Fremont Street Experience
Stan et Mendes étaient prêts à rencontrer les Helter Skelters. Le français gardait toujours précieusement les trois disques durs dans son sac à dos.
- Alors comme prévu, nous n'allons rien dire de votre véritable identité Lieutenant. Sinon, ils ne vont même pas vous laisser rentrer, voire pire.
- Je ne sais pas ce qui va me retenir de tous les coffrer, répondit Mendes.
- L'enquête André-Pierre... Faites le pour l'enquête et pour rendre justice à Alain.
- De accuerdo mi amigo.
Stan flatté par cette preuve de sympathie venant du mexican poursuivit :
- Mais quel rôle pourrait-on vous donner ? Le frère mexicain d'Alain, non cela ne serait pas crédible.
Stan continuait à chercher :
- Vous pourriez être le boyfriend d'Alain qui est devenu gay sur le tard une fois que sa femme l'a quitté ?
- Vous voulez que je vous arrête tout de suite ? répondit l'employé du SFPD tenant à son identité sexuelle.
Ils continuaient à chercher lorsque Mendes trouva l'astuce.
- Je vais être son meilleur ami tout simplement.
- Mais il vous faut une profession.
- Je suis artiste, voilà... C'est ça ! Je suis artiste peintre. J'ai toujours rêvé de l'être, c'est le moment !
- Remarquez, cela va bien avec vos tenues extravagantes...Pourquoi pas, acquiesça Stan.
- Qu'avez vous dit ? répondit le Chicanos
- Euhh... rien. Tenez, voici Isabelle qui arrive !
Le Kid de Broadway tourna la tête et découvrit la grande brune aux cheveux bouclés. Elle portait une longue robe blanche fendue près du corps faisant ressortir son bronzage entretenu par UV. Elle paradait sur ses talons hauts de plus de dix centimètres. Ses ongles longs peints en rouge finalisaient sa panoplie de vamp.
- Tous les chercheurs sont-ils comme cela dans les universités françaises ? dit Mendes dont la langue pendait par terre comme dans les cartoons de Tex Avery.
- Es-tu prête Isabelle ? dit Stan pour accueillir la séduisante française.
- Bah oui, sinon je ne serais pas descendue. Tu en as d'autres des questions comme celle-là ? lui répondit-elle avec son esprit cartésien prompt à la répartie de premier degré.
- Isabelle, je te présente Pedro Mendes, le meilleur ami d'Alain. Pédro est artiste peintre à San-Francisco. Il nous aide à retrouver l'assassin de Mallet en l'honneur de son meilleur ami dont il a toujours été secrètement amoureux.
- Attention Stan ! interrompit le sociétaire du SFPD.
- Enchantée Pédro, répondit la française amusée.
- Vous êtes sure que votre tenue est adaptée à une rencontre d'un groupe de geeks n'ayant pas eu le courage d'accoster une femme depuis leur première masturbation néo pubertaire ? répondit le lieutenant gardant ses réflexes de flic des bas-fonds de Frisco.
- Je ne vous plait pas comme cela Mendes ? répondit Isabelle de manière volontairement effrontée.
Le mexicain en chemise bariolée ne répondit pas. La petite troupe se dirigea vers fremont street. Le taxi les déposa à l'extrémité Est. La canopée numérique de douze millions de LED surplombait la rue piétonne sur toute sa longueur. A leur arrivée, elle expulsait, par ses cinq cent milles Watts d'enceintes, "Suspicious Minds" d'Elvis.
Deux tyroliennes, dont l'une perchée à trente cinq mètres de haut permettait, aux touristes en mal de sensation, de descendre Fremont Street suspendus au-dessus des passants.
- Ils sont tarés, cria Mendes qui sursauta en voyant passer une mère de famille obèse hurlant à près de quarante kilomètres par heure au dessus de son auguste chapeau de paille mexicain.
Stan prit son téléphone prépayé à clapet des années deux milles pour prévenir Kennedy de leur arrivée au point de rendez-vous.
Nous y sommes... A quel endroit se rejoint-on ?
Il reçu presque instantanément cette réponse :
Ne t'inquiète pas, nous allons venir à vous. Profitez du spectacle.
Le vacarme ambiant les empêchant de communiquer par voie orale, le cocu en vadrouille présenta le message en tendant son téléphone à la bimbo française et au Chicanos au sombrero.
Ils répondirent tous les deux par un pouce levé en guise de confirmation.
