pour se lever puis on redescendit ensemble prendre notre petit-déjeuner.
- Il faut vous presser un peu sinon Nevaeh va rater son vol.
- Tant mieux, dis-je la bouche pleine de céréales.
Ella rit.
- Ne dis pas ça, Nevaeh est très heureuse de partir, dit ma tante.
- C'est bien la seule alors.
- Non je suis très contente pour elle qu'elle ait acceptée cette promotion, c'est pour son bien ! rétorqua Érica.
- Elle pourra peut-être te payer le voyage aux Bahamas et ça te permettre d'arrêter de cambrioler, dit Ella.
- Non, je veux me le payer toute seule sans l'aide de personne.
- Ne sois pas stupide, dit Érica.
J'ignorai ses paroles, finis mon repas et partis me changer. Je mis un jogging type un peu sarouel, un débardeur blanc et des chaussures de sports montantes blanches. Je me fis une queue de cheval et ne mis que du mascara pour que je n'ai pas mon maquillage qui coule et je portai des lunettes de soleil style aviator avec les verres teintés en bleu. Quand tout le monde fut prêt, on partit rejoindre Nevaeh chez elle. Elle nous attendait depuis vingt minutes devant son immeuble. Le propriétaire de son studio avait déjà récupéré les clefs ce matin.
- Il en était temps ! souffla-t-elle en nous voyant.
- Désolé, c'est les petites qui ont pris leur temps pour que tu rates ton avion, dit Érica.
- C'est pas gentil ça, s'adressa Nevaeh surtout à moi.
- J'ai essayé, dis-je en grimaçant.
- Tu aurais pu au moins t'habiller correctement avec le retard que tu as causé.
- Je vais pas fêter ton départ, surement pas, rétorquai-je.
- On s'en fiche, on y va ! cria Érica.
On mit les valises de Nevaeh dans le coffre puis on partit en voiture à l'aéroport. Je me tus pendant le trajet, je n'avais même pas envie de parler. Nevaeh essayait de me remonter le morale en me rappelant tous les délires qu'on avait pu avoir mais ça n'a fait qu'hantiser ma tristesse. Un compte à rebours se faisait dans ma tête jusqu'à l'aéroport. Arrivées là-bas, on du se dépêcher pour que Nevaeh puisse confirmer son enregistrement sur le vol. Puis on attendait sur des chaises l'heure de l'embarquement, j'étais complètement muette. Ma meilleure amie était sur son téléphone, on dirait qu'elle envoyait des messages. Peut-être qu'elle parlait avec quelqu'un à Londres qui l'accueillerait puis elle se leva d'un coup et nous dit qu'elle devait aller aux toilettes. Elle revenu dix minutes après avec quelqu'un, un garçon.
- C'est Justin ! cria Ella.
J'otai les lunettes de mon nez pour vérifier si c'était bien lui et oui c'était lui. Toujours fidèle à son style baggy avec un haut simple, un gilet noir et une chaine qui pendait à son cou. Il avait les cheveux un chouilla décoiffés comme je les aimais bien. C'était bien différent de comment il était habillé la veille pourtant le niveau de beauté était quasiment le même. Il s'avança vers nous assurément à coté de ma meilleure amie. Je me levai quand il ne fut plus qu'à quelques mètres de moi pour lui faire la bise.
- Bonjour tout le monde, dit-il en souriant.
- Qu'est-ce que tu fous là ? demandai-je après lui avoir fais la bise.
- Je viens dire au revoir, répondit-il après avoir embrassé ma soeur et ma tante.
- Je lui ai demandé de venir, annonça Nevaeh.
Comme si Nevaeh et Justin étiez proches, grosse blague ! Même pas les membres du staff, enfin de l'ancien staff de Nevaeh étaient venus. Je ne comprenais pas pourquoi il était là.
- Ah d'accord, dis-je dubitative.
- Tu dois embarquer dans combien de temps déjà Nevaeh ? demanda Justin.
- Je vais commencer à faire la queue dans 15 minutes environ.
Nevaeh se décala d'une chaise pour que Justin puisse s'asseoir à coté de moi sans qu'on demande quoi que ce soit. Ce n'était pas que je n'appréciais pas Justin mais si je devais passer mes dernières minutes auprès de quelqu'un, c'était Nevaeh.
