Jour 20: Histoire revisitée d'un casse-noisette

 Mot de l'organisatrice: Bonsoir, voici l'os de  LoonyMoonyyy ,  n'oubliez pas de mentionner l'auteur lorsque vous commentez ;-)

Mot de l'autrice : Et voilà ma petite participation au calendrier de cette année ! Parfois l'inspiration et plus forte que la raison et on se retrouve à écrire un OS alors qu'on doit travailler, oups ! 🤭

Joyeux Noël à tous ! 🎄

LoonyMoonyyy 💙

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Il était une fois, un petit garçon vivant dans une maison cachée au sein du grand brouillard. En cette journée de Noël, les rires emplissaient les rues et les éclats de joie retentissaient malgré l'épaisseur des fenêtres. Chaque décoration témoignait de la chaleur de cette fête et du plaisir des retrouvailles familiales. Chaque maison était pleine de vie. Sauf une.

Sirius regarda par la lucarne. Dans sa famille ils ne fêtaient pas Noël. C'était une fête moldue, eux ils célébraient Yule. Donc aujourd'hui n'était qu'un jour comme les autres. Son père travaillait, sa mère lisait dans la bibliothèque et son petit frère, Regulus, suivait ses leçons. Lui, il se cachait dans le grenier pour y échapper.

- Sirius !

La voix de sa mère retentit dans la cage d'escalier. Comme un réflexe, il se recroquevilla de peur qu'elle ne le gronde pour avoir évité ses devoirs. Toujours était-il qu'il valait mieux faire face. Il est un Black, après tout.

- J'arrive, mère.

Il descendit rapidement et rejoignit le petit salon. C'était celui qu'ils utilisaient pour les réunions en famille. Et l'homme qui se trouvait face à lui en était définitivement un membre.

- Oncle Alphard ! Je suis heureux de vous revoir !

Le garçon courut enlacer le susnommé.

- Bonjour mon cher neveu. Je ne pensais pas te manquer autant. Ma merveilleuse sœur te traumatise t'elle à ce point?

Sirius étouffa un rire tandis que sa mère secouait la tête. Alphard Black était le plus jeune de sa fratrie et avait toujours été un peu excentrique.

Regulus les rejoignit à son tour et salua également son oncle maternel.

Celui-ci sortit un paquet et le tendit aux enfants.

- Tenez ! Vous m'en direz des nouvelles.

L'aîné se précipita pour ouvrir le cadeau tandis que le plus jeune s'approchait, curieux.

- Tu les gâtes trop, Alphard.

- C'est mon rôle, ma tendre Walburga.

- Qu'est-ce donc !?

Les deux garçons observaient un jouet en bois, étrangement taillé et détonnant dans ce monde de magie.

- Ceci est un Casse-noisettes. Prenez en grand soin, il pourrait vous réserver bien des surprises...

🎁🎁🎁

Cela faisait désormais quelques jours qu'Alphard Black avait offert le jouet à ses neveux. Si Regulus s'en était rapidement détourné, ce n'était pas le cas de Sirius. Ce dernier trouvait un certain charme à la sculpture de bois. Ses traits n'étaient pas aussi fins que ceux aristocratiques de sa famille et ses habits n'étaient manifestement pas de toute fraîcheur mais il l'aimait bien et il pouvait passer des heures à l'observer. Ce qui avait le don d'agacer prodigieusement le plus jeune.

- Tu passes tout ton temps avec cette chose ! Tu ne joues même plus avec moi !

-Laisse-moi tranquille Reg ! J'ai passé l'âge de jouer avec toi !

Le petit refoula ses larmes et, dans un accès de colère, bouscula la figurine. Celle-ci tomba en cognant contre la table, causant l'apparition de trois rainures sur son visage.

- Regarde ce que tu as fait ! Oncle Alphard nous a dit d'y faire attention ! Ne l'approche plus ! Tu lui as fait assez de mal comme ça !

