Jour 19: Figure du passé
Mot de l'organisatrice: Bonsoir, voici l'OS de cjadam_, n'oubliez pas de mentionner l'auteur lorsque vous commentez ;-)
Mot de l'auteur: Nous sommes dans un avenir hypothétique où les demi-dieux ont grandi et ont fini par avoir une vie normale, ou presque. J'espère que cet OS vous plaira malgré les raccourcis et les petites modifications ;)
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- Ma chérie, fais attention à ta sœur !
La petit fille courait sans vraiment faire attention à l'environnement qui l'entourait, en gloussant et sautillant joyeusement à travers les champs. Sa sœur, moins hyperactive, s'efforçait de tenir la cadence malgré la hauteur de la neige qui arrivait presque à ses épaules. Les petites filles étaient hautes comme trois pommes, mais avaient une curiosité et une gaieté déjà bien présentes.
Derrière elles, leurs parents les surveillaient de loin en se serrant l'un contre l'autre, comme pour se protéger du froid de l'hiver. Léo Valdez et Calypso n'avaient pas besoin de se réchauffer, l'un possédait un pouvoir de feu et l'autre manipulait la magie ancienne, aucun froid ne pouvait les toucher, mais la douceur du geste leur suffisait.
Depuis qu'ils avaient eu leurs enfants, deux intrépides jumelles, leur vie n'avait été que source de joie et de douceur. Après toutes les aventures qu'ils avaient vécues, depuis la fuite de l'île d'Ogygie aux obstacles habituels de demi-dieux ainsi que du lycée, avoir enfin un chez-soi était tout ce dont ils souhaitaient.
Et pour cause : les affaires tournaient très bien, dans leur petite entreprise au garage Léo & Calypso Auto : réparations monstres et créatures en tout genre !
Les deux jeunes parents en avaient bien bavé, mais la naissance des jumelles avait annulé tous leurs doutes. Ils menaient une vie tranquille, désormais. Leurs amis leur rendaient régulièrement visite, quand le temps le leur permettait. Les demi-dieux n'avaient jamais une existence reposante, mais en tant qu'adulte, on les laissait plus tranquille. Derrière eux, les drames. Place à la paix, malgré des souvenirs douloureux comme la perte d'êtres chers.
Il était temps de rentrer à la maison, la nuit commençait déjà à tomber, en ce mois de Décembre. Noël arrivait à grands pas, et cette année Léo et ses amis avaient décidé de fêter le réveillon tous ensemble, chez les Valdez et leur univers bien à eux.
Prenant une inspiration, Léo s'élança derrière ses petites filles pour les attraper comme à une partie de cache-cache. Les deux fillettes crièrent en voyant leur père les attaquer, elles couraient et riaient à en perdre leur souffle en s'amusant, loin devant Calypso qui les regardait un sourire amusé sur les lèvres. Ils rentrèrent tous les quatre chez eux, les deux filles coincées sous les bras de leur père satisfait.
Ils devaient d'abord passer par le garage afin de rentrer chez eux, puisque leur maison se situait directement derrière leur entreprise, ce qui était pratique pour les affaires et les monstres à gérer.
-Les filles, allez vous débarbouiller dans le bureau pendant que nous fermons l'atelier.
Les deux petites ne se firent pas prier et partirent en sautillant et gloussant.
-Si énergiques à leur âge, ça doit être épuisant à la longue ! dit Léo en faisant fondre la neige de ses vêtements avec son pouvoir de feu.
-Elles tiennent ça de toi, répondit Calypso malicieusement.
Léo allait lui lancer une réplique mais fut interrompu par la porte de l'entrepôt qui s'ouvrit dans un grand bruit. Une femme venait d'entrer et semblait fatiguée. Elle était couverte de la tête aux pieds, une grosse écharpe et un chapeau couvraient son visage. Le couple s'approcha d'elle pour la soutenir.
-S'il vous plait, dit la femme en se décoiffant, j'ai besoin d'aide, mon véhicule s'est arrêté et je n'arrive pas à le redémarrer...