- C'est bon, je vais commencer à partir en dépression, annonçai-je.
Plus les minutes passaient, plus je réalisais que je n'allais plus la revoir pendant un bon bout de temps. Les larmes montèrent donc aux yeux, j'arrivais à les maitriser mais lors de la séparation, elles allaient couler sur mes joues.
- Commence pas à pleurer, dit Ella en remarquant mon état.
- Excuse moi d'être émue, dis-je d'un ton sarcastique.
Je n'ai pas pu contrôler ma voix et elle dérailla quand je pris la parole. Nevaeh se leva, me tira pour que je me lève à mon tour et me serra fort dans ses bras. Ceci déclencha la coulée de mes larmes.
- Arrête de pleurer, je vais pleurer aussi, dit-elle.
- Tu mérites de pleurer toi aussi en blessant les gens, dis-je en plaisantant mais j'étais en réalité sincère.
- Oh tu sais très bien que je ne voulais pas te faire de mal.
- Je sais mais je te déteste quand même.
- Bon arrête de pleurer, tu auras plus de larmes pour pleurer après, dit-elle en se détachant de moi.
Elle essuya mes larmes à l'aide de ses doigts puis on repartit s'asseoir. Je vis Justin touché par ce moment, il avait un peu les yeux rouges. Je souris sans rien dire.
- Mais tu rates les cours là, dit Ella à Justin.
- Oui puisque je suis dans la classe d'Alison.
- J'aimerai tellement que Shaun sèche pour moi aussi, dit-elle.
Ma tante lui tapa le dos de la tête. Ella cria "aie" en recevant le coup.
- Merci, je comptais le faire aussi, dis-je à ma tante.
- J'ai rien dis de stupide ! cria Ella.
Justin rit à cette situation.
- Je te présente les Carter, dit Nevaeh à Justin. Tu comprends pourquoi je ne regrette pas de les laisser, riait-elle.
Je levai les sourcils, Justin et Nevaeh le virent et ils en rièrent.
- Bon, dit Érica en se levant. Il va falloir commencer à dire au revoir car avec miss Alison, demain on y serait encore.
Ma tante n'avait définitivement jamais eu de meilleure amie. On se leva tous, mon coeur s'accéléra. La petite voix dans ma tête répétait le mot "non". Nevaeh passa son bras autour de moi pendant qu'on s'avança vers la file d'attente. Elle me bombardait de bisous, c'était mieux qu'un simple "bye".
- Bon Nevaeh, commença Érica en s'arrêtant devant l'entrée de la queue.
Je me mettais directement à re-pleurer. Nevaeh me laissa pour dire au revoir à ma tante et Justin prit le relai pour me réconforter. Tellement que je pleurais fort, je n'entendais pas ce que se disaient Nevaeh et Érica mais elles devaient se souhaiter de bonnes choses. Quand elles finissent de parler, Ella lui dit également au revoir. Pendant ce temps, j'étais dans les bras de Justin, il me disait sans arrêt que tout irait bien. Mais ceci ne servait à rien, j'étais bouleversée. Puis ce fut au tour de Justin de parler à Nevaeh, ils s'isolèrent d'un coté et moi de l'autre. Je portais une main à mon front et je levais la tête au ciel pour essayer de respirer. Ella voulu me rejoindre mais je lui dis que je voulais etre seule. J'avais mal, tellement mal putain ! Si j'avais pu, je me serais écroulée par terre. Après quelques minutes, Nevaeh me rejoignit. Elle me tira vers elle mais je la repoussai.
- Je peux pas te dire au revoir, murmurai-je.
- S'il te plait, je dois partir.
Elle dégagea mes mains de mon visage et elle me prit dans ses bras. Je pleurais encore et encore. Tout le monde devait nous regardait.
- On se reverra, je te le promets.
J'entendis sa voix dérailler, elle avait fini par craquer.
- S'il te plait, ne me laisse pas, la suppliai-je.
- Je t'aime Alison. Reste forte et Justin sera là pour toi, n'en doute pas. C'est un mec bien, dit-elle après avoir pris ma tête entre ses mains. Ella et Érica aussi.
- Me laisse pas, murmurai-je.
- Je t'aime, ne l'oublie pas.
