Luxor
ATTENTION, CONTENUS MATURES
- Très fine déduction Lieutenant. La voie lactée évoquée dans le message est très certainement l'écran géant surplombant Fremont Street dit Stan dans le taxi qui leur faisait traverser la ville du sud au nord.
- Cela s'appelle le métier, que voulez-vous...Il n'y a pas de hasard, répondit fièrement André-Pierre reprenant un peu de sa splendeur de fin limier du SFPD.
- Vous connaissez le Strip et Fremont Street Mendes ? interrogea le cocu SDF.
- Oui un peu, je me suis marié à Vegas répondit le Chicanos.
- Vous êtes marié Lieutenant ? interrogea Isabelle en essayant de baisser sa jupe légèrement remontée par une banquette arrière trop étroite pour trois personnes
- J'ai été marié oui. Mais ce n'est pas le moment ni l'endroit pour que je vous raconte ma vie, répondit Mendes toujours avare en confidences.
Le Luxor n'était qu'à deux Miles de l'aéroport. Ils furent vite arrivés au "Guest Drop Off" situé sous les pattes de l'énorme Sphinx de béton allongé devant l'immense hôtel en forme de pyramide de verre.
Après que Mendes ait remercié chaleureusement, comme à son habitude, le robot chauffeur de taxi, il débarquèrent dans le lobby. La quinzaine de guichets de la réception étaient tout juste suffisante pour accueillir les clients des quatre mille quatre cents chambres du complexe hôtelier.
- Voici vos clés, dit Stan en tendant les cartes magnétiques aux deux autres.
- Vous pouvez scanner le QR code sur votre téléphone lieutenant. Cela vous permettra de payer vos éventuelles consommation dans les bars et restaurants de l'hôtel plus facilement, précisa Isabelle qui ne connaissait pas encore les penchants du mexicain pour la technologie.
- Je vais garder la carte plutôt lui répondit-il.
Stan sourit avant de charrier encore un peu plus son nouvel ami :
- Tu sais Isa que les plus grands labo se bousculent pour étudier la manière d'interagir du Lieutenant avec les machines ?
- Ah oui, c'est vrai ?
- Depuis que je le connais, j'ai appris qu'après nous avoir croisés, un robot hôtesse de l'air s'est jeté d'un avion en plein vol de manière inexpliquée et un humanoïde taxi parisien a démissionné pour devenir sosie officiel de Joe Dassin.
- C'est bon Stan... gronda Mendes.
Les trois compères se mirent à rire et se donnèrent rendez-vous au lobby, trois quarts d'heure plus tard.
A quelques Miles de là :
- Tu es heureuse ici ?
Arnaud, après avoir expliqué à Kennedy ce qu'il devait savoir de l'affaire Mallet, voulut prendre l'air en sortant sur la terrasse du feu Plaza Hotel and Casino. Il y rencontra par hasard Thatcher fumant sa cigarette électronique.
- Kennedy est aux petits soins pour moi, il est très amoureux répondit la belle blonde aux yeux océan.
- Ce n'était pas ma question.
- Et toi ça va ? Tu as refait ta vie ?
- Je vais bientôt me marier ! Tu y crois ?
- Félicitations ! Je savais bien que tu n'étais pas tout à fait comme nous et que tu te stabiliserais un jour. Et qui est l'heureuse élue ?
- Elle s'appelle Béa, c'est une fille formidable, toujours positive et pleine de courage. Elle est paraplégique depuis cinq ans à la suite d' un accident de voiture.
- Je suis désolée.
- Non c'est cool, elle est rayonnante et on ne voit pas le temps passer ensemble. J'ai complètement oublié son handicap. Et, tu vas rire, son père est général dans l'armée.
- Toi qui a toujours eu horreur de l'autorité... avec une fille de général ! Qui aurait cru ça ! Sourit-elle.
- Eh oui comme quoi ! Alors dis moi, tout va bien avec Kennedy ?
- Regarde cette vue sur Vegas n'est-elle pas grandiose ? continua l'américaine de souche suédoise qui ne voulait manifestement pas répondre à la question. On peut voir le strip au loin là-bas. Souvent le soir, je viens admirer le coucher du soleil. La vie n'est pas simple ici tu sais. Il faut toujours se cacher, on ne peut pas sortir car les Feds peuvent être n'importe où. Alors venir sur cette terrasse, c'est mon moment de liberté de la journée.
