https://youtu.be/bJZmeIQ9L8A

CHAPITRE 23

La foule se décompose subitement. Effrayés, les gens s'éloignent instinctivement du conflit.

Des cris ahurissants retentissent et emplissent douloureusement mon cerveau submergé.

Le garçon au blouson couleur d'ébène se met à hurler :

- T'avise pas de poser les mains sur elle comme ça !

L'index pointé vers sa victime, les iris verdâtres de Arlean scintillent de dangerosité menaçante.

Reorden est à terre, il affiche un air déboussolé et effectue quelques gestes simples et maladroits pour chercher à se reprendre. C'était si violent.
Arlean venait de le projeter au sol en une fraction de seconde.

Je n'arrive pas à croire ce qui est en train de se passer.

Je n'arrive pas à organiser mes pensées. Ni même à penser, tout simplement.

Jamais personne n'avait pris ma défense. Du moins, pas de cette manière. Pas comme ça.

Je suis... Stupéfaite.

Sous le choc.

Mon cerveau est noyé de  confusion.

Ca n'a pas de sens.

That doesn't make sense.

I don't get it. 

I'm lost.

Tout à coup, quelques regards des témoins en quête de réponse se tournent vers moi. Leurs pupilles transmettent leur curiosité. 

Elles communiquent avec les miennes. Mes propres pupilles qui sont inondées de gêne imminente.

 Soudain, je suis piquée au vif par le rouge de cette émotion qui me brûle les joues, le cœur, les poumons, mon être tout entier.

Je rêve.

I must be dreaming... It can't be...

Je réalise enfin. J'arrive à pouvoir mettre des mots sur ce qui se passe.

Une guerre de testostérone.

Pour moi?

Hors de question. No way.

J'ai beaucoup trop honte... Shit! I'm offended! As if I needed his help!

Je n'ai pas besoin qu'on me défende comme si j'étais faible !

Mes pensées fusent à une allure folle. Je reste immobile.

A quel moment il s'est dit que j'avais besoin d'aide ... c'était pas non plus critique! Je pouvais me débrouiller et handle this!
Il s'est jeté comme si ... Wait...
Et pourquoi, d'abord, il est intervenu? 
Shit! C'est quoi son délire? Je comprends rien!

Je suis prise au piège dans une spirale infernale où mes pensées n'en finissent pas de tourner en rond. Les mêmes mots se répètent, heurtent mon cerveau, mais le sens ne m'apparaît toujours pas. 

En réalité, le sens de tout ce qui se passe en ce moment même, je ne le saisis pas.

Je ne comprends pas ce qu'il veut. Cette même phrase est comme marquée très nettement noir sur blanc dans mon esprit et s'amuse à tourner autour de mon cœur, à jouer avec.

Soudain, la situation monte considérablement d'un cran lorsque des esprits enflammés se mettent à huer.

Ma respiration est haletante.

Les cris tonitruants s'élèvent parmi cette atmosphère musicale aux tons imposants, et, je ne tarde pas à distinguer leurs paroles, inquiète:

- Une bagarre !!!!! hurlent-ils à s'époumoner, poussés par l'amusement, entre deux rires. Une bagarre!!!!

L'amusement général les pousse à être euphoriques. 

It's getting worst.

Ils se mettent à former un cercle autour des deux opposants. La vague de cris emplit la pièce et crée un engouement.

 Un engouement effrayant.

Cette euphorie est trop dangereuse et prend de trop grandes envergures pour que ça finisse bien.

Mon coeur subit une accélération.

 J'ai la tête qui tourne. La sueur naît dans mes paumes.

Malgré la peur et l'angoisse qui me parcourt et engourdit mes jambes, je tente d'inspirer calmement pour retrouver un peu de raison en moi.

La musique à tue-tête,

les cris perçants,

la brume mentale en moi ...

That's impossible ! I can't think clearly !

Tout ceci brouille mon cerveau et je suis incapable de me concentrer. De réfléchir calmement.

Puis,

Soudain, je décide de m'abandonner. D'arrêter de lutter et de me torturer l'esprit. 

Je laisse mon cœur gouverner mon cerveau et prendre les rennes.

Alors, je me lance d'un pas décidé. Puis, sans même réfléchir :

- Arlean! l'interpellé-je en employant ma voix la plus forte possible malgré ma fatigue et mon cœur renversé.

Cependant, aucun effet. Il m'ignore complètement. Frustrée, je tire sur son bras.

