Jour 21: Orgueil ou famille
Mot de l'organisatrice: Bonsoir, voici l'OS de Annabeth220607, n'oubliez pas de mentionner l'auteur lorsque vous commentez ;-)
Mot de l'autrice: Merci d'avoir lu mon OS, j'aimerais souligner le fait qu'il est beaucoup moins qualitatif et long que d'habitude, l'école est à blâmer..
J'espère malgré tout que cela vous a plu
Merci à Océane @ocepjhp l'organisatrice de ce calendrier pour son travail génial et pour excuser mes retards !
Peut être à l'année prochaine si l'idée du calendrier est renouvelée ? Bonne fêtes tout le monde !
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1er décembre. Comme chaque année depuis ses 10 ans, cette période est extrêmement triste pour Annabeth. Elle lui rappelle à quel point elle se sent seule depuis la mort de sa mère avec qui elle partageait tout. Elle se remémore très bien tous les moments de bonheurs partagés avec elle et plus particulièrement ceux de la période de Noël. Le désordre dans la cuisine alors qu'elles préparaient une maison en pain d'épice, la chaleur des boissons chocolatées qu'elles buvaient devant leur film de Noël préféré, les fous rires autour des jeux de sociétés, tous lui restent en tête. Mais ce dont elle se souvient le mieux, c'est le sentiment de joie et de chaleur qu'elle ressentait chaque fois qu'elle se rendait au Marché de Noël du village, la main réchauffée par celle de sa mère entourant la sienne. Elle se rappelle aussi du sourire de cette dernière lorsqu'elle s'y trouvait, discutant avec chaque personne car elle connaissait tout le monde au village. Quand sa mère l'a quittée, Annabeth a perdu plus qu'une maman. C'était tout son monde qui s'envolait avec elle, toute sa joie, et tous ses sourires. Dés lors, elle s'est renfermée sur elle même et se concentre essentiellement sur ses études et sa future carrière. Elle n'a pas d'amis, encore moins de petit ami, pas de vie sociale. Et le pire, c'est qu'elle ne se rend pas compte que cette situation la fait souffrir. Son orgueil la force à faire croire au monde entier qu'elle n'a besoin de personne et qu'elle est parfaitement heureuse seule. Mais la vérité, c'est qu'elle a mal à l'intérieur de n'avoir personne à qui se confier. Un peu paradoxale n'est ce pas ?
Fréderic Chase n'a jamais réussi à percer la carapace de sa fille. Il l'aimait de tout son cœur, mais la mort de sa femme, au lieu de le rapprocher d'Annabeth, l'en a éloigné car le père et la fille se ressemblent plus qu'ils ne le pensent. Il s'est également amuï pendant quelque temps mais a finit par se remarier et a eu des jumeaux. Quant à Annabeth, enfermée dans son chagrin, elle en veut encore à son père d'être passé à autre chose. Aussi, elle se contente des paroles nécessaires minimum lorsqu'elle doit parler à sa famille. Frédéric a du mal à rétablir le contact avec sa fille, et sa femme se sent mal de ne pas pouvoir créer de liens avec elle.
Quoiqu'il en soit, cette année, cela fait 11 ans qu'elle a perdu sa mère, et Annabeth a décidé de lui rendre hommage en retournant au marché de noel le soir même. Les lumières rouges et vertes scintillantes éclairaient la place du village et les conversations allaient bon train. Quelques visages fixaient celui d'Annabeth comme si ils se rappelaient d'elle. Elle poursuivit sa visite en luttant contre les larmes qui lui montaient aux yeux chaque fois qu'ils se posaient sur un élément dont elle se rappelait. Lorsqu'elle arriva à la hauteur d'un stand entièrement bleu, elle ne réussit pas à lutter davantage et laissa le souvenir envahir son corps entier.
Les images défilaient dans sa tête à une vitesse hallucinante. Mais une revenait sans cesse : une femme, celle qui tenait le stand à l'époque, lui souriant joyeusement en lui donnant un sucre d'orge (bleu bien sûr !), sa mère la tenant par la main et éclatant de rire, et surtout, le regard vert/bleu, curieux et intriguant d'un petit garçon aux cheveux bruns qu'elle n'a jamais réussi à totalement sortir de son esprit.
