case 14 : "Ça n'a pas à être un défaut ou une qualité"

samedi 14 décembre.


-Osc ?

-Rendors-toi.

Lando grogne.

-Tu vas faire pipi ?

-Non, rit Oscar. Je vais courir.

-En plein milieu de la nuit ?

-Il est six heures.

-En plein milieu de la nuit ?

Oscar rit à nouveau.

-Oui. A toute à l’heure.

-Mmh. ‘Toute. ‘T’aime.

Oscar se fige et se tourne vers Lando, qui est déjà reparti dans les bras de Morphée. L’australien reste assis quelques secondes, le cœur battant. Lando vient de lui dire qu’il l’aimait, là, ou a-t-il mal entendu ?

Il finit par se lever et se prépare pour son sport. Les écouteurs dans les oreilles, il essaie de se concentrer sur sa respiration plutôt que sur ce qu’il a entendu juste avant. Quand il rentre, il se précipite sous la douche, et une fois propre, il se glisse à nouveau dans les draps. Lando dort toujours, mais l'australien sourit en le sentant entourer un bras autour de sa taille pour le rapprocher de lui.

Il ne parvient pas à s'endormir, mais il profite d'être au chaud, sous le lit, avec Lando, pour somnoler et réfléchir. Il repense au fait qu'il avait peur de ne pas beaucoup le voir pendant ces vacances. Il pense à la chance qu'il a de partager une écurie avec lui pendant l'année, et un lit pendant les vacances.

-T'es revenu, marmonne la voix endormie de Lando. Oscar sourit et ouvre un œil pour le trouver allongé contre son bras.

-Mmh. Tu pensais pas ?

Le rire de Lando fait trembler son corps.

-Si… J'étais pas sûr, c'est tout.

Oscar hausse les sourcils et laisse son corps glisser dans le lit pour que son visage soit au même niveau que celui de Lando. Il a perçu un ton sérieux dans sa réponse, qui n'aurait dû être qu'ironique.

-Comment ça ?

Le britannique maintient le regard, gêné. Il a commencé, maintenant, il va devoir finir. Et il sait qu'il peut être complètement honnête avec Oscar, qu'ils peuvent communiquer sans qu'un mot soit mal traduit. Pourtant, ce n’est pas dans ses habitudes, alors le faire lui demande toujours un effort supplémentaire.

-Je t'ai dit que je t'aimais quand tu es parti.

Oscar ne cache pas sa surprise.

-Tu t'en souviens ?

Lando hausse les épaules.

-J'ai pas capté sur le coup. Et puis après, si… je suis désolé. Je sais que c'est un moment très important pour certaines personnes et là c’était… marmonné, à moitié endormi, quand tu partais. Pas exactement une scène de comédie romantique.

Oscar sourit.

-Au moins, c’était sincère.

Lando plisse le nez.

-C’est rare qu’on m’associe avec le mot “sincère” quand on parle de sentiments, non ?

-C’est pas un défaut, Lando.

-C’est pas une qualité non plus.

-C’est une partie de ce que tu es. Ça n'a pas à être un défaut ou une qualité.

Lando ne répond rien, et Oscar sourit.

-En tout cas, moi, je t’aime comme ça.

Le britannique soupire.

-Pourquoi c’est aussi simple pour toi de dire ça ?

Oscar hausse les épaules.

-T’as pas besoin de me le dire, Lando. Je le sais parce que tu le montres.

Ce dernier repense plusieurs fois à cette réponse pendant la journée. On dit souvent que les actions parlent plus que les mots mais Lando n'est jamais vraiment certain que les personnes le pensent à 100 %. Pourtant, il a bien entendu la sincérité dans la voix d'Oscar. Les mots ne sont pas une preuve.

-Je vais faire des chocolats chauds.

Oscar relève la tête de son téléphone.

-Et, ajoute Lando, je vais mettre de la chantilly, des chamallows et même des vermicelles. Je reviens.

L’australien sourit.

-Je t'envoie ta vidéo !

Lando court presque dans la cuisine, ce qui fait rire Oscar. Le lait est versé dans les tasses et en attendant qu'il chauffe, la vidéo est lancée.

Un Oscar en pyjama apparaît, et Lando rit. Ça a été tourné un lendemain de Grand Prix, pour sûr.

-Aujourd’hui, je vais te faire découvrir le poème numéro 491.

“While it is alive
Until Death touches it
While it and I lap one Air
Dwell in one Blood
Under one Sacrament
Show me Division can split or pare –

Love is like Life – merely longer
Love is like Death, during the Grave
Love is the Fellow of the Resurrection
Scooping up the Dust and chanting "Live"!”

-J’aime bien ce poème parce qu’il a une forme un peu inhabituelle… tu ne peux pas voir mais il y a six vers, puis quatre. Les trois qui débutent par “love” son ensemble, suivi du dernier vers. Elle explique que rien ne peut interférer avec l’amour, sauf la mort. Elle compare l’amour à la vie, mais en plus long. L’amour dure le temps de la vie, et aussi celui de la mort, il continue.

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