dimanche 8 décembre

Dernier Grand Prix de l'année, dernier Grand Prix de la saison.

Lando s'en fiche un peu. Il sait qu'il va cligner des yeux et la saison suivante commencera. Il sait qu'il va bien dormir et voir ses proches pendant ce temps-là. Il sait aussi qu'Oscar, lui, est un peu sentimental. Heureusement, le dernier Grand Prix n'est jamais que ce qu'il est. Dès son arrivée sur le paddock, Oscar se fait kidnapper pour recevoir son cadeau de Secret Santa, et Lando est prié d'attendre un peu plus loin.

-Mais pourquoi ? C'est pas de ma part.

-Justement. Et Oscar a peut être envie d'ouvrir son cadeau sans entendre tes commentaires.

Oscar sourit en voyant que Lando est offusqué par cette remarque. Le britannique aurait aimé rétorquer que ce qu'il reçoit a des chances de finir chez lui, de toute façon, mais à la place, il affiche une mine boudeuse.

-Il peut rester, déclare Oscar, qui est très occupé à mener une bataille mentale pour ne pas caresser la joue de Lando et se moquer de le voir faire l'enfant.

Finalement, Lando n'ouvre pas la bouche tout le temps du tournage, probablement inquiet de se faire disputer. Oscar fait de même lorsqu'ils inversent les rôles.

Comme à leur habitude, entre le déjeuner et le début de la préparation, ils s'installent dans la pièce d'Oscar, avachis l'un contre l'autre, le pilote britannique jouant avec les doigts du pilote australien.

-Ce soir, on s'attend pour partir du circuit ?

Lando fronce les sourcils.

-Bah, comme toujours !

Oscar ne pose jamais cette question.

-T'es triste ? ajoute Lando.

-J'aime pas les aurevoirs même s'ils sont temporaires.

-Je sais. Mais comme on va bosser pendant les vacances... on verra au moins notre écurie. Et pour les copains, on les retrouvera tout bronzés l'an prochain.

Oscar rit.

-J'ai un peu hâte.

-Moi aussi. J'aime trop les débuts de saison, plein d'espoir, pas comme cette fin de saison. Peut-être que je gagnerai l'année prochaine.

-Bien sûr que oui. Cette saison, c'était l'échauffement.

Lando sourit.

-Lando Norris, on y va !

Il soupire. Ça y est, c'est l'heure du rush qu'il adore tant. Oscar le rendrait presque nostalgique de savoir que c'est la dernière fois avant un moment qu'il fait tout ça.

-À tout à l'heure. Et comme d'habitude, ne fais rien que je ne ferai pas.

Oscar lui sourit en le voyant sortir. Lui aussi, il sait que le chronomètre de sa préparation va être lancé, pour la dernière fois cette année.

Et comme les fois précédentes, tout se déroule bien trop vite pour qu'Oscar puisse savourer chaque instant. Quand il sort définitivement du circuit, il sourit en voyant Lando qui l'attend à la lumière des réverbères.

-T'es beau, avec la lumière, on voit bien tes cernes.

Oscar éclate de rire.

-Merci, Lando.

Ce dernier sourit, fier de sa bêtise.

-J'espère que tu vas vite me trouver moins beau avec les heures de sommeil que je m'apprête à faire.

-Je suis pas exactement sûr que ce soit possible.

-T'es mignon.

-Je sais.

Oscar lève les yeux au ciel.

-Allez, on y va. J'ai trop hâte de me mettre en pyjama.

C'est ce qu'il fait dès leur arrivée dans la chambre. C'est quand Lando part dans la salle de bains pour se brosser les dents qu'il reçoit sa vidéo.

Dans celle du jour, Oscar porte un sweat vert sapin... et une guirlande autour du cou. Lando doit s'empêcher de rire pour ne pas cracher son dentifrice.

-Aujourd'hui, sujet sérieux abordé. Je sais que tu regarderas cette vidéo le jour du dernier Grand Prix et comme je suis un peu dramatique, je vis ça comme quelque chose de sombre... j'ai choisi un poème qui va dans cette direction. C'est le poème 410.

The first Day's Night had come—
And grateful that a thing
So terrible—had been endured—
I told my Soul to sing—

She said her Strings were snapt—
Her Bow—to Atoms blown—
And so to mend her—gave me work
Until another Morn—

And then—a Day as huge
As Yesterdays in pairs,
Unrolled its horror in my face—
Until it blocked my eyes—

My Brain—begun to laugh—
I mumbled—like a fool—
And tho' 'tis Years ago—that Day—
My Brain keeps giggling—still.

And Something's odd—within—
That person that I was—
And this One—do not feel the same—
Could it be Madness—this?

-Je l'aime beaucoup parce qu'il y a plusieurs couches. Quelque chose d'horrible est arrivé. Au début, l'espoir que le pire soit passé sans séquelles, et la réalisation que ce n'est pas le cas. Psychologiquement et physiquement, il y a eu des changements : impossible de chanter, yeux bloqués, cerveau qui rit. À la fin, la possibilité que la folie soit la cause de tout ça. Je ne le trouve pas joli mais je le trouve puissant. Tu me diras ce que tu en penses.

("Je capture son visage au lieu de capturer l'homme (raison de ne pas le faire : c'est illégal)")

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je me suis foirée pcq ils ont fait le secret santa la semaine dernière en fait, et comme j'ai écrit ce chapitre en octobre je n'ai pas pris en compte le championnat constructeur 😭 je retourne écouter la radio de Lewis pour pleurer un peu