Capítulo 11 息 • I can't breathe •


" Les sourcils froncés, Mitsune jette son sac à dos sur son épaule droite:

- Faut absolument que je rentre.

Ses mains tremblent littéralement.

Sans vraiment savoir ce que je fais, je lui emboîte le pas, à elle et à Mao.

On arrive au troisième étage.

Tout ici est normal. D'ailleurs, il n'y a personne dans le couloir en ce moment même.

Hormis...

Hormis cet homme. Attendant fermement devant leur porte.

Je ressens soudainement une boule au ventre. "

# fin del capitulo 10 



CHAPITRE 11


     Lorsque Mao Wang et Mitsune Takano franchirent le seuil de la porte, je savais qu'elles avaient scellé leur sort.


Sans l'ombre d'une hésitation, je me suis introduite en douce.

 La tension si palpable entre ce trio me rendit la tâche facile; personne ne m'intercepta.


 Je ne pouvais pas les laisser.    J'étais lancée dans ma décision.


     Soudain, l'homme aux traits sombres et aux sourcils froncés, tire d'un coup sec la chaise en bois du petit bureau plaqué contre le mur du studio.  Je sursaute.

Mitsune percute aussitôt lorsqu'il lui fait signe. 

La silhouette de ma camarade n'est plus que celle d'une petite fille qui semble être punie, à la tête baissée, avachie et recroquevillée sur elle même.


" Commençons donc par le début.



Il se tient droit, tout son corps est rigide, ses muscles tendus. 

L'air présent dans le petit studio semble s'être échappé. 

Volatilisé.

 C'est alors que les visages de mes 2 camarades me paraissent sombres, aux abords de l'effroi.

 Tout ce que mes sens perçoivent devient définitivement désagréable.



" Je t'ai toujours soutenu, Mitsune. Et ce, depuis que tu es toute petite. Parce que tu es la fille d'un homme pour qui j'ai le plus grand respect.


Sa voix est perçante et froide.


 Comme j'en ai rarement entendu. Jamais, pour dire. 

Mes parents avaient beau se fâcher quand j'avais un mauvais comportement, jamais ils n'avaient eu ce ton là. 

Jamais ils ne m'avaient considéré avec autant de dédain et de froideur.

Jamais ils n'avaient  eu cet air grave, affiché sur ce visage quasi inhumain, dénué de toute émotion.


"J'ai donc beaucoup fait pour toi. Je t'ai soutenu. Toi, ma nièce. Cependant... Tu as décidé de t'écarter du chemin qui t'était destiné. Tu ne vas pas jouer l'innocente maintenant, Mitsune? Tu as quand même fait tes propres choix. J'ai donc une question. Est-ce que tu es heureuse, aujourd'hui?"


Je ressens la respiration de Mao se faire plus forte. 

J'examine le visage de mes camarades. 

Blêmes. Tous deux. Il serait donc...


Son oncle?


Je me souviens des paroles de mon amie japonaise:


"J'ai toujours voulu rendre fiers mes parents! Et j'ai tout fait pour, comme tu le sais, je me suis donnée corps et âmes et j'ai tellement souffert... Mais aujourd'hui, j'ai dû m'éloigner d'eux pour choisir ma propre voie, je me sens libre. Et c'est meccha kakkoii!"





Je me revois à ses côtés toutes ces après-midis, à étudier, à discuter de nos rêves, de nos passions mais surtout à rigoler.


Je la revois arborant son sourire étincelant avec ses pommettes rouges lorsqu'elle se mettait à ricaner de son petit rire nasal.


Je revois son visage la première fois que je l'ai vu, au réfectoire.





Takano Mitsune.


Une expatriée japonaise courageuse et indépendante mais toujours torturée par son éducation à la dure et les valeurs qu'on lui a inculquée depuis le jour où elle est née.





Désobéir à sa famille, c'était comme être une paria. J'en ai pris conscience dès que j'ai connu sa situation à elle et à Mao.





J'entends à nouveau ses paroles emplies de motivation alors qu'elle s'exprimait à propos de ses projets;


"Mon rêve, ce serait de vivre aux Etats-Unis et d'avoir assez d'argent pour être capable  d'accueillir mon frère et nous offrir une vie confortable! C'est tellement important pour moi... Alors, j'espère qu'un jour j'y arriverais!"


 , ses yeux reflétant malgré tout une once de doute persistante contre laquelle elle semblait mener un combat continuel.





Puis, je visualise la vraie Mitsune Takano que je connais : celle qui a toujours soutenu Mao pour lui assurer qu'elles avaient fait le bon choix, celle dont l'enthousiasme me fait constamment sourire, celle en qui j'ai perçu j'ai perçu une lumière naître, un visage s'éclaircir...


Cette fille déterminée, remplie d'espoir et d'ambition.





Seulement, sa famille est venue la retrouver.


Et je ne l'avais jamais vu aussi faible.





Takano Mitsune hoche légèrement la tête en réponse à sa question, une peur bleue ancrée dans son regard.




" Alors ...





Son ton pesant me noue l'estomac. 