Retour à la réalité. Retour pas assez brutal peut être car l'espace d'un instant, Annabeth se demanda si elle n'était pas en train de rêver; le garçon aux yeux d'écume se tenait devant elle et lui tendait un tissu.
Mais elle est bien réveillée à présent et comprends que le mouchoir qu'il lui tend est pour sécher ses larmes qu'elle n'avait pas senties couler. Elle se reprit et se força à lui sourire en prenant le papier.
- Merci beaucoup, excusez moi..
- Pas de problème. Je m'appelle Percy Jackson et toi ?
- Annabeth Chase.
- Enchanté Annabeth, qu'est ce qui s'est passé ? Je tiens le stand de ma mère juste derrière (Il désigna de la tête le stand bleu) et je t'ai vu presque t'effondrer au sol.
Elle rougit violement, gênée de s'être montrée si fragile.
- J'ai eu un flashback.. je venais tout le temps ici pendant la période de Noël avec ma mère avant sa mort.
Evidemment, pour éviter de passer pour une folle auprès d'un beau garçon, elle omit volontairement le fait qu'elle le "connaissait".
- Oh je suis navré, ça a du être horrible pour toi, je comprends alors, mon père est mort quand j'avais 10 ans.
- C'est vrai ? J'avais le même âge quand ma mère nous a quitté, c'est vraiment dur. Je suis contente d'être tombée sur quelqu'un qui me comprends. Enfin, je veux dire je suis désolée pour ton père, c'est pas ce que je voulais dire, se rattrapa-t-elle rapidement.
Percy rit doucement amusé ce qui la rassura. Puis il reprit:
- Je ne te vois jamais ici pourtant, tu as arrêté de venir parce que c'était trop douloureux ?
Elle hocha la tête honteusement avant de jeter un regard autour d'elle.
- Mais je ne regrette pas d'être revenue cette année. C'est comme si je rentrais chez moi après un long voyage et c'est très agréable. Ton stand est d'ailleurs celui où j'allais le plus souvent.
- Normal! Le bleu est la meilleure couleur !
Elle gloussa à l'intonation enfantine qu'avait prit le jeune homme.
- Percy ? interpella une voix féminine en arrivant derrière lui. On a des clients qui...Oh excuse moi je n'avais pas vu que tu parlais avec quelqu'un !
Annabeth reconnu directement la mère de Percy et se fit plus timide.
- Oui, Annabeth je te présente ma mère Sally, Maman, voici Annabeth Chase.
Sally écarquilla les yeux et eut un petit cri d'exclamation.
- Je te demande pardon.. tu es la fille de Frédéric et...?
- Oui, vous connaissiez bien ma mère ?
- Bien sûr, nous étions très proches.. Oh ma chérie, tu as tellement grandi !
Elle serra la jeune femme dans ses bras, complètement bouleversée.
- Ça me fait du bien de voir quelqu'un qui connaissait ma mère et qui me connaissait moi, avoua-t-elle en rendant son étreinte à la quarantenaire.
- Vous vous connaissez ? intervint Percy, surpris
- Pas vraiment, lui répondit sa mère, je la connais très bien car j'étais très amie avec sa mère, mais tu étais tellement petite Annabeth, que tu ne t'en rappelles pas. Je suis tellement heureuse de te voir ma puce ! Tu veux dîner à la maison ce soir ? On a beaucoup de choses à se dire...
- Ça aurait été avec plaisir mais je dois rentrer, il se fait tard... peut être une autre fois ?
- Obligatoirement une autre fois ! Prends le numéro de Percy avant d'y aller, d'accord ? On se voit bientôt ma chérie !
Elle enlaça une dernière fois la jeune femme et retourna s'occuper de ses clients.
- Et bien.... reprit Percy, le monde est vraiment petit ! Il faut que j'aille aider ma mère... mais on peut se voir demain ? J'aimerai beaucoup qu'on fasse connaissance..
