Jour #18 (Vevenana3)

  Mon nez me piquait et ma gorge était douloureuse. Bon sang, j'en avais marre d'être malade ! Je toussais et resserrais mes deux écharpes autour de mon cou avant de me moucher. Je me dépêchais d'arriver et poussais prestement la porte en me frictionnant les bras pour tenter de me réchauffer. Je toussais encore, une main devant la bouche en cherchant Kyle ; Il m'avait pardonnée de mon départ ce gentil garçon. Je tapotais mes bottes dehors pour ne pas ramener trop de neige à l'intérieur. Oui, il neigeait déjà, noël arrivait... Je soupirais en bougeant inconsciemment mon épaule avant de secouer la tête pour effacer ce souvenir. Je ne devais pas y penser ! Pas encore tout du moins. Lorsque j'aperçus Kyle, mon sourire vint de lui même et mon passé se cacha dans un coin de ma tête. Je le rejoignis et enlevais mes trois veste et mes deux écharpes avant de m'asseoir. J'hésitais tout de même à enlever mon pull avant de décider de le garder. J'étais quand même malade ! J'eus droit à une remarque de Kyle qui se fichait de ma tête et le menaçais, en retour, de lui tousser dessus. C'eut l'effet espéré. Je souris avant de tousser sèchement et de me moucher. Je ne pus m'empêcher de lancer un regard dans le coin de la pièce et de jouer avec ma mèche blanche avant de revenir à Kyle. Ned ne me faisait plus le même effet, sûrement à cause de hier... Le rouge me monta aux joues et mon ami me lança une nouvelle remarque. Mais la réalité me revenait en pleine face. Je tentais pourtant d'être comme d'habitude. - Arrêbe de m'embeber ! Il rit encore plus et je me tournais pour faire mine de bouder. Le « super-héro » tenta de me faire sortir de mon état, mais un serveur passa par là et je le hélais. De nouveau souriante, je commandais une chocolat chaud avec du miel. Ç'avait toujours été le meilleur des remèdes et je voulais parfait être malade exprès pour en boire, enfin je devais être vraiment inconsciente... comment peut-on faire pour vouloir être malade quand on est en bonne santé ? Je n'ai pas la réponse, à part mon idiotie... Nos boissons arrivèrent, je commençais mon récit. La semaine passée, je n'avais pas pu grimper, mes mains abîmées m'en empêchaient encore. « ça à dû être une torture pour toi », oui Kyle, ça en fut une. J'avais alors passé ma soirée à me tourner les pousse devant un reportage sur les calanques. Très intéressant d'ailleurs ! Ma soirée rapidement décrite, je passais à hier soir. Je ne savais pas si je pouvais tout lui dire, mais son regard attentif m'en assura. C'était Kyle après tout ! Alors je commençais. *** Ce soir, c'était à moi de fermer l'établissement. J'avais protesté, ayant hâte d'aller grimper, mais l'anniversaire de la sœur de mon collègue m'avait finalement convaincu. La nuit était déjà tombait depuis longtemps, avec les températures et ma fatigue ; j'étais tellement pressée ! Ballais rangé, caisse compté, portes fermée, je me changeais dans les vestiaires. Avant de mettre mes gant, je regardais mes mains. Elle était encore un peu rouge et raide, mais elles allaient mieux. Beaucoup mieux. J'essayais de les tendre au maximum mais m'arrêtais dans une grimace. Pas si bien que ça finalement. J'enfilais mes gants, vérifiais qu'il ne me manquait rien et sortis en fermant la porte à clef. Je m'échauffai rapidement et me mise en route. Mes jambes trouvèrent leur allure et je respirais profondément malgré le froid qui me brûlait les poumons. J'allais avoir du mal à courir et grimper... Je pris une dernière grande inspiration avant de m'arrêter. J'étais arrivée. Je ne pensais plus au grimpeur et à l'autre, je voulais juste grimper. Grimper et sentir la pierre sous mes doigts. Grimper et me sentir libre. Grimper pour m'envoler. Je souris et fermais les yeux. Je me sentais bien, je n'avais plus froid, je ne pensais plus à mes mains blessées, j'allais grimper et réussir ce soir... Pourtant, lorsque j'ouvris les yeux, je découvris quelqu'un sur le mur. En m'approchant du mur, je fus sûre que c'était mon grimpeur. Je m'approchai encore. Ses mouvements étaient toujours aussi fluides et ses geste précis. Je fis encore un pas. Il n'était pas encore en haut, un peu plus bas que l'endroit où je m'arrêtais. J'avais l'impression qu'il était habillé, pas torse nue comme les autres soir. Le froid nous rattrapai tous... Il y était presque et comme la dernière fois, je