Maître de soi, l'homme lâche ses mots à une lenteur voulue telle que la tension en devient insoutenable.





"Peux-tu m'expliquer que t'a-t-il pris de voler les reliques appartenant aux Wang?! crie-t-il brusquement, rompant avec le ton tempéré employé auparavant.





Avec une grande facilité, l'homme saisit ni une ni deux l'avant bras de Mitsune et l'empoigne fermement.

Il se met à la secouer brutalement. Mitsune gémit et atterrit dangereusement sur son lit.


Je constate avec effroi la détresse sur le visage de la jeune Takano qui reste figée tandis qu'il la menace menace du doigt.


Je pensais qu'elle allait réagir ou au moins, qu'elle aurait intenté une esquive. Mais elle ne fait rien.


Je vois cette attaque se dérouler sous mes yeux. Soudain, Mao m'agrippe brutalement le poignet. Je suis tellement perturbée que je ne sursaute plus.


Sa sueur entre en contact avec ma peau. Ses doigts, fins, m'enserrent avec une telle force que j'ai envie de me dégager.


Mais je n'ose pas.


J'ai l'impression d'être étourdie.


Sonnée.


Comme si tout ceci n'était pas réel.


Les cris retentissant de l'homme me donnent un mal de crâne, mes oreilles souffrent. Autant que mon âme.


" Où les as-tu mis ? il ordonne d'un ton sévère.


"Je ... Je sais pas... C'est pas moi... la jeune Takano tente de se défendre d'une voix tremblante.



Terrorisée, elle porte sa main à son poignet et lève son autre main comme une éploration.


Mon coeur se serre.



" Ainsi donc, toi, ma nièce, tu es aussi une menteuse.  Ta tante Wang, ma propre soeur, n'a pas tardé à se rendre compte que certains des effets personnels de nos parents manquaient. Ta soeur, Yuki, nous a immédiatement avoué qu'elle t'avait vu partir avec les bijoux de la famille Wang. Voler ma propre famille... ! Comment oses-tu ?!


La voix de Mitsune n'est plus qu'un profond sanlglot. Elle déballe tout :


" Je... J'ai... J'avais besoin d'argent... Je me suis dit que... Les Takano, nous, on n'est pas riches... Et puis, j'ai vu ces bijoux de fortune alors... Alors... Alors je me suis dit que ça ne manquerait à personne si... Si j'en prenais quelques uns ... Vous avez beaucoup d'argent, les Wang, et j'avais besoin d'un peu d'argent, j'en ai pris que deux...


- Sale truande! il lâche, brûlant de rage. Où sont-ils maintenant ?!


- Je ... Je les ai plus... Je les ai vendus..."


La jeune japonaise baisse les yeux, ses tremblements se faisant plus forts.

La peur semble plus puissante que la douleur.


D'une rapidité déconcertante, l'homme se retourne vers Mao.


- Tu le savais, Mao?


Ses yeux reflètent cette dangereuse émotion qui l'anime : la colère.

L'atmosphère est si pesante que tout menace de voler en éclats d'un instant à l'autre.

Sa réponse peut-être décisive de ce qui va suivre.


- Non... , murmure-t-elle d'une voix presque inaudible.


- C'est ta tante à toi aussi. Tu es d'autant plus proche d'elle parce qu'elle est née Wang, comme toi. Alors, dis-moi la vérité, est-ce que tu l'as aidé?!

Mao desserre son emprise, et laisse tomber mon poignet.


- Oui, elle finit par capituler d'une voix faible... Je suis désolée.


Mao Wang penche promptement son buste en avant, fouettant l'air au passage. Elle s'incline pour s'écrier d'un air mécanique :



" Pardon d'avoir menti, pardon d'avoir dit à Mitsune où se trouvaient les reliques des Wang. Pardonnez-moi, père. Je suis désolée.


Père?

Toute lumière venait subitement de s'éteindre du visage de mon amie chinoise. Elle n'est plus qu'un visage instrumentalisé.



Elle n'est plus que l'ombre de celle que je connaissais. La Mao Wang pleine de doute et de regrets avait laissé place à une fille qui s'ouvrait petit à petit à son nouveau monde avec un plaisir balbutiant. Mais celle-ci vient de disparaître.


Père?


"Mes parents avaient de grands projets pour moi. Et je les ai déçus..." m'avait-elle dit, le visage attristé.

Elle est prisonnière. Je ne le constate que trop bien.

 Et, le fait d'être libre lui fait mal au cœur parce qu'elle est persuadée qu'elle a fait le mauvais choix en n'écoutant pas sa famille. 

Elle a peur. Elle pense qu'elle ne mérite pas d'être heureuse parce qu'elle a déçu les siens. 

Elle est convaincue qu'elle est destinée à obéir sans broncher. C'est pourquoi elle se repentit d'avoir été rebelle. 

Elle se repentit à travers le fait qu'elle s'empêchait volontairement d'être heureuse.

 Comme une auto punition à son attitude de désinvolte, alors même qu'elle a osé désobéir à ses parents qui se sont efforcés pour lui trouver sa voie.


