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Les jours avaient défilé depuis mon désastre sexuel et je n’avais pas eu de nouvelles de Jackson.
C’était pas plus mal !
Tandis que j’avais repris le chemin du travail et que ma frustration était redescendue grâce à la vitesse, un livreur arriva avec un énorme bouquet de roses rouge à la main.
— Est-ce que je peux vous aider ? demandai-je.
L’homme regarda son bon de commande et me répondit :
— Je dois livrer ces fleurs ici, à une certaine Calista dit Cali.
— Oh ! Et bien c’est moi, dis-je surprise.
Qui peut bien m’envoyer ça ?
— Signez-là s’il vous plait.
Je lui pris son bon et griffonna mon nom à l’endroit prévu. Lorsque je le lui rendu il me lança, avant de sortir :
— Joyeuse Valentine’s day !
Quoi ?
Nous étions le jour de la Saint Valentin, et ne me sentant pas concernée par le sujet, je n’avais pas remarqué que la décoration du bar avait changé pour un accueillir quelques cœurs çà et là.
De quoi gerber !
Je n’étais absolument pas romantique et qu’il faille créer un jour spécial pour sortir sa belle au restaurant me donnait des envies de meurtres ! Toute la journée j’allais devoir me coltiner sous les yeux des amoureux transits qui au final dans dix ans auront des gosses, les poches sous les yeux, une libido en berne et un amant ou une maitresse au bureau qui les émoustillera plus que leur époux qui attendra bien sagement à la maison les mains dans les couches et l’épaule rempli de la gerbe du petit dernier !
Je ramassai le bouquet et trouvant un vase, je le plongeai dans l’eau. Une carte y était attachée et l’ouvrant, j’y trouvais un mot écris à la main.
"Cali, pour cette Saint Valentin,
donne-moi une seconde chance.
Jackson"
Merde alors !
Je relâchai cette carte comme si elle me brûlait les doigts. Mon boss arriva à ce moment et gênée, je la fourrai immédiatement dans la poche arrière de mon short en jean.
Faisant mine de rien, je continuais de préparer et servir des cocktails et remarquais alors que les couples étaient de plus en plus nombreux autour de nous, autour de moi.
Au secours !
La clochette de la porte retentie et je relevai le nez ; peut-être par instinct.
Jackson !
Il n’allait pas lâcher le morceau si facilement et lui tournant le dos, je shackai plus que de raison le cocktail que je préparai.
— Je vois que tu as reçu mes fleurs, annonça-t-il dans mon dos.
Je n’avais pas vu les heures filer et il s’installa au comptoir, face à moi.
Aimable je répondis simplement :
— Oui, elles sont magnifiques.
— As-tu lu la carte ? demanda-t-il.
— Oh heu… la carte… heu rapidement, j’ai beaucoup de boulot Jackson donc je ne te retiens pas.
C’était loin d’être sympa mais j’étais sur mon lieu de travail et de plus, mon patron me regardait de travers.
— Bien alors je vais attendre la fin de ton service.
Je fus surprise et au fond de moi cette nouvelle m’énerva. Je me sentais épiée, et j’avais le sentiment qu’il me forçait la main. Je décidai de l’ignorer pour le moment et repris correctement mon service.

La soirée s’achevait et j’étais éreintée. Le chiffre d’affaires avait été excellent et comme pour me récompenser, mon patron me fit cadeau de ma dernière demi-heure de travail. Je passai à l’arrière du bar pour récupérer mon sac à main et sortant, je trouvai Jackson devant moi.
Il ne lâchait rien celui-là !
— Si tu es d’accord je voudrais t’emmener dîner, proposa-t-il.
— Jackson, c’est la Saint Valentin, les restaus sont blindés et il est tard…
— Tu as fini ton service plus tôt pour que je puisse t’emmener dîner.
— Quoi ? Parce qu’en plus mon patron est dans le coup ? C’est une blague là ? Tu sais que nous ne sommes pas en couple ?!
Je fulminai intérieurement.
— Allez quoi ?! C’est juste un dîner Cali ! S’il te plait.
Il me lança un regard suppliant et j’acceptai.
— Bon d’accord, mais je te préviens : pas de barbecue !
Il rit et mon estomac gronda tant j’étais affamée.