Ne s'attardant pas plus sur l'enfant attristé, Sirius s'empara de son précieux bien et l'emporta dans sa chambre, bien décidé à le chouchouter.

🎠🎠🎠

Un grand fracas réveilla soudainement l'héritier Black. Il se leva précipitamment et se dirigea vers l'origine du bruit. Étrangement, le reste de la maisonnée resta silencieuse.

- Père ? Mère ? Chuchota t'il.

Aucune réponse ne lui vint aux oreilles mais un bruit de grattement le fit se retourner. Devant lui, une souris hideuse avec une face écrasée, presque ressemblant plus à un serpent qu'à un rongeur, le fixait de son regard rouge.

Sirius grimaça et chercha un objet pour repousser l'animal. Il ne trouva cependant pas ce qu'il souhaitait mais ne put que constater la présence d'autres souris dans la maison. Il frissonna d'autant plus lorsqu'un second fracas révéla la présence d'une souris plus imposante, petite mais grosse. Celle-ci se distinguait plus spécifiquement de par la couronne grossièrement taillée qui reposait sur ta tête poilue. Elle tira une sorte d'épée et une armada de rongeurs sortit de divers recoins de la pièce.

- Qu'est-ce que...

Il y en avait de toutes sortes, une souris blonde à l'allure aristocratique, une autre aux poils gras, une couinante à la lumière de la pleine lune. Celle qui inquiétait le plus Sirius était la souris folle qui courait dans tous les sens jusqu'à le faire reculer. Il cogna contre le sofa et se blessa en voulant se rattraper. L'enfant pinça violemment son bras, persuadé qu'il nageait en plein cauchemar, mais rien n'y fit. Ceux qu'il identifiait désormais comme des ennemis se rapprochaient rapidement, prêts à en découdre.

- Laissez-moi tranquille... chuchota t'il avec courage.

Il prit une grande inspiration et hurla.

- Mère !!!!!!!!!

Même si ses relations n'étaient pas au beau fixe avec sa génitrice, il savait qu'elle ne le laisserait pas se faire attaquer.

Malheureusement le silence fut sa seule réponse.

Enfin... jusqu'à ce qu'un bruit de cavalcade ne retentisse.

Les rongeurs se figèrent et ils virent débarquer un étonnant escadron.

Les poupées de collection de sa mère, celles débraillées de ses cousines, les polichinelles en peluche, tout un ensemble de soldats de plombs... Ils descendaient tous l'escalier avec empressement et une rage d'en découdre.

Et à leur tête, lui... le Casse-noisettes.

- Bats-toi contre quelqu'un de ton envergure, Roi Souris !

Ils se jetèrent tous sur les assaillants avec rage et le combat commença.

Sirius ne savait plus où donner de la tête. Il ne saurait dire combien de temps les échanges avaient duré. Des bonhommes de pain d'épices vinrent rejoindre les combattants, dont un à qui il manquait manifestement le nez, un œil, et dont une jambe était remplacée par un cure-dent.

Malgré tout, la victoire n'allait pas dans leur sens et l'héritier vit que son précieux cadeau était de plus en plus endommagé. Le roi souris l'accula contre le canapé où l'enfant se trouvait toujours.

- Oh pauvre casse-noisettes ! Mon pauvre casse-noisettes que j'aime de tout mon cœur, te verrais-je périr ainsi !?

Il ne réfléchit pas plus et s'empara du premier livre qu'il put attraper. Son dernier souvenir fut de frapper le chef ennemi, l'envoyant cogner contre le mur.

🐀🐀🐀

Les yeux de Sirius papillonnèrent tandis qu'il émergeait du sommeil. Les souvenirs de la nuit lui revinrent en tête et il se redressa, en alerte.

- Calme-toi !

Sa mère était assise à son chevet, un linge frais à la main. Elle le déposa sur son front en le réprimandant.