-Ne vous en faites pas, Señora, nous sommes là pour ça. Dites-nous où...
Léo s'arrêta. La femme avait retiré son foulard et il la reconnut tout de suite. Des années auraient pu passer, il s'en serait rappelé à chaque fois, de ces yeux durs, de cette bouche amère. Devant son silence, la femme regarda le jeune homme à son tour. Son cœur rata un battement lui aussi. Léo fit un effort pour articuler ses mots.
-Tante Rosa ?
-Dio mio !
La vieille femme recula en arrière et manqua de tomber en trébuchant sur une boite d'outils. Elle retint son souffle puis posa une main sur son cœur en le reconnaissant : le fils de sa sœur, son neveu, Léo Valdez. Elle crut voir un instant un fantôme, celui de sa sœur revenue à la vie, à travers le visage de ce garçon qu'elle n'aurait jamais pensé revoir un jour.
Un instant qui dura une éternité s'installa entre les trois personnes. Soudain un cri, des sursauts et les deux enfants débarquèrent en riant et sautèrent dans les bras de leurs parents. Léo et Calypso ne quittaient pas des yeux la vieille femme, qui regardait avec des grands yeux stupéfaits les deux petites.
-Fait ton tour de magie avec tes mains, maintenant ! s'écria la petite fille en entourant la tête de son père de ses bras.
Dans les bras de sa mère, l'autre petite remarqua la présence de l'étrangère.
-C'est qui, ça ? dit-elle en suçant son pouce timidement.
Sa mère n'osa répondre. Elle observa Léo, dont le visage fermé restait fixé sur celui de l'étrangère.
Alors, sans un mot, dans un essoufflement, la femme fit demi-tour et s'en alla à grands pas dans le froid du soir.
Cet incident fut oublié pour le reste de la soirée, ainsi que le lendemain. Il fallait encore finir de décorer la maison pour la fête.
Mais le cerveau de Léo ne put s'empêcher de répéter en boucle ce qui venait de se passer, et de le bouleverser. En la voyant, en voyant ce visage, celui de sa tante, celle qui l'avait renié, rejeté, traité de monstre, de diablo après la mort de sa mère, un débordement de souvenirs lui revint en pleine face, ceux qu'il aurait voulu jeter au fond d'un tiroir pour ne plus jamais les ressortir. Calypso avait conscience de la situation, et son âme de magicienne mourait d'envie de découvrir le fond de la pensée du demi-dieu. Mais elle se retint parce qu'elle savait rien qu'à ses sourcils froncés et soucieux qu'il arbora toute la journée qu'il n'était pas le temps pour en parler.
De plus, chose qu'il n'avait pas fait depuis des années, Léo faisait ce qu'il a toujours fait quand il était préoccupé : il s'isola dans son garage et travailla sur ses inventions. Ce jour-là, tout devait être prêt pour Noël, alors ce fut Festus et toutes les machines qui s'occupèrent des dernières tâches, aux côtés de Calypso qui les supervisait. Les deux bébés s'amusaient à attraper les créatures qui passaient par là et l'ambiance de Noël allait bientôt remplir tout l'espace.
C'était enfin l'heure du réveillon ! De la musique sortait des enceintes magiques fabriquées par Léo et Calypso dans toute la maison et l'entrepôt, des créatures mythologiques inoffensives se baladaient dans le jardin et le salon et rendaient le décor plus vivant, plus convivial, plus familier pour des demi-dieux.
Il fallait bien compenser avec l'ambiance, car aujourd'hui la tempête faisait rage dehors. Personne n'aurait su dire pour quelles raisons les dieux avaient décidé de déclencher une apocalypse pour le réveillon de Noël, mais une chose est sûre, les amis de Léo et Calypso, des demi-dieux aguerris qui ont survécu aux pires fins du monde, allaient arriver à destination sains et saufs.
-C'est nous ! s'écrièrent en même temps Piper, Percy, Annabeth, Frank et Hazel ainsi que leurs enfants dans la joie et la bonne humeur, tous recouverts de neige de la tête aux pieds.
