幸. Capítulo 5 | So unexpectable |
" - Tu devrais pas t'appeler Ariel. Tu devrais être Grincheux.
- Sauf que c'est un homme, je rétorque en plissant les yeux pour montrer mon irritation.
Il tourne la tête puis reporte son attention sur moi :
- Mais, après tout, t'as raison, Ariel the Virgin, c'est encore mieux. La vierge, il me répète comme si j'étais super niaise et que j'avais besoin d'une traduction. "
#fin del capitulo 4
CHAPITRE 5
Dès l'instant où j'ai posé les pieds dans l'épicerie pour commencer mon premier jour de travail, j'ai aperçu Aheyna qui attendait déjà, les bras croisés, sa longue chevelure brune côtoyant ses hanches et le gris de son jean.
Waw, elle est ponctuelle...!
Faut dire que moi, la ponctualité c'est pas trop mon truc... Mais je suis quand même arriver 10 minutes avant!
Je me demande à quelle heure elle a dû arriver...
J'adresse un sourire gêné au gérant qui m'explique les tâches à effectuer.
Je sens le regard de ma camarade posé sur moi.
Je suppose qu'il lui a déjà tout détailler de la même manière qu'il le fait avec moi maintenant.
Le gérant, un petit bonhomme d'environ une cinquantaine d'année, paraît exagéremment fébrile à côté de la carrure de guerrière amazonienne de Aheyna.
— Tu as tout compris? me demande-t-il une fois ses explications finies. Tu as des questions?
J'observe sa barbe mal taillée grisonnante et me mets à dévier le regard, paniquée.
Shit, j'étais dans ma tête!
J'ai pas écouté avec attention!
Je me rappelle plus... C'est quoi la première tâche déjà?!!
Oh my god... Je vais avoir l'air con si je lui demande!!
Un sourire merveilleusement nourri par la gêne jaillit sur mon visage.
Je hoche la tête.
Je vais pas lui demander, c'est trop gênant...
— Non, tout va bien, je n'ai pas de question, je déclare avec un petit rire, voulant feindre que je me sens à l'aise.
— Bon, allez, au boulot les filles. Vous commencez par ranger le stock du fond et venez me voir quand vous avez fini.
Dieu merci...lâché-je un petit soupir soulagé. On fait la même chose Aheyna et moi donc je vais la suivre.
Waw, ouf... Sauvée!
Tandis que je m'encourage dans ce projet, je sens une vibration chatouiller ma cuisse droite.
— Pas de portable pendant que vous travaillez, me signale le tenancier avec un air de réprimande.
— Oh non non, me défendé-je immédiatement pour montrer mon accord. Oui, bien sûr. Je vais le mettre en mode avion et le ranger.
Je déglutis et l'observe s'éloigner, préoccupée par mes capacités à effectuer ce job.
Ma camarade mexicaine se dirige vers le fond de l'épicerie. Je suis ses pas et atterris dans une autre pièce; la réserve.
Je secoue la tête pour essayer d'y faire le vide et me rétablir complètement.
— Je vais mettre mon téléphone dans le casier de mes affaires, dis-je, pensive, en tassant mon sac à main et ma veste dans le fond du petit compartiment prévu.
— Il vaut mieux.
Exprimée avec amusement, la phrase de Aya ainsi que son visage illuminé repousse efficacement mes émotions négatives.
La main d'Aheyna décroche un gilet avec les insignes de l'épicerie. Le positionnant sur son bras avant bras, elle en saisit un deuxième pour me le tendre.
Je la remercie et l'enfile.
— Faut d'abord qu'on range la réserve, m'informe-t-elle en examinant l'étagère des yeux.
That doesn't look cool. But, anyway... I don't have any other choice.
— Oh, fais-je en aquuiescant. Très bien.
Je m'accroupis pour dégager un carton qui obstrue mon avancée jusqu'à l'étagère puis dans les minutes qui suivirent, je m'éxécutais à la tâche.
L'heure qui suivit passa a une vitesse folle tant chaque minute était comblée de travail.
— Es una mierda, verdad? soupire ma camarade qui déballe un carton. Pffff, qué rollo. C'est chiant.
— Dis Aheyna, lâché-je timidement après avoir souri à propos de son commentaire.
— Oui?
Ses magnifiques yeux noirs comme la nuit possèdent une profondeur envoûtante.
— Je me demandais... marmonné-je. Est-ce que tu sais quel métier tu veux faire plus tard? Je veux dire... T'as l'air si déterminée et sûre de toi dans la vie.
Plongée dans le silence, Aheyna continue d'effectuer ses tâches, ses cheveux obscurs qui déferlent le long de son dos, éclairés par les néons à la lumière éblouissante de l'épicerie.
Shit... me maudissé-je en me mordant l'intérieur de la joue. J'aurais peut être pas dû... C'est trop intime... Mais bien-sûr, qu'est-ce qui m'a pris de prendre la confiance comme ça et de lui ...
