꧁Partie III - Mes joies quotidiennes꧂

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Harry avait cessé les vols en balais avec les enfants, les remplaçant par de longues marches autour du lac qui se trouvait sur le terrain du Manoir. Prendre l'air leur faisait du bien, malgré la température du mois d'octobre qui se refroidissait, et Harry leur montrait des tas de sortilèges aucunement dangereux, mais plutôt amusants, comme des feux d'artifice colorés et son patronus de cerf qui courrait dans les bois en bondissant joyeusement. Il n'avait même pas besoin de se concentrer pour le faire; il lui suffisait de jeter un œil au sourire de Lyra ou de Scorpius, et le sort fusait aussitôt de sa baguette, plus puissant que jamais.

Or ce soir-là, un orage avait éclaté violemment et les coups de tonnerre répétés et assourdissants effrayaient les enfants. Alors qu'il ne dormait pas encore, allongé dans son lit, Harry se fit alerter par des bruits de chuchotements près de sa porte. Intrigué, il se releva pour aller voir de quoi il s'agissait et se retrouva face à face avec les deux enfants qui le fixaient d'un air terrorisé.

— Harry, j'ai peur! couina Lyra de sa petite voix.

Il n'en fallu pas plus pour qu'il la soulève dans ses bras et lui caresse les cheveux avec douceur afin de la rassurer. Pourquoi son cœur battait plus vite soudainement? Il tendit son autre main à Scorpius qui la prit de la sienne, minuscule et pâle en comparaison.

— Venez. J'vais vous lire une histoire, proposa-t-il.

Les yeux argentés du garçon s'illuminèrent comme jamais.

— Oui, s'il te plaît! S'il te plaît!

— Moi aussi, j'veux une histoire! s'exclama sa sœur.

Avec un immense sourire, le gouvernant plaça les deux enfants sur le matelas et fit apparaître un livre qu'il savait se trouver dans la bibliothèque du Manoir. Les images étaient particulièrement jolies et impressionnaient les deux jeunes Malefoy.

C'était l'histoire d'un poisson aux écailles tellement scintillantes qu'elles s'illuminaient même dans le noir. Les autres poissons étaient terriblement jaloux de lui, alors afin de les convaincre de devenir son ami, il donna une de ses écailles brillantes à chacun d'entre eux. Bientôt, il eut des tas d'amis, tellement, qu'il ne lui resta plus qu'une seule écaille et ça le rendit très triste. Pour le réconforter, ses amis lui rendirent tous l'écaille qu'il leur avait donné afin qu'il puisse redevenir comme avant. « On n'a pas besoin d'une tes écailles pour être ton ami, lui dirent les poissons. Et on ne sera plus jaloux. »

Le brun referma le livre et constata que les deux enfants étaient adorablement enroulés dans les couvertures, serrés l'un contre l'autre.

— Moi je leur aurais pas donné mes écailles, dit Scorpius, les sourcils froncés.

— Moi oui! le contredit Lyra. Comme ça, tout le monde est tout brillant!

Harry était attendri par leurs bouilles, mais cela n'empêcha pas qu'il entendit le faible bruit d'une respiration dans le couloir et qu'il ne pouvait s'agir que de Drago car, en théorie, ils étaient les seuls à dormir ici. Il se racla donc la gorge et déclara:

— Bonsoir monsieur Malefoy, vous nous espionnez?

Une petite inspiration soudaine trahit la surprise du blond dans le couloir, puis la porte s'entrouvrit sur sa silhouette indistincte. Lorsqu'il s'avança enfin dans la chambre, la lumière révéla qu'il était en pyjama. Les yeux d'Harry s'écarquillèrent à cette vision: il ne l'avait jamais vu vêtu autrement qu'en costume chic (ou avec un tablier). Le tissu lâche de sa chemise de nuit révélait ses clavicules, une petite partie de son épaule et sa gorge fine qui déglutissait. Il devait vraiment arrêter de le fixer comme ça; c'était si impoli.

— Je vous espionnais pas, se défendit-il. Je voulais pas interrompre l'histoire, c'est tout.

Mais ses joues prirent un éclat écarlates, ne faisant que prouver son mensonge. Et Harry devait au plus vite cesser de penser au fait que Drago était présentement dans sa chambre, en pyjama et le visage rougi, ou sinon, son imagination allait dériver dans une très mauvaise direction...