Quand tous leurs amis débarquèrent enfin chez eux et que tout le monde fut réuni depuis, de bons siècles déjà, la tension disparut enfin et laissa place à la gaieté des vacances, la légèreté et l'abandon des problèmes pour la nuit.
Tout le monde rigolait, s'amusait, on se remémorait les bons souvenirs, les douloureux aussi, mais dans la compassion et la tendresse de se savoir entouré.
Oui. Le cœur était à la fête et aux réjouissances.
C'est alors qu'un fracas détonna dans la bâtisse. Quelqu'un essayait de débouler par la porte d'entrée du garage. Les engins mécaniques avertirent tout de suite les concernés, Léo et Calypso suivis de leurs amis se hâtèrent pour connaître l'origine de ce boucan.
C'était un jeune homme. A peine plus jeune qu'eux, il était couvert de neige après avoir bravé la tempête. Il tenait à peine debout et haletait, ses jambes tremblaient.
-Oulah, man... c'est dangereux de gambader dehors dans ce temps là !
Ils s'approchèrent de l'inconnu pour l'aider à s'asseoir sur la banquette et Calypso alluma les lumières et un feu pas très loin. Léo s'approcha de l'homme qui releva la tête. En le voyant, il ressentit un sentiment familier, comme s'il l'avait déjà vu. A peine son cerveau avait analysé la situation que l'inconnu empoigna son bras et le regarda avec des yeux désespérés.
-C'est toi, Léo Valdez ?
Le cerveau du demi-dieu beugua.
-Qui... comment tu...
-Mi mamà, elle est venue hier pour demander de l'aide...
Léo sentit son ventre se tordre. A la mine qu'affichait le jeune homme, l'étranger compris qu'il avait bien affaire à son cousin, le neveu de sa mère, Rosa Valdez.
-Je ne sais pas pourquoi elle a refusé ton aide, repris le jeune homme, je ne sais pas ce qu'elle a contre toi, mais on a vraiment besoin de secours ! Notre caisse est tombée en panne, on est coincé dans la tempête, et ma mère est vieille, elle est déjà affaiblie ! Je t'en prie, ayudame !
Il n'en fallut pas plus à Léo pour comprendre la situation, ainsi qu'à ses amis. En temps normal, il aurait tout de suite bondit pour aller chercher sa ceinture à outils et se serait précipité au secours des malheureux après avoir préparé un plan bien ficelé. Mais cette fois-ci un dilemme s'imposait. Les aider, malgré toute la souffrance qu'il a endurée par la faute de cette femme ? Ou laisser quelqu'un d'autre s'en occuper pour ne pas avoir de contact avec eux ?
Les engrenages dans son cerveau s'activaient, mais en réalité il avait déjà pris sa décision. Restait à se convaincre qu'il ne le regretterai pas.
Léo n'eut pas besoin d'expliquer le problème à ses amis, ils affichaient tous une mine sérieuse.
-Où se trouve l'endroit ? demanda Calypso qui se positionna à côté de Léo.
Le jeune homme reprit immédiatement des forces et leur indiqua le chemin à suivre. Pas le temps de penser : le moyen le plus rapide pour se rendre sur le lieu n'était certainement pas une voiture ou une dépanneuse, surtout dans ces tourbillons de neige et de vent. Léo appela Festus, son fidèle compagnon le dragon de fer, qui surgi au-dessus de la maison pour se poser devant l'entrée.
-Mais que... qu'est ce que... ?
Le jeune mortel ne parvenait pas à assimiler ce qu'il voyait juste devant lui. Tant pis, Léo le fit monter sur le dos du dragon sans qu'il n'ait le temps de protester et monter à sa suite.
-Je vais régler ça et je reviens, dit-il à ses amis. Calypso, garde...
-Non, je viens avec toi, coupa sa femme en montant à son tour. Les amis, gardez nos petites filles, dit-elle en s'adressant aux demi-dieux.
Puis sans une seconde de plus, ils décollèrent à travers les intempéries de la nuit.