- Je ne sais pas à quoi tu as joué cette nuit, mais je n'apprécie que très peu le bazar du salon.

- C'est le Roi Souris...

Ne te moque pas de moi, Sirius ! Tu resteras consigné dans ta chambre pour la journée. Profites-en pour te remettre de cette mauvais fièvre. Et ne me parle plus de cette folie !

Elle sortit donc, laissant voir le regard inquiet de Regulus. L'oncle Alphard, qui leur rendait manifestement visite, referma la porte en prononçant une phrase qui resterait ancrée à jamais dans l'esprit de son neveu.

"Les folies sont les seules choses qu'on ne regrette jamais."

🍬🍬🍬

Les nuits suivantes furent très agitées pour l'enfant. Chaque matin, il se rappelait très distinctement des menaces du roi souris qui lui volait ses bonbons en échange d'un peu de répit pour son cher Casse-noisettes. Bien qu'il ferait tout pour le jouet, Sirius voyait sa réserve diminuer drastiquement. Et le jour tant redouté arriva. Au lieu de venir le menacer, l'ennemi s'en pris directement au soldat de bois.

 - Ne faites pas de mal à mon Casse-noisettes... supplia t'il, les larmes aux yeux.

Le concerné lui lança un regard de détermination et referma la porte. Ce fut la seule chose dont Sirius fut conscient pour les minutes suivantes. Elles lui parurent durer des heures. Il ne se raccrochait qu'à ce regard ambré, sûr de lui, illuminant le visage griffé de son précieux ami.

"Toc."

"Toc toc toc"

- Casse-noisettes ?

La porte s'ouvrît lentement sur la silhouette du rongeur ennemi. Il frissonna mais le corps s'affaissa, laissant apparaître un casse-noisettes vainqueur.

- Oh mon Casse-noisettes ! Soupira le garçon avec soulagement.

- Oui, c'est bien moi, parla enfin l'objet animé. Je ne saurais te remercier assez pour ce que tu as fait.

Sirius fut quelque peu gêné et attendit la suite. Casse-noisettes s'approcha de lui et il lui semblait qu'il grandissait à chaque pas. Lorsqu'il atteint le lit, il faisait désormais sa taille.

- Le Roi Souris était un ancien camarade. L'appât du gain et du pouvoir ont eu raison de sa gentillesse. Il n'a pas hésité à trahir ses amis et à nous déclarer la guerre. Mais voilà qui est terminé. M'accompagneras-tu pour annoncer la bonne nouvelle aux miens ?

Bien qu'incertain de la tournure des événements, Sirius acquiesça, les mots de son oncle toujours à l'esprit, et saisit la main tendue de son compagnon. Une lumière vive l'aveugla et ils disparurent de sa chambre du 12 Square Grimmauld.

🧸🧸🧸

Le dépôt délicat de flocons sur son visage incita le jeune sorcier à ouvrir les yeux. Il découvrit un paysage à couper le souffle.

- Bienvenue à proximité de mon royaume. Nous voici devant la Plaine Sucrée. Nous allons devoir marcher.

Incapable de parler, Sirius le suivit. Ils quittèrent le décor coloré et brillant de milliers de cristaux pour rejoindre la Porte des Pralines, l'entrée principale du pays de Casse-noisettes. Les deux amis remontèrent ensuite le Fleuve Limonade, saluèrent les habitants du village Massepains, traversèrent la Rivière Orange et s'arrêtèrent quelques instants à Confiturenbourg.

- Comment t'es-tu retrouvé à te battre chez moi ?

Casse-noisettes réfléchit un instant avant de répondre.

- Le sorcier m'a dit qu'il m'amènerait à un allié inestimable.

- Oncle Alphard a dit ça ?

- Il avait raison, s'amusa le jouet.