posais mes mains sur ma bouche pour le retenir de l'encourager. Il posait son pied, montait sa main. Aller ! Il y était presque ! Je me mis à tousser, ça ne sembla pas le déconcentrer, il ne sembla pas même remarquer ma présence. Pourtant, il regarda sa montre et fut tout à coup moins précis, moins bon, comme s'il s'était transformé. Je fronçais les sourcils. Comment c'était possible ? Il devenait comme l'autre idiot... Lorsqu'il monta son pied, il ne le posa pas bien et en appuyant, tomba. Allongé sur le tapis, je discernais légèrement son visage avec les lumières plus loin. Il était beau... Je me ressaisis et m'approchais avant de m'asseoir sur le bord du tapis ne remettant mon bonnet sur mes oreilles. - Tu y es presque... L'inconnu se redresse d'un coup en se rendant compte qu'il y avait quelqu'un et s'apprête à partir, mais je lui attrape le bras, sourcils froncés. Pourquoi voulait-il partir, on pouvait tout de même se partager le bloc, il n'est pas à moi. Peut être qu'il n'aime pas grimper lorsqu'il y a des gens autour de lui, ou simplement des inconnus. Peut être aussi qu'il ne m'aime pas, même si ça me semble bizarre comme il ne me connaît pas. « Tout va bien ? » lui demandais-je sans qu'il ne me réponde. Peut être qu'il est muet ? C'était possible, mais je trouvais ça étrange... enfin, comme il m'a entendue, il n'est déjà pas sourd. Je lâchais alors son bras - Je peux te laisser si je te dérange. - Non, c'est bon, j'allais partir. J'écarquillais les yeux en reconnaissant sa voix. Alors Kyle avait raison... Je secouais la tête. Pas possible. Mais c'est la même voix... Non ! Ils n'ont pas le même caractère. Et qu'est-ce que j'en sais d'abord ? Je soupirais et comme lui, rangeais mes mains dans mes poches, au chaud. Je me levais pour être à sa hauteur et lui tourna la tête pour ne pas me regarder. Il paraissait gêné, moi j'avais du mal à me dire qu'ils étaient la même personne. J'allais parler, mais il me devança. - Comment vont tes mains ? Je baissais alors les yeux vers celles-ci ; cachée par mes gants, ma peau tirait légèrement, pourtant je répondis que tout allait bien. Nous ne parlâmes plus, certainement aussi mal à l'aise l'un que l'autre. Après une inspiration, je m'approche du mur et lui demande de me parer pour détendre l'atmosphère. Il acceptais et je posais mes mains sur les première prises, mais j'étais ailleurs. Alors que j'allais y aller, Des gouttes commencèrent à tomber. Je serais les dents et essayais quand même, mais mes mains et la roche humide ne firent pas bon ménage. Je glissais et tombait. Il me rattrapa et me tira à l'abri sous un bloc déversant. Le tapis sous nos fesses nous empêchait de sentir toute les pierres, mais le vent soufflait dans notre direction. Le froid me rattrapa et je serrais ma veste contre moi en frissonnant. Je m'étais installée le plus loin de lui possible, sur le côté du tapis. Du coin de l'œil, je le vis fouiller dans son sac et moi je regardais le ciel nocturne. La pluie n'avait pas l'aire de vouloir s'arrêter, nous n'allions pas pourvoir grimper ce soir... Je soupirais avant de sursauter. Il venait de poser une couverture sur mes épaules et je le regardai perplexe, même s'il ne devait pas s'en être rendu compte. Je lui dis alors à voix haute. - Et toi alors ? - J'en ai pas besoin, il fait pas froid ! J'arquais un sourcil. Pas froid ? Il tremble comme une feuille ! Je me rapprochais alors de lui et lui tend un morceau de la couverture. Nous allions être collé, ça allait être gênant, mais tant pis. Même s'il est insupportable, je ne peux pas le laisser mourir de froid. J'évitais de le regarder lorsqu'il se colla à moi  et s'entoura du vêtement, je crois que lui faisait pareil. Nous ne parlâmes pas, je remis mon bonnet sur mes oreilles. - J'crois pas que ça va s'arrêter. - Moi non plus... soupirais-je. Qu'est-ce qu'il faisait froid bon sang ! Et la fatigue qui arrivait... Je commençais à fermer les yeux pour m'endormir, mais il me secoua fortement ; je me retrouvais tout à fait réveillée. - Mais ça va pas ? - Tu ne devrais pas dormir, on sait jamais. Je fronçais les sourcils. Je n'allais pas mourir de froid dans mon sommeille quand même ! J'étais bien habillée et avec la couverture il faisait chaud ! - Je ne voudrais pas que tu me bave dessus. La pluie étouffa ma protestation et son rire. Pourquoi était-il aussi méchant ? Je ne bave pas