- Oui, c'est aussi pour cela que je suis parti. Le désert me manquait.
- Parfois je regarde ces gens dans la rue. Je me dis que j'aurais peut-être aimé fonder une famille comme eux. Mais à chaque tentative ce fut un échec pour moi. Je ne suis pas faite pour les dîners du soir avec les enfants où on se raconte sa journée de bureau.
La grande blonde s'effondra brusquement en larmes et se blottit contre le français qui ne put faire autre chose que de la prendre dans ses bras.
- J'ai toujours été amoureuse de toi Arnaud, tu sais... Mais je t'aurais fait souffrir, tu es trop gentil pour moi. Je ne te mérite pas.
- Mais qu'est-ce que tu racontes ? chuchota la geek en frottant tendrement le dos de l'égérie des Helter-Skelters.
- Excuse-moi, mais ce que tu viens de m'annoncer, ton amour avec Béa, ton futur mariage, me remet face à ma déplorable réalité. Mon présent et mon absence de futur ressurgissent sous la forme d'une nouvelle gifle de la vie. J'aimerais tellement être comme toi, je suis jalouse.
Stan pris les bras de la jeune femme et sursotta en voyant qu'ils étaient semés d'équimoses. Il la regarda dans les yeux en grondant :
- Qu'est ce que c'est que ça ? Il te frappe ?
Il n'obtint pas de réponse à nouveau. Puis sans rien dire, la grande blonde leva le visage et approcha lentement sa bouche de celle d'Arnaud. Avant même qu'il puisse réfléchir, elle lui vola un baiser qu'il ne refusa pas.
- Excuse-moi Arnaud, je ne sais pas ce qui m'a pris. Je voulais t'embrasser une dernière fois je crois...
A quelques mètres d'eux, derrière la grande baie vitrée donnant sur la terrasse, Kennedy ne rata rien du baiser échangé. Il n'avait rien entendu, mais ce qu'il avait vu lui suffisait. Lui qui était déjà sous pression avant même l'arrivée de l'ex de sa moitié, dû se retenir pour ne pas aller lui fracasser la mâchoire instantanément.
Il se dit que cela ne devait pas en rester là mais, pour le moment, il fallait gérer l'urgence de l'affaire Mallet. Cette idée d'une IA révolutionnaire l'intéressait lui aussi fortement.
Il pénétra sur la terrasse l'air de rien :
- Arnaud, tu sais quand doivent arriver tes amis ?
L'ex couple se sépara précipitamment, en espérant que le roi des hackers ne se soit aperçu de rien.
- Euhh... je vais aller regarder sur mon téléphone, ils m'ont peut-être envoyé un message répondit Arnaud trop content d'avoir trouvé une excuse pour sortir de cette terrasse et s'échapper de cette situation inconfortable.
Kennedy prit fermement le poignet de la blonde en le serrant fortement pour la traîner vers l'intérieur du bâtiment avec lui. Elle ne put retenir un cri de douleur qu'elle étouffa rapidement.
Il la poussa littéralement dans les toilettes attenantes à ce qui restait de la salle de poker du premier étage. Une fois à l'intérieur, il lui releva de manière brusque et autoritaire sa robe courte à fleurs et lui arracha littéralement son string. Il la plaqua face au mur pour la prendre de force par derrière. Son visage et sa poitrine écrasés contre le mur souillé des toilettes, la jeune femme n'éprouva que douleur et dégoût à cette pénétration non consentie. Le hacker, essoufflé par ses coups de butoirs de plus en plus rapides et profonds, jouit très vite en elle. Puis, reprenant ses esprits, de son haleine alcoolisée à la bière, il lui grogna dans l'oreille comme un porc :
- C'est cela que tu aimes et tu le sais ! C'est pour cela que tu es encore ici avec nous...
Il n'eut pas le temps de finir sa phrase. Thatcher le gifla si fortement qu'un filet de sang apparut au coin de sa bouche.
Puis elle sortit des toilettes en claquant la porte. C'est alors que la voix d'Arnaud se fit entendre au rez-de-chaussée :
- Kennedy ? Ça y est, ils sont arrivés. Ils me recontacteront quand ils seront au lieu du rendez-vous. Il faut préparer votre dispositif d'exfiltration dont tu m'as parlé.
Kennedy descendit l'escalier comme si de rien n'était. Puis S'adressant aux deux colosses qui dirigeaient son service de sécurité :
- Zeus, Apollon, préparez vos équipes ! On sort !
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