学校. Capítulo 2 | qué vergüenza |

∞♫♥

" - Tu t'en serais peut-être pas sorti sans mon intervention, m'interrompt brusquement Arlean comme s'il ne prêtait pas attention à mes propos et que seules ses paroles l'intéressaient. A croire que t'as besoin de moi. Sinon tu serais perdue, petite française.

Je constate que des pigments jaunes sont imprégnés dans les iris vertes de ce grand jeune homme aux cheveux obscurs dont les boucles sont tirées vers l'arrière. La pâleur de son visage éclate d'autant plus qu'il ne possède pas de barbe. Le sourire qu'il affiche me paraît mesquin.

Le soir-même, je constate ce qui est affiché sur mon téléphone.

Mon coeur est en suspend. Sous le choc.

Je ne peux m'empêcher de demeurer complètement abasourdie en lisant le contenu. "

#fin del capitulo 1 


CHAPITRE 2

Les coudes sur la table, la tête en direction du professeur, j'essaye d'écouter avec attention le cours.

Je m'applique à tapoter sur le clavier de mon ordi, suivant le rythme des paroles de l'enseignant. Buvant chacun de ses mots comme s'il s'agissait d'un précieux breuvage.

Ceci dit, ma concentration n'est pas à son apogée.


    Car, premièrement, je ne suis pas du matin, la brume mentale qui m'habite me contraint à subir ce moment de la journée avec peu d'enthousiasme.

Ainsi, la matinée, je suis un zombie peu aimable et peu bavard aux capacités mentales plutôt limitées.

Ça ne m'enchante pas vraiment mais je ne ne sais pas si je peux y faire grand chose. Yeah, I've always hated the morning.


    Deuxièmement, je me sens toujours particulièrement perturbée par toute cette nouveauté qui me submerge et me fait sentir quelque peu démunie pour l'instant.

Je n'ai plus mes repères, plus mes habitudes, plus ma petite chambre où je me réfugiais le soir.

Tout est différent et il m'est encore difficile de m'y habituer.


    Et, enfin, troisièmement, un autre élément entre en jeu. Il peut paraître insignifiant mais il a fait émerger un nuage de questions en mon intérieur.


Hier soir,  dans l'obscurité de ma chambre, avec un esprit somnolent après cette longue journée, j'avais lu ceci, sur l'écran de mon téléphone :

Notification Instagram:

_ ARLEAN LONGWOOD veut vous suivre.

Je ne savais comment réagir ni comment interpréter cela. Il a quand même dû faire des efforts pour trouver mon profil.

A quoi ça rime ? Il n'a pas l'air de vouloir sympathisé avec moi... Du moins, ce n'est pas ce que je crois percevoir en lui...

  Yeah ...

Why did he do that ?

Anyway.

Finalement, je m'autorise à ignorer ce détail et à laisser la question en suspend pour me conditionner pour la suite du cours.


Yeah, anyway. It's not important.


     Après quelques minutes, je lutte sincèrement coeurs et âmes pour dissimuler ma fatigue mais un bâillement m'échappe subitement.

 
Aya, une jolie brune au teint hâlé, esquisse un sourire, amusée par mon comportement.

Elle fait partie du groupe d'amis que Rhys m'a présentée ce matin avant d'entrer en classe.

C'est alors que j'ai fait la connaissance de cette mexicaine de son nom entier Aheyna. 


Une fille à l'énergie incroyablement débordante et au corps magnifiquement athlétique.

Une autre précision chez elle m'a également marquée: son accent mexicain. Il est merveilleusement chantant et agréable à entendre.

Une douce mélodie aux sons chaleureux qui rappelle le soleil de son pays.

    Quant à moi, ma manière de parler anglais avec mon accent français n'est pas tout aussi charmante mais plutôt monotone.


Mes parents, américains, ont émigrés en France des années avant ma naissance.
Car, mon grand-père paternel étant lui même français, je pense que mon père a voulu retourner à ses racines en allant vivre en France.

Mon père avait quelque base de français grâce à son propre père. Cependant, étant donné qu'il a été élevé dans un pays anglophone, faut dire que c'est toujours l'anglais qui a primé.


   Son nom de famille était la seule chose qui lui permettait de s'apparenter plus ou moins à un français : Degourney.
Ma mère, d'origine mexicaine, et à la nationalité américaine, elle, a été convaincu par mon père de quitter les États-Unis pour Paris.


Et puis, c'est comme ça que de fil en aiguille, ils sont tombés amoureux de la Normandie.

Cette région pluvieuse où le vert scintille de toute part. Et où les champs verdoyants réchauffent le coeur.

   Depuis qu'ils y ont mis les pieds, ils n'ont jamais quitté cette région. J'ai toujours vécu là bas.