quand je dors, pas comme certain à priori. - Tu ne dois pas prendre ton cas pour une généralité ! Il rit sans répondre et, collés l'un contre l'autre, me donne des coups d'épaules. J'aurais voulu m'écarter, mais je ne pouvais pas à cause de la couverture. Il le remarque et s'excuse. Il sait le faire alors ? Ça m'étonne... Je soupire et regarde la pluie tomber. - C'est beau... ne pus-je l'empêcher de lâcher. - Ouais... et ça rapproche ! Il reçu un coup de coude dans les côtes, mais rit de plus belle. Insupportable. Je remontais mes genoux contre ma poitrine et posais ma tête dessus. - Comment tu t'appelles en fait ? Je tournais la tête vers lui et le scrutais. Comment il me l'avait dis déjà ? Je n'arrivais pas à m'en souvenir.... - L'anonymat est plus intéressant non ? Je crus le sentir se tendre, mais je souriais. J'arrivais à l'atteindre on dirait. La pluie, loin de s'arrêter, était de plus en plus forte. - C'est effectivement ce que j'ai dis. - Oui. Je ne dis rien de plus, lui non plus. Pourtant, nous n'avions rien d'autre à faire que de discuter sous cette pluie battante. Je trouvais le sujet parfait pour deux grimpeurs comme nous. - Tu grimpes depuis longtemps ? - ça remonte pas mal oui... Et nous discutâmes de tout et de rien. De ce qu'il avait grimpé, essayé, enchaîné, de ce que j'avais fait à mon tour. Il avait un beau palmarès. Entre les grande voies et les coupes de France, il avait de quoi parler. C'était mon tour, je lui parlais de mes premières grimpes, des mes grandes voies, de mes compétitions. Les mots venaient tous seuls, nous ne nous disputâmes pas, il me lançait toujours des piques, je finis par en rire. La pluie s'était arrêtée, nous ne nous en étions pas rendus compte, les yeux fermés, nous dormions. Ma tête sur son épaule, la sienne sur le haut de mon crane, nos respirations brisaient le silence, même le vent s'était tue pour nous laisser dormir. * Je toussais et bus pour hydrater ma gorge sèche. J'avais beaucoup trop parlé et je ne savais même pas si Kyle avait compris tout ce que j'avais dis ; même s'il semblait que oui. Son sourire en disait long sur ce qu'il pensait et regardai ailleurs. La fenêtre était soudain très intéressante et qu'est-ce qu'il faisait chaud ici ! Mes joues étaient brûlante. Enfin, c'est ce que j'aurais aimer croire, et Kyle le savait. Il m'affirma qu'il avait deviné depuis le début qu'ils était la même personne, lui au moins. Il reçu un coup de pied dans le tibia et je finis ma boisson avant de me moucher. Cette soirée avait été bien, si on en oublie certain point. Kyle me demanda s'il s'était passé autre chose. « patience... » lui intimais-je avec un sourire. * Une violente bourrasque me réveilla, et j'ouvrais les yeux. J'aurais voulu m'étirais mais je ne pouvais pas bouger, deux bras me serraient contre un torse et le rouge me monta aux joues. Je levais les yeux pour essayer de le voir, mais sans succès, sa tête posée sur la mienne m'empêchait de faire quoi que ce soit. Alors, doucement, je m'allongeai, et lui aussi, dans un même mouvement avant d'essayer de me sortir de ses bras. Je réussis enfin puis m'écartait. Je remis la couverture sur lui avant de fouiller dans son sac pour trouver son téléphone. Il avait un code, zut... J'allais me retourner, mais m'arrêtais au dernier moment. Cet anonymat, je ne voulais pas le briser. J'allais alors reposer son téléphone, mais un message s'afficha. « Alors, tu te l'es faite cette grimpeuse ? » Je me pétrifiais. Il ne pouvais que parler de moi, n'est-ce pas ? Mes mains se mirent à trembler et je reposais tout comme je l'avais trouvé. Les larmes me montèrent aux yeux. J'aurais du m'en douter lorsqu'il m'a dit que je le rendais nerveux. J'essuyais mes yeux et pris mes affaires. Sur le retour, je me mis à tousser et je me rendis compte que mon nez coulait. Je me mouchais avec mon mouchoir et continuait ma route. J'espérai ne plus jamais le revoir. * Je vis Kyle serrer les points et je posai ma main sur la sienne. - B'inquièbe, je n'ibais simplement Bas grimber avant un moment. Malgré mes paroles, il restait soucieux et je souris de toutes mes dents. Il n'avait pas à s'inquiéter, j'allais bien ! Pour ponctuer mes pensés, je lui lançais quelques blagues, et dérivais sur des sujets drôle. Pourtant, j'avais seulement envie de rentrer chez moi....

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