— Nan, déclare-t-elle d'une voix assurée.
Je tourne la tête pour examiner son expression, elle semble profondément absorbée par une réflexion intérieure. Ses lèvres s'ouvrent :
— Nan, je sais pas exactement quel métier j'aimerais faire, reprit-elle. Et toi, Ari?
— Ari? balbutié-je, agréablement surprise. Ma grand mère m'appelait souvent comme ça! Ça fait bien longtemps que je n'avais pas entendu ce surnom... m'évadé-je mentalement en pensant à cet être cher. Mais, non, sinon je ne sais pas non plus. Je suppose que je verrais avec le temps.
— Claro! Bien sûr! Tu as encore beaucoup de temps pour choisir et expérimenter. À force d'expérience, tu apprendras ce qui te plaît le plus dans la vie.
— Et... Et si tu décidais de rester aux États-unis, tu ne penses pas que...
Je me racle la gorge. Ce sujet m'embarrasse. Il est dans mon esprit un mur lointain et pourtant à la fois si proche qui me fait souffrir chaque fois que je l'aperçois.
— Tu ne penses pas que tu regretterais de ne pas être avec ta famille? posé-je ma question tout de go, telle une enfant, avec une émotion dans la voix.
— Non, Ari, souffle-t-elle dans un vent de douceur.
Aheyna enfonce la pointe de sa paire de ciseaux pour ouvrir un paquet.
— Ce que je veux dire, Ari, c'est que dans la vie il s'agit de faire des choix, d'emprunter un chemin et de le suivre. Ensuite tu en tires des conclusions.
Elle arque un de ses sourcils fournis. Son regard est planté dans le mien :
— Tu vois ce que je veux dire? Si ta famille te manque trop, tu auras toujours la possibilité de revenir en France. Mais pour ça, il faut expérimenter pour savoir ce que tu veux.
La noirceur de son regard scintille, laissant transparaître une sorte d'émotion qui semble lui revenir en mémoire:
— Je sais que mon père souhaite tout ce qu'il y a de meilleur pour moi. Mais d'un côté, il a toujours eu une influence sur mes choix. Et parfois, j'ai l'impression d'avoir été manipulée mentalement et de ne pas avoir réellement choisi, plisse-t-elle le front avec un air de remord.
Aheyna expulse un soupir et dégage brutalement un carton vide avec un coup de pieds :
— Enfin bref! Quant à la confiance, Ari, il s'agit de croire en la lumière qu'il y a en toi. Comme une foi inébranlable. On possède tous quelque chose d'unique. Il suffit de le trouver et de le renforcer. Et si t'as pas encore trouvé ce que c'est, alors il faut le chercher. S'exposer à des situations et en tirer des conclusions. C'est comme ça que tu avanceras.
Fascinée par ses paroles, j'ai l'impression d'être dopée à la positivité et de ne plus ressentir la fatigue. Je bois chacune de ses paroles et ouvre un tiroir dans mon cerveau pour y ranger précieusement ces mots dont je veux me souvenir.
C'est incroyable ce qu'elle est inspirante...
La deuxième tâche prend place dans les rayons de l'épicerie. Je sélectionne des articles que je range avec soin, décidée à avancer dans mon travail.
La sonnette signalant l'entrée des clients vrombit maintes fois d'un son répétitif désagréable mais je finis par m'y habituer. Aheyna étant dans un autre rayon, je suis toute seule à m'occuper de celui du fond pour remplir les étagères de nouveaux produits.
La tête pleine de songes, j'exécute machinalement mes gestes lorsque j'entends des pas se diriger vers moi et s'arrêter brutalement. Je continue, mine de rien, avec un air concentré.
— Tu vas à deux à l'heure.
Mon coeur subit une chute brutale. Désorientée, je me retourne instinctivement.
— Quelle lenteur, Grincheuse, continue Arlean.
Son visage est allumé par la mesquinerie.
— T'as rien de mieux à faire que d'observer quelqu'un qui travaille? lui lancé-je comme un pic acéré.
— Bien sûr que si, rétorque-t-il en me fixant avec sérieux, je suis venu acheter quelques trucs.
— Et comme par hasard, c'est dans mon rayon! pesté-je en soupirant.
— Faut croire, renchérit-il avec un sourire taquin. Quel hasard! Tu sais, tu serais beaucoup plus mignonne si tu te maquillais.
Nan mais je rêve!
J'ai presque envie de céder à l'hilarité ou à la colère, je ne sais pas.
Un large sourire s'étend sur son visage livide et imberbe :
— Vraiment, tu rates quelque chose à ne pas soigner ton image. T'es comme une cendrillon qui vit dans la poussière. Tu devrais sortir de ta cave et profiter de la vraie vie en allant à des soirées.
Je suis spectatrice de son show à me donner des conseils pas du tout recherchés.
Je l'observe faire sans rien dire, essayant d'avoir recours à l'indifférence pour me calmer et ne pas rentrer dans son jeu de provocation étant donné que je suis en train de travailler.