Elle m'embrassa la joue et récupéra son sac pour embarquer. Justin s'empressa de me prendre dans ses bras. Nevaeh se retourna et je lui murmurai un "je t'aime". Elle nous souffla un baiser et elle passa la porte pour le contrôle. Je ne réalisais pas que c'était la dernière image que je voyais d'elle. Je mis une main sur ma bouche pour m'empêcher de crier car j'en avais vraiment envie et je pleurais de plus belle.
- Il faut partir maintenant, dit Érica en s'approchant de nous.
Elle plaça une main derrière le dos d'Ella pour la faire avancer. Cette dernière était aussi sous le choque, elle avait également pleuré. Je me dégageai des bras de Justin pour la prendre dans mes bras. On avança ensemble.
- Souriez, c'est pas la fin du monde, continua Érica.
Est-ce qu'elle pouvait se taire celle-là ? Cela m'étonnerait qu'elle réussisse à ne pas pleurer si quelqu'un qu'elle chérissait tant partait très loin d'elle cela faisait aussi mal que quand quelqu'un vous plantez un poignard plantait dans le ventre ou qu'un monstre vous arrachait le coeur de ses propres mains. On regagna la sortie jusqu'à la voiture.
- Partez sans moi, annonçai-je. Je vais rester là un peu toute seule pour souffler.
- Tu es sure ? demanda Ella.
- Oui.
- D'accord, à toute à l'heure alors, fais attention, dit-elle.
Elle m'embrassa puis se détacha de mes bras.
- Appelle-moi si tu as besoin, je peux venir te chercher, me dit Érica.
- D'accord, merci.
Enfin un peu de compassion. Érica et Ella entrèrent dans la voiture. Justin restait debout à coté de moi.
- Je vais rester avec toi, dit-il.
- Oh non ne te dérange pas, tu devrais en plus retourner en cours.
- Non ça ne me dérange pas, et je ne serai pas tranquille te sachant toute seule dans la rue et bouleversée.
- T'es gentil, merci, dis-je en souriant.
Justin ôta son gilet pour me le passer. Il était vraiment adorable avec moi.
- Tu devrais arrêter de porter des débardeurs, on est en automne tu sais, presque en hiver, me fait-il remarquer.
Il passa un bras autour de mon cou et je passa mon bras autour de sa hanche. On commença à avancer.
- Tu veux aller où ? demanda-t-il.
- Peu importe, tant que c'est calme et qu'il n'y a personne.
- Bon bah il faut carrément qu'on parte de l'aéroport alors.
Heureusement, l'aéroport n'était pas si grand. Au bout de cinq minutes de marche, on fut en dehors du complexe.
- Tu la connais depuis quand Nevaeh ? demanda Justin.
- Trois ans environ. Et toi ? Comment ça se fait qu'elle t'ait demandé de venir ?
- On a parlé hier soir à ton anniversaire, elle m'a fait promettre un tas de choses.
- Comme ?
- Ça ne te regarde pas, je peux juste te dire qu'elle me fait confiance.
- Super, ma meilleure amie me cache des choses avec un mec qu'elle connait à peine.
- Je cache bien des choses à ma copine avec toi, dit-il en me faisant un clin d'oeil.
- Mais ça c'est parce que tu es obligé, lui dis-je en tapant son torse avec ma main libérée.
Il rit.
- Il y a petit parc là-bas, tu veux qu'on y aille ?
- Pas de problèmes.
On se dirigea vers le petit jardin. On pouvait voir d'ici qu'il n'y avait pas grand monde, juste des personnes agées. C'était normal puisque le reste de la population devait être en cours ou au travail.
- En plus il n'y a presque personne, c'est parfait, ajouta-t-il.
Il devait lire dans mes pensées. On s'assit sur un banc quand on fut arrivés dans le parc. Je m'assis en tailleur alors que Justin s'assit normalement.
- Ça m'a fait tout drôle de te voir si bouleversée. Ça m'a touché.
- J'aime Nevaeh, c'est dur.
- Je sais.
Il jeta un coup d'oeil à son téléphone, surement pour voir l'heure puis le rangea.
- Alors parle moi un peu de toi, ça te changera les idées.
- Qu'est-ce que tu veux savoir ?
- Je sais pas, tout, dit-il en souriant.
- Tu n'as qu'à me poser des questions.