- Oui bien sûr avec plaisir ! Je te laisse mon numéro, tu n'as qu'à m'appeler.
Elle déchira une page du carnet qu'elle avait toujours sur elle et écrivit son numéro avant de lui donner le papier.
- Merci, sourit-il. Je t'appelle dès que j'ai le temps. A bientôt Annabeth !
- À bientôt !
Annabeth rentra chez elle ce soir là l'humeur joyeuse, contrastant avec le visage morose qu'elle affichait chaque jour depuis le jour. Son père fut très étonné en la voyant rentrer en souriant mais ne posa aucune question, craignant de mal s'y prendre.
Le lendemain matin, Annabeth reçut un appel de Percy comme prévu, et tout deux convinrent de se retrouver dans un café dans l'après midi.
En attendant, Annabeth se questionnait. Devait-elle parler à son père de Sally ? Il devait sûrement la connaître si c'était l'amie de sa mère... mais est ce qu'il avait besoin de savoir ?
Elle ne savait pas quoi faire, mais choisit finalement de ne rien dire. Ses rapports avec lui étaient trop froid pour qu'elle puisse lui en parler.
Beaucoup de pensées et interrogations diverses se bousculaient dans sa tête, et c'était sûrement dû à son appréhension. C'était la première fois qu'elle avait rendez vous quelque part avec un garçon, et même si cela n'avait rien d'un rendez vous galant, ça restait stressant pour la jeune femme.
Lorsqu'elle arriva au café, il était déjà là, assis à une table et écrivant des messages.
- Coucou, salua-t-elle timidement en arrivant près de lui.
Percy releva la tête au son de sa voix, sourit, rangea son téléphone et répondit :
- Salut, comment ça va ? Assieds toi !
Elle s'assit et c'est à ce moment précis, ce moment qui était censé la mettre mal à l'aise, le moment où il fallait trouver des sujets de conversations, c'est au moment qu'elle redoutait le plus qu'elle se rendit compte qu'il n'y aurait aucune gêne. Ils apprenaient à se connaître et bientôt, ils étaient amis. Ils se racontaient des choses qu'ils ne racontaient pas à n'importe qui, voire à personne pour Annabeth.
Sur le moment, elle ne s'en rendait pas vraiment compte, se contentant de vivre l'instant présent. Mais lorsque Percy s'en alla après l'avoir déposée chez elle, elle réalisa qu'elle lui avait raconté presque toute sa vie et qu'elle connaissait presque toute la sienne. Mais comment était ce possible ? Elle qui avait toujours été discrète, tellement qu'elle n'avait jamais eu d'amis, comment pouvait elle s'être tant livré à un inconnu ? Elle resta un moment immobile sur le perron, retournant leur rencontre encore et encore dans sa tête. Bientôt, son père ouvrit la porte:
- Chérie ? Tu n'entres pas ? Il fait froid dehors...
- Si je rentre Papa, répondit-elle avec une politesse trop appuyée pour une conversation père fille.
Un pincement serra le cœur de Frédéric alors qu'il s'écartait pour la laisser entrer. Elle monta dans sa chambre sans un mot de plus de la soirée. Et oui. Sa rancœur ainsi que son orgueil étaient bien présent et installés. Il encaissa en silence.
Lorsque Annabeth se réveilla le lendemain matin, son corps la guida, et machinalement, elle se prépara. Et tout aussi machinalement, ses pas la menèrent au marché de Noel, sans passer par la case « cerveau ». Son cœur voulait être avec ce garçon qu'elle connaissait maintenant plutôt bien, bien que depuis extrêmement peu de temps. Quand elle le vit, elle sourit et s'approcha du stand.
- Salut !
Percy releva la tête et lui fit un grand sourire.
- Annabeth ! Ça va ? Je suis content de te voir, s'exclama-t-il en la serrant dans ses bras.
- Moi aussi, répondit-elle. Je me suis dit que j'allais venir vous aider et te tenir compagnie.
