case 11 : "T'as l'air complètement mort"

mercredi 11 décembre.

Comme imaginé la veille, la deuxième journée d'essais est bien plus longue que la première.

-On a presque fini, lance Lando en posant sa main sur l'épaule d'Oscar. Tiens, prends des noix de cajou, ça aide à rester éveillé.

-C'est prouvé ou c'est toi qui compte théoriser ça dans ton temps libre ?

-À ton avis ?

Oscar sourit avant de plonger la main dans le sachet.

-Les gars, on conclut et on y va ?

Les deux pilotes se rapprochent pour écouter le bilan de ces deux jours.

-Vous pouvez y aller, on va ranger les derniers trucs et on file aussi.

Oscar hoche la tête et commence à dire au revoir à tout le monde, déjà à moitié endormi. Lando se tourne vers son physio, surpris.

-Vous voulez pas qu'on vous aide à ranger ?

-Non, t'inquiète. Oscar nous a dit que vous rentriez directement à Monaco, en plus, donc vaut mieux que vous partiez.

Lando tente de cacher sa surprise. Encore une fois, il ne sait pas comment réagir à ce qu'il entend.

-Allez, file ! Bonnes vacances et bonnes fêtes, repose-toi bien, Lando.

-Merci. Toi aussi.

Il s'en va, tout penaud, et retrouve Oscar qui a déjà récupéré leurs valises. Il sourit en voyant Lando arriver.

-Ça va ?

-Toi-même. T'as l'air complètement mort.

-Toujours les mots mignons, Lando Norris.

Ce dernier sourit avant d'attraper sa valise et de commencer à avancer.

Moins d'une heure plus tard, ils sont installés dans l'avion, en route pour la maison.

-On va chez toi, déclare Lando, et Oscar hausse les épaules.

Ça lui va.

-Osc. Tu vas t'endormir ?

Il secoue la tête. Il aurait pu, mais il a senti dans la voix de Lando que la réponse devait être non.

-Non. Et toi ?

-Non. Oscar... je peux te parler d'un truc ?

-Bien sûr. Dis-moi.

Lando soupire et regarde ses doigts. Il sait qu'il doit se livrer, le problème, c'est qu'il ne sait pas trop comment organiser ses pensées complètement brumeuses pour qu'elles sortent de manière ordonnée.

-Est-ce qu'on pourrait dire à notre écurie pour nous ?

Oscar hausse les sourcils, surpris.

-Je sais que c'est un peu optimiste de le dire à tout le monde. Mais juste... les gens avec qui on travaille vraiment au quotidien. Je sais qu'on se cache pas complètement non plus mais parfois je me demande s'ils ont compris, ou non, et j'ai l'impression de devoir tellement réfléchir avant de parler, ou avant d'agir, de peur de dire un truc alors qu'on s'est pas mis d'accord avant... je te demande pas qu'on organise une réunion pour le dire à tout le monde. Mais simplement qu'on puisse en parler librement quand une porte s'ouvre. Mais tout ça, c'est si t'es d'accord, je suis désolé, j'ai pas vraiment organisé mes pensées.

-Lando.

La main d'Oscar se pose sur ses mains, et il réalise qu'il fait des nœuds avec ses doigts sans s'en rendre compte depuis qu'il a commencé à parler. Lando relève la tête et croise le regard d'Oscar, qui sourit.

-Bien sûr que je suis d'accord.

Lando lui rend son sourire.

-Merci.

Oscar secoue la tête.

-Merci à toi d'avoir parlé de ça.

Lando veut lui dire qu'il voulait parler de ça au restaurant, mais en regardant Oscar, il comprend qu'il sait déjà. Et finalement, il avait simplement besoin de ces deux jours d'essais pour trouver le courage d'aborder le sujet. Et il ne regrette pas.

Quand Oscar s'endort, quelques minutes plus tard, Lando réalise qu'il est resté éveillé en sentant qu'il voulait lui parler. Et qu'il a beaucoup de chance d'avoir un Oscar dans sa vie.

Et quand il prend ses écouteurs et son téléphone, il sourit en voyant qu'il a envoyé son calendrier avant de s'endormir.

-Aujourd'hui, je vais te lire le poème 176.

I'm the little "Heart's Ease"!
I don't care for pouting skies!
If the Butterfly delay
Can I, therefore, stay away?

If the Coward Bumble Bee
In his chimney corner stay,
I, must resoluter be!
Who'll apologize for me?

Dear, Old fashioned, little flower!
Eden is old fashioned, too!
Birds are antiquated fellows!
Heaven does not change her blue.
Nor will I, the little Heart's Ease –
Ever be induced to do!

-J'ai pas grand-chose à dire sur ce poème. On assiste à une conversation entre Emily et une fleur, la pensée sauvage. Elle explique qu'elle sort avant tout le monde, avant le soleil, avant les insectes, et Emily lui dit qu'elle a bien raison. C'est un poème qui exprime la détermination, peut-être. L'envie de rester soi-même, même si on est différent des autres. Il est assez simple mais je le trouve joli.

("Le petit Oscar Piastri sur le point de s'éclater, photo capturée par Lando Norris, le plus grand photographe de sa génération (source : moi)")

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