Je me mise à sourire.
- J'ai l'impression de revivre l'une de nos premières discussions, annonçai-je.
- C'est vrai, ça fait bizarre, dit-il en souriant. Bon alors, le cambriolage, comment c'est ?
- Oh, euh, je crois pas que je peux parler de ça avec toi, dis-je confuse en passant les mèches rebelles derrière mon oreille droit.
- Pourquoi ?
- Parce que c'est embarrassant. Je veux dire, c'est pas quelque chose d'anodin. Tu devrais même pas le savoir.
Je jouais avec les manches du gilet sans regarder Justin. Je l'entendis pousser un petit rire. Je levai mes yeux vers lui.
- Je connais plein de gens qui cambriolent des maisons ou des magasins. Même moi je vole ma propre mère, c'est pas si grave, expliqua-t-il en souriant.
- J'en ai parlé à personne d'autre à part ma famille et Nevaeh. Même si je leur montre que j'en suis fière, j'ai honte. C'est pas quelque chose de bien, rétorquai-je.
- Mais tu n'as pas commencé pour le plaisir non ? Il y a une histoire derrière ?
- Non... C'est... C'est à cause de David, mon ex, répondis-je en baissant la tête.
- Eh, murmura-t-il en levant ma tête avec son index. On arrête d'en parler si tu veux.
- Non, non maintenant que j'ai commencé, c'est bon.
Je m'allongeai sur le banc, ma tête était posée sur les cuisses de Justin. J'avais les jambes rabattus parce que le banc n'était pas assez long. Mes mains étaient posées sur mon ventre. Je lui racontais comment cela avait commencé et comment ça s'était terminé avec David. J'essayais de ne pas verser de larmes durant le récit.
- Je comprends pas comment on peut entrainer la personne qu'on aime dans une galère pareille, dit Justin. Il mérite d'être là où il est en ce moment.
- Mais moi aussi Justin je mérite d'être en prison en ce moment.
- Non parce que toi tu l'as fais par obligation.
- Mais là je continue toujours de cambrioler donc si.
- Attends, pourquoi tu continue ?
- Parce que j'ai finis par aimer ça. Puis j'adore les fringues de luxe mais je ne peux pas me les payer. Et je rêve d'aller aux Bahamas. Je suis autant fautive que lui Justin.
- Non moi je trouve pas.
- C'est normal, tu ne le connais même pas, tu ne peux que me défendre.
- Et si tu te dis autant fautive que lui, pourquoi tu t'es pas dénoncée ?
- Pour ma soeur. Elle serait anéantie si je le faisais.
- Oui je comprends, dit-il en grimaçant.
Je soupirai.
- Pourquoi les Bahamas ?
- C'est tellement beau. J'ai vraiment l'impression que là-bas c'est le paradis.
- Et tu compte y aller quand ?
- Déjà il faut que j'aie l'argent nécessaire. Et puis je rêverais d'y aller pour ma nuit de noce.
- Je peux te le payer le voyage aux Bahamas, reprit-il.
- Oh non. Je refuse une quelconque aide !
- Ça te permettra d'arrêter le cambriolage.
- Je ne veux pas arrêter Justin.
- C'est con parce que je vais faire en sorte que si, annonça-t-il en souriant.
- Tu n'y arriveras pas, rétorquai-je en souriant.
- On verra, dit-il en rapprochant son visage du mien.
D'un coup, je sentis des mains chatouillaient mon ventre. Je me tortillais dans tous les sens. À un moment, j'avais bien cru que j'allais m'étaler sur le sol. J'étais très chatouilleuse et je détestais les chatouilles, ça me faisais paniquer.
- J'ai horreur des chatouilles, arrête toi ! criai-je entre deux rires.
Je suppliais Justin d'arrêter et quand celui-ci vit que j'étais à bout de souffle, il arrêta enfin.
- Tu arrête de m'embêter oh ! dis-je en reprenant mon souffle.
Justin rit.
- Je crois que je vais appeler Nevaeh là, dis-je.
- Elle n'est pas déjà dans l'avion ?
- Je sais pas, on sait jamais. Peut-être que son vol est annulé.