- Tu es adorable ! Ma mère va être très contente de te revoir !
Et justement Sally émergea de derrière le comptoir.
- Annabeth, tu vas bien ma chérie ? s'enquit cette dernière en l'enlaçant maternellement.
- Ça va et vous ?
La mère de Percy acquiesça joyeusement et très vite, Annabeth fut embarquée dans le feu de l'action du petit business Jackson.
Et lorsque vint le soir, Sally ferma le stand et prévint son fils qu'elle rentrait car elle avait rendez vous avec Paul, son mari.
- D'accord Maman, amuse toi bien, lui dit Percy en déposant un baiser sur sa joue.
- Merci, à bientôt Annabeth !
Elle s'en alla et les deux jeunes adultes se promenèrent dans le marché le long des décorations et de l'ambiance de magie et de joie qui régnait.
- Je peux te poser une question ? demanda Annabeth au bout d'un moment à parler de choses et d'autres.
- Oui bien sûr.
- Ça ne t'arrive jamais d'en vouloir à ta mère de s'être remariée, d'être passée à autre chose ?
- Et bien..si, mais pas pour Paul.
- Quoi ? Comment ça ?
Percy ferma ses paupières une seconde pour rassembler ses idées puis commença:
- Il y a eu un autre homme après mon père et avant Paul. Il s'appelait Gaby Pue Grave.
- Il s'appelait vraiment comme ça ? gloussa légèrement Annabeth en essayant de détendre l'atmosphère pour l'aider à parler.
- À quelques syllabes près ouais, mais de toute façon c'est pas important, sourit-il. Il était alcoolique, fan des jeux d'argent, très violent, et comme son nom l'indique, il sentait la bière et le tabac. Ma mère s'est mariée avec lui, sans l'aimer bien sûr, parce qu'il était aussi le frère du directeur d'un collège et, comme je suis un cas de TDAH puissant, c'était le seul moyen à ce moment là de me trouver une école.
Pour revenir à ta question, j'en ai longtemps voulu à ma mère de s'infliger ça, de remplacer mon père par cet homme ignoble. Mais quand j'ai compris pourquoi elle l'avait fait, il m'était impossible de lui en garder rancune plus longtemps.
- Et Paul ?
- Paul c'était différent. Quand ma mère me l'a présenté, j'ai vu le sourire qui illuminait son visage et je savais qu'elle était très heureuse avec lui. Paul a été très gentil avec moi, très patient, et je me suis vite très bien entendu avec lui.
Annabeth hocha la tête, enregistrant l'histoire- qui ressemblait à une version d'un autre monde de la sienne-dans son esprit.
- Mais pourquoi tu me demandes ça ? demanda Percy.
- J'étais curieuse, c'est tout. Je n'arrive pas à pardonner à mon père...
- De s'être remarié ? Pourquoi ? Ta belle mère est pas sympa ?
- J'en sais rien, je la connais pas tellement en fait... C'est pas vraiment elle le problème.. C'est que je n'arrive pas à m'habituer au fait qu'elle ait remplacé ma mère.
- Je peux comprendre, mais tu sais, elle ne veut sûrement pas la remplacer, et ton père non plus.
- En tout cas, c'est ce qui s'est passé.
- Je comprends... Mais tu ne peux pas rester comme ça.. Je veux dire, c'est ta famille, tu ne peux pas garder ces rapports trop...cordiaux.
Annabeth baissa les yeux, et Percy comprit que c'était bien son intention. Il s'arrêta et posa ses mains sur ses épaules avant de s'exclamer gentiment:
- Ah non, Annabeth je suis pas d'accord, je vois bien que ça t'affecte au fond de pas avoir de famille normale. Promets moi que tu vas essayer de passer à autre chose et de recréer des liens. S'il te plait ?
La jeune femme releva les yeux vers lui, surprise de la part qu'il prenait à son histoire et finit par promettre qu'elle essayerait de faire des efforts. Cette réponse sembla satisfaire son nouvel ami puisqu'il lui sourit et retira doucement ses mains. Puis ils poursuivirent tranquillement leur balade et comme la veille, Percy la raccompagna chez elle.