Ma gorge me brûle et mes mots alimentent ce feu :

- Qu'est-ce qui te prend?! Tu fais quoi, là?!

Je penche ma tête pour croiser son regard. Mais, impossible.
Arlean Longwood projette sa main en arrière d'un geste vif pour m'empêcher de le dépasser. Puis, il se dévêtit en deux trois mouvements et se débarrasse brutalement de sa veste en cuir pour la plaquer contre moi, sans même se retourner.

Perturbée, mon cerveau n'est pas en état d'interpréter son geste et je réceptionne son vêtement de manière automatique.

Au même moment, je vois Reorden se redresser. S'apuuyant sur ses mains, il pose un genoux au sol et se relève doucement. Arlean reste fermement planté face à lui et le menace du regard. Une touche de sombre sans doute liée à la rancoeur et au désir de vengeance est imprégnée dans les yeux de Reorden.

Un défi de regard se met en place.

Et tout ça risque de mener à quelque chose de bien plus grave.

J'ai l'impression que ce n'est plus qu'une question de temps.

Les deux garçons font à peu près la même taille. Néanmoins, Reorden paraît tout de même plus massif que Arlean dont le corps tend plus vers la maigreur.

Je me surprends à me demander, préoccupée, qui gagnerait dans ce combat.

Wait... What?! Personne, parce qu'il n'y aura pas de combat !  De toute façon, personne n'est gagnant quand il y a une bagarre.

Et puis, même, il fait ça pour ... Pour moi ? How ridiculous! I don't need him at all !

Finalement, je laisse de côté mon dialogue intérieur pour me concentrer sur le présent qui trouble mon rythme cardiaque.

Je continue alors à déferler ce feu en moi contre Arlean :

- Tu m'écoutes ?! Nan mais te fous de moi!? J'ai pas besoin qu'on me défende !

- Tais-toi, parviens-je à l'entendre murmurer avec les dents serrées dans un souffle court.

Ses mots ont été prononcés si bas qu'ils ne me paraissent pas clairs.

 Mais, si, je les ai bien entendus. 

En fait, tout me paraît flou.
Tout.

 
Cette situation qui a volé en éclats.
Cette soirée où je n'étais pas censée être.

Pendant un instant, je perçois une veine saillir sur le front fiévreux de Arlean, nourri par la colère. La pression défile dans son regard brûlant.

Sa mâchoire est ardument serrée.

La tension est si palpable.

Je sens qu'il est prêt à bondir sur son adversaire d'une seconde à l'autre.

Holly Shit... 

How cant it be ?

Il m'a mis dans une situation de gêne absolue, à la vue de tous alors que ça n'aurait pas du tout pris cette ampleur s'il n'était pas intervenu.
Il m'expose de cette manière en public comme si j'étais faible. 

Je déteste ça.

 
Et tout ça pour quoi? Parce que... Qu'il voulait me protéger parce que ... Parce que quoi d'ailleurs ? 

Shit... Les gens vont vite répandre la rumeur qu'il y a quelque chose entre nous. C'est ... Nan... C'est insupportable.

Alors que la situation devient vraiment critique et que je m'emploie à lui crier dessus, avec toute l'hystérie qui m'engouffre, que je lui dis que je ne vais pas me taire, une voix tonitruante retentit et met tous les cœurs en pause.

 Indéniablement plus puissante que celle des autres, mes épaules lourdes de tension tressaillissent. Je sursaute.

Je fais volte face et aperçois sa silhouette avancer pas à pas alors que le sang bouillonne dans mes tempes. Et bat fortement. Rendant ma respiration rare et désaccordée.

Soudain, je l'observe s'approcher. Mes yeux s'écarquillent, je reste bouche bée.

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- Il se passe quoi, ici ?!

Keylonia.

Sa longue tresse noire est accordée à la couleur de son pantalon en lino. Elle est majestueusement posée sur son torse dénudé, où elle atteint ses hanches, laissant apercevoir son incroyable musculature et ses pectoraux massifs.

Il ressemble à une statue grecque parfaitement sculptée. Des muscles divinement saillants ressortent de toute part, des abdos magnifiquement dessinés en de grosses bosses protubérantes sur sa peau dorée.

Sa présence est si imposante que naturellement, l'ambiance change, et l'atmosphère est comme suspendu. Les gens s'écartent à mesure qu'il approche pour le laisser intervenir.

- Vous êtes sourds ? J'ai demandé: Qu'est-ce qu'il se passe ici, les gars ?

Keylonia leur jette un air interrogateur tour à tour. Son front est plissé.

