Le Chirurgien Mou


- C'est bizarre, Monsieur Kennedy, je ne trouve rien sur ses vêtements et le signal est toujours présent.

- Démerde toi Droopy, trouve quelque chose et surtout, arrête de m'appeler Monsieur Kennedy. C'est Kennedy tout court.

- Bien Monsieur, répondit le grand échalas en guimauve d'une voix presque aussi lente que Biden descendant d'Air Force One.

La scène était surréaliste. Stan se tenait nu, debout les mains accrochées à une canalisation au-dessus de lui, au milieu de la pièce, devant les Helter-Skelter et Isabelle. La française ne savait pas si elle devait être révoltée de la situation dégradante infligée à Stan ou profiter du spectacle.

Il n'est vraiment pas si mal pour son âge et ses fesses ont l'air encore fermes, pensa la chercheuse de Saclay en souriant.

- La source du signal doit être à l'intérieur de son corps ou peut-être dans son anus, précisa Droopy.

- A non pas ça ! cria Stan. Je tiens à ma virginité de ce côté là.

Trop tard, le Helter-Skelter avait dans la main une petite chenille cybernétique qu'il posa sur la fesse Stan.

Sans perdre de temps, la bestiole plongea vers l'intimité du français et, grâce à de petits cils articulés métalliques, se fraya un chemin pour le pénétrer.

Isabelle ne put regarder la scène. Elle détourna la tête en entendant les cris de son ami.

- Ces français ! Qu'ils sont douillets. Alors pour parader le quatorze juillet il y a du monde mais, pour souffrir ou travailler, il n'y a plus personne. Ils crachent sur les ricains à longueur de temps mais, sont bien content lorsqu'ils arrivent pour les secourir comme en trente neuf / quarante cinq ou pendant le Covid de dix-neuf / vingt trois.

L'orpheline de père ne lui répondit même pas.

- Ça y est, elle ressort. On va enfin avoir quelques informations cria Droopy.

- Alors ? s'inquiéta Kennedy

- Eh bien non, rien dans l'anus. C'est dingue. Mais le signal est toujours là.

- Il n'y a plus qu'à essayer dans l'urètre...

- Alors là non ! cria Stan

- C'était une blague le frenchie

Super ta blague pauvre con ! gronda l'ex de Cécile en sueurs bien que nu.

- J'ai une dernière idée, proposa Droopy à la vitesse de l'éclair (enfin d'une petite étincelle de silex)

Il partit chercher un scanner à rayon x et balaya avec le corps entier de Stan.

Il s'arrêta au niveau du sinus carotidien et prit une photo de ce qu'il voyait à l'écran.

- Regardez, j'avais déjà entendu parler de ce genre de truc, mais je n'en n'avais jamais vu avant.

- On dirait un implant mécanisé miniaturisé, dit Isabelle. Une équipe de Saclay fait des recherches sur ces mini robots. Ils sont imprimés en 3D.

- Oui, il ne sont pas plus gros qu'une mini tête d'épingle. On les injecte n'importe où et ils sont capables de se frayer un chemin dans l'organisme jusqu'à une destination prédéterminée.

- Je comprends maintenant, dit Stan.

- Comment ça ? interrogea Kennedy.

- La douleur à la nuque lors de la parade du Dia de los Muertos. J'ai été percuté par un inconnu et j'ai ressenti comme une piqûre derrière la tête.

- Je ne sais pas si je dois te croire répliqua le chef des pirates en approchant sa bouche à deux centimètre de l'oreille trempée de sueur de Stan.

Puis il poursuivit :

- Si tu me racontes des histoires encore une fois, je te fais la peau à toi et ta rombière chercheuse.

- Je viens de comprendre pourquoi tout le monde arrive à nous suivre depuis le début de cette histoire... Je n'invente rien !

- Il y a un moyen de rendre l'implant inopérant pensa à haute voix Droopy.

- Comment ? Là où il est placé, il est impossible de l'extraire... questionna Isabelle.

- Si on lui applique un fort champ magnétique, nous pouvons lui effacer sa mémoire et donc son logiciel.

- Alors allons-y cria Stan ! Finissons-en !

- Il y a des risques dit le sociétaire mou des Skelters devenu chirurgien depuis cinq minutes.

- Lesquels ? s'inquiéta Kennedy.

- Un champs magnétique trop important peut arrêter le cœur de Stan...répondit Isabelle

Droopy confirma et dit :

- Nous avons un défibrillateur au cas où. Cela limitera certainement les risques.

A la vitesse d'un paresseux se réveillant dans la jungle d'Océanie, le grand mou ramena un défibrillateur et un vieux variateur inductif servant aux cours dans les universités.

- Vous allez utiliser cela ? Même avec le peu de moyens des universités françaises, nous n'avons plus ce genre de matos archaïque ! Stan, à toi de décider...

- Je n'ai pas le choix Isabelle. Je ne serai jamais libre si ce truc n'est pas désactivé.

Kennedy détacha Stan et lui rendit son boxer pour qu'il puisse enfin cacher à nouveau son intimité.

- Alors installez vous sur cette table. Allongez-vous Monsieur Stan... dit Droopy très serviable finalement.

- Deux petites minutes s'il vous plaît répondit le français en prenant son téléphone prépayé.

- Isabelle, je te transfère le numéro de Cécile. Si l'opération devait mal se passer, pourrais-tu dire à mes filles que je les ai aimées jusqu'au dernier instant ?

- Mais cela va bien se passer Stan, tu es entre de bonnes mains.

Enfin j'espère... pensa-t-elle

Une fois le cocu cobaye installé, Droopy approcha la vieille antenne utilisée dans les salles de classe en mille neuf cent cinquante et tourna doucement le bouton du variateur d'intensité.

Le corps de Stan de dressa pris de spasmes et de tremblements soudains.

Kennedy regardait l'autre écran pour vérifier si l'émission du signal espion était toujours présente. Il cria :

- Stop c'est bon ! Le signal a disparu.

- Ouf, tu vois Stan, c'est fini. Tu te sens bien ?

Le français grimaçant répondit :

- Ca va... Mais je ne ferais pas cela tous les jours ! répondit-il à la manière de Marie Pierre Casey après avoir glissé sur sa table.

Mais un bip se fit entendre :

- Mince le signal est revenu, gronda Kennedy.

- Il va falloir recommencer en augmentant l'intensité, précisa le chirurgien mou.

- Allez-y ! Mais cette fois-ci, ne le ratez pas.

Droopy remis en place l'antenne proche du cœur de l'ex. de Cécile et recommença à tourner le vieux potentiomètre du variateur. Il le tourna presque deux fois plus, le corps de Stan trembla plus fort et au bout d'une douzaine de secondes, Kennedy hurla à nouveau :

- Stop !

Droopy tourna le potard pour le remettre à zéro. Il n'y avait plus le moindre bruit dans la grande salle.

- Ça y est Monsieur Kennedy ? Il n'y a plus de signal ?

- Non plus rien.

Mais un hurlement de la chercheuses française déchira le silence :

- Je ne sens plus son pouls ! Son cœur s'est arrêté ! 

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top