Nous arrivâmes dans un petit restaurant classique et j’étais surprise d’y voir si peu de monde.
Ils doivent tous être au ciné…
Le restaurant était décoré au couleur de cette journée. Du rouge et des cœurs étaient omniprésents et on nous installa à une table où nous étions séparés par des chandelles.
Je vais tourner de l’œil !
Jackson tentait tant bien que mal de faire la conversation mais épuisée, je me retenais de ne pas flancher la tête dans l’assiette. C’était très bon mais le service était d’une lenteur ! Je commençai à taper du pied nerveusement et me sentis au plus mal lorsque Jackson m’offrit une boite de chocolat en forme de cœur.
Non mais où se trouve la caméra cachée ?!
— Oh mon dieu ! m’exclamai-je.
À cette remarque, il crut que j’étais ravie et je me sentis encore plus mal.
— On offre des fleurs et des chocolats à la Saint Valentin… précisa-t-il.
— Jackson, t’es gentil et mignon mais je t’arrête tout de suite…
— T’es allergique au chocolat ? Parce que sinon j’avais pensé à un bijou mais j’avais peur que ça fasse trop…
Quoi ?! Non mais que quelqu’un me sorte de là ! On m’avait jeté un sort c’est ça ?!
— Tu sais que tu me fais flipper ?
Croyant à une blague, il s’esclaffa bruyamment.
— Jackson ! repris-je. Ecoute-moi bien. Je ne suis ici que parce que j’avais faim, que tu m’as limite forcé à t’accompagner et que je ne voulais pas te faire de peine en refusant.
— Cali… je veux juste te prouver que je mérite une deuxième chance ! J’ai foiré mais ça arrive à tout le monde non ?
— Et bien non justement ! En fait je ne donne jamais de seconde chance. T’as eu ta chance, t’as foiré et c’est tout.
— Mais tu ne peux pas faire comme si rien ne c’était passé. J’étais dans le feu de l’action, tu étais si belle et je…
Je haussai légèrement le ton mais essayais de continuer à chuchoter. Je n’avais pas envie que par-dessus ça nous devenions l’attraction de la soirée.
— Il s’est passé quoi Jackson ? Hein ?! On a juste tiré un coup dans ta voiture et au final, c’est toi seul qui en a eu les privilèges ! En quoi ?... Deux minutes peut-être ?!
— C’est un coup bas Cali, mais par amour je te pardonne. Je sais que je peux être celui qu’il te faut, celui qui te donnera le plaisir que tu mérite.
Oh my Godness !
J’éclatai littéralement de rire et il se renfrogna.
— Non mais tu me fais une blague c’est ça ? Tu me fais livrer des fleurs, ensuite tu me sors le grand jeu avec ton chocolat de superette et maintenant pour conclure tu me parle d’amour ?!
Il ne riait vraiment pas.
— Jackson ! Mais on ne se connait pas ! Comment peux-tu parler d’amour ?
— Tu m’as comme envouté, ça fait des jours que je pense à toi, que je ne dors plus ! C’est le coup de foudre, et comme c’est le jour de la Saint Valentin, quoi de mieux pour te déclarer mon amour ?!
Cette soirée était un vrai fiasco ! Il fallait à tout prix que je sorte d’ici. Je me levai de table et tout en m’excusant je marchai en direction de la sortie. Jackson lança une poignée de billets sur la table puis me rattrapa par le bras à l’extérieur.
— Tu ne peux pas me quitter comme ça ! Je t’aime Cali ! Voilà t’es contente, je te l’ai dit !
Mais non !!!
Je tentai de retirer mon bras mais il sera plus fort au point de me faire mal. Je serrais les dents à m’en faire souffrir et lui lançai :
— Jackson, tu me fais mal et si tu ne me lâche pas dans trois secondes je te fous la gueule sur le capot d’à côté.
3.
Il ne sembla pas surpris de ma véhémence et me tira plus près de lui.
2.
— Je t’aime Cali et tu m’appartiens. Nous allons poursuivre notre soirée et tu verras que même si ça te prend du temps pour t’en rendre compte, nous sommes faits l’un pour l’autre.
Il dit cela le plus simplement du monde et finissant de compter dans ma tête, je mis à exécution ma menace.
1 !
Je me libérai rapidement, lui attrapai vivement son bras, lui tournai dans le dos et tandis qu’il hurlait de douleur, je lui plaquai le visage sur le capot noir d’un énorme Q7. Je lui enfonçai au passage mes ongles sur son crane je lui balançai :
— T’es un grand malade ! Un conseil fais-toi soigner et rapidement. Et pour ta gouverne : je suis loin d’aimer la romance ! Donc tes fleurs et ton chocolat tu sais où tu te les fous ! T’as compris ?
Il hocha la tête et je relâchai la pression. Récupérant son bras il se massait les poignets tête basse.
— Oh et un dernier conseil : ne t’avise plus jamais de m’approcher ! Et pour ce qui est de ton petit problème d’éjaculation… consulte aussi !
Je tournai aussitôt les talons et consciente de l’avoir humilié de la pire des façons qui soit, je me mis à glousser.
Connard !
Soudain je repensai à ses mots : « Je t’aime Cali ! » et j’eus la nausée.
Personne ne pouvait m’aimer.
Personne n’était autorisé à m’aimer !

Voilà, cette nouvelle est finie. Qu'en avez-vous pensé ?
Vous pourrez, si vous le souhaiter, découvrir la véritable histoire de Calista dès le 7 novembre 2017.
Peut-être que d'ici là je publierai les premiers chapitres sur wattpad, alors n'hésitez pas à vous abonner 😉

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