case 18 : "Mais vous n'aimez pas le fun ?"

mercredi 18 décembre.

-Dis, Osc ?

Celui-ci lâche le grand sapin qui trône au milieu du centre commercial des yeux pour regarder Lando. Il trouve la scène un peu drôle : le britannique est tout de noir vêtu, des chaussure au bonnet, ayant assuré ce matin à Oscar que c'était la meilleur façon de passer inaperçu. Quelques heures plus tard, il a des sacs de tellement de couleurs plus criardes les une que les autres dans les bras qu'on croirait voir un sapin.

Oscar le trouve plus réussi que celui qu'il observait juste avant.

-Ouais ?

-Tu vas lui offrir quoi, à ta mère ?

Oscar ne s'attendait pas à cette question. Il plisse les yeux et demande :

-Tu vas m'annoncer que t'as pas d'idée de cadeau pour ta mère, là ?

Lando hausse les sourcils.

-Moi ? Moi, Lando Norris, tu penses que je n'ai pas d'idée pour ma mère ?

Oscar fait la moue, et le britannique soupire.

-Je te jure que j’ai beaucoup réfléchi ! Mais elle n'a besoin de rien. Elle a déjà tout. Elle m'a moi. J’ai reçu d’une de mes sœurs “n’achète pas du thé, c’est mon cadeau”.

Oscar éclate de rire.

-Tu es un peu trop riche pour offrir du thé à ta mère, Lando.

-C’est pas le prix qui compte. Qu’est-ce que tu as acheté à Nicole, un diamant ?

-Non. Un week-end avec mon beau-père.

Lando hoche la tête, impressionné. Son cœur se serre.

-Je suis trop nul, comme fils, je crois.

Oscar plisse les yeux.

-Mais qu’est-ce que tu racontes ? Je pense qu’il y a largement pire que d’avoir Lando Norris comme fils, tu sais. Tu l’as dit juste avant, elle n’a besoin de rien, elle t’a toi.

Il hausse les épaules avant de se mordre la lèvre.

-Tu sais bien. Il y a un monde entre la blague et ce que je pense vraiment.

-Si tu veux, je t’aide à trouver un truc bien et à réserver quand on rentre.

Oscar sourit tristement en voyant qu’il a vraiment l’air affecté.

-Lando. On va s’en occuper ce soir, ok ? Promis. Mais avant ça, on doit prendre un snack.

-Oui, t’as raison. Et il faut absolument qu’on achète du papier cadeau pour tout ça, déclare Lando en pointant leurs nombreux achats.

-J’achète pas de papier cadeau, moi. J’utilise des sacs cadeaux mignons de Noël.

Le britannique cligne plusieurs fois des yeux, sous le choc.

-Mais vous n’aimez pas le fun ?

-Qu’est-ce qu’il y a de fun dans le papier cadeau ?

-Le déchirer ! Le doux bruit du papier qui se déchire accompagné du hoquet de surprise en découvrant le cadeau !

Oscar sourit.

-Mais tu deviens poétique, Lando, à force d’écouter du Emily Dickinson. On a décidé d’arrêter les montagnes de papier qu’on jette à la poubelle. Les sacs, c’est réutilisable, et c’est avant tout beau, mignon, adorable…

-T’es en train de te décrire, là, je crois, l’interrompt Lando, ce qui lui vaut un coup de coude et un rire de la part d’Oscar.

-Tu veux manger quoi, Landinho ?

-Un donut’s au kinder.

-Tes goûts m’épatent de jour en jour.

-C’est aussi ce que je me suis dit quand je t’ai vu arriver sur le paddock au Qatar.

Oscar enroule son bras libre autour du cou de Lando.

-Viens. Je vais t’offrir ton donut’s au kinder.

-Tu voudrais quoi, toi ?

-Une gaufre.

Ces derniers achats sont effectués rapidement, et trente minutes plus tard, ils sont rentrés.

-Lando, tu peux allumer mon ordi ? Je crois qu’il est sur la table du salon.

-Tu voulais pas qu’on regarde un film de Noël en préparant nos cadeaux ?

-Si, mais je préfère qu’on s’occupe du cadeau de ta mère avant.

Lando se pince les lèvres.

-Mais non… on a le temps.

Oscar soupire avant de s’asseoir à côté de lui sur le canapé et d’attraper une de ses mains.

-On a le temps de faire l’autre truc aussi. Toi, t’es inquiet pour ton cadeau et tu n’arrêtes pas d’y penser. Autant qu’on règle ça tout de suite, non ?

Lando hoche la tête avant de lâcher sa main pour le serrer dans ses bras. Oscar lui rend son étreinte, souriant.

-Je vais chercher ton ordi. Il est sur ton lit.

Oscar le remercie et profite évidemment de son absence pour lui envoyer sa vidéo du jour. Dans celle-ci, il porte son bonnet orange de Noel, et Lando remarque immédiatement qu’il y a un grand soleil en voyant les rayons sur Oscar.

-Aujourd’hui, je vais te lire le poème 129.

“Cocoon above! Cocoon below!
Stealthy Cocoon, why hide you so
What all the world suspect?
An hour, and gay on every tree
Your secret, perched in ecstasy
Defies imprisonment!

An hour in Chrysalis to pass,
Then gay above receding glass
A Butterfly to go!
A moment to interrogate,
Then wiser than a “Surrogate,”
The Universe to know!”

C'est simplement un poème sur les papillons. Il y a des chrysalides partout dans son jardin, et elle semble fascinée par cette évolution de la chenille en papillon, et par le fait que ça se passe de manière cachée. Et tu sais, je crois que je l'ai déjà dit pour un autre poème, mais j'aime le fait qu'on soit ramené à des choses aussi simples dans la poésie. Elle a raison de s'émerveiller pour des papillons, c'est tellement fou et intéressant. Les rues disent aussi que c'est une métaphore pour ses poèmes cachés, puisqu'ils ont été découverts par sa sœur après le décès d'Emily.

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