Cependant, moi, je me suis toujours sentie différente. Pas à ma place.

Ce territoire n'a jamais conquis mon coeur.

Pour moi, la Normandie ce n'est pas une région attrayante.
Le vert de la campagne peut bien posséder cette couleur mais le ciel est si gris qu'on ne peut même pas apprécier la beauté du paysage.

On vit constamment dans l'obscurité et mouillé par cette pluie incessante presque tous les jours.

Ahh, yeah, it's not the best.

Je sais que mes paternels s'y plaisent là bas mais... Moi, je voulais voir autre chose :

Parcourir le monde. Voyager. Voir de nouveaux paysages... Et je suis vraiment contente qu'ils l'aient compris et m'aient soutenue dans ce projet là.

In Normandy, it was... As if I didn't belong there.


D'origine américaine et de nationalité française, tel est le portrait d'Ariel Degourney.



J'aurais bien parler espagnol aussi mais ma mère ne l'utilisait jamais...

En tout cas...

  Lorsque j'étais petite, j'avais vraiment du mal à lier les deux langues : l'anglais à la maison et le français à l'école.
Effectivement, j'avais tellement de mal que j'avais décidé de parler plus souvent l'anglais et ce, même à l'école. Ce qui m'a valu des reproches de la part des enseignants et...

Et des moqueries de la part des élèves qui me disaient de "retourner dans mon pays".

Je n'étais pas assez française pour eux.

Maintenant, j'espère être assez américaine pour pouvoir me sentir à ma place dans cette université cosmopolite.

En fait, c'est le principe même de cette université: rassembler des élèves des quatre coins du monde.

Leurs points communs : leur capacité à parler anglais en ayant le niveau C2. Le reste des autres élèves sont des natifs.

Pour moi, c'était l'occasion rêvée d'aller aux Etats-Unis et explorer de nouveaux horizons pour trouver un endroit où je pourrais fit in; m'intégrer.

    Je pourrais même dire que des millions de fois, me sentant mal à l'aise parmi les autres, je rêvais et je me disais : "je donnerais tout ce que j'ai pour partir d'ici". Et je n'avais qu'une envie en pensant aux États Unis , c'était de "partir là bas". Yes, j'ai été matrixé par la petite sirène depuis toute petite.

Impressionnant, n'est-ce pas?





Il y a un million de raisons pour lesquelles il fallait que j'aille aux États Unis. Que je tente ma chance.

I needed this. Because it feels right.

   Dès que j'aurais du temps libre et après m'être habituée à mon emploi du temps, j'irai rendre visite à ma grand-mère.

Un voyage aux États- Unis est tellement onéreux que je peux compter le nombre de fois où je suis venue sur les doigts d'une main. Et à chaque fois, je dormais chez ma grand-mère.

C'était il y a tellement longtemps. La dernière fois, c'était il y a au moins trois ans...

Et avant ça, c'était il y a six ans... Ce même jour où l'immeuble de ma grand-mère avait pris feu.

Cet évènement tragique m'avait profondément marqué, je ... Je me souviens des flammes qui dansaient et détruisaient tout; jusque la vie des gens.

J'en ai gardé une marque profonde et indélébile en mon coeur.

    Repenser à ces souvenirs ténébreux me tord l'estomac. Et... je sens que je tomberais si je m'attarde trop là-dessus.

Je décide alors de me recentrer sur l'idée de revoir ma grand-mère.

Je ressens immédiatement une sensation rassurante s'installer dans mon être.

Je souris intérieurement, soulagée par mes propres croyances.


Vers la fin de l'après-midi, je m'assois à une table de la bibliothèque pour me mettre à étudier.

Et je croule sous une tonne de travail.

Le calme transmis par ce lieu remplis de milles livres qui m'environnent apaise mon esprit agité et me motive à étudier.

C'est drôle, en réalité, je ne suis pas du tout littéraire.

Je suis d'ailleurs très loin de l'être.

Plus jeune, je lisais beaucoup...

Beaucoup trop, en fait.

Je m'étais enfermée dans mes lectures et je n'avais aucune envie de m'en éloigner, ce qui avait complètement affecté mes relations sociales.

Au lieu de rigoler avec les autres, faire des sorties, m'amuser, je préférais lire.

J'ai alors passé un cap où je n'en pouvais plus de m'enfermer ainsi. Je ne voulais plus être toute seule dans ma bulle.

Aujourd'hui, grâce à mes expériences, j'ai appris que sur la route de l'amitié, être introverti ne représente pas du tout un obstacle. Introverti ou extraverti, ça s'équivaut, l'un n'est pas meilleur que l'autre.

Le plus important, c'est l'équilibre et arriver à être heureux en vivant selon ses termes.

