Roadrunner
Arrivés dans la chambre, la blonde scandinave le poussa sur le lit. Puis, telle un bronze de Calmes représentant Diane Chasseresse à cheval, elle se mit à califourchon sur lui. Sa nuisette remontée sur les cuisses laissait apparaitre les derniers poils pubiens d'un sexe blond entretenu de près. Elle commença à ouvrir la ceinture puis la braguette du quadra. Une fois le sexe d'Arnaud extirpé du boxer, elle commença à le caresser sur toute sa longueur.
Arnaud ferma les yeux de plaisir en sentant la bouche de la jeune femme, chaude et humide, s'abattre sur sa verge. Puis il fût étonné en la voyant litéralement cracher dessus pour que sa main puisse coulisser dessus sans aucun frottement.
Je ne la connaissais pas si coquine, elle est déchaînée... se dit-il.
Sous l'effet du plaisir et de la fatigue, les yeux toujours fermés, il laissa flâner son esprit.
Cela te plait ce qu'elle est en train de te faire ? Elle le fait mieux que moi ?
Le quadra, toujours dans un état second, eu la vision de Béa assise à côté de lui, lui prenant la main en regardant Thatcher s'affairer sur son sexe.
Sa réaction fut instantanée. Il redressa le buste et poussa violemment Thatcher en l'éjectant littéralement du lit.
L'Helter-Skelter se retrouva assise au sol dos au mur. Désarçonnée par sa monture, elle resta grogui.
Il se précipita à côté d'elle et s'agenouilla.
- Ça va ?
- Je ne sais pas, qu'est-ce qui te prend ? Je me suis fracassée contre le mur. Je suis presque assommée.
- Je suis vraiment désolé, excuse moi.
- Cela ne te plaisait pas ?
- Si c'était génial mais, je ne peux pas lui faire cela.
- A ta fabuleuse Béa c'est cela ?
- Oui, je suis amoureux. Tu peux le comprendre j'imagine.
- J'espère qu'elle connaît sa chance dit l'égérie de Kennedy en essayant de se relever encore sonnée du choc contre le mur en briques de la chambre
- Attends je vais t'aider.
- Non, non ça va. Ne te donne pas cette peine. Je vais aller dormir dans la chambre d'à côté.
- Euh non, ce n'est pas une bonne idée...
En effet, lorsque la blonde ouvrit la porte de la seconde chambre elle y trouva un amoncellement indescriptible de matériel informatique. Le clic clac, qui devait à l'origine faire office de lit, était enfoui sous une colline de vieilles unités centrales, claviers, écrans et autres disques durs.
- Bon ok, cela doit être un cauchemar, je vais me réveiller gronda Thatcher en refermant la porte. Elle poursuivit :
- C'est la caverne d'Ali Baba chez toi.
- Oui tu as vu cela ? répondit Arnaud d'un air presque fier.
- Oui mais pas la caverne du servant du compte des milles et unes nuits mais plutôt celle du site internet chinois ! gromela la belle blonde.
- Thatcher, je vais aller dormir sur le canapé, prends mon lit.
Arnaud prit son amie une nouvelle fois dans les bras. Du haut de son mètre quatre vingt dix, il lui déposa un baiser presque paternel sur le crâne.
- Bonne nuit ma belle, on reparlera de tout cela demain à tête reposée, dit-il en se dirigeant vers le salon avec un plaid.
- C'est tout vu je pense. Mais oui, bonne nuit tout de même, répliqua son amie.
Elle se réfugia dans la chambre et ferma la porte. Arnaud gronda en se cognant le pied contre le pied de la table du salon plongé dans la pénombre malgré les volets ouverts puis se coucha lui aussi.
Les deux tourtereaux s'endormirent alors chacun dans son lit.
****
Après une nuit à dormir du sommeil du juste, Arnaud fut extirpé des ses rêves érotiques par deux choses :
- La lumière du soleil rasant d'automne et pointée exactement en plein centre de son oeil droit ;
- Un bruit de pas dans le jardin de derrière donnant sur le désert.
Inquiet pas la seconde, peu probable à sept heures du matin, le grand échalas qui avait dormi tout habillé sur le sofa du salon, se dirigea vers la porte de derrière se trouvant dans la cuisine. Légèrement stressé, il ouvrit doucement la moustiquaire puis, la vieille porte en bois.
