God Saves The Queen


Fort heureusement, le coup de volant d'Arnaud suffit à éviter la collision. Mais tout n'était pas fini. Il fallait ensuite pouvoir maintenir la Mustang sur la route. Le français contre-braqua, sous les cris de Thatcher terrorisée par la trajectoire de la Fastback les menant vers une percussion certaine avec le talus en sable bordant la droite de la route. Arnaud redonna un violent coup sur la gauche tout en écrasant la pédale de frein.

Enfin, la vieille de soixante neuf s'immobilisa sur le bas-côté à gauche. Par bonheur, aucun obstacle n'était présent sur ce côté là de la route et le dégagement permit au véhicule de ne rien toucher.

L'autre voiture s'était elle aussi immobilisée quelque deux cents mètres en arrière.

- Ça va pas ? Vous êtes cinglés ! Cria Arnaud en sortant de la voiture pour courir vers la voiture folle.

Il vit un couple de septuagénaire ouvrir ses portes avec difficulté.

- Nous sommes vraiment désolés ! cria le mari avant de poursuivre.

- Nous n'avons rien compris. La voiture est devenu folle soudainement. Nous étions sous autopilote et tout se passait bien depuis le début de notre voyage. Puis, sans savoir pourquoi, notre voiture sembla aimantée par la votre. Elle se dirigea sans raison comme si elle vous avait pris pour cible.

- Oui, mon mari a essayé de tourner le volant de toutes ses forces mais rien n'y a fait. Même le frein ne répondait plus Nous avons eu très peur.

- Et nous donc ! gronda Thatcher

- puis lorsque vous avez évité la collision, le comportement du véhicule est redevenu complètement normal dit le vieux encore désolé.

Tout cela est bien étrange, pensa Arnaud

Le futur marié, miraculé pour cette fois, fit le tour de sa vieille Ford pour voir s'il n'y avait pas de dégâts.

- Au moins, vous ne risquez pas ce genre de problème électronique avec la vôtre ! Elle est superbe si je puis me permettre.

- Merci, mais elle commence à vieillir aussi, soupira Arnaud.

- C'est l'inverse de nos femmes on dirait. La vôtre est un bijoux de la technologie tandis que la mienne, commence à en avoir plein les rotules chuchotta le retraité machiste voulant faire de l'humour.

- Ce n'est pas ma femme. Et vous devriez faire attention car si elle entend ce genre de blague, vous allez finir ligoté nu à un cactus votre canne de grand-père enfoncé dans l'anus.

- Humm, cela pourrait peut-être me plaire répondit le vieux avec un clin d'œil un brin pervers.

- Bon je suis fatigué ! Tu viens Thatcher, il nous reste de la route.

- God saves the queen ! dit le vieux en regardant les fesses de Thatcher avant de se prendre violent un coup de béquille dans les rotules par sa femme.

Ils remontèrent dans la vieille de soixante neuf et laissèrent les deux grabataires redémarrer leur voiture autonome.

- C'est troublant... Tu ne trouves pas Arnaud ? questionna la blonde.

- Oui réellement bizarre. Mais qui aurait intérêt à nous supprimer ? Phoebe est resté à Vegas, nous n'avons plus aucun rôle dans cette histoire.

- Peut-être en savons-nous trop ?

- Tu crois ?

*** *** ***


Pendant ce temps là, dans le vieux Plaza Hotel and Casino.

- Zeus, Appolon, je vous laisse les clés de la boutique.

- Vous partez chef ?

- Je vais faire un tour à la DEFCON underground dit Kennedy énervé en se levant du pupitre de commande de la grande salle du vieux casino.

- Mais ce n'est pas ici mais à Phoenix cette année.

- Oui, j'essayerai de débaucher deux ou trois jeunes plus motivés que les incapables présents dans cette pièce, cria le hacker d'un mètre soixante fusillant du regard la dizaine de jeunes post pubères tapotant devant leurs écrans.

Personne n'osa lever la tête, il poursuivit :

- J'ai aussi deux ou trois trucs à régler dans la région.

Puis, passant devant Isabelle :

- Vous allez arriver à survivre en mon absence beauté ?

- Cela va être difficile je crois. Vous étiez parfait en distributeur de café. Pour ce qui est de la technique, votre absence ne devrait pas trop nous ralentir, répondit la française pour le remettre à sa place.

- Je vous adore de plus en plus la française à grande bouche ! répondit-il dans un français très approximatif.

C'est à cet instant qu'un jeune geek plus téméraire que les autres osa s'approcher du fondateur des Helter-Skelter.

- Kennedy ?

- Oui quoi encore ?

- Je viens de trouver quelque chose de bizarre au scanner...

- Comment ça ?

- Venez voir sur le moniteur là-bas.

- Quel est votre nom déjà ?

- Mon vrai nom ou celui que l'on me donne ici ?

- Celui d'ici... Vous ne voulez pas me raconter votre vie aussi ? répondit Kennedy sévère.

- Droopy

- Je me disais bien aussi... Vous ne vous êtes jamais demandé pourquoi nous avions choisi ce pseudo pour vous ?

- Non... J'ai pensé que l'on avait voulu rendre hommage à ma capacité de prise de recul et à ma rigueur technique ? répondit le jeune d'une voix très lente et monocorde.

- Cela doit être cela ! répondit Kennedy comme s'il répondait à un poulet visant le prix Nobel.

- Regardez, dit Droopy en montrant son écran.

- Oui et alors ?

- Un flux numérique aérien s'échappe de nos locaux. Et il se déplace. Je l'ai déjà remarqué hier soir et cette nuit. Puis, il a disparu dans la journée.

- Et il vient de réapparaitre dans le dortoir de nos invités on dirait.

- Oui c'est cela, depuis moins d'une heure répondit le grand tout mou fier de sa découverte. Et, voyez ! Le flux se déplace à l'instant même et arrive vers nous.

A cet instant précis, Stan venait de sortir de la chambre pour aller prendre un verre dans la salle des serveurs.

Kennedy et Droopy le regardèrent et firent le rapprochement à la tâche qu'ils observaient sur leur écran.

Kennedy, toujours la paranoïa à fleur de peau, sauta sur le français, l'attrapa par le colback et lui cria au visage :

- Dis nous pour qui tu travailles ! Je savais bien que je ne pouvais pas vous faire confiance : toi, ton Columbo moderne et ta pseudo chercheuse en talons hauts

- Mais qu'est-ce qui vous prend encore sale type ! cria Isabelle en venant à la rescousse du cocu sans défense.

- Qu'est-ce qui vous prend ? bredouilla Stan qui ne comprenais pas cet excès de violence soudain.

- Tu ne vas pas me faire croire que tu ne sais pas que tu as un mouchard sur toi ! C'est Droopy qui s'en est aperçu !

- Un mouchard ? Droopy ? C'est quoi encore ces conneries ?

Devant l'étonnement du français, Kennedy soulagea un peu la prise avant d'exprimer une requête inattendue.

- Ok ! A poil !

- Comment ça ?

- Oui déshabille toi ou sinon je demande à Zeus et Apollon de t'aider à le faire.

- Mais pas ici tout de même, pas devant tout le monde !

- Si, ici et tout de suite. Ta copine française va pouvoir se rincer l'œil.

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