Personne ne répond. Évidemment, une électricité folle relie Arlean et Reorden, ces deux âmes assoiffées de brutalité. Ils semblent inséparables et résignés à se noyer dans la violence.

- Il y a un problème? insiste-t-il, se postant de biais pour s'interposer entre eux.

Il sépare physiquement les deux opposants qu'il domine largement aussi bien en taille qu'en corpulence. Comme un mur infranchissable.

Le Keylonia aux yeux rieurs et sourire candide en présence de Aya a complètement disparu. C'est incroyable, c'est comme si c'était une toute autre personne. Il a laissé place à un jeune homme aux traits durs et sérieux. Il paraît implacable et sans émotion. Le visage fermé, il laisse entendre sa voix rauque et tonitruante pour se justifier :

- Ce serait con de mal finir cette soirée et d'appeler les flics pour une connerie comme ça, les prévient-il les yeux plissés. Je m'amusais bien, moi. Et j'ai pas envie que vous me gâchiez la soirée.

En réponse à son avertissement, pas de réaction apparente.

Enfin, au bout de quelques secondes qui me paraissent interminablement longues, Reorden quitte Arlean du regard et son animosité semble faiblir d'un coup. 

Arlean, les yeux luisants d'émotions fortes, l'observe prudemment au dessus de l'épaule de Keylonia.

- Il se passe rien...déclare Reorden. Tout va bien. 

Il tourne la tête pour observer son environnement. Ses sourcils se haussent. Absorbé par ses émotions, il vient certainement tout juste de se rendre compte de l'ampleur des choses et de la foule grandissante qui a été attisée par la dispute. Enfin, il jette un coup d'oeil à Arlean Longwood :

- Pas vrai? Tout va pour le mieux, Arlean?

 Reorden se met à rire. Je comprends qu'il a décidé d'adopter la provocation comme alternative au combat interrompu.

- Ca va, putain, arrête de le chercher, lui jette Keylonia d'un air accusateur en le jugeant dédaigneusement du regard.

Les yeux de Reorden se plissent. Deux billes sombres à la noirceur éclatante. 

Il lève la tête fièrement et puis, ne souffle plus un seul mot avant de dépasser Keylonia pour disparaître dans la foule qui s'était solidement reformée peu à peu. 

Je distingue sa tête s'avanouir derrière un mur alors qu'il quitte le salon.

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Je me permets de souffler.

Pensive, je baisse un instant le regard. 

Mais à peine ai-je le temps de souffler que je remarque que Arlean a lui aussi disparu.

Affolée, je me retourne de gauche à droite. 

Je suis comme désorientée.

Après seulement quelques secondes, je le repère, de dos, en train de monter les marches de l'escalier en bois.

 Ni une ni deux, je me lance immédiatement à sa poursuite à une vitesse enragée.

J'enjambe les marches le plus rapidement possible. 

Deux par deux.

Une fois à l'étage, je découvre un couloir.

 Mes yeux sont guidés par sa silhouette sombre et fantomatique dans cette semi-obscurité.

Mes oreilles sont, quant à elles, dirigées grâce à ses pas lourds qui tambourinent fortement le sol. 

C'est comme s'il laissait tout ce poids qui l'accablait entrer en communication avec le sol pour se délester et l'écraser. 

Ce poids... De colère?

Je n'ai pas le temps de penser.

- Arlean!!!

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HOLAAA les amiiiis!!! Comment allez-vous ? Vous avez eu de bonnes vacances d'été? Vous avez voyagé?? ;) J'espère que vous apprécierez ce chapitre :) il m'a coûté un peu AHHAHA je l'ai réécrit 40 000 milles et trois fois parce qu'il me plaisait jamais mdrr XD

DANS LE PROCHAIN EPISODE : 

IN THE NEXT EPISODE : 

EN EL EPISODIO SIGUIENTE :

Ari tente de comprendre pourquoi Arlean a agi ainsi et le pousse à lui donner des réponses. Furieuse, elle cherche à tout prix à lui faire face, quitte à ce qu'une dispute avec des vérités renversantes éclate! Arlean va -t-il sincèrement lui révéler les raisons qui l'ont poussé à l'aider? Ou même pourquoi il la suit depuis qu'il la connaît ?

Alors même que ses souvenirs du passé le troublent, Arlean est au bord de la crise de nerfs, ses réponses pourront-elles alors satisfaire Ariel? Ou bien, influencé par la pression, finira-t-il par s'ouvrir à Ari ?