   Et quand tu as une "genuine"; véritable connexion avec quelqu'un, tu le sens. Tu le sens et tu sais que tu es accepté comme tu es.

Enfin, bref, depuis cette étape d'intello qui ne vit que pour les livres, et qui a découvert que la vraie aventure que je préférais vivre c'était la mienne, dans la réalité, j'ai complètement arrêté de lire.

Cependant, être entourée de livres me procure une sensation de tranquillité indéniable.

Tout à coup, alors que je continue mon travail, des petits ricanements surgissent.

Bien que discrets, ils m'extirpent de mon état concentré. Je lève instinctivement les yeux, comme une réponse à ma curiosité.

Et me maudis intérieurement pour l'avoir fait.


- On peut se mettre ici ? me demande Rhys d'une voix enjouée, qui vient de croiser mon regard.


Rhys m'observe de ses yeux marrons noisette arborés de mascara qui donne un volume incroyable à ses cils. Ses sourcils dessinés présentent une couleur sombre, bien différente de sa teinture blond d'or éclatant.

    Rhysalia ne me dérange pas en soi, pas plus que ses amis qui l'accompagnent mais je sens qu'il y a une aura vraiment agitée autour d'eux, ils n'arrêtent pas de parler.
Ce qui n'arrange pas vraiment une partie de moi.

Shit, je comptais bien finir mon travail...


Bon, c'est pas grave, je vais continuer du mieux que je peux même s'ils parlent autour de moi. Je vais être distraite mais bon... 

Je n'ose pas refuser, de toute façon, au risque de les vexer face à mon argument plutôt fermé.


 Euh, oui, oui. Bien-sûr, je réponds avec un sourire.


L'instant qui suit, j'étends les bras pour rapprocher mes affaires étalées sur la table en bois massif afin de leur faire de la place.

Puis, quelque chose de troublant m'interpelle.

Je n'en crois pas mes yeux.

    En conséquence, je sens mon coeur se serrer : la personne en face de moi n'est autre que Arlean Longwood.

Ce dernier, vêtu d'un blouson noir en cuir, s'affale sur une chaise et chuchote quelque chose à une fille du groupe à sa gauche. Je remarque que ses doigts sont ornés de milles et une bagues scintillantes de métal.
La fille lâche un gloussement en réponse à son commentaire et Arlean étend son bras pour le passer au-dessus de ses épaules et s'installer confortablement. 

Quelque chose en lui me dérange. 

Je crois bien que c'est son être tout entier. Ce qu'il dégage.

Sa manière de regarder les gens. De me regarder, moi. Comme s'il se croyait supérieur et maître du jeu. 

Je prends une petite inspiration et détourne le regard.

Je n'ai pas de temps à perdre avec lui.

Je vais juste l'ignorer.



Je me convaincs moi même du mieux que je peux que je suis encore capable d'étudier jusqu'à ce que les murmures de Rhysalia et sa copine, à côté de moi, me deviennent insupportable et achèvent la dernière petite bille de concentration qui pouvait me rester.



Rrrohh... Holly shit... Impossible de se concentrer... Mais c'est clair qu'ils ne sont pas venus pour étudier, qu'est-ce qu'ils font là, alors?

Je bouillonne intérieurement et lâche un soupir.

Bon, tant pis. Je continuerais ce soir.

Soudain, je sens le poids d'un regard peser sur moi, de côté.


 Eh, me chuchote la copine de Rhys en se penchant sur la table pour se rapprocher de ma tête.

 Oui? je hausse un sourcil en essayant d'afficher un visage avenant malgré ma petite frustration.



 Rhys m'a parlé de toi et je me demandais, pourquoi tu te maquilles pas ? C'est assez étrange... Et t'as jamais eu de petit copain, pas vrai ? Tu ne m'en as pas l'air.


Je sens quelque chose en ma poitrine faire un bond.

Une voix en moi s'insurge. 

Seriously ?!

Et un coup de chaleur envahit mon corps. Me donne une sensation fiévreuse. Mes paumes accueillent cette sueur à la saveur oppressante. Dérangeante.

Mes pensées fusent et ne comprennent pas le sens de ces questions. Les rejettent.

As if I needed to justificate myself! What can I say? J'ai pas envie de porter de maquillage parce que... Parce que j'aime pas être spécialement attirante mais ... Mais j'ai pas vraiment envie d'en parler avec elles. Surtout pas devant l'autre d'Arlean. C'est vraiment gênant. Et quant à l'autre question... Je n'ai pas honte de ma situation mais je déteste être exposée comme ça.

La copine de Rhys parle bas. Mais pas assez bas pour que ses paroles échappent au reste du groupe.


 Écoute, Den... Densa, bégayé-je sur son prénom, j'essaie de travailler, là ...