Je l'avais dis avec tant d'enthousiasme que Justin se moqua de moi parce que je me faisais trop d'espoir. Je sortis mon portable de ma poche après m'être levée et composa le numéro de Nevaeh. Je tombai immédiatement sur la messagerie, elle devait donc être dans l'avion.
- Elle répond pas, dis-je en faisant la moue.
- J'en étais sur, dit-il en riant.
Je continuais à faire ma tête triste du coup Justin me tira vers lui pour me faire un câlin. Puis je m'assis à nouveau en tailleur à coté de lui. Je portai mes mains à mon visage et je pus sentir à nouveau l'odeur de Justin.
- Tu sens très bon tu sais, annonçai-je.
- Je sais, dit-il en faisant un clin d'oeil. Tu me le dis souvent.
- La modestie tu connais un peu ? demandai-je en riant.
Il ne répondit pas alors je me levai pour aller vers le terrain de jeu. Il y avait une sorte de chateau avec des toboggans et un pont en bois. Juste à coté se trouvait un coin balançoire et un bac à sable.
- Tu viens ? demandai-je à Justin.
- Quoi, tu veux jouer à ça ?
- Bah c'est mieux que de rester sur un banc à parler non ? Allez, viens ! insistai-je en tendant mon bras.
Il grimaça. Je montai dans le château, dans la plus haute tour.
- Je ne bouge pas tant que tu ne viennes pas me chercher, criai-je.
Un grand sourire se forma sur son visage en entendant ma phrase. Ce sourire me fera toujours chaud au coeur. Ainsi, il s'empressa de venir me chercher. Il courut vers le château et je traversai alors le pont pour qu'il ne m'attrape pas. Il me suivait de très près. Je descendis le toboggan à toute vitesse mais au moment de me relever, Justin me tira par les hanches et je tombai sur le toboggan, entre ses jambes.
- Toujours pas très rapide, dit-il.
- Je compte pas devenir championne du cent metre.
- Heureusement, rit-il.
Je me levai et me dirigeai vers les balançoires.
- Tu me pousse ? proposai-je à Justin.
- D'accord.
Je m'installai sur la balançoire de droite et Justin se mit derrière moi. Il commença à me pousser.
- Tu ne m'avais pas dis que tu étais encore une petite fille, dit-il.
- J'aime juste m'amuser.
J'haussais un peu le ton pensant qu'il ne m'entendrait pas sinon.
- J'adore les filles qui ne se prennent pas la tête.
- C'est plus facile à vivre avec.
- Tu es tout le contraire de Savannah. Ou presque, ajouta-t-il après une pause.
Je montais de plus en plus haut et allais de plus en plus vite. J'adorais cette sensation de vitesse.
- Ah bon ?
Je savais très bien que j'étais différente de Savannah mais j'avais besoin que Justin dise ce qu'il pense.
- Tu es plus ouverte d'esprit, tu ne fais pas de manières, tu ne te classe pas dans un rang social précis, tu ne cherche pas la popularité, la vie parfaite. Tu veux juste... Je sais pas, être heureuse, approfondit-il.
Il m'avait totalement cerné. C'était tellement étrange qu'il puisse me comprendre si bien en si peu de temps passé ensemble. C'était comme si il avait toujours été auprès de moi.
- Je suis contente de savoir que tu me connais bien finalement Bieber, dis-je.
- C'est normal. C'est parce que j'ai l'impression de me voir en toi parfois.
Je souris.
- Arrête-moi Justin s'il te plait.
Il arrêta de me pousser et tint les chaines de la balançoire pour que celle-ci s'arrête. Je m'empressai de sortir pour le prendre dans mes bras. C'était si bon de savoir que tu avais à tes cotés quelqu'un qui avait la même longueur d'onde que toi.
- Qu'est-ce qu'il t'arrive ? demanda-t-il surpris en posant ses mains sur mon dos.
- Je te porte officiellement dans mon coeur Justin Bieber, dis-je en le regardant droit dans les yeux.
Il sourit. Je désserrai l'étreinte.
- Eh ! Je croyais que tu me portais dans ton coeur depuis cette nuit au pub, dit-il en feintant d'être contrarié.
- C'était pas vraiment officiel, dis-je en faisant la grimace. Là ça l'est.
- J'espère que j'y resterais longtemps alors.