Il fait quelques pas en ma direction. Son odeur me frôle et joue avec mes narines, laissant s'immiscer des effluves de parfum et de nicotine. Je sens la chaleur émaner de son bras lorsqu'il le lève à quelques centimètres de mon visage.
De sa main droite, il saisit une bouteille d'alcool présentée sur une étagère en face de moi par le goulot.
— Et c'est d'ailleurs ce que je vais faire, moi, aller en soirée et m'amuser, annonce-t-il doucement d'un air glorieux.
Je lève les yeux vers le ciel, agacée, alors que Arlean s'éloigne vers la caisse.
Il règle le montant. Au moment d'emprunter la sortie, sa tête fait volte face et son regard s'attarde sur moi. Avec un visage nourri par la confiance et l'arrogance, il me jette un sourire mesquin. Puis, il disparaît, passant le seuil de la porte.
Nan mais quel abruti!
J'en ai rien à faire de ses conseils! Je fais ce que je veux un point c'est tout et peu m'importe son avis!
Qu'il aille se bourrer en soirée pour perdre les pauvres dernières neurones qui lui reste!
Alors que mes pensées fusent à une allure folle, je range maladroitement une bouteille sur son étagère qui, en une seconde, scelle mon sort pour la journée.
Le verre éclate en un bruit fracassant et le liquide se répand rapidement sur le sol.
Je place mes mains devant ma bouche, horrifiée.
Oh non c'est pas possible...! Shit!
Nerveuse, je vérifie sur les côtés, souhaitant qu'il n'y ait pas de témoins. Mais le bruit a évidemment alerté tout le monde. J'aperçois déjà le gérant de l'épicerie faire le tour de la caisse pour se diriger vers moi. Les battements de mon coeur s'accélèrent et j'ai du mal à assimiler la réalité.
That's really bad... Oh no...
***
A ce moment là, j'aurais bien aimé avoir le pouvoir de disparaître. Ou de revenir en arrière...
J'ai fini ma soirée affalée sur mon lit, repensant à l'avertissement du tenancier de l'épicerie : "Si je te revois commettre une autre erreur professionnelle, je pense que je chercherais quelqu'un d'autre."
Aïe... Ma tête me fait mal... Quelle débile ! Je me suis laissée perturber par l'autre énergumène et il m'a énervé alors... Alors, voilà, j'ai fait cette erreur...
J'ai eu une conversation téléphonique avec mes parents en rentrant de l'épicerie. Comme mon intention a toujours été de les rassurer, je ne leur ai pas raconté ce petit incident mais leur ai plutôt fait part des bons moments.
Leurs voix a toujours eu le don de me rassurer. Positionnée sur le flanc droit, ma tête repose sur mon bras et je me perds dans un tourbillon de pensées.
Allez, demain sera une meilleure journée!
Une notification retentit sur mon téléphone. Je décide de l'ignorer.
Poussant un long soupir, je me lève pour me placer devant le miroir et retirer mon élastique de mes cheveux qui exerçait une pression sur mon crâne.
Soulagée, je secoue ma chevelure.
Leur épaisseur et leurs boucles forment une masse imposante et ébouriffée sur ma petite tête. Ce qui m'a valu le surnom de "Hagrid" à répétions quand j'étais plus jeune et même de la part de mes parents de manière affectueuse.
Soudain, plusieurs notifications font vibrer mon portable d'un coup. Je finis par céder à la curiosité.
Mon appareil en main, je lis le contenu.
[INSTAGRAM. Compte Ariel Degourney]
19h23/ Aheyna Lorca :
- "Hey! Ça va, Ari? Tkt pas, c'est que le premier jour ;) Que no te preocupes, je suis sûre que ça ira mieux !"
Je fonds en un sourire et lui réponds immédiatement en la remerciant de son message.
19h35/ Mitsune Takano :
- "Mao et moi, faut trop qu'on te dise quelque chose, Ariel! On se voit demain et on te raconte tout ça! :) "
Mon esprit est conduit par ces nouvelles distraction et oublie quelque peu le mauvais de cette journée.
Avec légèreté, je sens quelque chose changer en moi et mon coeur se desserre peu à peu.
Je me demande bien de quoi il peut s'agir, me dis-je en pianotant sur mon portable, formant ma réponse à Mitsune.
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Hola amorcitos !!! Ca va? 😊
Alors...
-> que pensez-vous de notre fascinante Aheyna et de ses paroles ? Avez vous le même avis qu'elle? Elle est très philosophique et sage hehe 🥰
-> Et quant à Ari? Quel est votre avis? Quelque peu maladroite et à la recherche de confiance ! And, yeah, she's an overthinker 🙂🤣Et une mauvaise journée pour elle, la pauvre !
-> Qu'est-ce que Mao et Mitsune peuvent bien vouloir annoncer à Ariel? 😋
Sur ce, rdv au chap 6 ! 😉
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