Au premier abord, il ne vit personne. Si ce n'est un roadrunner qui sautillait sur une poubelle en aluminium à la recherche d'un potentiel encas pour sa famille.
- C'est toi qui fait ce vacarme ? chuchota Arnaud en sortant lentement pour ne pas effrayer l'étrange oiseau bleu à grand cou et queue en panache.
Mais, une fois les trois marches du perron descendues, le bip-bip couru malheureusement avec son cri caractéristique dans le jardin voisin.
C'est à cet instant, dans le silence du petit matin désertique, que le geek à peine réveillé se retourna vers la maison. Et, quelques centièmes de seconde plus tard, il se retrouva avec un trois cent cinquante sept magnum pointé sur lui. Le long canon métallique, brillant et froid de l'arme se dressait devant ses yeux comme un phallus prêt à éjaculer sa semance meurtrière.
- Qu'est-ce que tu fais là ?
- Tu ne pensais pas me voir ici on dirait !
- Ben non, qu'est ce qu'il se passe, calme toi !
- Alors ça va ? Tu es bien rassasié ?
- Comment ça ?
- Je vous ai vus hier soir devant la fenêtre. Tu as dû passer une bonne nuit mon salaud...
- Pourquoi pointes-tu cette arme sur moi ?
- D'après toi ?
- Tu es devenu fou ou quoi ?
- J'ai plus rien à perdre Arnaud, tout part en couilles. Je vais te dézinguer et t'enterrer dans le désert.
A cet instant :
- Bip ! Bip !
Tel le coup de théâtre d'un des meilleurs épisodes cartoon de Tex Avery, l'oiseau revint de chez le voisin et traversa à nouveau le jardin d'Arnaud faisant ainsi sursauter l'homme au pistolet qui tomba en arrière.
Le français ne se fit pas prier. Il saisit l'occasion et escalada la clôture du fond de son jardin sablonneux pour aller s'enfuir dans le désert.
Malheureusement son ravisseur ne tarda pas à lui emboîter le pas.
Le français courait aussi vite que ses cuisses de geek quadra lui permettait. De pas en pas, il sentait ses chaussures s'alourdir du sable arizonien déjà tiède. Il slalomait entre les joshua trees mais rien n'y faisait, son poursuivant était toujours à ses trousses.
Il entendait le souffle de l'autre se rapprocher, il sentait qu'il perdait du terrain.
C'était pathétique. Il disait toujours, à qui voulait l'entendre, que son souhait le plus cher était de mourir dans "son" désert. Mais pas là, pas maintenant ! Cela ne pouvait pas se terminer au moment où il allait se marier. Qu'allait devenir Béa ?
C'est à cet instant qu'il trébucha une première fois sur une racine. Il s'effondra de tout son long. Une douleur intense le saisit au niveau du genou droit qui venait de heurter une pierre. L'homme au Magnum plongea sur le français pour l'immobiliser.
Face à terre, Arnaud sentait le sable entrer dans sa bouche. Ce sable au goût salé qu'il avait tant aimé fouler était en train de l'étouffer. Face à terre ses yeux se perdaient vers cette ligne d'horizon infinie qui l'avait fait tant rêver. Finir ses jours ici... Oui mais, il n'avait jamais imaginé que cela allait arriver par le froid de ce canon dans sa nuque
Il repensa à son père, sa mère et à Béa. Tout allait si vite dans sa tête, il revit même Stan, les bons moments passés ensemble et leurs premières discussions sur les filles. Une peur bleue montait en lui. Il en avait des frissons. Il tremblait. Il avait envie de pleurer et suppliait l'homme de ne pas appuyer sur la gâchette. Tout cela ne valait pas la peine de lui ôter la vie. Il avait encore tant de choses à vivre. Son histoire ne pouvait s'arrêter là. Lui, l'ingénieur ne pouvait pas admettre et se représenter le vide et le néant qui l'attendait. Il n'avait jamais rien connu d'autre que la vie, comment pouvait-il envisager la mort.
Mais, ses pensées furent vite stoppées par le "clic" métallique du chien du Magnum venant de se mettre en position de se déclencher.
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