 Allez, raconte, c'est rien, insiste cette dernière. C'est un peu bizarre, ton style. Et, avec Rhys, on faisait des petits sondages et je crois que j'ai très bien établi ton portrait. Et c'est pas négatif. C'est juste pour savoir. D'ailleurs, tu me dois bien ça parce que je ne m'appelle même pas Densa.

Tu n'as qu'à t'appeler Jeannette, ce serait plus simple!

 Je m'appelle Dayla.

 Eh bien, Dayla, je... je ne vois pas en quoi ça t'intéresse, me justifié-je alors que je sens que ma voix n'est plus qu'un petit son effacé et faible, trop impactée par la honte.


Face à tout le monde, comme ça, sérieux ... Et on se connaît à peine! Je crois bien qu'elle visait la moquerie... 


 Pour savoir, rétorque-t-elle simplement en haussant les épaules.

 Laisse tomber, s'incruste soudainement Rhys. Évidemment qu'elle n'a jamais eu de petit ami. J'en mettrais ma main à couper.


Je sens comme un coup de massue s'abattre sur mes épaules. J'ai mal à la tête.

What... The... Hell?

Je ne sais pas quoi dire.

Répondre?

Impossible. 

Je suis prise au dépourvu, mon cerveau m'abandonne complètement. Et les mots sont perdus dans ma gorge affectée par l'émotion.

Je sens la chaleur se répandre sur mes joues. Un tourbillon de gêne me noie.

Je fronce les sourcils, frustrée et perturbée. 

Je me sens faible. Observée de tous et jugée.

C'est vraiment de la provocation.

À quel moment je devrais me sentir inférieure juste parce que je ne suis jamais sortie avec quelqu'un?

C'est purement volontaire! Et puis... Je ne me sens pas mal d'avouer mon célibat...

Non, ce n'est pas ça. Ce qui m'exaspère, c'est le fait que cette différence soit vue comme une faiblesse.

Certains chuchotements s'embrasent et montent dans l'air, à mesure que mon embarras prend de l'envergure. Des rires retentissent.

J'ignore s'ils parlent de moi mais leurs rires nourrissent le malaise que je ressens...

   Et puis, vient le moment, où, rouge de gêne, je tourne la tête et là...
La goutte d'eau qui fait déborder le vase c'est son regard. Son attitude.

Le visage de Arlean transmet son extrême confiance alors qu'il a toujours son bras reposé sur l'épaule de l'autre fille. Ses lèvres aussi pâles que son teint s'étirent pour former un sourire respirant la mesquinerie. L'obscurité de ses cheveux légèrement bouclés est accordée aux tons de sa veste.

Il me défie du regard, comme s'il riait intérieurement. Son visage est masqué par l'amusement. Un amusement malsain. Un amusement qui lui fait apprécier cette situation.

Comme si je faisais partie des bouffons du roi et qu'il était tranquillement en train d'admirer le spectacle. Accompagné de sa dulcinée, il attend qu'on le divertisse.

I can't believe it...

    Heureusement pour moi, peu de temps après, durant les minutes qui suivirent, Rhys et les autres trouvèrent apparemment un autre sujet tout aussi passionnant.

La tempête d'émotions qui menaçait mon coeur redescendait doucement mais ne me quittait pas.

It was so awkward...

A la nuit tombée, je me tortillais dans mon lit, m'enroulant dans ma couette; à la recherche du sommeil, preuve de mon agitation mentale. Et je n'en pouvais plus de trop penser.

C'était quoi ça ? Je ne sais plus quoi penser de Rhysalia... C'était vraiment pas sympa... Super, ces premiers jours ...
Et Lui! Cet Arlean, qu'est-ce qu'il me veut ? Sérieux... C'est quoi son problème? C'est parce que j'ai pas accepté son invitation sur Insta? Nan... Il était déjà mesquin et avec ce sourire débile dès le premier jour... Il est vraiment bizarre ... 

Je sens la colère bouillir mon sang en repensant aux paroles de Dayla et Rhysalia et à l'attitude de désinvolte d'Arlean.

Quel impétueux.

Very sassy. But I won't let him win.


Car, s'il se croit roi du monde entouré de ses amis, il verra bien que un jour, sa couronne finira par tomber.


Et ce jour-là, moi, Ariel, je ne manquerais pas d'y contribuer.


   Et on verra bien qui rira le dernier, Arlean.


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ALORS ???

Qu'est-ce que vous en pensez ?

- Vous croyez qu'Ariel pourrait s'entendre avec cet Arlean ?


- Comment va-t-elle s'y prendre pour essayer de le nuire ?


- Et, pourquoi semble-t-il intéressé par elle ?


- Les choses vont-elles passer au niveau supérieur ?

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