Il m'embrassa la joue puis il repartit s'asseoir sur le banc. Je le suivis. Assise, je regardais le vide. J'ai été pris d'un coup blues soudain. Je pouvais pas rester heureuse plus de trente minutes si Nevaeh n'était pas dans la même ville que moi. Justin le remarqua.
- Nevaeh ?
J'hochai la tête de haut en bas.
- C'est le début, c'est normal. Après tu vas t'y habituer.
- Non, non je pense pas.
- Viens on rentre à la maison.
Il me prit la main et je me levai.
- On prend un taxi ou tu appelle ta tante ?
- Vaut mieux prendre un taxi, ma tante va prendre trop de temps.
- En parlant de ta tante, où sont tes parents ? demanda-t-il. Tu ne parle jamais d'eux.
- Oh, euh..
Nous y voilà. Je ne pouvais pas éviter éternellement ce sujet de discussion.
- Je ne connais pas mes parents, dis-je sèchement.
- Comment ça ?
Il s'arrêta de marcher sans pour autant lâcher sa main de la mienne.
- Ils sont partis quand j'étais encore très jeune. Enfin, c'est ce que je suppose.
Il serra ma main comme s'il voulait me rassurer.
- Je suis désolé.
Je ris nerveusement.
- C'est marrant parce que tout le monde me dit ça quand il l'apprenne. Mais ce n'est pas de votre faute, c'est la leur. Et un désolé ne changera rien.
- Je voulais dire, désolé d'en avoir parlé.
- Tu n'en savais rien, ce n'est pas grave.
On se remit à marcher.
- Tu sais, j'ai l'impression que j'avais besoin de quelqu'un comme toi à mes cotés, commença Justin. Tout a toujours était facile pour moi, ma famille, mon entourage quoi. Et savoir que toi c'est tout le contraire, ça a changé beaucoup de choses dans ma vision de la vie.
Je le regardais en souriant.
- C'est tellement différent quand je suis avec toi et tes proches. Avec les miens, ça ne parle que de business, d'argent, de cérémonie, de festival à longueur de journée. Toi tu peux parler de n'importe quoi avec les tiens. Tandis que moi, tant que ça ne touche pas à l'entreprise de la famille, il n'y a plus personne qui m'écoute.
Ses paroles m'avaient touchées. C'est comme si il disait qu'il m'enviait et je croyais que personne ne pouvait m'envier. Je ne savais pas quoi dire. Je me contentais de sourire.
- Je t'adore ma petite Ali, dit-il en me prenant dans ses bras.
- Je t'adore aussi.
On continua notre route jusqu'à l'aéroport. Là où on pourrait trouver le plus de taxis. Je pensais déjà à l'anniversaire de Justin. Je pourrais peut-être parler à son père puisqu'il avait l'air de m'apprécier et lui dire ce que pensait Justin de sa relation avec sa famille. Justin méritait d'avoir une famille conviviale avec laquelle il aimait être. Une famille qui l'écoutait. C'était vrai que je n'avais pas le droit de m'incruster et d'intervenir dans leur relation mais si Justin m'avait avoué ça c'était que cela lui tenait vraiment à coeur. Il avait fait beaucoup de choses pour moi en passant du temps avec moi, en me réconfortant, en ne me dénonçant pas à la police. Je me devais de l'aider aussi.
- C'est quand ton anniversaire ? demandai-je.
- Le premier mars.
C'était dans quelques petits mois.
- Tu vas avoir dix neuf ans ?
- Oui.
- Toi aussi tu as commencé l'école en retard ou tu as redoublé ?
- J'ai commencé l'école en retard.
- Moi aussi. Comme par hasard, riai-je.
- Il faut bien des points communs dans une amitié, dit-il en souriant
C'était vrai.
- Au fait, tu as de l'argent pour le taxi ? Parce que j'en ai pas, annonçai-je.
- T'es sérieuse ? se moqua-t-il.
- J'avais oublié que le taxi ça se payait, riais-je.
- Tu es vraiment un cas désespéré, riait-il. Oui j'ai de l'argent sinon, je suis venu en bus.
- Cool. Je te rembourserai t'inquiète pas.
- Déjà que tu galères pour ton voyage aux Bahamas là, je vais pas en plus te demander de me rembourser.
- Arrête, j'aime pas avoir des dettes, rétorquai-je.