Surpris, l'héritier Black ne repondit pas et ils se remirent en route. Après avoir passé le quartier Nougat, ils furent face au Palais des Délices. Ils furent accueillis par une grande effervescence. Sirius ne savait plus où donner de la tête. De nombreux bonhommes de sucre tendaient leurs bras vers son camarade, des oursons en guimauves faisaient des galipettes, des jouets couraient dans tous les sens en hurlant leur joie, chaque habitant acclamait Casse-noisettes tel un héros.

Il ne se pencha pas davantage sur la question lorsqu'une tête ébouriffée vint l'enlacer brusquement. Il ne sût bien comment réagir et tapota légèrement son dos. A côté de lui, Casse-noisettes était amusé de la situation et ne sembla pas vouloir l'aider.

L'inconnu se détacha finalement et remit ses lunettes en place en passant sa main dans ses cheveux noirs de jais.

Mes excuses, mon ami, déclara Casse-noisettes. Je te présente Fée Dragée qui dirige ce pays aux côtés de la Mère Gingembre et...

- Je suis si excité de te rencontrer ! Coupa le-dit Fée Dragée. Tu as aidé Casse-noisettes à nous débarrasser de ce satané traître de Roi Souris ! Nous t'en sommes éternellement reconnaissants !

- Laisse-le respirer, Dragée, soupira une voix depuis une grande porte sculptée.

Une jeune femme rousse et bienveillante apparu. Son air maternel rassura immédiatement Sirius. Elle s'approcha et frappa l'autre énergumène du plat d'un vieux livre de recettes. Casse-noisettes lui fit un baisemain et la présenta également.

- Voici la Mère Gingembre, la seule personne capable de calmer le gamin surexcité qu'est Dragée.

Sirius imita son ami en saluant la dame comme sa mère le lui avait appris. Ils discutèrent un bon moment et l'enfant fut même invité à la fête célébrant la victoire du Royaume sur leurs ennemis.

Il s'amusa et dansa jusqu'à tomber de fatigue, ne sentant que vaguement les bras chaleureux qui le ramenaient chez lui.

🏰🏰🏰

Le lendemain matin, Sirius se réveilla avec le casse-noisettes serré contre son cœur. Il frotta ses yeux mais rien ne semblait avoir changé depuis la veille. Il se releva, voulant...

- C'était qu'un rêve ?

L'adulte baissa le regard vers le petit garçon. Les yeux verts de ce dernier s'emplirent de larmes.

- Qu'en penses-tu ?

- Non ! Sinon c'est pas chouette !

- Alors partons du principe que tout s'est réellement passé.

- Il a revu Casse-noisettes ?

- Bien sûr... mais maintenant il est temps de dormir si tu veux que le gros monsieur en rouge et blanc t'apporte des cadeaux.

Il borda son protégé qui regardait son doudou comme s'il allait s'animer et se recula vers la porte.

- Je veux un casse-noisettes, marmonna le petit en s'endormant.

📖📖📖

- Joli conte.

L'animagus sourit en sentant les bras de son amant l'enlacer. Il ouvrit les yeux pour se perdre dans le regard d'ambre qu'il aimait tant.

Il a hérité de la passion de sa mère pour les histoires.

- Et tu les racontes merveilleusement bien, le rassura le lycanthrope.

Les deux hommes s'installèrent dans le canapé, un bon chocolat chaud et un plaid pour leur tenir compagnie.

Le conteur garda les yeux rivés sur les flammes qui dansaient dans la cheminée.

Malgré le gouffre immense laissé par la perte de son meilleur ami et de sa confidente préférée, il savait qu'il avait fait le bon choix. Le roi des souris paierait un jour ou l'autre mais pour le moment il devait se concentrer sur le présent.

Il avait bien fait de ne pas laisser Harry à Hagrid et de rejoindre le dernier maraudeur. Ils élèveraient leur petit faon comme l'auraient souhaité James et Lily. Ils le leur avaient promis.

Remus et Sirius finirent par s'endormir à leur tour, veillés par un vieux jouet de bois marqué par trois griffures au visage.

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