Les jours passaient, et Percy et Annabeth eurent le temps de se voir (très) souvent, si bien qu'ils finirent par très bien se connaître. Le petit bémol, si toutefois c'en était veritablement un, c'est qu'Annabeth commençait à développer plus qu'un coup de coeur pour ce beau garçon aux yeux d'écume et était en train de tomber amoureuse de lui. Et ça, ça compliquait drôlement les choses pour elle qui avait tant de mal à exprimer ses sentiments même à son propre père. Cependant, Annabeth tenait sa promesse et faisait des efforts envers lui et sa belle mère. C'était dur pour elle, elle avait l'impression de trahir sa mère. Heureusement, Percy était là pour la soutenir, lui dire que c'était normal au début, mais qu'elle ne la trahissait pas vraiment et par dessus tout, que sa mère aurait souhaité qu'elle soit heureuse. Ça l'aidait beaucoup de pouvoir parler de ce qu'elle ressentait à quelqu'un pour la première fois depuis longtemps.
Le soir du 21 décembre, Percy venait de la ramener chez elle, et elle était décidée à passer du temps avec sa famille. Elle rentra dans la maison de bonne humeur et annonça son arrivée :
- Je suis rentrée !
Les jumeaux lui coururent dans les bras et l'accueillirent dans des exclamations de joie. Elle éclata de rire devant leur entrain et proposa un jeu de société. Son père n'était pas rentré mais Mary, sa belle-mère était là. Elle demanda aux garçons de mettre en place le jeu pendant qu'elle irait chercher leur mère qui était dans la cuisine. Elle toqua à la porte :
- Coucou, salua un peu timidement Annabeth.
Mary releva la tête du saladier dans lequel elle préparait des cookies, surprise, et son visage s'éclaira:
- Annabeth, tu es rentrée ! Tu t'es bien amusée ?
- Oui beaucoup, répondit-elle avec un petit sourire. On voudrait jouer au Monopoly avec toi les jumeaux et moi, ça te dit ?
- Bien sûr ! Je finis juste la pâte à cookies et j'arrive.
- D'accord, je peux t'aider ?
- Avec plaisir Annabeth ! Tu veux bien sortir le sucre s'il te plait ?
Elle trouva le sucre dans le placard et versa la bonne dose dans le saladier.
- Mary, je peux te dire quelque chose ?
- Tout ce que tu veux, la pria cette dernière qui était presque au bord des larmes de passer du temps avec sa belle-fille.
- Je... Je suis désolée.. tellement désolée de mon comportement.. J'ai été horrible avec toi et ça devait déjà pas être facile d'épouser un père célibataire..
Annabeth laissa quelques larmes lui échapper tandis qu'elle rassemblait toute sa volonté pour présenter ses excuses.
- Oh ma chérie, ne t'inquiète pas pour ça, c'est moi qui suis désolée !
Mary serra sa belle fille dans ses bras et laissa ses propres larmes couler.
- Je n'ai pas été capable de te montrer que je ne voulais en aucun cas remplacer ta maman...
- Non, au contraire, c'est moi qui étais trop bloquée dans ma tristesse pour voir que mon père est très heureux avec toi et que tu es une personne géniale. Tu me pardonnes ?
- Bien sûr que oui ma chérie... du fond du cœur. Tu me pardonnes aussi ?
- Évidement !
Elle s'écarta et les deux femmes se sourirent. Elles finirent ensembles la pâte qu'elles enfournèrent avant de rejoindre les garçons. C'était le début d'une nouvelle relation et Annabeth en était plus que ravie. Il ne manquait plus que son père... qui rentra justement ce soir là sur le tableau de sa famille complète unie autour du plateau de jeu. Cette image le surprit autant qu'elle l'émut.
- Je suis rentré tout le monde ! salua-t-il a la cantonade.
- Papa !!! s'écria Matthew en courant dans les bras de Frédéric suivit de près par Bobby. Annabeth nous a tous battus au Monopoly !