- Et bah tu me rembourseras en passant plus de temps avec moi, voilà le deal, suggera-t-il en souriant.
- T'es un petit malin toi, dis-je en le tapant. Mais c'est d'accord.
- Bien, dit-il avant de m'embrasser le haut de la tête.
On arriva à l'aéroport et monta dans le premier taxi. On n'eut même pas besoin à attendre. On informa le nom de notre destination et la voiture démarra.
- Tu retourne en cours ? demandai-je.
- Je préfère rester avec toi si vous acceptez que je rentre chez vous.
- Bah y a pas de raison que tu ne puisse pas rentrer.
Il me sourit.
- Et puis je ne suis pas le seul mec qui soit rentré chez toi non ?
- Non, répondis-je en souriant.
- En parlant de mec, c'est qui le blond qui était à ton anniversaire ? changea-t-il de sujet.
- Lequel ? Parce que y avait pas qu'un blond.
- Celui qui était au pub.
- Ah, Calvin ! C'est comme un meilleur ami pour moi ou même un frère. Pourquoi ?
- Oh non comme ça. Je croyais qu'il était sur toi.
Il avait l'oeil celui-là.
- Qu'est-ce qui te fait dire ça ?
- Juste la façon dont il me regardait au pub et dont il regardait Cameron à ton anniversaire. J'avais l'impression qu'on lui volait sa maison.
Je croyais qu'il avait tourné la page en sortant avec Vanessa. Si Justin avait raison, Vanessa était juste une façon de m'oublier.
- Je l'ai recalé il y a quelque temps parce que je le considérais plus comme un frère qu'autre chose même si on était vraiment proches mais il s'est toujours accroché à cette idée qu'un jour je dirais finalement oui, expliquai-je. Mais il est en couple maintenant.
- Couple bidon alors.
- Parle pas de couple bidon toi, insunai-je quelque chose.
Il me regarda en levant les sourcils et sourit en faisant l'exaspéré. Il ne pouvait pas me contredire puisque j'avais raison.
- Il a quel âge ?
- Vingt ans.
- Il habite ici ?
- C'est quoi ces questions ? Tu vas faire une enquete sur lui ou quoi ? demandai-je en riant.
- C'est mon rival, je dois faire attention, répondit-il en souriant.
- Justin... soufflai-je. Tais-toi.
Même si, évidemment, ça me plaisait que Justin agissait comme ça avec moi, je prenais conscience qu'il manquait beaucoup de respect envers Savannah en faisant ça. Bien sur, Justin n'était pas le seul fautif, moi aussi j'avais ma part de culpabilité. Je mentais à Savannah, je rentrais dans le jeu de Justin la plupart du temps. Et puis surtout, je continuais à le voir ce qui amplifiait son importance pour moi. Je m'attachais de plus en plus à lui et je ne faisais rien pour arrêter ça.
Je posai ma tête sur son épaule. On termina le trajet en silence. Il devait être comme moi, exténué.
- Elle a bien fait de recustomer ta voiture Savannah, dit-il.
On était devant la maison et ma voiture était garée juste devant.
- C'est une voiture volée ?
- Yep.
- Mais comment tu fais pour ne pas te faire attraper ?
- J'ai changé la plaque et le propriétaire avait trois voitures. Il a déménagé et il a laissé cette voiture à son ancienne résidence. Du coup, il ne s'est même pas rendu compte que je la lui ai prise, expliquai-je.
- T'as beaucoup de chances.
- Oui je sais, dis-je en souriant.
On entra dans la maison. Érica était dans la cuisine entrain de faire un gateau. Je le sus par l'odeur que dégageait le four.
- Oh vous êtes là ! commença-t-elle.
- Ella est partie ? demandai-je.
- Oui elle est repartie en cours.
- Pour voir Shaun, dis-je en imitant la voix d'une pimbêche.
Justin et Érica riaient.
- Elle ne vit que pour lui, ajoutai-je.
- Dit celle qui s'est mise à cambrioler par amour, intervint Justin.
- Je l'aime vraiment bien ce Justin, dit Érica.
- Je vous emmerde, rétorquai-je.
- Je suis entrain de faire un gateau au chocolat, vous en voudrez ?
- Oui ! Merci.
J'emmenais Justin a l'étage avec moi, dans ma chambre.
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