Soudainement le show sur l'écran géant s'arrêta et tout le public se précipita vers la scène faisant face au Golden Nuggets.
Un groupe de hard rock venait de faire son entrée dans un hurlement de guitares électriques. Il entama un premier titre de Nirvanna, puis un second.
C'est à cet instant qu'un escadron d'une demi douzaine de drones surgit pour larguer une nuée de fumée blanche rendant la foule aveugle.
- Mendes, Isabelle, où êtes vous ? cria Stan qui ne voyait plus qu'un halo blanc tout autour de lui.
- Lâchez- moi !
Le français entendit le cri d'Isabelle et, quelques dixième de secondes plus tard, sentit une main se poser sur sa bouche. La respiration coupée, il fut tiré vers l'arrière par deux gros bras musclés appartenant chacun à un individu différent. Il se sentit décoller du sol et se retrouva instantanément dans le noir complet.
Un bruit de crissement de pneus résonna dans la rue. Puis, le futur célibataire, projeté au sol dans ce qu'il devinait être une camionette, sentit qu'on lui attachait les mains derrière le dos.
En moins d'une dizaine de secondes, il avait été kidnappé. Seule chose rassurante, il sentait toujours le sac dans son dos. Il espérait seulement que les disques n'avaient pas été endommagés par la chute dans la camionnette. Il perdit connaissance quelques instants sous l'effet du produit dont devait être enduite la main posée sur sa bouche par le preneur d'otage.
Lorsqu'il revint à lui, il n'y avait plus de bruit. Le sol ne bougeait plus. Le véhicule devait s'être arrêté.
Et s'il devait nous arriver la même chose qu'à Mallet, pensa-t-il.
Ah, il étaient bien insouciants lui et Mendes avec leurs petites blagues de potaches ! Le retour à la réalité était bien douloureux. Il avait mal partout. Le serre-fil lui menottant les mains derrière le dos lui laisserait la peau des poignets. Sa difficulté à respirer devait venir d'une cagoule ou d'un sac mis sur sa tête car il sentait du tissu sur son visage.
Mais, il y avait cette odeur qu'il aurait reconnu entre tant d'autres. Cette odeur qui lui était familière depuis quelques jours.
Oui bien sûr ! Il la reconnaissait ! C'était celle du parfum d'Isabelle. Et ces grognements, cela ressemblait aux ronflements de Mendes !
- Isabelle, Mendes ! Vous êtes là ? cria-t-il plein d'espoir.
Rien, aucune réponse...
- Lieutenant, Isabelle ! essaya-t-il une nouvelle fois ?
- Quoi qu'il y a-t-il ? répondit Mendes pris de spasmes liés au stress.
- Ah Lieutenant vous êtes là ! Je suis rassuré. Vous n'êtes pas blessé ?
- Je me suis endormi ? On dirait que mon corps est en un seul morceau. Par contre j'ai l'impression que ma chemise est déchirée... Ils vont me le payer ces chacals !
Puis ils entendirent le bruit d'une porte de van que l'on ouvrait brusquement.
- Elle a de sacrées belles gambettes, la parisienne dis donc ! dit une voix inconnue.
- Vous savez ce qu'elle vous dit la parisienne !
A ces mots, Stan reconnu bien la douceur verbale d'Isabelle et en conclut avec joie qu'elle aussi était en vie.
- Lâchez- moi bande de pervers.
- Oh là belle dame ne vous énervez pas ! On veut juste vous faire descendre de votre carrosse.
Stan sentit qu'on le faisait descendre de la camionnette lui aussi. Puis après avoir été porté sur une distance qu'il estimait entre vingt et trente mètres, il sentit qu'on lui faisait monter deux étages d'escalier.
Il fut alors poussé sur une chaise. Et une voix familière se fit entendre.
- Tout cela était-il vraiment nécessaire Kennedy ?
- Les fédéraux sont partout. Ils nous recherchent depuis cinq ans. Vous croyez qu'on allait arriver avec une pancarte comme dans les aéroports :
Les Helter-Skelter, hackers mondialement recherchés, attendent leurs invités venant de Paris devant la scène...
- Ok mais maintenant c'est bon, vous pouvez les libérer.
- Arnaud ? C'est toi ? cria Stan rassuré.
C'est alors qu'il sentit qu'on lui enlevait sa cagoule, à son grand bonheur il reconnut le visage de son meilleur ami qui vint le prendre dans ses bras.
- Cela fait du bien de te revoir mon vieux Stan !
- A qui le dis tu vieille branche.
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