case 9 : "Je serai lourd, tant pis"
lundi 9 décembre.
-Italien ?
-Oui, j'aime bien.
-Mexicain ?
-Lando, tu vas pas me lister toutes les possibilités, quand même ?
Le britannique soupire.
-Mais j'hésite ! C'est fou, on va pouvoir manger tout ce qu'on veut !
Oscar rit.
-T'as pas oublié qu'on a des essais demain et mercredi ?
-Je serai lourd, tant pis. Alors, tu préfères quoi ?
-Mexicain, pour manger des nachos.
Les yeux de Lando s'illuminent, et Oscar sait qu'il l'a convaincu. Trente minutes plus tard, ils sont installés dans coin tranquille du restaurant à faible lumière, ce qui leur permet d'y manger tranquillement.
-Tu veux me dire ton truc en premier ? demande Lando, et Oscar se mord la lèvre. Il a soudain l'impression que ce qu'il a à dire n'est pas très intéressant. Qu'il en a fait une montagne dans sa tête alors que c'est complètement ridicule.
-Qu'est-ce que t'as prévu, pendant les vacances ?
Lando fronce les sourcils, confus. Il ne sait pas encore si cette question va les mener au fameux sujet que l'australien veut aborder, ou si on a complètement changé de sujet.
-Bah... nos séances d'essais , et quand on rentre à Monaco, se poser pour faire le sapin et tout...
Oscar le coupe :
-Tu décores pas chez toi d'habitude.
Lando hausse les épaules.
-Non. Mais toi, si. Je vais t'aider à décorer chez toi. Et ensuite, traîner ensemble et voir nos familles. Je sais qu'on fera pas Noël ensemble cette année, mais on peut se faire un truc juste tous les deux avant qu'on parte dans nos pays respectifs... Tu vas en Australie, où bien ta famille vient ?
Oscar met quelques secondes à répondre tant il est subjugué par ce que Lando lui propose tout à fait naturellement. Il avait raison : il s'inquiétait pour rien.
-Je vais là-bas. Je suis du 24 chez mon père et du 25 chez ma mère. Et toi ?
-J'y vais aussi. Normalement, tout le monde est là cette année...
Oscar sourit. Il sait qu'avec les fratries qu'ils ont et les métiers, ce n'est pas toujours facile d'organiser les choses.
-T'en penses quoi ? T'es d'accord ?
Oscar hoche la tête.
-Oui. Évidemment.
-Mais pourquoi tu me demandes ça ?
Oscar sourit, et Lando plisse les yeux avant de pointer un doigt accusateur vers l'australien.
-Réponse honnête ou conséquences.
Cela réussit à faire rire Oscar qui répond :
-J'avais peur de pas être dans tes plans.
Lando fait la grimace, avec le nez plissé et les sourcils froncés.
-De ne pas être dans mes plans ? Mais tu es dans tous mes plans, Oscar. Si je pouvais t'emmener à Noël, je le ferai. Mais on verra ça pour l'an prochain... ce sera l'année chez les conjoints, je pourrais venir avec toi.
Oscar en tomberait de sa chaise. C'est rare pour lui d'entendre Lando parler comme ça. De manière générale, ils ne parlent pas d'eux, de leur relation. En parler revient à parler sentiment, si ça ne dérange pas Oscar, Lando finit toujours par tourner les choses en dérision pour se protéger.
Et Oscar n'aime pas mettre son amoureux dans des situations dans lesquelles il ne se sent pas à l'aise.
-J'espère que tu viendras chez moi faire Noël l'an prochain. Mes sœurs seraient folles de joie.
-C'est qu'aussi, j'ai beaucoup de succès dans la famille Piastri.
Oscar sourit. Il n'a pas tort.
-Et toi ? De quoi tu veux parler ?
Lando hausse les épaules. Son cœur se met à battre plus vite que d'habitude et il a des frissons. Il est gravement atteint d'une incapacité à exprimer ses sentiments, et son seul remède est d'y échapper de manière fluide et discrète.
-C'était ça aussi.
Oscar n'en croit pas un mot, ils le savent tous les deux. Mais il connaît Lando. Quand il en sera capable, il mettra le sujet sur le tapis.
Quand ils rentrent à l'hôtel, l'australien soupire d'aise. Il a hâte de rentrer à Monaco, car pour l'instant, les vacances ont encore un goût de travail.
Il rit en entendant le son sortir depuis les toilettes.
-Aujourd'hui, c'est le poème 240 que je vais te lire. Il est très poétique. Non, ce n'est pas le bon mot. Il est très imagé.
Ah, Moon—and Star!
You are very far—
But were no one
Farther than you—
Do you think I'd stop
For a Firmament—
Or a Cubit—or so?
I could borrow a Bonnet
Of the Lark—
And a Chamois' Silver Boot—
And a stirrup of an Antelope—
And be with you—Tonight!
But, Moon, and Star,
Though you're very far—
There is one—farther than you—
He—is more than a firmament—from Me—
So I can never go!
-C'est assez courant d'utiliser la distance à la lune, aux étoiles ou aux planètes pour exprimer l'amour qu'on porte à quelqu'un, mais ici, c'est pour dire que la personne est encore plus loin. Inatteignable. Peut-être qu'il s'agit du même homme dont on a parlé il y a quelques jours.
(9/25 : nous plus jeunes quand on conduisait une voiture nulle)
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