Quand ils arrivèrent sur place, ils surent qu'il n'y avait plus de temps à perdre. La vieille femme était recroquevillée dans la voiture pour tenter de se réchauffer et survivre, quand Léo sauta du dragon et lança une boule de feu dans les airs. Les rafales de vent et de neige diminuèrent le temps d'un instant pour qu'il puisse porter secours à la femme.
Seulement, au moment où Léo s'apprêta à la porter hors du véhicule, la femme se débattit de toute ses forces.
-Non ! Ne me touche pas !
Léo s'enflamma intérieurement.
-Tia ! cria Léo, hors de ses gonds. Si tu ne viens pas, tu vas finir en hypothermie et tu ne vas pas t'en sortir ! Alors arrête de t'obstiner et viens avec moi !
La vieille femme ne pouvait pas protester, mais elle resta muette. Avec l'aide de Calypso, qui stoppa quelques instants la tempête autour d'eux, ils l'installèrent sur le dos de Festus.
L'autre jeune homme encore sonné leur indiqua l'endroit où ils devaient se rendre : ce n'était qu'à quelques kilomètres de chez eux, dans une grande maison aux allures mexicaines qui étaient décorée par des guirlandes, des pères noëls et des bonhomme de neige de tous les côtés.
Le jeune homme et sa mère descendirent du dragon qui s'était posé en plein milieu de l'allée. En entendant du grabuge, les personnes à l'intérieur se précipitèrent dehors à leur rescousse pour aider la vieille femme et son fils à rentrer sains et saufs.
-Faites attention, la prochaine fois, dit Léo, mais ils avaient déjà refermé la porte sans leur adresser un seul regard.
Le demi-dieu et la déesse redécollèrent pour repartir chez eux, sans un mot, comme deux ombres.
Le réveillon se déroula à merveille. Ce fut l'une des plus belles soirées que les amis passèrent depuis très longtemps, malgré les circonstances. Mais Calypso s'inquiétait pour Léo, qui n'avait rien dit sur ce qu'il s'était passé.
-Ces gens devaient être de la famille de ta mère, et ils avaient l'air de se soucier les uns des autres, dit-elle doucement. Tu n'es pas triste de ne pas en faire partie ?
Léo prit un temps pour réfléchir, le regard au loin. Et puis il inspira profondément avant de répondre.
-Je ne savais même pas qu'il y avait des membres de ma famille ici. Mais je ne suis plus l'un des leurs. Ma famille je l'ai déjà, et je ne la changerai pour rien au monde. Je sais que ma mère aurait compris, car je n'ai jamais été aussi heureux de toute ma vie.
Soulagée, Calypso embrassa son demi-dieu tendrement et ils se laissèrent à la douceur et la paix du moment. A Noël, être ensemble, entouré des êtres que l'on chérit le plus au monde, c'était tout ce dont on avait besoin.
Le réveillon se termina sur cette note pleine d'espoir et le jour de Noël montra le bout de son nez. La tempête avait laissé place à un magnifique soleil qui illuminait les terres et les maisons enneigées. Les cadeaux allaient enfin pouvoir être ouverts, les enfants réveillèrent leurs parents dès la première heure en sautant de joie et de bonheur !
Ce fut encore un jour heureux. Léo observait sa famille, ses amis, son avenir avec un œil serein, enlacé par sa femme, une véritable déesse.
Un bruissement retint alors son attention. A l'entrée du garage, un papier venait d'être glissé de manière maladroite sous la porte. C'était un mot, écrit de prime abord par un inconnu, et un petit paquet avait été déposé derrière la porte.
Je te remercie de nous avoir aidé. J'ai conscience d'avoir réagi trop violemment. Nous avions des parts de pudding en trop, alors en voilà pour vous. Joyeux Noël, à toi et ta petite famille.
Il n'y avait pas de signature, mais Léo sourit légèrement. Il ne faisait aucun doute que pour un demi-dieu, qui risquait la moitié de sa vie à combattre des monstres ou des prophéties, rien ne pouvait le surprendre, mais si même sa détestable tante qui le haïssait était parvenue à lui parler cordialement, alors tout était désormais possible.
C'est bien pour cela que l'on appelle ça la magie de Noël.
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