Le quarantenaire rit doucement en passant sa main dans les cheveux des jumeaux et levant les yeux vers sa femme et sa fille qui rangeaient le jeu. Mary s'approcha ensuite de son mari qui embrassa son front et Annabeth, ayant retrouvé la timidité qui était sienne une heure plus tôt quand elle s'était excusée auprès de sa belle mère, resta en retrait.
- Ça va Annabeth ? C'était bien ta journée ? s'intéressa maladroitement Frédéric.
- Oui c'était super, et toi au boulot ?
- C'était bien aussi, mais éprouvant, je suis content d'être rentré !
- Annabeth et moi on a fait des cookies, ça va te réconforter ! intervint Mary avec un sourire.
- C'est vrai ? Génial !
Tandis qu'il s'installait sur le canapé avec les jumeaux qui lui racontaient leur journée, Annabeth accompagna sa belle mère dans la cuisine.
- Mary, fit-elle, je voudrai parler seule avec papa pour m'excuser aussi, tu pourrais emmener les garçon s'il te plaît ?
- Bien sûr, aucun problème !
- Merci, sourit-elle.
Après que tous se soient régalés, Mary Chase demanda de l'aide aux jumeaux et ils sortirent tous du salon, où il ne restait finalement que Annabeth et son père. La jeune femme se racla la gorge et commença :
- Papa ? Il y a quelque chose que je veux te dire..
- Je t'écoute ma puce ?
- Papa... je suis désolée...
A ce moment là, Annabeth craqua et fondit en larmes, se confondant en excuses.
Elle dévoila tout ce qu'elle avait sur le cœur, demandant pardon des centaines de fois, expliquant le chagrin qui la rongeait et le fait qu'elle avait réalisé tout le temps perdu à se morfondre. Tout. Et Frédéric, sensible à la douleur de sa fille ne put se retenir de verser lui aussi quelques larmes. Il la serra dans ses bras et ils restèrent ainsi longtemps, assez longtemps pour rattraper 11 ans de vie sans la véritable présence de l'autre. Il s'excusa aussi, d'avoir été un mauvais père incapable de cerner sa propre fille, argument qu'Annabeth réfuta immédiatement. Elle surmontait son orgueil et assumait l'entière responsabilité de la situation.
On peut dire que Percy lui avait ouvert les yeux sur la réalité, et Annabeth réalisait enfin à quel point sa famille comptait pour elle et à quel point elle était merveilleuse. Le lendemain, elle savait ce qui lui restait à faire. C'est une Annabeth joyeuse et ressourcée qui courut jusqu'au stand de Percy ce matin là. Il la salua avec un sourire amusé :
- Je peux savoir pourquoi tu es d'aussi bonne humeur aujourd'hui ?
- J'ai une bonne nouvelle ! J'ai appliqué ton conseil, je me suis rapprochée de ma famille un petit peu plus chaque jour et hier, j'ai franchis le grand pas. Je me suis excusée auprès de ma belle mère et de mon père et tout est rentré dans l'ordre à présent. On est une famille unie ! Et c'est grâce à toi !
La joie de Percy fut très grande et il serra Annabeth dans ses bras.
- Bravo ! Je suis fier de toi, tu as réussi à mettre de côté ta fierté pour retrouver la famille que tu croyais avoir perdue.
Les sentiments d'Annabeth envers Percy ne cessaient de croître dans sa poitrine et cela devenait dur de les retenir. Leurs regards se croisèrent un long moment et le jeune homme se gratta la nuque:
- Annabeth il faut vraiment que je t'avoue quelque chose...
- Vas-y, je t'écoute.
- Je sais que ça fait pas très longtemps qu'on se connaît.. mais je crois que je suis amoureux de toi...
Le cœur de la jeune femme explosa et un grand sourire illumina son visage.
- C'est vrai ? Ça tombe bien parce que moi aussi, et j'avais trop peur de l'avouer !
