case 12 : "Il est plus grand qu'Ocon, ce sapin"
jeudi 12 décembre.
Quand Oscar ouvre les yeux, Lando est déjà réveillé à côté de lui.
-Et après, tu dis que tu rêves de faire une grasse mat', lance-t-il, et Lando rit.
-Les koalas dorment 20 h par nuit, je suis pas australien, moi, je dors moins.
Oscar éclate de rire.
-Mais qu'est-ce que tu racontes ? Si t'existais pas, faudrait t'inventer, Lando Norris.
-Heureusement, mes parents ont décidé de se reproduire, donc je suis là.
-Je suis à deux doigts de me rendormir, là.
Lando rit.
-Oh, non, steuplait. Dis, tu m'avais pas dit qu'il y avait des tirets comme ça, sur les poèmes d'Emily Dickinson.
Oscar réfléchit quelques secondes avant de comprendre ce qu'il veut dire. La plupart de ses poèmes en possèdent, et on ne peut pas le savoir quand quelqu'un nous les lit.
-Comment tu sais ?
Il cligne des yeux pour s'habituer à la lumière, et sourit en voyant que Lando a son gros recueil de poèmes sur les genoux, ouvert sur une page.
-Tu lis des poèmes, là ?
Lando hausse les épaules.
-Beh, oui. Ceux du calendrier. J'avais tout bien noté pour pouvoir les relire en rentrant.
Oscar se redresse.
-Ça te plait, alors ? Le calendrier ?
-Bien sûr que oui. Je suis trop content que tu me les lises et en plus tu expliques plein de trucs. Si je les avais lu tout seul, j'aurais pas vu tout ça. Et puis même sur des thèmes qui m'auraient pas spécialement parlé, comme le poème sur la mort, je sais plus c'était lequel... eh bah, je partais un peu défaitiste, mais finalement, c'était super beau.
Oscar vient poser sa tête sur l'épaule de Lando, qui sourit avant de passer sa main dans les cheveux de l'australien.
-Et mon calendrier ?
-Je rigole tous les soirs grâce à tes légendes exceptionnelles.
Lando sourit.
-Ça te dit d'acheter ton sapin, aujourd'hui ?
Oscar redresse la tête pour regarder le visage de Lando. et son air enjoué le fait sourire.
-On se prépare ?
Ni une ni deux, ils se lèvent, et presque trente minutes plus tard, ils sortent enfin.
-Mets ta capuche, Landito.
-Je viens de passer du temps à me coiffer... c'est bon, on est à Monaco, personne va venir nous embêter.
-Fallait pas se coiffer.
Lando lève les bras au ciel.
-Facile pour toi de dire ça, tu es beau coiffé ou pas.
-C'est vrai que tu ressembles à un pou, ironise Oscar, et le reste du trajet est dédié à décider qui est le plus beau des deux.
Ils ne réussissent pas à se mettre d'accord avant d'arriver.
-Tu veux quelle taille ? demande Lando, depuis derrière Oscar.
-Petit, répond ce dernier.
-Oh, celui-là !
Oscar se retourne et se pince les lèvres pour ne pas rigoler en voyant Lando devant un sapin qui n'a rien de petit.
-Il est plus grand qu'Ocon, ce sapin, Lando.
-Et alors ? Je monterais sur tes épaules pour mettre l'étoile.
Cette fois, Oscar éclate de rire.
-Celui-là, il est très bien, déclare-t-il en montrant un sapin d'environ un mètre. De toute façon, je serai pas là le jour de Noël.
Lando hausse les épaules. Il n'a pas tort. Oscar a rarement tort, même s'il ne le dira pas à haute voix.
Le trajet du retour consiste à porter le sapin sur leurs épaules.
-Tu vas trop vite ! s'exclame Lando, qui est derrière, et Oscar secoue la tête, dépité.
-Il n'est pas lourd, on pourrait le porter à un.
-Mais il n'y a rien d'amusant là-dedans !
Oscar sourit simplement. Il n'a pas tort. Lando a rarement tort, il lui a déjà dit plusieurs fois.
En rentrant, Oscar installe le sapin dans le salon et sourit. Il est content d'avoir fait ça aujourd'hui, il n'est pas encore totalement dans l'esprit de Noël et il sait que ça va l'aider. Et puis, tout est toujours plus amusant à faire avec Lando.
Celui-ci apparaît d'ailleurs de la cuisine, et Oscar rit en voyant qu'il a une tablette de chocolat dans les mains.
-Osc, je peux manger ça ?
Il continue d'avancer vers lui jusqu'à l'entourer de ses bras, et Oscar attrape son visage pour l'embrasser furtivement.
-Lando. Tu me demandes alors que t'en as déjà mangé.
Le pilote se fige, pris en flagrant délit. Et pour seule réponse, il s'enfuit. Oscar éclate de rire et sort son téléphone. Il est l'heure du calendrier de l'Avent.
Lando arrête sa course effrénée dans le lit de l'australien, et c'est là que son téléphone lui annonce l'arrivée du poème du jour.
-Aujourd'hui, c'est le poème 224 que je vais te lire.
I've nothing else – to bring, You know –
So I keep bringing These –
Just as the Night keeps fetching Stars
To our familiar eyes –
Maybe, we shouldn't mind them –
Unless they didn't come –
Then – maybe, it would puzzle us
To find our way Home –
-Bon, en gros, elle n'a d'autre à apporter, à offrir, donc elle continue d'emmener ça. Et elle compare ça à la nuit qui donne des étoiles tous les soirs et qu'on prend pour acquises alors qu'elles permettaient de se repérer à cette époque. Les rues disent que ça parle de fleurs, ou surtout, de poésie. Que donc, les poèmes devraient avoir autant de place dans la vie que les étoiles en avaient. Ils ne nous aident pas à se repérer, mais à construire notre pensée, et tout ça. J'aime bien qu'elle reste vague sur ce dont elle parle.
("Souvenir de quand j'étais super drôle (je dis pas ce qu'il y avait sur la feuille)"
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