Je suis sûre qu'elle pense sans cesse à eux et qu'elle s'en veut terriblement de les avoir déçus.

 Voici ce qui tourmente la jeune Mao.


Tout est clair maintenant.


C'est comme si elle devait s'excuser pour qui elle était. 

Ce n'est pas une simple question de bijoux volés. Ça va bien au-delà de ça. 

J'ai face à moi le résultat après avoir souffert autant physiquement que mentalement pendant des années en silence. 

J'ai devant moi la souffrance même. La souffrance de deux fillettes qui rêvaient de liberté dans un monde où les chaînes leur était administrée dès leur naissance.

 En réalité, j'ai face à moi une ignominie, une injustice énorme.

 Une horreur sans nom.


- Ma propre fille. Quelle honte, il crache, vibrant de fureur. Tu déshonores les Wang.


Mr Wang, le père de Mao et l'oncle de Mitsune, n'est que froideur et autorité écrasante. J'ai l'impression que je ne peux même plus lever les pieds du sol. Je reste clouée, là, à les observer tour à tour. 

Je suis complètement perdue.

 J'ai terriblement mal à la tête.


En une fraction de seconde, Mr Wang lève la main et je réalise que Mao s'apprête hélas à connaître la douleur d'un coup trop violent.


Sans même réfléchir, mes jambes agissent d'elles-mêmes, soudainement portée par l'adrénaline. Ou peut-être bien par quelque chose d'autre en mon coeur.


Quoiqu'il en soit, je ne sais pas si je vais regretter cet acte.


Je risque gros. C'est vraiment dangereux.


Mais... Ce que je sais, en revanche, c'est que mon cœur ne peut en supporter plus.


Les yeux emplis de détresse de Mitsune qui appellent à l'aide, la voix brisée de Mao face à sa culpabilité...


Il faut que ça cesse.


Je ne peux pas le laisser faire. Il ne fait que le mal.


C'est alors que, déterminée, je m'élance vers ma camarade, comme si une puissance originellement dans mes pieds remontait dans mes jambes.


Je sens que je dois le faire.

Je ne peux pas les laisser. Les abandonner.


Je dois les aider.


Je m'élance...

Sans me rendre compte des incontournables conséquences.

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HOLA MIS AMORCITOS !!!!!!!!!!!!!!!!!!


Déjà, un grand bravo à @y_r2604 et @LilyetJane  qui avaient démasqué l'identité de cet homme grâce à leur intuition ! Bravo, les filles <3 et merci beaucoup pour vos lectures ;) ça me motive énormément, si vous saviez :)


Un immense merci à @Aris_321, ma petite Agatha Détective, qui s'implique toujours dans l'histoire en émettant toujours des hypothèses, se rapprochant dangereusement de la vérité!


Un grand merci à @Laurar2310, la femme de Keylonia, donc du coup tu fais un peu partie de ma famille aussi, indirectement XD gros coeur sur twa !


Une petite pensée aussi pour @TheWayoftheBushido et @HappEndy qui continuent de me lire jusque là, mille fois merci !!!!!



Et, @Mei_asane, je pense à toii qui vas certainement apprécier ce chapitre où Mitsune est au prise au coeur de cette tension palpable qui ne connaît aucune limite ... (surtout ne lis rien d'autre que ce message qui t'est destiné sinon tu vas te spoiler mdrrr)



quant à @Xiyoo25 (ma petite détective en herbe et acolyte de Sherlock, tes hypothèses sont très intéressantes mais, parfois le danger ne vient pas de là où on croit mdrr on dirait Dumbledore qui parle) et @Myosotis_bleu123 (Ma Julieta tellement gentille) ,merci beaucoup pour votre soutien et j'ai hâte de voir votre réaction quand vous en serez là accompagnée de ma petite Ariel ! <3333 SURTOUT NE LISEZ PAS PLUS QUE CE MESSAGE !!!! SINON , SPOIL 

ALOOOOOORSSSS ? petit débrief ;)


- Maintenant qu'on sait que Mitsune connaît cet homme depuis toute petite (parce qu'il est son oncle), SE PEUT-IL qu'ils soient les 2 personnes du Flashback ? Et si oui, quel impact cela pourrait-il avoir sur la suite ? 


- A votre avis , que va faire Ariel lorsqu'elle parle de "ne pas pouvoir le laisser faire" ? Et qu'elle "pourrait regretter cet acte" ?


- Je sais que ce n'est pas évident mais ... Si vous aviez écrit cette scène, comment aurait réagi votre perso principal ? 


- Est que THE CALL OF LOVE vous plaît jusqu'ici ? Qu'en pensez-vous ? Ca bouge assez, selon vous ?


- D'ailleurs ! est-ce que vous pensez que ce chapitre est trop long? Je devrais le couper en 2 ???



Si oui, alors, ladys and gentlemen,


 je vous souhaite à toutes et à tous un agréable voyage en compagnie d'Ariel, cette jeune fille qui ne cessera jamais de vous surprendre.


prenez bien soin de vous <3


D'ailleurs, petite réussite personnelle, je commence enfin à parler avec des japonais haha ;)


On se revoit avec le chapitre 12 !

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