Percy sourit et posa ses lèvres sur celles d'Annabeth avec douceur. C'est alors que cette dernière se rappela d'un détail que Percy aimerait sûrement connaître.
- Hey Percy? L'interpella-t-elle après s'être écartée. Il y a un truc qu'il faut que je t'avoue aussi...
- C'est quoi ?
- Tu te rappelles le jour ou on s'est vus pour la première fois ? (Il hocha la tête)
Et bien c'était pas la première fois en fait..
- Quoi ? Comment ça ?
- Si tu te rappelles bien, ta mère avait dit qu'on venait souvent avec ma mère mais que j'étais trop petite pour me souvenir. Mais moi je m'en souvenais, et plus particulièrement, je me souvenais de toi.
- De moi ? C'est vrai ?
- Et oui, on avait à peu près le même âge et je me rappelais surtout de tes yeux, et c'est comme ça que je t'ai reconnu ce jour là.
Percy ne put plus se retenir de sourire:
- C'est drôle que tu me dises ça !
- Ah bon ? Pourquoi ?
- Parce que j'ai exactement le même souvenir que toi. C'est d'ailleurs parce que ton visage m'était familier que je te regardais ce jour là et que je t'ai vu presque tomber.
- Tu t'en rappelles aussi ? Donc tu penses pas que je suis folle et que j'ai tout inventé !
- Pas du tout, sourit-il en glissant sa main dans la sienne.
- Et donc tu me regardais juste parce que je te disais quelque chose, y'avait pas d'autres raisons ? demanda-t-elle avec un petit air innocent.
- Ok, peut être parce que je te trouvais très mignonne aussi, admit Percy en riant et rougissant.
Annabeth sourit et embrassa sa joue.
En ce jour, Annabeth pouvait dire qu'elle était totalement heureuse, et ce sentiment contrastait énormément avec celui qu'elle éprouvait au début du mois. Sûrement grâce à une certaine personne qui avait chamboulé son petit monde tout triste pour y ajouter son grain de folie.
Bientôt, ce fut Noël, et elle n'en avait pas passé un aussi beau depuis très longtemps. La première moitié de la journée, elle la passa avec sa famille. Tous les Chases étaient ravis du tournant qu'avait prit leurs relations. Les jumeaux étaient contents d'avoir une sœur vraiment présente, Frédéric était l'homme le plus heureux du monde d'avoir retrouvé sa fille, Mary était enchantée d'avoir enfin véritablement fait la connaissance de sa belle fille et enfin, Annabeth était peut être la plus heureuse des cinq. Elle avait tout à la fois. Des frères, un père et une belle mère.
La deuxième moitié de la journée, elle était avec Percy sur la plage où il neigeait. Le paysage était magnifique et les deux amoureux profitaient du calme qui y régnait.
Ils étaient assis sur une couverture qu'ils avaient déposé sur la neige et, serrés l'un contre l'autre, ils admiraient le coucher du soleil.
Percy observait les yeux d'Annebeth qui étincelaient devant ce spectacle. Il sourit et passa une mèche de ses cheveux blonds derrière son oreille pour mieux regarder son visage, qu'elle tourna vers lui avec un sourire.
- Pourquoi tu me regardes comme ça ? C'est pas moi le spectacle, se moqua-t-elle.
- T'es sure ? répondit-il avec un clin d'œil.
Elle éclata de rire et cacha ses joues rouges en posant sa tête sur son épaule. Il embrassa le sommet de son crâne avec tendresse et la serra un peu plus contre lui.
Soudain, les vagues s'agitèrent énormément pour un jour d'hiver enneigé. Deux silhouettes sortirent de l'eau et les deux jeunes adultes se relevèrent pour distinguer les personnages. Quand les deux inconnus se rapprochèrent d'eux et qu'ils reconnurent leurs visages, ils eurent un choc immense :
- Maman ?! s'exclama Annabeth tandis que Percy s'écriait au même moment :
- Papa ?!
Les deux dieux envoyèrent dans l'esprit de leurs enfants les explications qu'ils attendaient:
Ils étaient les enfants d'Athena et Poseidon.
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